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Courants contemporains en sociologie

En quoi consiste ce travail de dévoilement ? Il consiste à mettre au jour des choses que d'une certaine façon tout le monde sait, mais à un niveau de profondeur où on ne va plus chercher. Bonjour et bienvenue dans Soka, l'émission qui parle de livres et qui parle de sciences humaines. Pour cet épisode un peu particulier, on va pas, comme d'habitude, s'intéresser à un livre et un auteur, mais plutôt, comme vous avez pu le voir dans le titre, à dix grands courants de la sociologie contemporaine. Bon, évidemment, chaque courant et chaque auteur dont on va parler là mériterait un épisode en entier, mais en fait, je trouvais ça intéressant de faire une espèce de récapitulatif des grands concepts de la sociologie contemporaine, histoire que quand moi ou un autre vous évoquera ces concepts, ou quand vous entendrez pas... avec ces termes là comme interactionnisme symbolique comme des termes un peu un peu alambiqué comme ça vous soyez en mesure de comprendre les grandes lignes de ce qui se cache derrière ce courant un courant en sociologie peut se considérer sous deux aspects d'un côté l'approche et de l'autre la méthode l'approche peut se comparer comparé à une philosophie ou une vision que l'auteur va avoir de la société. Cela va déterminer la façon dont il va concevoir l'individu, ses choix, et la façon dont se font et se défont les groupes sociaux. La méthode va quant à elle déterminer les outils que la sociologie va prendre dans son sac pour argumenter sa vision de la société. La méthode est donc contrainte par l'approche. On ne va pas utiliser le même outil si on voit la situation sous un angle différent. Donc on va parler des courants dans ce qu'on appelle la sociologie contemporaine, en opposition à ce qu'on appelle la sociologie classique. nécessairement plus anciennes. On fait cette différence car on considère qu'au tournant à peu près des années 70, notamment avec la généralisation des médias de masse et les nouveaux phénomènes de consommation, on va assister à un changement de société. Et qui dit changement de société dit forcément nouveau courant de pensée pour la comprendre. Cette distinction fait débat et on pourra y revenir, mais pour cet épisode particulièrement, on va partir de ce principe pour s'intéresser aux auteurs qui ont participé à l'émergence et à l'élaboration de cette sociologie contemporaine. Donc comme je vous le disais, la frontière entre sociologie classique et sociologie contemporaine est assez discutable, que ce soit d'un point de vue philosophique que d'un point de vue chronologique. Le courant qui est emmené par Norbert Elias est assez représentatif de cette transition assez floue, puisque pas mal de ses travaux ont été publiés avant les années 70, et pourtant, pour beaucoup, il est celui qui a enclenché cette transition. entre une sociologie classique et une sociologie contemporaine. Et donc, en quoi on va estimer qu'il va enclencher cette transition ? En fait, il va remettre en cause une opposition qui est prédominante dans la sociologie classique, c'est holisme contre individualisme. L'individualisme... correspond à une approche ascendante du social, c'est-à-dire que l'on part des actions des individus pour pouvoir comprendre les phénomènes collectifs. L'holisme, quant à lui, est une approche descendante qui part des propriétés du collectif pour comprendre les individus. Pour dépasser cette opposition que Norbert Egas juge stérile, il va utiliser ce qu'on appelle la théorie des configurations, c'est-à-dire qu'il estime que l'individu va posséder une identité propre, puis celui-ci va s'insérer dans un milieu qui implique déjà avant son arrivée des valeurs et des modes de comportement. De cette relation va donc naître des configurations qui vont déterminer les pratiques et les façons de penser de l'individu. Dans son livre qui s'appelle Sur le processus de la civilisation il estime qu'à mesure que la société s'étend et se complexifie, l'individu va devoir emmagasiner toujours plus de notions de coordination et d'autocontrôle vis-à-vis de son milieu. Il s'agit notamment du contrôle de la violence, qui est une notion qui est très importante chez Norbert Elias, et il estime qu'à mesure que la société évolue, on assis... un contrôle toujours plus important de cette violence. C'est notamment une notion qu'il va extraire de l'exemple des joutes au Moyen-Âge. Au début, les joutes n'étaient régulées que par un nombre très réduit de règles. Mais à force de voir les nobles de la cour se faire décapiter ou faire des pommes grosses hémorragies devant leurs yeux, les législateurs de l'époque se sont dit que ce serait peut-être une bonne idée de mettre des règles là-dedans pour éviter les bains de sang qui coûtent à chaque fois très très cher au royaume. Aussi, des règles vont immerger pour contraindre les pratiques. Ces règles vont être au fur et à mesure intériorisées par par les participants pour au final créer une configuration sociale dans laquelle la violence est moins présente. Dans ce même livre, il va d'ailleurs dire que la société n'est pas seulement un facteur de catégorisation et d'uniformisation, mais aussi un processus d'individualisation. C'est-à-dire que le mélange qui va émerger de l'individu avec sa propre personnalité et le milieu avec ses propriétés va faire émerger une configuration qui est tout à fait singulière, qui est unique. Donc l'analyse stratégique, comme son nom l'indique, c'est l'idée qu'on va pouvoir regarder le comportement et les postures des acteurs comme des stratégies individuelles. On va donc essayer d'expliquer les règles du jeu social à partir du jeu des acteurs. En fait, c'est... C'est comme si on regardait des gens jouer un jeu de société et que de par leur comportement, on essayait de comprendre les règles du jeu. Sauf que dans le social, à la différence du jeu de société, ce sont les acteurs qui vont contribuer à co-construire les règles du jeu. Pour comprendre les auteurs, imaginons un jeu de stratégie auquel on enlève quasiment toutes ses règles. Dans cet exemple, on va partir du principe que l'objectif des deux joueurs est à la fois de se divertir et de vaincre son adversaire. Ici, le but du jeu, c'est de capturer les territoires. Pour capturer un territoire, il faut que l'attaquant fasse un nombre au dé supérieur à celui du défenseur. Le nombre utilisable de dé correspondant au nombre de troupes présentes sur un territoire. Si les règles s'arrêtent là, je vais choisir logiquement de mettre toutes mes troupes sur un territoire. Je suis quasiment sûr dès lors de faire plus au dé que mon adversaire. Face à cette stratégie, la logique de l'adversaire va être de se comporter de la même manière. Si malgré cette réponse à cette stratégie, le défenseur fait toujours un nombre inférieur à celui de l'attaquant, il peut alors choisir, s'il veut, de relancer les dés jusqu'à ce qu'il fasse un score supérieur à celle de l'attaquant. À ce stade, on peut observer deux choses. Premièrement, les acteurs sont menés par ce qu'on appelle une rationalité motivée. C'est-à-dire, je veux gagner, donc du coup je... choisit cette stratégie. Deuxièmement, on constate que les décisions d'un acteur peuvent être conditionnées par les actions, les positionnements d'un autre. Donc là, on se pense qu'à là, c'est il choisit cette stratégie donc du coup je m'adapte en choisissant cette autre stratégie. Le problème ici c'est qu'on voit bien que tout cela va tourner assez vite en rond, que la partie risque de ne jamais se finir et que ça va vite saouler tous les joueurs au sein de la partie. Les deux joueurs peuvent peuvent donc s'accorder sur le fait que, peu importe le nombre de troupes, il n'est pas possible d'utiliser plus de 3 dés, et que ces dés ne peuvent être tirés qu'une fois. Dès lors, l'intérêt de placer toutes ces troupes au même endroit est bien moindre, et des stratégies plus complexes, et donc potentiellement plus intéressantes pour les joueurs, peuvent se développer. Pour pouvoir ne pas être confronté au même problème à la partie suivante, cette règle peut donc être instaurée définitivement pour rendre les parties plus intéressantes. Aussi, une règle qui s'applique à tous les joueurs va naître de l'interaction entre les différents acteurs. Merci. Dès lors, si un nouveau joueur arrive dans la partie, il va devoir adapter sa rationalité et donc sa stratégie à cet ensemble de règles. Bon, évidemment, on n'a pas attendu Bernou pour essayer de comprendre comment fonctionnent les organisations. Ce qu'il apporte de nouveau, c'est qu'il va essayer de démontrer l'importance des relations entre les acteurs dans la structuration des organisations. Ce que va dire l'auteur, c'est que des déterminants tels que l'âge, le sexe, le caractère sont propres à l'individu et que ces éléments vont l'inciter à agir d'une certaine manière. Seulement, ces facteurs ne sont pas suffisants pour expliquer l'ensemble de ses agissements. C'est-à-dire que ces facteurs vont entraîner une motivation à agir qui va s'activer en fonction des opportunités que celui-ci va observer au sein de l'organisation. Dans une entreprise, il existe donc des stratégies d'action motivées par des rationalités individuelles. Ces stratégies rentrent en interaction entre elles et avec la stratégie globale de l'organisation. Les tensions qui vont exister entre ces volontés à agir vont s'influencer entre elles pour produire des actions individuelles, des actions de groupe et des modifications dans la dynamique de l'organisation. On voit donc bien que la sociologie des organisations est à la fois une analyse des ancrages de l'organisation dans un espace social, mais également son évolution au regard de la rencontre des stratégies d'individus qui la composent. Parce qu'au-delà de sa stratégie personnelle, il y a aussi toutes les stratégies et toutes les rationalités des individus qui font partie de cette organisation-là. Mais également, Bernou va souligner la présence d'une stratégie qui est propre à l'organisation. Du coup, là... l'individu va avoir pour but de faire coïncider, de faire rentrer en adéquation sa propre stratégie et les dynamiques qui sont présentes dans l'organisation. Donc aux origines de la pensée de Bourdieu, il y a le constat qu'il y a une asymétrie de distribution entre les différents individus au sein du social. Dit un peu plus clairement, on ne naît pas tous égaux au sein d'une société. Pierrot, est-ce que t'es pas en train d'enfoncer des portes ouvertes là ? On n'est pas tous égaux, merci ! D'accord ? Donc au-delà de ça, il va essayer de comprendre le mécanisme qui fait que les individus peuvent considérer cette asymétrie comme légitime. Pour affirmer cela, il passe notamment par le concept de l'habitus, qui est un... que j'ai abordé dans une précédente vidéo que je mettrais évidemment dans la description. Pour caricaturer, l'homme riche et éduqué a potentiellement reçu une meilleure éducation, a été sensibilisé à plus d'œuvres culturelles, a obtenu une meilleure alimentation, a eu l'occasion de participer à des activités plus diversifiées que l'homme issu d'une famille précaire et moins éduqué. Cela entraîne nécessairement une meilleure aptitude sociale pour le premier. Seulement, plutôt que de considérer que cet avantage est issu de son milieu, il va développer avec ses pairs une croyance que ses qualités sont naturelles et donc qu'elles légitiment l'ascendance de ses... sur les classes sociales moins favorisées et donc possédant moins d'atouts sociaux. Il y a une sorte de confusion entre l'inné et l'acquis. On perçoit aussi ce discours de l'autre côté du spectre social, avec des individus en précarité qui vont pourtant défendre les grandes fortunes parce qu'ils voient en eux des qualités qui justifient cette position dans le social. L'homme pluriel de Bernard Lahir, c'est une notion qui est construite en opposition. Cette opposition, elle se dresse contre une vision binaire de la sociologie classique, entre, d'une part, la socialisation primaire et la socialisation secondaire. D'une part, la primaire, qui se dessine pendant l'enfance, par les parents, l'école principalement. et de l'autre, une socialisation secondaire, se déroulant vers la fin de l'adolescence et entretenue par les études, la vie professionnelle, les groupes de pères, les activités extra-professionnelles, etc. Or, Bernard Lahir énonce qu'il ne faut pas se limiter à cette vision, mais avance plutôt l'hypothèse d'une évolution plurielle de l'individu pour former un habitus complexe. Cette complexification va notamment augmenter avec la prolifération du numérique et les nouvelles formes de consumérisme. Des changements qui vont être en mesure de remettre en question les socialisations primaires et sociales. secondaire pour produire des individus pouvant se détacher de leur habitus initial. Ainsi, on observe qu'au-delà de la socialisation primaire et secondaire, les nouvelles formes de communication et la circulation facilitée des pratiques va entraîner une altération de l'habitus. Ils participent ainsi à une vision un peu plus atomisée du social que la vision extrêmement déterministe de Bourdieu sur les différentes classes sociales et leur espace et leurs pratiques de la société. Par exemple, au sein d'une famille, l'auteur énonce que On ne saurait parler d'un habitus familial, mais d'une multiplicité de socialisations possibles par la famille, conduisant à des dispositions pouvant entrer en contradiction entre elles. Donc le constat de la hire est relativement radical pour la sociologie. Cela implique qu'il est impossible de prédire les actions ou les pratiques d'un individu en fonction d'une socialisation primaire puis secondaire. Du coup, il va dire que chaque généralisation automatique que l'on va faire, à partir d'une condition sociale, va entraîner des angles morts sur les champs sociaux et donc une vision moins fine des pratiques et des positionnements des individus. Comme on a pu le voir avec les auteurs précédents, une des grandes questions de la sociologie, c'est dans quelle mesure les agents vont influencer les organisations et de quelle façon les organisations vont influencer les agents, c'est-à-dire à la fois leur positionnement et leur comportement. Pour expliciter ça... on peut se poser la question. Le fait que la France soit aujourd'hui une république sous un régime démocratique, est-ce dû au fait que tous les individus, au fil du temps, et des mouvements sociaux ont mis leur volonté d'agir pour aboutir aujourd'hui à ce fonctionnement ? Ou est-ce que ce sont les structures... antérieures qui ont déterminé l'évolution de la société française vers ce modèle en particulier. On comprend bien que l'on ne peut pas aboutir à une réponse au résumé à juste l'un ou juste l'autre. Donc pour prétendre résoudre ce clivage, Anthony Giddens va proposer la théorie de la structuration. Celle-ci revient à suggérer qu'il n'est pas pertinent d'accorder une valeur plus importante à la structure ou aux agents. Aussi, si on regarde le fonctionnement d'une entreprise, la théorie de la structuration va considérer les deux éléments. L'institution tout d'abord, les règles de la structure, de l'entreprise, sa hiérarchie, la concurrence dans laquelle elle évolue, son domaine d'activité, et ses agents, avec leurs profits sociaux, leurs comportements lors des interactions, leur rapport aux valeurs de l'institution. Giddens va impliquer par sa théorie qu'il n'existe pas un élément plus important que l'autre, mais c'est en traitant sans hiérarchie les activités de l'individu sur l'institution et les fondements de l'institution elles-mêmes que la sociologie sera capable de comprendre la dynamique de l'entreprise et de ses agents. Donc ce courant a la particularité d'émerger principalement de la psychologie. Bon, c'est un concept un peu raide et un peu dense, du coup on va essayer d'y aller un peu progressivement. George et Bert Mead s'intéressent énormément au domaine de la psychologie et ils veulent rentrer en... avec les deux grands courants de la psychologie de l'époque, c'est à dire d'un côté le behaviorisme et de l'autre côté la psychanalyse. Je vais essayer de définir ces deux courants assez rapidement, je risque de me faire insulter par les gens qui connaissent très bien le sujet mais et c'est juste pour que vous ayez un petit aperçu de ce que ça implique. Pour faire simple, le béhaviorisme peut s'expliciter notamment par l'exemple de l'histoire du chien de Pavlov. Donc Pavlov met un chien dans une cage, déclenche une sonnerie, puis après cette sonnerie, libère quelques friandises. il répète l'opération un bon nombre de fois puis va déclencher la sonnerie sans que des friandises n'atterrissent dans la cage du chien on constate alors que le chien salivait comme si la sonnerie seule l'avait mis en appétit et qu'il attendait donc les friandises de cette même sonnerie. Aussi, le behaviorisme, c'est une approche selon laquelle on développe nos réponses en fonction d'un stimulus. Donc, évidemment, Pavlov a fait son expérience sur les chiens, mais on a aussi un tas d'expériences qui prouvent que ça marche très très bien aussi avec les humains. et là par exemple si je mets ce sont là où ce sont là dans le sens que pour le premier son vous ayez voulu regarder éventuellement dans vos poches ou que le deuxième son vous évoquez netflix ou le fait de regarder une série ou un film la psychanalyse est une approche qui ne se fonde pas sur une approche de stimuli réponses mais par une méthode d'investigation verbal des processus mentaux ce processus a pour but initial de soigner et va également mené à l'émergence de concepts plus globaux de compréhension de la pensée humaine, notamment avec de grandes figures que vous connaissez peut-être, telles que Freud, Jung ou Lacan. Bref, ça c'est les deux grands courants au moment où Meade va débarquer, il va choisir de concevoir les choses autrement. Il va créer l'hypothèse que la compréhension des phénomènes qui nous entourent, qu'ils soient subjectifs ou objectifs, découle forcément d'une interprétation personnelle. Ce qui veut donc dire que peu importe l'événement, la victoire d'une équipe de sport par exemple, l'élection d'un candidat politique ou un désastre sanitaire, ce n'est pas tout. tant le fait qui va conditionner la réaction de l'individu que son rapport au fait. Deuxièmement, il va également dire que le cadre dans lequel nous comprenons va dépendre des interactions que l'on va entretenir avec autrui. C'est dans l'altérité que nous construisons notre rapport au monde et à nous-mêmes. Bordel de merde, c'est hyper beau, c'est hyper beau. Qu'est-ce que cela implique pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, à savoir la sociologie ? Cela veut dire que lorsque l'on interagit verbalement, ou non verbalement avec les autres individus, on échange des symboles, c'est-à-dire des représentations du monde, des représentations du réel. C'est dans cet échange de symboles que l'on va non seulement comprendre ce qui nous entoure, mais également nous identifier au sein d'un groupe ou d'une structure. Aussi, l'interactionnisme symbolique a pour objet non seulement d'expliquer la façon dont on construit nos représentations, mais également la façon dont on se structure en tant que société à partir de ces représentations. Rappelons que pour qu'une société existe, les membres de cette société... doivent nécessairement partager des représentations et des symboliques en commun. Donc Garfinkel, pas de blague, Simon & Garfunkel, ça suffit, non stop. Garfinkel, ce qui l'affectionne par-dessus tout, c'est l'étude du terrain. Et en l'occurrence, il veut se démarquer des autres courants de la sociologie en étudiant... non pas les grands événements, les grandes organisations et les grands phénomènes de la société, mais plutôt les pratiques et les activités quotidiennes ou rituelles de nos sociétés. Comme son nom l'indique, cette technique est issue de l'ethnologie, donc l'étude des sociétés. traditionnelle qu'auparavant on appelait société primitive. La particularité de cette approche est qu'elle s'intéresse justement surtout aux pratiques spécifiques. Quelles sont les règles des sports pratiquées par les Mapuches au Chili ou quels sont les rituels autour de la cuisine pratiqués par les Samis en Norvège. Ces méthodes d'analyse sont principalement basées sur l'analyse conversationnelle c'est à dire l'étude des interactions notamment verbales entre les individus d'un même groupe. Ce qu'il dit donc c'est que c'est avec cette analyse des activités anodines que l'on va réaliser une analyse fine de ce qui fait société. Donc Garfinkel, il dit que cette analyse, elle n'est pas réservée aux groupes autochtones et qu'il est intéressant également... de l'appliquer à nos sociétés occidentales. Deux notions principales articulent ce courant, l'indexicalité et la réflexivité. L'indexicalité, c'est une propriété d'un mot, d'un geste ou d'un symbole qui implique que ceux-ci ne se comprennent correctement que dans le contexte où ils ont été utilisés. Aussi, en changeant de contexte, on va changer de sens. Bonjour, je suis le nouvel AS. Bienvenue au centre médico-social. Bonjour, je suis le nouvel AS. Bienvenue à l'hôpital ! Ça fait plaisir ! Bonjour monsieur, vous m'avez l'air suspect. Feriez-vous partie de l'AS ? Je crois que je suis démasqué. Pour Garfinkel, cette indexicalité est déterminante, car si on a besoin du contexte pour comprendre, alors on peut se servir des mots pour comprendre le contexte. Le deuxième concept, donc celui de la réflexivité, il peut assez facilement se croiser, voire se confondre avec le premier, donc on va essayer de se baser sur notre exemple précédent. La réflexivité en ethnométhodologie, c'est la représentation que va faire naître un signe pour un individu en fonction de son historique et de son contexte. Bonjour Monsieur Je suis un agent de la Gestapo. Vous êtes de l'AS ou armée secrète ? Vous devez être un terroriste dangereux. Je crois que je suis encore démasqué ! Bonjour, vous êtes aussi résistant ? Bien sûr ! Vous faites partie de l'AS ou armée secrète ? C'est ça ! Ça fait plaisir de rencontrer une personne comme vous, courageuse, prête à tout pour nous libérer du joug de cet affreux dictateur ! Ça fait plaisir ! Comme on le voit dans cet exemple avec ces grands acteurs, les deux individus perçoivent le même signe, avec la même signification, mais ils n'en ont pas la même représentation. Pour prendre un exemple un peu moins radical, lorsque je vois un clavier avec... 88 touches noires et blanches, cela va nécessairement me renvoyer au concept de piano. Cependant, si j'en joue tous les jours, cela va m'évoquer un objet familier et potentiellement agréable. Si on m'a obligé à jouer petit et que j'ai arrêté depuis, ça peut me renvoyer à la frustration et à de mauvaises choses. mauvais souvenir, et si j'en ai jamais joué, cela va plutôt m'évoquer un objet de décoration ou l'écoute de quelqu'un d'autre que moi. Dans tous ces cas de figure pourtant, je me réfère bien au concept de piano. Même objet, même signification, mais une représentation totalement différente par rapport à celui-ci. Alors peut-être différemment des courants précédents, il ne s'agit pas ici, quand on parle de sociologie pragmatique, d'un mouvement unifié, mais plutôt de la réunion de différents courants sociologiques. C'est une sociologie qui émerge à la fin des années 80 et elle va regrouper, en tout cas elle va s'inspirer notamment de l'ethnométhodologie dont on vient d'évoquer. de la sociologie des sciences mais également de la sociologie des formes de protestation. Cette approche se conçoit dans le but, je cite, de construire une approche qui tient compte de la capacité des acteurs à s'ajuster à différentes situations de la vie sociale Donc pour expliciter cela, on va se référer donc aux cinq points qui sont mentionnés dans l'article Wikipédia qui est relatif à ce courant. Ouais, tu fais que t'es un Wikipédia ! Non... Je fais un texte, le mec écrit mieux que moi, je vais pas commencer à dire... des trucs moins intéressants sous prétexte que ça ne fait pas plaisir. On dépasse l'opposition entre holisme et individualisme, c'est-à-dire entre le groupe et l'individu. On prend acte que le concept de classe sociale a explosé, et on essaye donc de construire des outils d'analyse qui prennent en compte le fait qu'il existe une foultitude de modes d'engagement, c'est-à-dire d'attitudes, de comportements ou d'interactions au sein du social. On ne se met pas dans une logique de rupture absolue avec le sens commun, c'est-à-dire que l'on ne va pas essayer de confronter un individu à un questionnement binaire venant de l'extérieur. extérieur, mais on va plutôt, via la méthode de l'enquête, essayer de créer un cadre de compréhension en relation directe avec son milieu et ses modes de représentation. On récuse l'idée d'un individu rationnel et uniforme pour le considérer comme une personne portant en elle une multitude de singularités, variant selon les multitudes de contextes. Laurent Stévenot, qui est également une figure forte de ce mouvement, va parler de personnalité à tiroir, un regard qui partage la vision de l'aïr et son homme pluriel, que nous avons vu juste un petit peu plus haut. Enfin... on tente de dépasser l'opposition entre vision micro et vision macro, en s'intéressant au processus de formation des collectifs et des mobilisations. Plus clairement, on cherche à effacer la frontière entre les petits groupes et les grands groupes d'individus, en analysant ce qui fait que l'on passe de l'un à l'autre. Cette approche, en tant que synthèse de nouveaux courants, elle va vraiment marquer la sociologie contemporaine. On va même parler d'un tournant pragmatique. En cela, ça va inspirer un bon nombre d'auteurs. Ce qui fait qu'on ne parle pas tant du courant pragmatique, mais plutôt des... des différentes approches pragmatiques qui ont émergé à partir de ce moment-là. Pour ce dernier courant, on va parler de la théorie de l'acteur réseau de Bruno Latour, qui va pas mal s'inspirer de la philosophie de Giddens, dans la mesure où il va y avoir une conception symétrique du social. Symétrique, c'est-à-dire qu'elle considère que tout est d'égale importance. Les facteurs organisationnels, cognitifs, discursifs ou plus généralement les entités non humaines ça peut être les objets, la technologie, les animaux etc. Aussi on va dire que tous ces éléments vont former un réseau qui va permettre de structurer le social. Donc pour expliquer ça on va essayer de prendre l'exemple de deux personnes qui se matchent sur Tinder. Pour que les deux personnes se matchent sur Tinder, il est nécessaire que les deux aient téléchargé l'application, qu'ils possèdent un téléphone compatible, que leur historique personnel et leur représentation les amènent à chercher un potentiel partenaire sur cette plateforme, que leurs critères lorsqu'ils se sont inscrits puissent se correspondre, que l'algorithme fasse apparaître le profil de l'autre sur leur application, et enfin que l'image et le texte correspondant à chaque profil puissent susciter l'intérêt et donc l'engagement chez les futurs amoureux. Du coup comme on peut le voir C'est donc le réseau d'interaction entre les différents éléments qu'il dépend des individus ou des objets ou des deux qui vont entraîner la situation sociale. Si un élément est absent, alors la situation sera altérée. Évidemment, cette affirmation est vraie lorsqu'on se réfère à un médium tel qu'une application de rencontre, mais ça l'est aussi dans toutes les situations, groupes et mouvements, y compris dans le social. Je ne développe pas plus cette approche-là pour l'instant, je m'arrête à ces très grandes lignes, parce que j'aimerais bien en parler dans une très très très prochaine vidéo. Voilà donc pour cette très longue vidéo. J'ai bien conscience, comme je l'ai dit juste au début de la vidéo, que chaque courant mériterait en lui-même une vidéo. Ce sera peut-être le cas, ce serait cool. J'espère simplement que cet épisode vous a permis de mieux comprendre des concepts que vous avez peut-être déjà évoqués ça ou là, ou que vous ne connaissiez pas, ou que ça a suscité votre curiosité à vous intéresser à tel ou tel auteur. Si vous souhaitez un épisode qui, cette fois-ci, s'intéressera plus aux grands auteurs et aux grands courants de la sociologie classique, et si... pas à le demander en commentaire si c'est le cas je me ferai un plaisir de d'essayer de faire quelque chose de bien sur ce cet historique de la sociologie en remontant jusque au fondement de cette discipline sociologique n'hésitez pas également à vous abonner à activer la cloche si vous voulez avoir des notifications quand je sors une vidéo étant donné que j'en sors pas non plus des millions par mois normalement vous ne devriez pas être hyper hyper dérangé par la notification en attendant je vous souhaite une superbe journée soirée nuit tout ce que vous voulez et on se dit à la prochaine Salut ! Ah la vache... Ah putain ça m'a rendu malade... Non non, pas un grand mythe non, j'étais en train de regarder une émission de Eric Zemmour... Vous devez être une personne courageuse, René ! Pardon !