bienvenue dans cette 3è vidéo sur le 3è chapitre de la recherche de soi les métamorphoses du Moi commençons par définir ce qu'est le moi le moi désigne l'individu conscient de lui-même et de sa permanence au sens strict le moi est un concept issu de la psychanalyse mais bien avant Freude la question de l'identité de la connaissance de soi agite la philosophie depuis l'Antiquité on peut penser au fameux connais-toi toi-même de Socrate mais la question du Moi émerge vraiment avec la notion d'individu au 17e et 18e siècle Descartes pose sa fameuse formule cogito ergo sum je pense donc je suis le fait que je pense valide mon existence en tant que sujet pensant et rationnel descart évacue donc le corps comme facteur de permanence identitaire au profit de l'âme et de l'esprit certains philosophes empiristes comme humum considèrent au contraire que le moi est une collection d'impressions sensibles en perpétuelle changement et que le moi est donc insaisissable au 19e siècle le cogito cartésien sera remis en question par exemple par Nietzsche qui considère que le moi rationnel et unique est une illusion que l'unicité du jeu masque en fait une pluralité d'ailleurs à peu près à la même époque Rambo écrit à son maître George isembar la formule restée célèbre jeu est un autre au début du 20e siècle né la psychanalyse si dans la première topique Freud définit le moi comme une instance consciente de l'individu par rapport à l'inconscient et au préconscient dans la deuxième topique il va nuancer ce premier propos et considérer qu'il y a en réalité trois trois instances psychiques le sa qui incarne les pulsions inconscientes irrationnell et désordonné le sur mooi qui incarne la loi morale les interdits les normes sociales et le moi qui est l'instance intermédiaire entre le ça et le sur moi plus constante et plus stable mais toujours tiraillé par les injonctions des deux autres instances psychiques la psychanalyse va donc révolutionner la représentation de la psychée humaine puisqu'au 20e siècle l'identité apparaît plutôt comme un ensemble fragmenté conflictuel instable et donc partiellement inconnaissable et insaisissable en outre d'autres stades strat s'ajoute à notre Moi notamment parce que nous vivons en société Berkson propose par exemple de distinguer le mois profond et le mois social tandis que Sartre distingue l'être pour soi la conscience de son existence et de sa liberté et l'être pour autrui l'homme conscient qui se définit par rapport au regard d'autrui bref plus on s'intéresse au moi plus on s'aperçoit qu'il est complexe multiple et difficile à définir pourtant malgré son instabilité nous avons le sentiment de la permanence de de notre moi et c'est une question cruciale qu'est-ce qui fait que je reste identique à moi-même tout en me métamorphosant sans cesse plusieurs facteurs l'expliquent liés à nos différents types d'identité ou d'identicité si on veut être plus clair d'abord notre identité administrative nous avons un nom un prénom une origine un lieu de naissance une généalogie unique qui nous distingue nous enracine nous donne une stabilité c'est pourquoi la quête des origines est un thème littéraire très fréquent comme par exemple dans l'Africain de leclésio où l'auteur part en Afrique sur les pas de son père pour comprendre son propre passé ensuite un autre critère de permanence à nous-même est notre corps notre corps est permanent malgré les modifications et altérations naturelles ou artificielles et malgré le renouvellement permanent de nos cellules nous restons dans le même corps toute notre vie nous avons le même ADN les mêmes empreintes de notre naissance à notre mort on peut penser aux multiples films populaires ou expérimentaux où des personnages changent ou échangent leur corps et donc leurs identités leurs rôles sociaux et leurs points de vue sur le monde ensuite notre identité mémorielle est aussi capitale c'est notre mémoire et nos souvenirs qui nous permettent de percevoir notre propre continuité quel que soit notre âge les troubles de la mémoire et l'amnésie sont donc des thèmes dramatiques fréquents sur la question de l'identité par exemple l'amnésie est le point de part de la pièce d'anouille le voyageur sans bagage devenu amnésique après la Première Guerre mondiale Gaston qui est un bon garçon retrouve sa famille qui le dépint comme un homme violent et cynique Gaston ne parvient pas à faire correspondre l'image négative de cet homme qu'il est censé avoir été et l'image qu'il est devenu et donc il choisit de renier son passé et sa famille enfin l'exemple de la pièce d'anouille le révèle le regard d'autrui nous permet aussi une permanence identitaire nous existons parce que les autres nous reconnaissent et nous confirme notre identité d'une certaine façon en littérature on peut illustrer la confirmation identitaire par le regard d'autrui avec un topos la scène de reconnaissance on appelle ça en grec une anagnorisis c'est-à-dire une scène où un personnage à l'identité inconnu des autres voire de lui-même et reconnu par un autre personnage la scène de reconnaissance est universelle duulis reconnu par Pénélope à son retour d'itac 20 ans plus tard à Dark Vador annonçant à Luuk Skywalker qu'il est son père dans la saga Star deè terme du chapitre les métamorphoses quelle métamorphose le moi peut-il subir le moi subit sans cesse des métamorphoses l'idée de métamorphose implique donc un processus temporel il y aurait de multiples formes du mois au fil du temps alors différents types de métamorphos peuvent être convoqués d'abord la métamorphose physique notre corps change grandit vieillit et peut parfois subir des altérations plus radicales comme par exemple des mutilations on peut penser au film de rouille et dos où le personnage de Stéphanie est amputé de ses deux jambes suite à un accident avec un orc et elle voit toute sa vie bouleversé on a aussi l'exemple des gueules cassées comme dans Au revoir là-haut où Édouard est défiguré par un éclat d'obus on peut penser aussi au Greff comme dans le roman réparer les vivant qui raconte une transplantation cardiaque et pose la question de comment vivre avec le cœur d'un autre dans la fiction la métamorphose physique est souvent surnaturel c'est un motif très fréquent qui a des significations symboliques diverses dans les mythes par par exemple on trouve de nombreuses métamorphoses par exemple dans les Métamorphoses d'Ovide où les dieux et les humains se transforment en animaux ou en végétaux la métamorphose a ici un objectif d'explication symbolique les métamorphoses physiques sont aussi très présentes dans les contes merveilleux comme dans La Belle et la Bête la princesse et le crapau Pinocchio la métamorphose physique symbolise ici le fait de grandir ou d'évoluer moralement par exemple la bête et pinocquio se transfore en humain quand ils ont appris la générosité et la vertu la métamorphose physiqueb lise donc aussi une métamorphose intérieure dans les récits fantastiques ou de science-fiction les métamorphoses révèlent souvent des conflits intérieurs notamment entre l'humanité et la bestialité comme dans la métamorphose de Kafka où le héros se réveille un jour transformé en cafar ou comme dans l'étrange cas du docteur jquill et de Mister Hyde où la métamorphose physique symbolise un conflit entre le bien et le mal les personnages hybrides les monstres Lougarou mutant vampire symbolisent souvent ce conflit entre deux différentes donc la métamorphose physique implique le plus souvent une métamorphose identitaire mais il y a aussi des métamorphose intérieure psychique ou morale l'évolution intérieure d'un personnage est souvent la base dramatique de bien des fictions et pose des questions souvent moral le personnage se transforme-t-il vers le bien ou le mal devient-il quelqu'un d'autre en se transformant on ne compte plus les exemples de personnages qui changent profondément d'identité citons quelques en citons par exemple Les Misérables de Victor Hugo qui raconte entre autres la rédemption de Jean Valjean qui est un ancien bagnard et qui cache son identité il devient monsieur Madeleine un homme bon et altruiste on peut penser au processus inverse dans le compte de Monte Cristo de Duma à la suite d'un complot Edmond dantèes perd sa fiancée de laorè son honneur et sa liberté après son évasion de prison il entrepend il entreprend de se venger en prenant une autre identité sous les traits du Comte de Monte Cristo mais au fil de sa vengeance il perd peu à peu de vue qui il est et il ressent un grand trouble identitaire dans ces deux cas la métamorphose est aussi sociale Jean Valjean et Edmond Antès changent de milieu et de statut social on peut convoquer d'ailleurs le processus inverse de déclassement social comme dans Manon lesco de l'abbé prévau où le chevalier change de caractère de comportement et de valeur en entrant dans le milieu social de Manon la question des transfuges de classe rejoint aussi cette interrogation en changeant de milieu social les individus se posent la question de leur identité l'auteur Édouard Louis raconte dans en finère avec Eddie belgul comment il est sorti de son milieu populaire et le titre du livre en finir avec Eddie belgul est assez exemplaire puisqu'il abandonne son nom de naissance et matérialise sa nouvelle identité sous ce nouveau nom Édouard Louis donc là on a bien une métamorphose identitaire mais aussi sociale donc cela pose une autre question comment matérialiser les conflits intérieurs de de l'hybridité identitaire avec le développement de la psychanalyse s'impose l'idée d'un moi instable inconnaissable fragmenté l'individu peut ressentir une impression d'étrangeté à lui-même se sentir fracturé par l'altérité c'est le cas par exemple du poète portugais Pesoa qui a écrit sous de multiples pseudonymes ou hétéronyme et dont les poèmes expriment souvent ce sentiment d'étrangeté à soi-même les autoportraits d'artistes au 20e siècle reflète aussi cette fragmentation et cette étrangeté du Moi Modigliani bacon Chile qu'il a parmi tant d'autres ont interrogé cette instabilité du moi dans leur portrait le sentiment d'étrangeté à soi peut aller jusqu'à la folie la dissociation le dédoublement notamment dans les récits fantastiques comme dans le Horla de mot passant où le narrateur se sent persécuté par un être surnaturel et invisible qui est peut-être la matérialisation d'un moi dissocié le roman l'étrange cas du docteur jaill et de Mister Hyde matérialise encore plus franchement cette dissociation puisque Mister Hyde est le double maléfique du docteur jquill l'incarnation de ces pulsions violentes inconscientes le safrudien avant l'heure même phénomène dans le portrait de Dorian Gry d'Oscar wild où la dissociation identitaire est incarnée par le portrait qui vieillit et sans Lady à la place de Dorian Gry à mesure qu'il multiplie les vices et les cévic la figure du double que l'on retrouve aussi en science-fiction avec le clone interroge finalement toujours la stabilité identitaire du sujet la dissociation psychique peut aussi être montré sur un mode psychiatrique réaliste le cinéma regorge de ces personnages à identités multiples split psychose Fight Club Shutter Island répulsion et cetera on peut aussi penser à tous les cas d'imposture de fausses identités comme dans l'adversaire d'Emmanuel carer qui inspiré d'un vrai fait divers l'affaire roman Jean-Claude roman a fait croire à toute sa famille pendant près de 20 ans qu'il était médecin en Suisse alors qu'en fait il avait raté ses études de médecine et il a fini par tuer toute sa famille en l'hybridité identitaire peut aussi se manifester dans l'identité de genre ou l'identité ethnique les individus peuvent se sentir prisonnier dans une double identité par exemple dans le cas de la transidentité ou de la double nationalité ou de la double culture la littérature francophone post-coloniale et créole par exemple en Afrique ou aux Antilles pose souvent la question de la double identité du métissage culturel qui est tantôt perçu comme une richesse tantôt comme une fragmentation ou un tiraillement titaire dernière question comment rendre compte de son moi et de ses métamorphoses avec l'émergence de l'individualisme au 18e siècle on assiste à un essort du récit de soi et de l'autobiographie les Essais de Montaigne en sont une première tentative au 16e siècle mais ce sont surtout les Confessions de Rousseau qui installent le caractéristique de l'autobiographie un individu raconte sa propre vie en cherchant à être le plus sincère possible c'est ce que Philippe le jeune un spécialiste de l'autobiographie a appelé le pacte autobiographique c'est-à-dire le pacte de sincérité conclu tacitement entre l'autobiographe et le lecteur donc l'autobiographe est censé dire la vérité être de bonne foi cependant représenter fidèlement les métamorphoses de soi-même se heurte à de nombreux obstacles par exemple les défaillances de la mémoire on peut oublier les faits on peut les rapporter de manière lacunaire les transformer les compléter même de bonne foi c'est ce que dit Aragon dans le mentir vrai quand je crois me regarder je m'imagine Nathalie sarot dans son autobiographie enfance parle quant à elle de souvenir prêtés des déformations du souvenir qui sont emprunté aux parents aux réciits familiaux aux photos et qui finalement trahissent notre passé deuxième obstacle la subjectivité de l'auteur on peut se voir d'une certaine manière qui ne correspond pas tout à fait à la réalité d'ailleurs notre Moi est si complexe que nous échouons en réalité à nous saisir dans toutes nos dimensions dans ces mémoires Simone de beauauvoir a exprimé cette difficulté de se voir soi-même de l'extérieur et du sentiment d'étrangeté qu'elle a éprouvé quand elle s'est aperçu que son entourage la voyait d'une autre manière qu'elle-même finalement une autobiographie est toujours une recomposition de soi l'autobiographe est contraint de choisir de sélectionner de trier pour donner à postériori une cohérence à sa propre vie il peut aussi être tenté de s'autocensurer d'édulcorer par exemple André GID dresse un bilan de sa visite à de l'URSS dans Retour de l'URSS et le raturage des manuscrits montre qu'il a beaucoup atténué ses désillusions et la critique du totalitarisme pour s'éviter des problèmes avec les milieux communistes lesessort de l'autofiction dans les années 70 c'est-à-dire le mélange de l'autobiographie et de la fiction remet de toute façon en question la notion de vérité qui n'est plus centrale on peut aussi penser aux pratiques contemporaine numérique du récit de soi réseaux sociaux blogs journaux en ligne forum ce sont des moyens qui permettent de montrer les évolutions de son moi à travers le temps mais aussi évidemment de proposer une version idéalisé de soi dans une sorte de mise en scène qui donne l'illusion de la sincérité ainsi représenter les métamorphoses de soi semble davantage à un idéal qu'une possibilité réelle tant le sujet est difficile à cerner et à saisir en conclusion ce chapitre pose un paradoxe le moi est à la fois permanent et en perpétuelle métamorphose évident pour nous et indescriptible aux autres sa complexité et sa pluralité le rendent difficile à cerner et à saisir y compris dans les récites soi et paradoxalement de nos jours plus nos identités nous semblent instables et fragmenté et plus on observe justement un phénomène de recherche identitaire le moi est donc lui aussi le lieu de la rupture et de la continuité mais ce thème sera l'objet d'une autre vidéo je vous dis donc à bientôt