6 heures du matin, au pied du Vésuve. Depuis deux siècles, à la veille de Pâques, des milliers de Napolitains viennent s'incliner devant la Madonna dell'Arco. Cette madone est la mère protectrice de la Camorra, la puissante mafia napolitaine.
C'est la première fois qu'une caméra pénètre dans ce sanctuaire, réputé pour être le lieu de pèlerinage de l'une des plus grosses organisations criminelles au monde. Parmi ces pèlerins, certains pleurent leurs frères tombés sous les balles, des mères, des sœurs ou des épouses implorent des remises de peine pour les membres de leur famille. Des femmes entrent en transe.
Les prières deviennent hystériques. Une cérémonie sous haute surveillance. Aux alentours du sanctuaire, plusieurs brigades de police quadrillent le terrain. Dans ces cortèges étouffants, il n'est pas rare que des clans s'expliquent à coup de couteau.
Allez, on y va, on y va ! La faute a de nouvelles figures qui paradent aux côtés des familles historiques de la ville. Des visages jeunes, toujours plus jeunes et toujours plus nombreux.
En Italie, la mafia est en pleine cure de jouvence. Dans la foule, Pietro Ioria, une ancienne figure liée à la Camorra. C'est vraiment une culture de merde.
La religion, ça n'a rien à faire avec le crime organisé et la camorra. Après 20 ans de prison, cet ancien trafiquant de cocaïne a été libéré en 2012. Il découvre alors que les règles ont changé. Malheureusement, dans plusieurs quartiers de Naples, il y a une Camorra toujours plus jeune.
Elle s'est rénovée, elle est beaucoup plus violente. Ouais, des jeunes violents, des assassins. Ça se passe comme ça dans les quartiers où il n'y a plus de vieux boss.
Ces cortèges ont pour habitude de s'arrêter sous les fenêtres des chefs mafieux les plus respectés. Mais désormais, de plus en plus d'adolescents reçoivent ce type d'hommage. Comme ici, sous ce balcon. T'as vu ? On est passé sous le balcon d'une famille de camorristes.
Y'a plus d'hommes, ils sont tous emprisonnés. Avant, cette célébration se faisait en hommage aux vieux camorristes. L'âge a changé, mais la mentalité, c'est toujours la même.
Pietro se tend. Aux abords des cortèges, il n'y a pas que de jeunes mafieux. Des chefs de clan sont aussi présents.
Il y a ces gars là, des babyboss. Quoi, il y a des babyboss ici ? Tu les vois peut-être pas, mais ils sont là. Crois-moi, ils sont là, et pas seulement dans ce quartier. Les babyboss, des parrains d'un genre nouveau.
Derrière ces visages enfantins et ces looks d'adolescents, certains seraient en réalité de jeunes chefs de clan qui ambitionnent de prendre les rênes de la Camorra. Maintenant, moi je suis rangé des voitures. Ce que je faisais avant, c'était de la folie.
Mais aujourd'hui, ce qu'ils font eux, c'est encore plus dingue. A Naples, ces nouveaux parrains pullulent aux quatre coins de la ville. Et ils ne respectent aucune règle.
Avec des arrestations par centaines au début des années 2000, le pays pensait en avoir fini avec la mafia. Erreur, un nouveau monstre est né. De nouvelles pousses. Parcours.
Recule, recule. Pour ta sécurité, recule. Moi, je les appelle des chacals.
Ce sont des barbares. Pendant cinq ans, Pendant 6 mois, nous sommes allés au plus près de cette nouvelle mafia qui terrorise l'Italie. Une mafia dans laquelle les plus vieux... Le premier truc qu'on achète, nous, c'est un téléphone et un flingue.
À la moindre embrouille, on sort le pétard. La brigade d'élite qui les traque. Ceux qui vont en prison sont remplacés tout de suite.
C'est du non-stop. Rencontrer ceux qui les défendent et qui leur sont devenus indispensables. La règle numéro un, ne jamais leur faire totalement confiance.
Et pénétrer dans la prison pour mineurs de Naples, confronté à une violence méconnue. connu jusque là si un vieux s'amène alors tu fais mes affaires qui me parle je le calcule même pas c'est mon empêche et l'autre je le bute du nord au sud de l'italie nous avons enquêté sur le nouveau visage du crime organisé la baby mafia Naples est l'un des joyaux de l'Italie. Sa lumière, ses petites ruelles typiques et ses églises par centaines, la ville est devenue l'une des destinations préférées des touristes européens.
Mais derrière ces images dignes de la Dolce Vita se cache une autre réalité, car la ville est aussi la capitale de la Baby Mafia. Au commissariat central de Naples, cette nouvelle camorra est prise très au sérieux. Ici, une brigade entière fait la chasse à la mafia.
Les Falci, les faucons en italien. Le policier qui nous accueille s'appelle Mario. Ça fait combien de temps que vous êtes chez les Falcky ?
Deux ans ? Non, vingt ans. Vingt ans ?
Ça calme, hein ? Désormais, pour eux, c'est la Baby Mafia qui est la plus grande menace. Pas trop compliqué ce travail à Naples ? Disons que Naples, vaut mieux s'en tenir éloigné. Un peu d'attention s'il vous plaît.
Allez, c'est l'heure du briefing. Comme tous ses collègues, Mario vient des quartiers malfamés de la ville. C'était d'ailleurs le premier critère de sélection pour leur chef, le commandant Serpico. Ok, fermez la porte. Bon les gars.
Ce soir, vu que la fin de la semaine arrive, et avec la chaleur qu'il fait, il y aura du monde dans la rue. Je vous demande d'ouvrir l'œil, pas seulement sur les braqueurs ou les voleurs à l'arraché, mais surtout focalisez-vous sur les mineurs. Si on voit un groupe qui laisse penser qu'ils vont passer à l'acte, on les arrête. On vérifie leur identité, on vérifie s'ils ont des couteaux ou non. Et surtout, on voit s'ils sont connus dans nos services.
Il faut reprendre le terrain coûte que coûte. Les questions ? Allez, on y va. Zino avec moi et les autres, vous connaissez la chanson.
En début de soirée, les Falquis s'engouffrent dans ces petites ruelles du centre-ville de Naples. Le terrain de jeu préféré de la Baby Mafia. Il est un peu plus de 19h, l'heure des premiers contrôles. Un véhicule attire l'attention des Falki. Il va où ce con ?
Une berline allemande à plus de 60 000 euros. Pour les policiers, ces jeunes sont probablement des baby-boss. Le style, la voiture, ici, tout ce qui leur paraît suspect est contrôlé. T'es connu chez nous ?
Non, moi je suis clean. C'est quoi cet argent ? Quoi ?
C'est quoi tout ce cash ? Je tiens un bar tabac. Ça doit être un joli bar tabac alors.
Pas mal. Le tatoué là, il a eu des démêlés avec la justice. Maintenant il dit qu'il a un tabac. Ce connard !
T'as vu comment il est bien ? T'as vu dans quoi il roule ? C'est vrai que c'est une belle voiture. Même si je travaille trois ans sans m'arrêter, je pourrais pas me la payer.
Et lui il dit avoir un bar tabac. Ouais ouais un tabac. C'est ce que je disais à mon chef, on s'est gouré de métier.
Ça va, j'ai rien fait de grave. Barre-toi. Recule, recule. Pour ta sécurité, recule. Pour combattre la baby-mafia, ces contrôles sont essentiels.
Les informations que les falques y récupèrent nourrissent leur base de données. Nous, on doit savoir qui est sur le territoire, comprendre pourquoi ils sont sur le territoire et surtout qui traîne avec qui. Mais ce groupe-là, il pourrait devenir une menace ?
On imagine souvent les baby-boss comme des gros durs. Avec des gueules. Oui, c'est vrai, on imagine ce genre de cliché.
Non, non, non, c'est pas tout le temps comme ça. Non, pas tout le temps comme ça. Quel âge avait le plus jeune baby-boss que vous ayez arrêté ? Le plus jeune avait moins de 14 ans. Il avait 13 ans pour tout te dire.
22 heures. Les Falquis sont plus que jamais sur leur garde. C'est à cette heure-ci que la plupart des affrontements entre jeunes clans ont lieu. Des règlements de comptes, boostés par une explosion du marché noir des armes. En témoignent ces écoutes téléphoniques fournies par la police.
On y entend des baby-boss sur le point de passer à l'acte. Les policiers se dirigent vers Forcella. Le Fief de la Baby Mafia, un quartier en plein centre de Naples. C'est ici que les Falquis ont le plus de mal à s'imposer.
Les contrôles sont plus tendus, les jeunes sont souvent armés. Là, on est à Forcella. C'est un quartier où la criminalité est en plein boom. Et on est en plein centre de Naples. Le problème ici, c'est qu'il y a plein de groupes de jeunes qui se tirent la bourre et parfois ça dégénère en conflit armé.
C'est pour ça que vous faites tous ces contrôles ? Pour vérifier s'ils n'ont pas d'armes ? Exact, exact. Les identités, vérifiez les identités là.
Tu fais quoi dans la vie toi ? Je suis pizzaïolo à San Mateo. T'es pizzaïolo toi ?
Ouais. Pizzaïolo donc ? Ouais, je m'occupe de la préparation. Je t'ai jamais vu là-bas. T'es sûr que tu fais ça ?
Les falquis vont enchaîner les contrôles d'identité. Toute la nuit, aucun temps mort. Après minuit, tous les groupes de jeunes deviennent suspects et il y en a à tous les coins de rue.
A cette heure-ci, t'es dehors, toi. Mais qu'est-ce que tu fous là ? Là, ce sont de jeunes ados qui suscitent le doute en cette heure tardive.
T'as pas de papier, pas de permis, rien. Si je veux, je peux te mettre jusqu'à 6200 euros d'amende. Les Falki n'hésitent pas à mettre la pression aux plus jeunes, afin de les éloigner de la rue. Un peu plus loin, les policiers tombent sur une figure montante de la Baby Mafia. L'homme a moins de 30 ans.
Il est entouré de nouveaux membres, inconnus des services. Bon, pour ce groupe, tu vas rester là. Avec eux, il faut faire une autre approche.
Il faut faire plus attention. Le balèze là, c'est un boss. Les identités sont contrôlées, mais les Falki ne se font pas d'illusions. Ils sont conscients que le combat est presque perdu d'avance. Il y a toujours de nouveaux membres.
Ceux qui vont en prison sont tout de suite remplacés. Donc c'est un travail sans fin. Ah bah ouais, c'est du non-stop.
Il y a toujours de nouveaux élus. Aujourd'hui, il existe plus de 100 clans qui opèrent sur la ville. C'est trois fois plus qu'au début des années 2000. A Naples, ces jeunes boss pullulent. Mais c'est à 800 kilomètres de la ville que les clans se débrouillent. C'est d'ici que ces nouveaux profils sont nés.
A Milan, capitale économique du pays. Les fêtes, la jeunesse dorée, les banques d'affaires. La ville est devenue le terrain de jeu préféré d'une autre mafia, la drangheta, la tentaculaire mafia calabrèse.
Cette organisation de la cocaïne consommée en Europe saisit de 215 kilos de cocaïne pure. Cette mafia a posé ses valises à Milan dans les années 80. A l'époque, le parrain s'appelle Rocco Papalia. Il est alors le chef le plus redouté de la drangueta. Connu pour sa violence et ses coups de sang en soirée, il n'hésite pas à tuer ou séquestrer ceux qui tentent de lui faire de l'ombre. En 1991, il est condamné à 26 ans de prison pour homicide, trafic de cocaïne et association de malfaiteurs en liaison avec la mafia.
Libéré en janvier 2017, le boss pensait retrouver son empire. Prends-moi en photo, allez vas-y, je suis photogénique, hein ? Mais regarde-moi ça, quelle honte ! Mais ça ne s'est pas passé comme prévu. Entre-temps, il s'est fait prendre sa place.
Mais vous n'avez rien à foutre ! Oh, mais casse pas les couilles ! Procopapalia ne trafiquera plus jamais ne serait-ce qu'un gramme de cocaïne. Cesare Giuzzi est un journaliste milanais.
Sa spécialité, la drangheta. Le lendemain de la libération de Rocco Papalia, il a planqué devant sa maison. Tiens, celui-là, il est en jogging. Il s'attendait à photographier de vieilles connaissances. Il a été surpris.
Ce sont tous des jeunes, des gars assez jeunes. Ils venaient, disons, lui rendre hommage. Un hommage qui était plutôt une mise au placard.
Cet après-midi-là, ces jeunes sont venus passer un message. au vieux boss. Ce sont des jeunes qui sont venus lui dire maintenant on est autonome. Ils font ce qu'ils veulent. Pourquoi ?
Parce qu'on est face à une génération de jeunes qui pensent être destinés à devenir boss. Ce sont des gars qui se sont imposés. Mise en retraite forcée, c'est dans cette villa que le parrain déchu finit ses jours.
Celle qui nous y mène s'appelle Rosa Pallone. Elle est conseillère municipale, en charge des opérations anti-mafia. La maison que nous allons voir est très particulière. C'est là que Viroco... Papalia, un parrain de la Drangheta.
Malheureusement, dans notre ville, il y a beaucoup de familles du milieu et elles sont toutes originaires de Calabre. Ce matin, elle a accepté de nous montrer la petite maison du vieux parrain, là où il finit ses jours. A une condition, ne pas trop traîner.
Mais surprise, le parrain rentre des courses. Ah, il arrive. Bon, qu'est-ce qu'on fait ? Je vous propose d'aller à la mairie pour la suite de l'interview.
Ça peut devenir dangereux. Je t'expliquerai après. On peut le rencontrer ?
Sûrement pas. En plus, on est sans les... policiers, on aurait dû prévenir. Tu comprends, j'espère.
Il a déjà eu des réactions violentes par le passé. Nous décidons tout de même de l'aborder. Nous savons que plusieurs jeunes sont venus vous voir à votre libération. Il me dégoûte.
Ce que j'ai retrouvé à ma sortie, c'est dégueulasse. Il n'y a plus de respect pour personne. Ces jeunes, ils ne pensent qu'à acheter des chaussures Gucci et ils sont là, avec leur t-shirt.
Il n'y a plus rien de sérieux. Quand je suis sorti, tout avait changé. Tout.
Je n'ai rien retrouvé de ce que j'avais laissé. Écoute, j'ai fauté, j'ai payé. Maintenant, je veux vivre tranquille avec ma famille. Si le vieux parrain est aussi amer, c'est que sa place au sommet, il se la serait fait prendre par un proche.
Son neveu. Domenico Agresta. Selon la police et le parquet antimafia de Turin, il serait le nouveau parrain de la drangueta.
Discothèque, salle de musculation et machine à sous, c'est lui l'héritier du clan. Un parrain. Un présumé par un, à mille lieux des clichés.
A la différence des anciens mafieux, il la joue normale, présentable. Il ne se cache pas. Sur son profil Facebook, consultable par tous, il s'affiche comme un jeune homme sympa et souriant. Des dizaines de photos et de vidéos où l'on voit un gendre idéal, un ami sur lequel on peut compter. Ces dernières années, ils sont devenus...
de rien plus malin. Ils essaient de se fondre dans la population. Ils se camouflent. Certains ont même des boulots comme ouvriers ou employés de petites entreprises de construction. Ils la jouent tous profil bas parce que la majorité d'entre eux sont dans le trafic de cocaïne.
Domenico Agresta, lui, est officiellement gérant d'une salle de fitness. En planque devant sa salle de gym, nous tombons nez à nez avec lui. Bonjour, vous êtes Domenico ?
Bonjour, je m'appelle Raphaël, je suis un journaliste français. Ça va ? On peut parler un peu ? Bien sûr. A ce qui paraît, vous êtes le nouveau boss.
Ah, carrément ! Allez, venez, on va en parler à l'intérieur. Nous le suivons moyennement rassuré. Au moment de cette rencontre, Domenico Agreste, à 26 ans, est en liberté conditionnelle.
Il vient d'être condamné une deuxième fois pour des faits qui le relieraient à la mafia. Bon, bah maintenant tu vas m'expliquer pourquoi t'es là, toi. Lui là-bas, c'est mon ami.
Tout au long de cet entretien, il va contester son rôle à la tête de la drangueta. Je te le dis, je viens d'une famille qui est ce qu'elle est, et je cracherai jamais. dessus. C'est vrai que ce nom est chargé d'histoire mais ce n'est pas la mienne.
Excuse-moi je ne veux pas te mettre dans une position inconfortable mais tu as déjà été condamné non ? Oui j'avais 19 ans. D'accord ok mais que je comprenne bien pourquoi tu as été condamné ? condamné.
Mais pour la drangueta, tu sais ce truc là, disons la mafia. Et combien de temps de prison tu as fait ? Heureusement j'ai pris que deux ans. En théorie j'aurais dû en faire 15. Tu sais, j'ai ma vie maintenant. Je fais du sport, je mets des jogging, j'aime transpirer.
Bon, j'ai une dernière question. Est-ce que tu as encore des liens avec la drangueta ? Non, je suis pas...
Je ne suis pas un délinquant. Tu sais quoi ? On me charge parce que j'ai été un détenu.
Celui qui serait le nouveau parrain l'ajoute profil bas. Il aurait compris les erreurs des anciens. Aujourd'hui, c'est le business avant tout.
Maintenant, ils font très attention. Dans les années 90, à Milan, ils se tiraient dessus pour l'équivalent de 100 euros de cocaïne. Aujourd'hui, certaines enquêtes ont dévoilé des cas où ce sont 200 000 euros de cocaïne qui n'ont pas été payés. Eh bien, les fautifs ont été pardonnés, car l'idée, c'est d'éviter les meurtres. La phrase clé de ces familles mafieuses installées à Milan, c'est mettez-vous d'accord Quand on trouve un accord, personne n'est blessé, il n'y a pas de tir, pas de règlement de compte.
Et par-dessus tout, il y a à manger pour tout le monde, et ça, c'est fondamental vu la taille incroyable du marché de la cocaïne. La nouvelle drangheta, une organisation criminelle qui évite de faire couler le sang afin de prospérer dans l'ombre. A Naples, c'est tout le contraire.
Pas tout. Un nouveau phénomène, on appelle cela l'esthésie, pour descente en italien. Innocente.
Ils sont arrivés d'en bas, ils remontaient la rue. Et là, ils ont commencé à tirer. Malheureusement, mon fils, Jenny, n'y a pas échappé.
C'était le 6 septembre 2015. Jenny, 15 ans, rentre du sport. Il s'arrête pour saluer des amis. Il reçoit une balle en pleine tête.
Ils étaient 8, 8 sur 4 motos. Ils ont tiré 36 ou 37 coups de feu. Tous ces coups de feu sur la place ?
Tout sur cette place et avec des tirs à hauteur d'homme. Jenny est devenue un symbole. Sur cette place où il a perdu la vie, une statue à son effigie lui rend désormais hommage. Moi je les appelle des chacals, ce sont des barbares assoiffés de violence. Le juge qui a essayé de comprendre l'origine de cet acte les a qualifiés d'anges de la mort.
Cette violence aveugle est dans l'ADN de la Baby Mafia. Après plusieurs semaines de négociations, nous avons pu obtenir un rendez-vous avec l'un de ces jeunes parrains. On pourrait se voir pour en parler, non ?
Recherché par la police et traqué par un clan rival, le baby-boss que nous devons rencontrer vit caché. Plusieurs conditions pour être reçu par lui, pas de micro ni de caméra. Nous nous équipons tout de même d'une caméra discrète. La rencontre a lieu à Forchella, le fief de la Baby Mafia. Il nous reçoit dans ce qu'il appelle le bunker.
Entrez, ici c'est un appart où on fait nos trucs à nous. Un appartement sans mobilier, juste cet énorme écran. Bon alors, qu'est-ce que tu veux savoir ?
Je peux tout te dire. A 30 ans, ce jeune boss a déjà passé la moitié de sa vie en prison pour extorsion, mais aussi pour son implication dans la Camorra. Est-ce que tu peux nous expliquer le principe des stésés ?
Les stésés, tu veux que je t'explique ? Pas plus tard que ce matin, enfin cette nuit à 3h, j'ai envoyé une équipe dans deux quartiers pour faire deux stésés. Il y en a une, c'était sous la maison d'un vieux parrain. C'est un boss qui est contre nous. Lui, maintenant, il descendra plus jamais tout seul.
Un baby-boss qui ordonne des descentes et qui aime toujours aller sur le terrain. Moi, tu sais pourquoi... Pourquoi je suis ici ?
J'ai tiré sur un flic. Pourquoi ? Parce qu'ils sont descendus en opération chez nous et ils ont essayé de nous arrêter.
Et donc ? Moi, je suis un amoureux des armes. Amoureux.
Depuis que je suis gamin, je m'entraîne depuis tout petit. On montait sur les toits et on tirait sur les paraboles. Mes gars à moi, pour s'entraîner, ils tiraient sur des noirs.
Mais pourquoi ? Il fallait bien essayer les flingues. Des propos racistes et révoltants, mais très fréquents au sein de la baby-mafia.
Ferme la fenêtre, ferme la fenêtre. L'homme est tendu, une nouvelle guerre de clans vient d'éclater. Tu sais, entre nous, on est des ordures. Des gars sont déjà venus ici, en bas, pour tirer. Il y a un mois.
Ils ont tiré plus de 40 balles. C'était deux flingues. C'était ici, là, sous l'immeuble. C'est comme ça, moi je suis sur le sentier de la guerre. Et ici, c'est la guerre.
Un jour tu vis, un jour tu meurs. Mais comment ça va finir tout ça ? Impossible de savoir. Pour le moment, nous, on est là, dans notre quartier, et eux, ils ont leur quartier. Nous, on tient nos ruelles, et eux, ils tiennent leurs ruelles.
Et si on se rencontre ? Ici, c'est Bagdad. Ici, c'est la loi du plus fort. Les gars, ouvrez bien l'œil.
C'est une ville dangereuse, ici. Des règlements de comptes à profusion, des alliances qui volent en éclats pour finir en guerre de clans. Cette flambée de violence au sein de la mafia a une explication.
La drogue. Il y a un problème ? Non, il ne veut pas que tu filmes là. Il ne veut pas qu'on filme l'entrée de sa maison. Ces journalistes d'investigation napolitain sont les plus pointus sur le phénomène de la baby-mafia.
Ce jour-là, ils rencontrent l'un des tout premiers baby-boss de la Camorra, Luigi Giuliano. Dans sa jeunesse, il était craint comme la peste dans les rues de Naples. Comme les baby-boss actuels, des tatouages le recouvrent de la tête aux pieds.
Tous ont une symbolique, sur son avant-bras, son frère aîné mort d'une overdose. Luigi Giuliano aurait pu devenir il capo dei capi, c'est-à-dire le chef des chefs. Mais seulement voilà, il était accro à la cocaïne. Je menaçais tout le monde. La première fois où je me suis fait arrêter, j'étais sur l'île d'Ischia.
Le propriétaire d'une discothèque m'avait refusé l'entrée. Et moi, j'étais arrogant parce que j'étais perché. Eh ben, j'ai mis le feu à son établissement. Et par la suite, je suis allé en prison pour extorsion. Pour lui, si cette baby-mafia est si violente, c'est évidemment dû à une consommation excessive de drogue.
Je le sais bien, parce que j'étais un toxico de cocaïne. Je me défonçais. La semaine, j'allais à l'école, et puis le week-end, je me défonçais. Tu sais, quand tu te drogues tous les soirs pendant 10 ans, tu perds complètement la tête. Et puis tu vis dans une illusion.
Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que quand tu tues quelqu'un, tu creuses deux tombes. Une pour celui que tu as tué et une autre pour toi-même. Au final, tu as creusé deux tombes.
A son époque, la prise de cocaïne chez les chinois était une des principales causes de la mort. chez les mafieux était une exception. Aujourd'hui, c'est une généralité. Ce sont des gamins qui ont complètement vrillé. Ils sont plus normaux dans leur tête.
C'est des gamins qui n'arrivent même pas à savoir pourquoi ils font ce qu'ils font. Ils sont devenus si extrêmes, si cruels. En fait, ils veulent tout tout de suite. A plus de 40 ans, Luigi Giuliano est un miraculé.
Très peu de baby-boss passent à travers les mailles du filet. Aujourd'hui, les chefs de clan ont une espérance de vie bien plus courte. Ces jeunes, ils grandissent avec le mythe des vieux clans, mais en fait, ils ne sont pas aussi structurés qu'avant. La conséquence, c'est que ces gars ont juste deux ans de vie devant eux. Soit ils sont arrêtés, soit ils se font tuer.
Un cancer dont les métastases s'éparpillent un peu partout dans la ville. Rue par rue, quartier par quartier, tous les jours, de nouveaux membres viennent grossir les rangs de la Camorra. C'est Mariano ? Ah non, c'est Marco. Celui-là doit sortir dans quel moment ?
Pour savoir qui est qui et qui fait quoi, ces journalistes de la Voce di Napoli ont mis en place un dispositif inédit. Une carte interactive qui répertorie les méfaits de la Bimimafia, géographiquement et au jour le jour. Bon, pour récapituler, vous avez bien mis à jour la cartographie de la caméra, c'est bien ça ? Oui. Des informations de proximité, bien utiles pour les habitants de la ville.
Nous, dès le départ, on a voulu montrer aux gens quels sont les clans qui opèrent là où ils habitent. Et l'idée, c'est aussi d'inciter les citoyens à collaborer, à donner un coup de main. Et ça fonctionne. Les Napolitains renseignent et se renseignent.
Dans cette ville, presque tous les habitants ont déjà consulté cette carte. Cette carte, elle fonctionne bien. On a déjà 900 000 vues.
Elle est bien utile, cette carte. Ces journalistes ont constaté une autre nouveauté. Avec la Baby Mafia, fini la discrétion, place à l'exhibition. Facebook et Instagram ont un rôle fondamental.
C'est sur ces réseaux sociaux qu'ils exhibent leur ascension criminelle, leur toute-puissance. Par exemple, quand ils vont en discothèque, ils prennent une table et commandent plein de bouteilles. Eh bien, ils le filment et le publient. Mais ça, les membres du clan rival, ils le voient et ils veulent en faire plus. 45 oui !
45 bouteilles de Dom Pérignon ! Ils vont faire péter tout ça ! Dans plusieurs enquêtes de police... Il a été démontré que ces échanges de vidéos peuvent aller jusqu'à provoquer des fusillades. Sans parler du fait que cette baby-criminalité, comme on l'appelle, est exaltée.
Complètement exaltée par les... les films qu'elle regarde. En tête, une série sur la mafia napolitaine qui cartonne en Italie depuis trois saisons.
Son titre, Gomorra. Elle ferait aussi la polémique car elle susciterait de nombreuses vocations. Comme dans cette vidéo amateur où un jeune gamin à peine âgé de 8 ans reprend une réplique culte de Gomorrah.
À nappe comme on dit, si tu me regardes mal, je te tire dans la bouche. Pour le producteur de la série, c'est la réalité qui dépasse la fiction, pas le contraire. Gaetano Di Vaio nous reçoit dans les bureaux de sa société.
Gomorra est une série primée, mais que répondez-vous quand on dit que Gomorra suscite des vocations ? ça peut arriver. Mais tu sais, Gomorrah s'inspire de la réalité.
La réalité est bien supérieure à Gomorrah. Les jeunes de Naples n'ont pas besoin de Gomorrah pour s'inspirer. C'est le contraire.
Ce sont eux, ces jeunes, qui apprennent à Gomorrah. comment on fait Gomorrah. Pour lui, cette série a surtout un objectif politique, susciter le débat. À Naples, ils ne voulaient pas de la série Gomorrah.
Ils étaient tous contre. Les associations, l'église, la commune, tout le monde en avait peur. Pour eux, c'était le mal absolu.
Moi, personnellement, je me suis battu pour que Gomorrah se fasse à Naples. Et pourquoi j'ai pensé que c'était juste de faire... Et d'une certaine manière, j'ai envie que mon pays ait un peu honte. Un phénomène qui fait les belles heures du cinéma italien et d'une profession qui a su elle aussi en tirer parti.
Naples et sa région comptent près de 35 000 avocats. Ici, c'est le territoire numéro un pour les pénalistes. Celui qui est le plus plébiscité par la Camorra, maître Dario Vanettiello.
Je crois que si j'y arrive, je serai à l'audience autour de 10h. Un avocat star qui vit dans une belle villa, loin des quartiers chauds où habitent ses clients. Voilà, c'est ici que je joue au billard pendant mes moments de détente.
La défense des baby-boss, un marché en plein essor. Vous savez, ce sont des clients très particuliers. Il faut toujours essayer de gérer la situation du mieux qu'on peut.
C'est pas simple. Et pour durer quand on est l'avocat du milieu, il y a quelques règles à suivre. La première règle, leur montrer qu'on n'a pas peur. La deuxième règle, ne jamais leur faire totalement confiance.
Et la troisième règle, qui pourrait aussi être la première, c'est de bien faire son travail. Ce matin, il se prépare pour une audience très importante. Voilà, je suis bien, j'ai tout. Ce ténor du barreau va nous ouvrir toutes les portes.
Jusqu'à celle des prétoires du tribunal de Naples. Je vais passer en mode sport. La défense des jeunes parrains occupe désormais la majorité de son temps.
Je dois courir tout le temps. Je vais d'un procès à l'autre. Bon, de temps en temps, je reçois des amendes pour excès de vitesse. C'est pas grave, je mets ça sur le compte du client.
Et le client du jour serait un baby-boss de premier plan. Après, je vais t'expliquer comment je vais organiser ta défense. Ok maître, moi je vous fais confiance, c'est bon.
Déjà condamné à 16 ans pour homicide, il risque le double si le parquet arrive à prouver son implication dans la Camorra. C'est une audience cruciale pour les deux hommes. Face à eux, la procureure, et elle compte bien le faire tomber.
Pour le confondre, elle a fait venir à la barre l'un des policiers qui a été enceint. qui a participé à l'enquête. On a une première vente de drogue à 21h35.
C'est une place de deal où il se vendait une substance de type cocaïne. Dans le PV lu par ce policier, la retranscription de plusieurs vidéos filmées par les caméras de la police. Le jeune homme y apparaîtrait. Dis-moi, ces caméras, dis-moi si je dois m'en inquiéter là.
Lesquelles ? Celles qui m'ont filmé quand j'étais mineur ? C'était quand ? En 2014. En 2014 ? Ouais, c'est possible.
Donc, ils ont quelques vidéos. À ce moment-là, j'étais souvent dans la rue. Bon, on va devoir trouver une manière de faire objection.
La procureure, elle veut utiliser toutes les infos récoltées par les carabiniers. Eh bien, moi, je dis non. Ok, maître, je vous suis.
On va s'opposer. On est bien, ok ? Tout semble accabler l'accusé. Mais comme souvent, l'avocat va utiliser l'une de ses techniques préférées.
Soulever un vice de procédure. Et coup de chance, il en a un juste sous les yeux. Non, non, non, faut pas se gêner. Avant de répondre, il n'a pas le droit de consulter le PV. Il doit dire, je ne me rappelle pas et après il peut consulter.
Selon le code de procédure italien, le policier doit répondre spontanément. Spontanément, il n'a pas le droit de lire le procès verbal. Président, excusez-moi, mais je suis contraint d'intervenir.
Cette personne qui est témoin n'a pas le droit de lire la déposition qui est devant lui. Président, la défense est dans l'obligation de déposer une objection en bonne et due forme. Le président va accepter la requête de maître Vanetiello.
La procureure, elle, est... battu. Maître, je ne vous autorise pas à remettre en cause les témoins choisis par le parquet.
C'est un procédé qui fait consensus. On le fait tout le temps. C'est une insulte que vous portez au parquet mais aussi au tribunal. La déposition du policier est invalidée.
L'audience est renvoyée. Très bien. Merci, merci monsieur le président. L'avocat a gagné une belle manche. Son client salue les siens.
Plein de bonnes choses. Je vous embrasse tous. En sortie d'audience, Maître Van Etiel voit le sourire. Alors maître, quel bilan ?
Je suis satisfait. C'était une audience intéressante. Disons que si je devais faire un parallèle avec la boxe, ce round a été gagné par la défense des accusés.
C'est un coup porté à l'argumentation de la procureure. Allez, maintenant on va manger un bout ensemble. Pour ceux qui ne peuvent pas se payer les services de cet avocat, le voyage s'arrête ici, sur cette île, dans la baie de Naples.
Nisida, l'un des plus vieux centres pénitentiaires d'Italie, transformé en prison pour les mineurs les plus difficiles. Homicide, braquage, trafic de drogue, extorsion. La prison de Nisida est un concentré du pire de la baby-mafia.
Une soixantaine de détenus, âgés de 15 à 25 ans, y sont accueillis. Ornella est une éducatrice qui croit dur comme fer à la seconde chance, à la rédemption. Donc là, nous sommes à l'intérieur du centre. Ici, c'est un bâtiment pour les plus jeunes. L'objectif de cet établissement, réintégrer ces jeunes criminels dans la société avec une méthode plutôt permissive.
Dans cette prison, les détenus sont toute la journée hors de leur cellule. Ils peuvent déambuler comme ils le souhaitent. Tout va bien ?
Allez, allez, allez ! On y va ! On y va, je te dis ! Non, surtout, filmez pas !
Bon, ok. Allez, on y va ! C'est une télévision française.
Eh madame, il est trop beau votre parapluie ! Allez les gars, on y va là. Madame, je peux leur faire un bisou ?
Non, non, non, non, non, filmes-nous. Non, non, on est des frères. Filme. Ne les filmez pas. Chut, chut, tais-toi, tais-toi, tais-toi.
On y va là. Ces détenus surexcités, ce n'était pas prévu dans la visite. Maintenant, je vais vous montrer notre pâtisserie. Malgré cela, Ornella va tenter coûte que coûte de nous démontrer les bienfaits de la réinsertion à l'italienne. Bonjour tout le monde, tout va bien ?
Tout va bien. Giro, ça va toi ? Très bien madame. Comment il se comporte ?
Toujours très bien. Super. C'est un formidable élément. Après la pâtisserie, la réinsertion par le sport. Allez, le tien, Noah.
On le tient pas aujourd'hui. Me regarde pas comme ça, toi. Qu'avez-vous à répondre à une opinion publique qui dirait Et si vous êtes trop permissif ? Disons qu'en Italie, et particulièrement avec la prison pour mineurs, les programmes doivent être rééducatifs.
Moi, je ne crois pas qu'on soit trop permissifs. Nous, on essaie de rééduquer et dans certains cas seulement de les éduquer. Là, ce que je vois, c'est des gamins. Des enfants qui, pour la plupart, ont commis des crimes de sang.
La violence, ils l'ont dans la peau. Ça c'est le bien, ça c'est le mal. Vas-y, filme ça.
Allez gros, montre. C'est une calache. Le hack à 47. Il a une calache et même une grenade.
Une grenade ? Oui, regarde, une grenade sur le bide. Mais pourquoi ces tatouages ? Parce que j'aime bien. Lui c'est Daesh, un combattant de Daesh.
Une admiration pour la barbarie et un discours qui glace le sang. La plupart de ces baby-boss sont illettrés ou analphabètes. Ici, des professeurs tentent péniblement de leur inculquer les bases.
Quelle est la capitale de la France ? Bruxelles ? Non, regarde bien la carte.
Où est la France ? Non, ça c'est l'Afrique. Et là, c'est l'Amérique. Non, tu dois regarder sur l'Europe.
Tu la vois, toi ? Ah oui, c'est là. C'est vraiment...
Je ne sais pas, c'est trop difficile. Au niveau de l'instruction, comment vous pourriez qualifier le niveau ici ? Très bas, très bas.
Quasi inexistant. Quand je dis un niveau bas, cela signifie qu'ils ne comprennent qu'à peine notre langue. Ils ne savent pas ce qu'est le nord, le sud, l'est, l'ouest. Ils n'ont même pas la faculté de s'orienter dans l'espace. Ils ne savent pas s'orienter dans l'espace.
L'école, moi j'y suis jamais allé. Je me suis arrêté en CM2. Et puis plus rien. Comment tu vois ta vie quand tu sortiras d'ici ?
Je reviendrai toujours ici. Je reviendrai toujours ici. Je serai pire, j'en suis sûr.
Madame, qu'est-ce que vous croyez ? J'ai deux fils. Un, je le connais à peine.
L'autre, il était dans le ventre quand ils m'ont arrêté. À votre avis, qu'est-ce que je vais faire ? Je recommencerai.
Alors moi je vous pose la question, qu'est-ce que je peux faire ? Tu peux pas dire ça. À Naples, la réassertion des membres de la Baby Mafia, c'est loin d'être gagné.
Ces deux détenus travaillent à l'écart. Ils sont à l'isolement pour mauvais comportements. L'un à 16 ans, l'autre à peine plus.
Toi, quels sont tes plans quand tu vas sortir ? Quand je vais sortir, ce qui est sûr, c'est que je n'irai pas bosser. Quand tu prends ce chemin, tu t'habitues vite à l'argent facile.
Tu prenais combien par jour ? 700 euros. Combien ?
Et les vieux mafieux, ils ont leur mot à dire ? Non, non, mais non. Pourquoi ? Parce qu'on les shoot. Boum, on les shoot.
On n'a plus de cerveau. C'est comme ça. Comme je te disais, si un vieux s'amène alors que je fais mes affaires et qu'il me parle, je le calcule même pas.
S'il m'en empêche, je le bute. Voilà, ça marche comme ça à Naples. Ici, les chiffres sont sans appel.
Le taux de récidive des détenus mineurs est de plus de 80%. L'Italie est pour le moment à court de solutions face à ce phénomène de la baby-mafia.