Bienvenue sur la chaîne YouTube du Cercle démocratique de Lausanne. Je suis heureux de vous inviter à un voyage dans l'histoire de la Suisse. C'est l'occasion d'un survol, d'une synthèse bien sûr.
Beaucoup de sujets ne seront peu ou pas traités, c'est pas possible de tout dire. Mais nous espérons en tous les cas que vous aurez du plaisir à découvrir ce qu'est l'histoire de la Suisse et que ça suscitera chez vous quelques intérêts pour creuser davantage l'un ou l'autre. Bon voyage et merci de votre attention.
L'histoire est une science délicate à manier. Elle peut être en effet l'objet de multiples regards et cela donne à chaque fois des couleurs différentes aux faits et aux événements qu'il s'agit d'analyser. Et de ce fait, l'histoire risque... Toujours de se transformer en terrain de polémique, et pas rare sont les mouvements politiques de droite ou de gauche à avoir voulu ou à vouloir régulièrement s'emparer de tel ou tel fait historique pour l'interpréter à sa façon et le proposer pour justifier ou légitimer son action ou ses projets politiques. C'est donc une chance délicate à manier, et pour éviter le piège de l'instrumentalisation, il s'agit...
dans la mesure du possible, de pouvoir entrer dans les faits et les phénomènes historiques pour les comprendre et savoir ainsi mieux les interpréter. Et ce qui est vrai pour l'histoire en général, l'est évidemment. Pour l'histoire de la Suisse, on se souvient des nombreuses polémiques qui ont été suscitées par telle ou telle appropriation de tel ou tel événement par certains mouvements politiques de droite ou de gauche, Morgarten, 1291, 1515, toutes ces dates qui ont été et...
nimbés de légendes, de mythes, et qui ont été utilisés souvent dans des débats politiques entre les pros et les cons, ceux qui soutiennent les légendes, ceux qui veulent les contester, etc. Ainsi, pour essayer de contourner cet obstacle, essayer d'entrer dans l'histoire, il faut donc connaître les faits. Et c'est ce que nous allons essayer de faire au fil de ces vidéos que vous propose le Cercle démocratique Lausanne, une façon de...
procéder à un survol de l'histoire suisse pour essayer de cerner l'ensemble des étapes qui ont amené à la construction de notre pays. Bien entendu, une forte littérature existe déjà, et d'ailleurs vous pourrez trouver les références de certains de ses principaux ouvrages sur le site du Cercle démocratique. Mais parler de l'histoire de la Suisse, cela veut dire quoi en définitive ? De quelle Suisse on parle ?
Traditionnellement, on considère que la Suisse moderne, celle qui est la nôtre aujourd'hui, date de 1848. Il en sera largement fait état dans d'autres vidéos. Mais il y a une Suisse avant la Suisse. Et c'est de cette Suisse-là aussi qu'il faut comprendre, car connaître cette Suisse d'avant 1848, c'est aussi une porte d'entrée pour comprendre la Suisse d'après 1848 et la nôtre aujourd'hui. Il convient donc de remonter au temps les plus anciens et de voir comment ce territoire qu'on appelle aujourd'hui la Suisse s'est construit autour d'un État, autour d'une entité politique. Le territoire de la Suisse est peuplé à partir de l'époque de l'âge du bronze, ville 2700 à 900 avant Jésus-Christ.
À ce moment-là, arrivent du nord de l'Europe les tribus et les peuples celtes. et certains d'entre eux vont s'installer sur ce qu'on appelle aujourd'hui le territoire de la Suisse. Le principal peuple celte qui s'installe dans nos contrées, ce sont les Helvètes, qui sont divisées en quatre tribus, dont la principale est celle des Tiguras.
Mais il y a d'autres peuples celtes qui s'installent également, comme les Allobroges, dans la région de Genève, les Rourarques, les Lépontes, les Véragues et d'autres. Ces Helvètes ont la bougeotte. Ils accompagnent en 107 avant Jésus-Christ les cimbres et les teutons dans une expédition qui les conduit à Agen.
C'est une opération clairement de rapine, il faut être clair. Et en 107, les Helvètes battent les Romains à Agen, dans le sud-ouest de la France. C'est le fameux épisode des Romains passant sous le joug qui mortalisera plus tard Charles le Gler.
Ils retournent dans leur contrée, mais c'est pour préparer une nouvelle expédition. Et cette fois-ci, qu'ils espèrent définitive. Est-ce qu'ils ont réellement détruit tous les opidums, c'est-à-dire les villages, au moment de leur départ ?
Ceci n'est pas clairement été fait. l'abli Peu importe, ils partent en 58 avant Jésus-Christ, mais Jules César ne peut pas supporter ces migrations à l'intérieur des terres qu'il veut dompter, et il les bat à Bivract, dans la Bourgogne actuelle. Les Helvètes sont ainsi priés de retourner dans leur pays, et l'Helvétie romaine va devenir une province de l'Empire romain.
Une province qui a une fonction importante au bord du Rhin, elle doit protéger l'Empire des incursions qui vont se multiplier. après les années 100 ou 200 après Jésus-Christ, les Alamans qui vont multiplier les incursions sur le territoire helvète et ailleurs aussi dans l'Empire. Cette Helvetie romaine se développe, Avanche devient sa capitale, d'autres villes sont construites, Agustara, Aurica, Vindiche, toujours sous les bords du Rhin, avec cette mission de protéger cette région de l'Empire des incursions des peuples dits barbares. Ces incursions se multiplient donc, les Alamans reviennent régulièrement, détruisent une fois à Vanche, et pour finir, à partir du IVe siècle, ces deux peuples barbares qui vont se partager, si on veut, le territoire helvétique, les Burgondes à l'ouest et les Alamans à l'est.
Les Burgondes vont jouer un rôle important dans la construction de ce territoire, dans la constitution politique de ce territoire. Ils vont se christianiser très rapidement, l'Empire romain bascule dans la chrétienté à partir du IVe siècle. les burgers grandes vont très vite adopter les mœurs romaines, vont se romaniser et ils vont conquérir un territoire très vaste qui ira quasiment jusqu'à la Méditerranée, au plus haut de leur puissance.
L'abbaye de Saint-Maurice, celle de Romain Mottier, sont parmi les témoignages, l'héritage le plus important de l'époque burgonde. Puis les Burgondes et les Alamans passeront sous le joug du roi des Francs et du royaume franc sortira le royaume carolingien sous l'égide de Charlemagne. Alors Charlemagne n'a jamais lui-même apparemment sillonné le territoire helvétique, mais la Suisse actuelle est totalement intégrée dans l'empire carolingien.
Cet empire carolingien, comme on le sait, ne subsistera pas très longtemps, ne survivra pas très longtemps à la mort de Charlemagne. Il sera divisé en trois régions, en gros la France actuelle, la Germanie actuelle et au milieu un immense territoire qui part du nord-ouest du continent, la Flandre environ, jusqu'au sud de l'Italie. Donc un immense territoire qu'on appelle la Lotharingie, ingouvernable, hétéroclite, hétérogène, un territoire qui ne peut subsister. Et en effet, il se disloquera assez rapidement. Il se trouve que l'essentiel du territoire helvétique actuel se trouve quasiment au centre de cette immense bande de territoire de la lotergie.
Cette lotergie se décompose en de multiples duchés, royaumes, comtés, etc. Le gros du territoire helvétique actuel sera occupé par le royaume de Bourgogne de l'époque dite des Rodolpheas. Ce royaume de Bourgogne vivra de 888 à 1100 ans. 1032, date à laquelle le dernier monarque de la lignée s'éteindra.
Et dès lors, ce royaume va être récupéré par le Saint-Empire romain germanique. Ce Saint-Empire romain germanique se constitue en 962, sous l'égide de Hothon Ier. Il est composé d'une multitude de royaumes, de duchés, de seigneuries, qui occupent en le territoire de l'Allemagne est encore plus vaste qu'en Bohème.
en Autriche. Le chef du Saint-Empire a le titre d'empereur, un titre qu'il reçoit des mains du pape, et s'organise ainsi cette dualité qui va marquer tout le Moyen-Âge européen entre Honor, le Saint-Empire, qui a l'ambition... de ressusciter à la fois l'esprit et de Charlemagne et de l'Empire romain, d'où son nom, Saint-Empire romain germanique. Et puis face à lui, il y a au sud le pouvoir du pape, le pape qui dispose certes d'états... politique, un État qui gouverne directement, mais surtout il est le chef de la chrétienté et on va y revenir, la chrétienté est vraiment la force morale qui guide et constitue et construit l'identité européenne à cette époque-là.
Ainsi, le royaume de Bourgogne, en 1032, revient au 7ème empire romain germanique et c'est dans ce cadre-là que va se construire l'histoire de la Suisse. cette époque. Le royaume de Bourgogne et de son absorption future par le Saint-Empire romain coïncident avec l'ère.
Alors quelques mots sur cette terre féodale pour bien comprendre les ressorts et les articulations. On connaît sa structuration sociale, les seigneurs, le clergé et le peuple paysan, les serfs. Un mot sur l'Église dont il ne faut pas sous-estimer importance.
L'Église c'est une grande puissance et elle a quatre vocations, quatre fonctions, quatre missions presque. Une mission spirituelle bien sûr. Sous l'égide de l'Église, c'est un facteur pacifiste. pacificateur qui s'installe et qui permet de pacifier autant que faire se peut ce continent européen bouleversé par les conflits, les guerres, les rivalités entre seigneurs. C'est un facteur de paix, de pacification.
et de garantir une certaine morale car le poids du pape et de l'église est important. Un seigneur qui se fait excommunier, il est réellement banni, il ne veut pas l'être, il veut tout faire pour rester dans le sein de l'église, dans le giron de l'église, il ne veut en être expulsé. L'église, c'est d'ailleurs aussi un pouvoir politique, et justement dans cette dualité entre l'empereur et le pape, il y aura un conflit structurant de la politique de l'époque avec les autres grands royaumes qui se confondent.
constituent peu à peu. La troisième fonction, c'est une fonction économique. L'Église est riche, elle possède de nombreuses terres, les établissements religieux jouent un rôle économique extrêmement important. Et le quatrième rôle de l'Église, essentiel à cette époque-là, c'est un rôle culturel de transmission, de transmetteur de la culture des anciens, de la culture antique, et l'Église, par ses clériges, par ses monastères, ses églises, ses couvents, constitue un moyen de transmettre cette culture aux générations.
suivante. Cette ère féodale est toutefois, je dirais, lacérée par toute une série de nouveaux phénomènes et l'arrivée de nouveaux acteurs qui vont peu à peu la transformer et poser les bases des époques ultérieures, notamment par l'action des villes qui émergent à ce moment-là. Les seigneuries sont toujours à court d'argent, les royaumes évidemment, mais les seigneuries plus petite aussi, les guerres coûtent cher, se battre C'est difficile, ça coûte beaucoup d'argent et les villes deviennent un moyen d'assurer une certaine dynamique économique.
Et gagnant en puissance économique, elles vont aussi revendiquer des droits politiques, des droits qu'elles vont obtenir par des chartes qui leur permettent de s'émanciper peu à peu de la tutelle des seigneurs et prendre de plus en plus d'importance. Ce sera typique en Suisse, où la féodalité sera relativement légère, où l'emprise de la féodalité sera relativement légère par rapport aux régions environnantes. Le territoire helvétique est tourmenté, sa topographie est complexe, il y a peu de grandes surfaces, de grandes seigneuries qui arrivent à s'imposer, si bien que la féodalité laissera moins de traces.
laissera plus de place aux autres acteurs, les villes par exemple, Zurich, Berne, qui prennent de l'importance, mais aussi ces petites communautés alpines qu'on appelle les Waldstätten et qui joueront un rôle essentiel dans l'histoire suisse. Et cette Suisse qui se compose ainsi, de façon archaïque, symbolise aussi largement la géopolitique complexe de cette ère féodale où tout se fait par succession, par mariage, tous ces concepts de droits privés qui sont la base de la construction de territoires et d'où les frontières très morcelées des différents cantons en fonction des achats, des acquisitions, des héritages et des conquêtes. militaires aussi de ces différents territoires. Territoire morcelé qui ne s'appelle pas encore la Suisse mais se construit ainsi dans cette situation particulière de l'ère féodale.
Je vous remercie de votre attention, n'hésitez pas à nous transmettre vos commentaires et vos questions et vous trouverez encore d'autres vidéos sur notre chaîne youtube. A bientôt !