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La Subordination

La subordination, c’est LE cours de grammaire casse-tête. Pourtant, avec deux ou trois astuces bien senties, on a toujours moyen de retomber sur nos pattes. Je vais vous expliquer comment. Commençons par la base : Une proposition c’est un ensemble de mots regroupés autour d’un verbe conjugué. Dans une phrase, il y a autant de verbes conjugués que de propositions à distinguer. La subordination est un phénomène qui consiste à intégrer une proposition dans une autre proposition. On appellera alors « proposition principale » la proposition qui accueille la subordonnée et « proposition subordonnée » la proposition qui s’incruste dans la principale. La subordonnée commence par un mot subordonnant… et en général c’est un mot que vous n’avez pas trop envie d’analyser parce que sa classe grammaticale ne vous saute pas aux yeux comme celle d’un nom ou d’un adjectif. Pour mener une analyse efficace, il faut savoir qu’il existe plusieurs « familles » de subordonnées : les relatives, les complétives, les circonstancielles et on va voir ensemble à quoi chacune d’elles ressemble dans cette vidéo. Commençons par la plus simple de toutes : la proposition subordonnée relative. Pour la repérer il faut d’abord s’intéresser au mot subordonnant, c’est donc ce petit mot au tout début de la subordonnée. Dans le cas d’une subordonnée relative c’est forcément un pronom relatif : qui, que, dont, où, lequel, laquelle, par lequel, grâce auquel et tous les autres composés de « lequel ». Mais ça ne suffit pas parce que dans certains cas, le mot que, par exemple, n’est pas pronom relatif. Alors pour vous en sortir, dites vous que dans l’immense majorité des cas, elle permet de compléter un nom ou un pronom. Voici un exemple tiré de Bel Ami, le roman de Maupassant. « C’était dans une immense maison dont il fallut escalader les six étages. » Vous avez repéré le pronom relatif « dont ». C’est lui qui introduit la proposition « dont il fallut escalader les six étages ». Cette proposition complète le nom maison, en lui apportant des précisions. On a bien un verbe conjugué, un mot qui appartient à la liste des pronoms relatifs, la subordonnée complète un nom, on peut donc dire, sans trop de doute possible qu’il s’agit d’une proposition subordonnée relative. Pour les plus courageux, il existe une méthode pour s’assurer définitivement qu’il s’agit d’une relative : isoler la subordonnée du reste de la phrase supprimer le pronom relatif et y intégrer le nom qu’elle complète en tant que sujet ou complément. Si la phrase est correcte Bingo, c’est une relative. Passons aux subordonnées complétives. Le plus souvent, elles commencent par la conjonction de coordination « que », qui sert de mot subordonnant et complètent alors un verbe. On les trouve dans des phrases comme « j’espère que demain il fera beau », « Elle croit que tu ne viendras pas », « il semble que », « Nous disons que », « Vous pensez que »… Bref, vous avez compris, cherchez un « que » directement à la suite du verbe. Il faut être vigilant car ce « que » ressemble au « que » qui introduit les relatives mais qui, dans le cas d’une complétive ne permet pas de compléter un nom… puisqu’il complète un verbe. Nouvel exemple tiré de Bel Ami : « le patron voulait que chacun gardât la responsabilité de sa copie. » Dans cette phrase, la proposition « que chacun gardât la responsabilité de sa copie » permet de compléter le verbe « vouloir », il s’agit donc bien d’une complétive. Bon… Pour tout vous avouer, il existe des complétives qui ne complètent pas un verbe et qui occupent différentes fonctions, comme sujet, par exemple dans la phrase « qu’il vienne me fera plaisir »… C’est assez exceptionnel et même vraiment rare, donc soyez rassurés. Une subordonnée complétive qui commence par « que » est appelée « subordonnée conjonctive complétive » parce qu’elle commence par une conjonction de subordination. Mais il existe d’autre subordonnées complétives comme la subordonnée interrogative indirecte qui, très simplement pourrait être reformulée sous forme d’une question ou encore la subordonnée exclamative indirecte qui pourrait être reformulée sous la forme d’une exclamation. La troisième grande famille de subordonnées est la famille des subordonnées circonstancielles. Il s’agit de subordonnées qui, comme leur nom l’indique, occupent la fonction de complément circonstanciel. Et ça, c’est super important, ça veut dire qu’on peut les supprimer comme certaines relatives mais surtout les déplacer et ça, c’est très particulier. Elles commencent par des conjonctions de subordination ou des locutions conjonctives… Comprenez « conjonctions de subordination composées de deux mots ». Voici un exemple : « Vous allez vous exercer pendant que je m’occuperai de tout. ». La proposition « pendant que je m’occuperai de tout » est mobile dans la phrase et supprimable : parce que c’est correct d’écrire « pendant que je m’occuperai de tout, vous allez vous exercer » ou simplement dire « vous allez vous exercer » POINT. Donc on peut dire avec certitude que « pendant que je m’occuperai de tout » est une subordonnée circonstancielle qui répond à la question « quand ? » et occupe donc un complément circonstanciel de temps. Voilà ce qu’on peut retenir en gros, des différents subordinations mais il existe de nombreux contrexemples à ce que je viens d’expliquer et même d’autres types de subordonnées. Si vous souhaitez aller plus loin, j’ai créé des cours de 5 minutes qui ciblent plus précisément chaque famille de subordonnées vous trouverez tous les liens nécessaires en description. Je vous remercie d’avoir regardé cette vidéo jusque là et je vous souhaite une bonne journée !