Bon, il faut que je vous montre quelque chose. C'est très court, mais soyez bien attentifs. A votre avis, qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi cet homme se met-il à genoux pour donner 500$ à cette jeune femme ? Pourquoi ?
Honnêtement, si vous ne connaissez pas ce phénomène, il y a peu de chances que vous deveniez ce qui est en train de se passer ici. Mais des vidéos comme ça, avec la même mise en scène, on peut en trouver des tonnes. Rien qu'ici sur YouTube, en tapant simplement le mot PayPig Et c'est justement en tombant sur une de ces étranges vidéos que je me suis décidé à enquêter sur ce phénomène. Et ce que j'ai découvert, c'est que non seulement cette pratique est de plus en plus courante, mais que surtout, il se cache derrière tout ça, des choses extrêmement sombres.
Mais avant de commencer, sachez que cette vidéo est sponsorisée par Idéochoc. Idéochoc, c'est une plateforme qui fête sa première année d'existence et qui propose des capsules audio d'environ 25 minutes pour présenter un livre, un concept ou une idée. Le but avec Idéochoc, c'est de vous faire gagner du temps pour vous renseigner sur des livres et apprendre des plus grands.
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Personnellement, j'ai pu découvrir récemment La route de la servitude de Frédéric Hayek, qui m'a clairement donné envie de m'intéresser de plus près à cet auteur. Et pour fêter son premier anniversaire, Idéo Choc propose un concours d'écriture. Pour y participer, il vous suffit d'envoyer votre propre Idéo Choc sur le livre de votre choix. Le meilleur texte sera publié sur la plateforme et son auteur bénéficiera d'un an d'abonnement offert. Pour participer, il vous suffit d'envoyer votre texte à contact.idéauchoc.fr Alors n'hésitez pas à aller voir ce qu'idéauchoc propose, vous disposez en plus de deux semaines d'essais gratuits, et pour l'anniversaire de la plateforme, vous pouvez profiter d'une réduction de moins 25% sur votre abonnement en utilisant le code idéauchoc1an.
Un grand merci à idéauchoc d'avoir sponsorisé cette vidéo. Et si je vous disais que ce que vous avez vu était, en quelque sorte... Une pratique sexuelle.
Après quelques recherches, je suis rapidement tombé sur le nom de cette pratique, qui s'appelle donc la findom pour financial domination ou, en bon français, la domination financière La domination financière est une activité fétichiste dans laquelle un soumis doit donner des cadeaux ou de l'argent à un dominant. Très concrètement, ce sont donc des hommes soumis qui donnent de l'argent à des femmes sans rien exiger en retour. Ces hommes, on les appelle des pay pigs ou en bon français des money slaves. Alors oui, c'est un peu bizarre, mais si les anglophones utilisent plutôt le terme de pay pigs, les francophones, eux, utilisent le plus souvent le terme de money slaves.
On retrouve aussi l'utilisation du terme de money slavering pour parler de fin d'homme. Bon, un dernier mot de vocabulaire, et vous aurez tous les prérequis. La personne qui est en position de domination, celle qui reçoit l'argent donc, s'appelle la money mistress. Son équivalent masculin existe, c'est le money master. Et même si certains articles insistent pas mal là-dessus, dans la pratique, ça n'existe quasiment pas.
Alors, arrivé à ce moment-là de la vidéo, vous allez certainement me dire que les gens font bien ce qu'ils veulent, qu'ils ne font de mal à personne, que ça ne regarde que, etc, etc. Eh bien, non. En fait, dès le début de mon enquête, je me suis aperçu d'une chose importante. Pendant longtemps, le money slavering a été une pratique marginale, cloisonnée dans le petit univers du BDSM.
En gros, les trucs sadomaso. Et en réalité, personne ne pratiquait que le money slavering. C'était une humiliation.
Parmi d'autres. Seulement, depuis l'avènement des réseaux sociaux, cette pratique s'est diffusée un peu partout, au point de dépasser largement le petit univers du BDSM. Et c'est là que les problèmes commencent.
Parce qu'on peut penser ce qu'on veut du BDSM, il existe quand même dans ce petit monde tout un tas de règles tacites ou officielles et une certaine forme de confiance entre la domina et son soumis. Mais surtout, ce genre de pratique est bien souvent extrêmement coûteuse et vise donc une sociologie bien particulière. Mais avec la généralisation de la pratique via les réseaux sociaux, ce n'est plus la même clientèle qui est visée.
Dans cette vidéo, je différencierai donc les dominas BDSM qui pratiquent le money slavering en plus d'autres choses et les money mistresses qui, elles, ne pratiquent que ça ou quasiment que ça. Alors un money slave, ça fait partie de tous les fétichismes qu'il y a dans le BDSM et c'est un fétichisme lié à l'argent, au fait d'être... Entre guillemets dépouillées, même si c'est pas vraiment dépouillé, parce que le but c'est pas non plus de les mettre en difficulté financièrement, mais en tout cas qu'ils donnent tout ce qu'ils ont, eux, pour leur plaisir, tout le fruit de leur travail qu'ils ont pu économiser pour leur truc en plus, en fait, en dehors de manger et vivre.
Et tout ça, ils le donnent à des femmes qu'ils considèrent comme supérieures. Dans l'extrait qu'on vient d'entendre, il y a bien l'idée de ne pas dépasser une certaine limite. Si on peut penser à de la bienveillance, il y a aussi autre chose à prendre en compte.
Regardez plutôt ça. Ah oui, alors avant de vous lancer l'extrait, sachez que pour le confort d'écoute, j'ai fait traduire tous les audios des vidéos en anglais par une IA, mais le sens des propos reste le même. Je pense qu'il lui restait environ 30 dollars. Je voulais lui demander ça, mais je me suis dit que quelque chose pouvait arriver, tu sais, et je ne veux pas qu'il meure. Je me suis dit, ouais, garde ces 30 dollars pour survivre au cas où quelque chose t'arriverait.
Je ne serai peut-être pas aussi gentille la prochaine fois. Cette femme humilie son money slave en vidéo. Elle le ruine en expliquant que si elle ne laisse pas mourir de faim, c'est uniquement pour qu'il puisse continuer à payer.
Voilà qui relativise un peu l'aspect bienveillant de cette limite. Bon, on a fait le tour du vocabulaire à connaître et on a vu à peu près où on mettait les pieds. On va donc pouvoir rentrer dans le vif du sujet. Alors souvenez-vous des images que je vous ai montrées en début de vidéo. Ce type de pratique s'appelle un cash meet, et en réalité, c'est un phénomène extrêmement rare.
Un rendez-vous est fixé, une enveloppe est donnée, et c'est terminé. Dans les faits, le money slavering ne se pratique quasiment jamais comme ça. Déjà parce que c'est dangereux, elles ne savent jamais sur qui elles vont tomber, mais également parce qu'accorder une rencontre, c'est déjà faire beaucoup trop d'honneur au money slave. La plupart du temps donc, le don d'argent se fait via internet.
Et c'est ça, la grande mutation. Les réseaux sociaux ont totalement réinventé la pratique. Et c'est justement ça qui va nous intéresser ici.
Avec l'émergence des réseaux sociaux, le money slavering a fini par se propager un peu partout. Et tout particulièrement sur TikTok et Twitter. Et ici, il faut bien comprendre que le but...
Pour le money slave, n'est pas d'obtenir une pratique sexuelle, ni même de voir le corps d'une femme. Pas besoin d'être sexy. Vous pouvez au contraire, et c'est même mieux, montrer votre dédain à votre esclave en vous présentant malade, mal habillée et pas coiffée.
Il n'en sera que plus humilié. En fait, s'il y a un quelconque échange à caractère sexuel, alors ce n'est plus de la domination financière, mais tout simplement de la prostitution. L'humiliation que le money slave recherche, c'est de donner sans rien obtenir en retour.
Bien que certains demandent parfois des photos de pied, parce qu'il existerait un lien entre ces deux formes de fétichisme. Et donc, forcément, ça attire beaucoup de femmes qui n'ont rien à voir avec l'univers du BDSM, et qui y voient simplement une bonne occasion de faire de l'argent. Parce qu'au départ, la domination financière, c'est la promesse de beaucoup d'argent.
sans rien avoir à donner en échange. Certaines d'entre elles affirment gagner entre 8 000 et 18 000 euros par mois avec cette simple pratique. Un business grandissant chaque jour un peu plus.
Les profils des money mistresses sont très variés. Étudiantes, mères au foyer, escortes, ou encore des femmes qui gagnent leur vie grâce à leurs soumis. Et bien sûr, les arnaques sont très fréquentes, avec la création de faux profils. Même si on peut se demander si le terme d'arnaque est vraiment pertinent.
Parce qu'après tout, ils payent pour se faire arnaquer. Ils veulent juste être fauchés à la fin de la nuit. Donc, s'ils commencent à t'envoyer de l'argent, tu vas vider leur compte bancaire, prendre chaque dollar que tu peux jusqu'à ce qu'ils en pleurent, et te bloquent, puis reviennent une semaine plus tard.
Ces gars sont stupides. Tu pourrais littéralement les arnaquer. Il y a tellement de comptes de célébrités comme Madison Beer ou de TikTokers.
Ces gars utilisent juste leur visage et gagnent des milliers de dollars. J'ai fait un TikTok à ce sujet, mais j'ai même vu des personnages d'animés. Ces gars utilisent des personnages d'animes et gagnent des milliers de dollars. D'ailleurs... Ils se font souvent appeler des pigeons par leur monimistresse.
Bon, maintenant qu'on a une vue d'ensemble du phénomène, il va être temps d'aller voir les choses d'un peu plus près. voire même de l'intérieur. Il est maintenant temps de plonger un peu plus profondément et de regarder ce qui se passe dans la tête d'un money slave.
Les extraits que je vais vous diffuser ici viennent d'une vidéo de Genocide dans laquelle un certain Gaëtan, ce qui est évidemment un pseudo, témoigne à propos de ce qui a pu le conduire à avoir de tels penchants. Et parmi toutes les interviews, les témoignages, articles et autres documents que j'ai pu consulter, Il y a des éléments qui reviennent de manière extrêmement récurrente. Et ce témoignage, c'est presque un portrait robot du Money Slave.
Alors, si vous le voulez bien, commençons. Les Money Slaves qui s'affichent clairement sur Insta, sur Twitter, pour donner de l'argent à des filles, à des inconnus, c'est parce qu'à un moment dans leur vie, ils se sont passé quelque chose de mal. Et moi, vraiment, c'est parce que j'ai eu une mère abusive. Mais que ce soit violente ou un peu sexuelle aussi, mais bon, ça c'est autre chose.
Première récurrence. Les money slaves sont des gens qui ont souffert d'une manière ou d'une autre. Ce sont des gens qui ont subi des traumatismes.
Que ça soit avec des hommes ou avec des femmes, ça ne se passait jamais bien. Moi j'ai commencé à faire ça parce qu'il y avait une fille que je connaissais à la fac. Moi au début c'était pour quelque chose en échange, c'est-à-dire on sortait ensemble, c'était à la fac. Je lui payais quelques trucs mais ce n'était pas des grandes sommes, c'était des cigarettes, qu'elle faut le restaurant. Et après j'ai commencé à trouver une attirance là-dedans, surtout à en donner à des inconnus.
Deuxième récurrence, les money slaves le deviennent souvent suite à de nombreuses frustrations. Leur rapport aux femmes est en général extrêmement compliqué. En fait, cette pratique est souvent leur seul moyen d'obtenir de l'attention de la part d'une femme.
En fait, moi, c'est le plaisir sexuel que j'ai dedans, c'est de parler. C'est pas les photos, parce que je me dis, par exemple, il y en a qui aiment des photos ou des vidéos, je dis, mais il y en a gratuitement sur Google, sur n'importe où, sur Insta, sur partout, donc si je veux chercher un truc là-dedans, je peux en trouver gratuitement. Mais non, c'est, par contre, parler à quelqu'un, entendre sa voix ou voir ses messages, c'est autre chose.
Troisième récurrence, les money slaves souffrent, si ce n'est d'une misère sexuelle, en tout cas, d'une profonde misère affective. D'ailleurs, soyons très clairs sur une chose, la misère sexuelle... Ça n'existe pas. Comme il le dit très bien d'ailleurs, les photos, les vidéos, le contenu à caractère sexuel, la possibilité de payer pour du sexe, voire même les sex toys pour hommes et j'en passe, tout ça est très accessible. En vérité, le sexe n'a même jamais été aussi accessible qu'aujourd'hui.
Ce qui existe en revanche, c'est la misère affective, la solitude et l'incapacité à nouer des relations amoureuses, qui est souvent due, entre autres choses, à une très faible estime de soi. Et y'a vraiment quelque chose d'assez étrange à l'entendre dire que son plaisir sexuel vient du simple fait de parler à une femme. Plus tard dans l'interview, il avoue même qu'il arrêterait cette pratique s'il avait une copine.
Être un monislave n'est donc pas vraiment un choix. Moi ça me plaît quand une femme est en couple avec un homme. J'ai déjà payé des choses pour le copain, par exemple quand c'est son anniversaire... Ça va pas trop loin, mais c'est surtout parce que elle, ça lui fait plaisir.
Moi ce que j'aime surtout, qu'elle soit heureuse, je l'avoue c'est un peu égoïste, qu'elle soit heureuse grâce à moi. C'est-à-dire qu'elle va me le dire, qu'elle s'est bien éclatée au cinéma, ou avec ses copies, avec mon argent, qu'elle va me rappeler le soir des fois. Quatrième récurrence, la compersion. Si vous avez vu ma précédente mode investigation sur les coques, ce mot doit vous dire quelque chose, c'est... Le sentiment éprouvé lorsqu'on se réjouit du bonheur de quelqu'un d'autre.
Moi je le dis à 100% c'est sexuel, c'est un plaisir sexuel. Le fait de ne plus avoir le contrôle là-dessus et que c'est une autre personne tierce, genre une belle femme, qui en décide, il y a un plaisir là-dedans. Cinquième récurrence, les money slaves revendiquent que ce plaisir est d'ordre sexuel. Plus encore, certains vont même jusqu'à dire qu'ils ont plus de plaisir à donner de l'argent de cette manière qu'en couchant avec une femme. Il faut noter aussi qu'au cours de l'interview, Gaëtan affirme avoir un bon salaire, ce qui n'est pas le cas de tous les hommes qui pratiquent le money slavering.
Enfin, dernière récurrence, la quasi-exclusivité des profils que j'ai vus au cours de mon enquête étaient des hommes blancs. Bon, avec tout ça, on a enfin assez d'éléments pour descendre encore plus profondément dans les abysses et aller voir ce qui se cache en dessous de ce phénomène. Est-ce que vous avez déjà entendu l'expression La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit Une phrase assez simple à comprendre.
Lorsqu'on donne quelque chose ou que l'on paye quelqu'un, on se place au-dessus de cette personne. On est en position de force, comme la personne qui donne de l'argent à un mendiant ou le patron qui paye ses employés. C'est d'ailleurs pour ça que dans l'imaginaire collectif, l'argent...
et le pouvoir sont liés. Quand on reçoit de l'argent ou que quelqu'un paye quelque chose pour nous, on est dans une position de faiblesse. On est reconnaissant, voire redevable. Payer, c'est exprimer sa puissance.
Se faire payer quelque chose, c'est montrer son infériorité. Bref. La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. Eh bien, ici, on est sur une inversion totale de cet adage.
C'est dorénavant la main qui reçoit qui est en position de domination. Tout simplement parce qu'elle ne donne strictement rien en échange, comme une offrande qu'on ferait à une divinité. Et vous allez voir que je n'utilise pas cette image au hasard.
D'un côté, la déesse, et de l'autre, le martyr. Et bien sûr, ce martyr, jamais il n'est remercié. Au contraire, il est même copieusement insulté quand il offre de l'argent.
Et ces insultes, elles le font réellement souffrir. Seulement, il a acquis la capacité de transformer cette souffrance en plaisir sexuel. Parce que le money slave se déteste lui-même.
et parvient donc à se réjouir de sa propre souffrance. Seulement voilà, la haine de soi ne lui suffit pas, parce qu'il a quand même de l'amour à donner, et il en a même beaucoup. Et ce besoin d'aimer, il se transforme en une sorte d'admiration presque religieuse de sa déesse. Pour un money slave, appelé sa money mistress, sa princesse, sa reine ou encore sa déesse, c'est quelque chose de très courant. Et pourtant, ces déesses peuvent ressembler à ça.
Un jour je me suis dit que la vie était nulle à... Ensuite, j'ai découvert les monnaies slave. Je suis vraiment une folasse.
Parce qu'en fait, il y a un monnaie slave qui venait de m'envoyer 400 euros. Je suis une déesse, tu comprends ? Je lui dis, si tu veux me parler, tu m'envoies 400 balles. Et donc, il m'a envoyé les 400 balles.
Certains disent ne vivre que pour elles, leur appartenir corps et âme. Ça va donc bien plus loin qu'une simple pratique sexuelle, puisqu'il y a un véritable attachement émotionnel, mais uniquement dans un sens. Alors si vous êtes doté d'un minimum d'empathie, vous devez commencer à comprendre pourquoi est-ce que tout ça est si problématique. À force d'avancer dans mon enquête, j'ai fini par perdre pied, et être un peu écœuré par tout ça, au point d'avoir fait une très longue pause dans mes recherches. Et puis, en reprenant, je suis tombé sur un article de Rebecca Raid, pour le site anglais Metro. Alors comme d'habitude, comme dans presque tous les articles qui traitent de ce sujet, on cherche à justifier moralement la chose, à éviter d'être dans le jugement, etc.
Pour faire du clic, on cherche aussi à faire miroiter aux femmes de l'argent facile, mais sans jamais, jamais, s'intéresser aux conséquences de ces pratiques, sur ces hommes. Et puis, il y a enfin eu une lueur d'espoir. Sous cet article, il y avait ce commentaire.
Ça ressemble à de l'exploitation de personnes malades mentalement. Enfin, quelqu'un faisait preuve d'un petit peu d'empathie. Bon, à force de fouiller, je finirai par découvrir qu'il est quand même loin d'être le seul.
Parce que la vérité est trop évidente. Ce business juteux s'est créé autour de l'exploitation de personnes en souffrance. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne risque quasiment rien.
Vu qu'aucune promesse sexuelle n'est en jeu, aucun recours en justice n'est en jeu. n'est dès lors possible, car donner de l'argent à une personne sans vérification préalable est tout au plus une forme de naïveté indéfendable passé un certain âge. Le phénomène étant très récent, il y a une forme de flou juridique autour de tout ça.
Mais surtout, rien ne semble faire l'unanimité chez les spécialistes. Est-ce réellement une pratique sexuelle ? Est-ce une pathologie ? Personne n'est d'accord. En tout cas, ce business ressemble énormément à ce qu'on appelle un abus de faiblesse.
L'abus de faiblesse est le fait d'abuser d'une personne en profitant de son ignorance ou de sa faiblesse physique ou mentale. Et à vrai dire, tout ça est tellement évident qu'il y a peu de chances pour que les femmes qui pratiquent la fin d'homme ne s'en soient jamais rendues compte. Il me restait donc à éclaircir une chose. Qu'est-ce qui pousse ces femmes à profiter de la souffrance et de la fragilité psychologique de ces hommes sans éprouver aucun remord ? Je comprends pourquoi les femmes font cela, et je comprends que beaucoup d'entre elles viennent dans le domaine de la domination financière, par haine, car ce sont des femmes motivées par la vengeance qui se tournent vers la domination financière, et maintenant elles décident qu'elles vont opprimer l'oppresseur.
Oui, donc nous allons nous venger, nous allons profiter des hommes et nous allons tirer parti du système. Tout cela est très clair. J'étais pareil quand j'ai commencé la domination financière sur Twitter.
C'est comme des réparations. Nous avons besoin que vous payiez pour vos péchés, hommes. À force d'écouter des money mistresses expliquer leur pratique, j'ai constaté une chose. Ce qui leur permet de court-circuiter la morale, c'est une certaine idéologie féministe. Profiter de la misère affective, de la faible estime d'eux-mêmes et des traumatismes de certains hommes, c'est une manière pour elles d'obtenir réparation.
C'est quelque chose qu'elles font au nom de l'empouvoirment féminin. Ce qui ressemble quand même beaucoup à une manière plutôt habile de se débarrasser de leur mauvaise conscience et d'éviter de s'admettre à elle-même que leur première motivation, c'est avant tout la cupidité. Selon un article de Maria Yadoga pour Vice, l'univers du PDSM comporte beaucoup de féministes extrémistes, voire suprémacistes. C'est-à-dire des femmes qui se considèrent supérieures aux hommes.
Bon, je le précise au cas où. Mais c'est quelque chose d'extrêmement marginal, même dans les milieux féministes. Le suprémacisme féminin n'est revendiqué que par les féministes les plus extrémistes. Cependant, l'idée que les femmes devraient revendiquer des réparations de la part des hommes a, elle, largement dépassé les cercles de féministes extrémistes.
Une idée de réparation qui est d'ailleurs totalement calquée sur les thèses décoloniales et antiracistes. Je ne vois pas pourquoi les femmes paieraient pour être dominées financièrement. Elles le sont déjà au quotidien.
La domination masculine est partout, en ce qui concerne la question de l'argent plus particulièrement. Le fantasme de l'homme soumis financièrement est peut-être une façon pour eux de se décharger temporairement du rôle que la société leur assigne. Au nom de cette lutte pour le combat contre le patriarcat, on peut justifier la dégradation des individus.
Mais surtout, on constate d'énormes biais idéologiques dans la manière d'étudier et d'aborder ce phénomène, puisqu'il y a un parti pris, clair et net, en faveur des femmes. Ce que subissent certains hommes à titre individuel, ce n'est absolument pas leur problème. Selon la journaliste Pascale Robitaille, Les femmes ont un accès restreint à l'argent comparé aux hommes. De plus, on imagine mal une mère prendre l'argent de ses enfants pour l'investir dans sa vie sexuelle. En effet, les femmes ne sont pas habituées à dépenser leur argent pour satisfaire leur désir sexuel.
Plus de 95% des clients de l'industrie du sexe sont des hommes. Et cette citation met en lumière deux problèmes majeurs de la vision féministe du monde. Déjà, le féminisme actuel se repose en grande partie sur le mythe des inégalités salariales.
Une inégalité calculée sur la moyenne de tous les salaires des hommes et de tous les salaires des femmes, mais qui devient quasiment nulle lorsque l'on compare les revenus hommes-femmes à temps de travail et à poste égal. Mais surtout, son explication est caractéristique de cette tendance qu'ont certaines féministes à soutenir comme des femmes sont égaux en termes d'accès au sexe, ou même à la relation sentimentale. Les journalistes féministes ont donc tendance à expliquer le phénomène des money slaves par la domination financière subie par les femmes dans une société supposément patriarcale.
Les notions de rejet social, de souffrance, de traumatisme, de frustration sont balayées d'un revers de la main. Il y a quelque temps, une streameuse a interrogé un money slave. Et voici ce qu'il dit à propos de la dimension féministe de sa pratique.
Je crois que les femmes sont supérieures et qu'elles doivent être vénérées. Et cela me rend tellement heureux de leur donner, car je ressens que c'est très valorisant pour les femmes. Cela leur donne vraiment un coup de pouce en confiance, et c'est comme si nous avions besoin de plus d'énergie féminine dans le monde aujourd'hui.
Donc, je veux juste honorer les femmes autant que je le peux, et vivre pour elles. Dans un premier temps, il revendique donc le fait que sa pratique est motivée par ses convictions féministes, mais également par son admiration sans borne pour les femmes, qu'il a tendance à diviniser. Mais surtout, il finit par avouer...
ceci. Et ouais, je suis un peu de look moyen, donc je ne pourrais probablement même pas attirer une fille très séduisante de mon âge. Donc ouais.
En fait, cette attitude qui consiste à diviniser les femmes, c'est typiquement l'attitude d'un homme qui n'y a pas accès. Certains vont même encore plus loin en combinant ce complexe lié au sexe à un complexe lié à la race. Alors forcément j'ai voulu en savoir un peu plus sur ce que c'est qu'un monneslave blanc antiraciste.
Je vous laisse écouter. Et l'idée de ces blancs et de ces blanches, que personne ne force, ça je précise, tout le monde est volontaire, c'est justement des blancs et des blanches qui veulent en finir avec leur privilège, avec la société blanche, avec le privilège blanc, etc. et qui veulent monter, qui veulent voir les communautés noires monter en puissance. C'est mon cas. Et moi-même en tant que blanc, je fais ce dont je parle, c'est-à-dire que pas plus tard qu'un vingt-hier, au restaurant, avec trois personnes noires, c'est évidemment moi qui ai payé.
Et je trouve ça absolument... Excellent. Alors évidemment ça a peut-être moins d'impact que si c'est l'État qui procède aux réparations, etc. Mais moi je fais partie, comme je le dis, nous les blancs, on paye des impôts dans notre pays, on aimerait que nos impôts servent un peu à détruire... la société blanche pour la remplacer par une société inclusive, noire, africanisée, etc.
Mais bon, il s'avère que l'État ne fait pas ça avec notre argent. Bon bah, tant pis. Bah, l'idée c'est de dire, bon, je fais nous-mêmes alors. À force d'éplucher les réactions provoquées par les articles ou les vidéos qui traitent de ce sujet sur Internet, j'ai remarqué que bien souvent, les premières réactions de la part des femmes qui apprennent l'existence d'Emonyslave, c'est de dire Moi aussi j'en veux un. Ou bien...
J'ai trouvé le métier de mes rêves. Et les réactions d'empathie viennent, en général, des hommes. Comme si la guerre des sexes avait atteint un tel stade que certaines personnes ont plus de mal à éprouver de l'empathie lorsqu'il s'agit du sexe opposé.
Et ça, c'est quelque chose de vraiment glaçant. La deuxième raison qui pousse ces femmes à profiter de la fragilité psychologique de leur money slave, c'est de loin, et de très loin la plus évidente, c'est bien entendu, l'argent. Nous vivons à une époque où tout est politisé, mais où surtout, tout est...
érotiser. La money slavering, c'est une pratique purement post-moderne, quelque chose qui n'existait pas avant. On assiste à un déplacement de l'érotisme extrêmement étrange.
Une capture d'écran paypal ou un relevé de compte bancaire deviennent des objets d'excitation. L'argent n'est plus un moyen pour parvenir au sexe, l'argent est devenu le sexe. Paypal, wishlist, verse ou les diverses cartes cadeaux deviennent des pratiques érotiques.
C'est une manière de plus de s'éloigner de l'être humain. Pour les hommes, il s'agit de compenser un désir qu'ils ne peuvent pas assouvir. Pour les femmes, il s'agit d'assouvir leur pulsion consumériste. Parce que ce qui est excitant pour le money slave, c'est bien de sacrifier l'argent qu'il gagne durement à la sueur de son front pour qu'une femme achète des choses parfaitement inutiles. Vêtements de marque, chaussures, maquillage, etc.
Certaines affirment gagner plus encore que certains modèles OnlyFans. Évidemment, il y a une communauté de gars, qui représente la plupart des gars, qui veulent voir votre corps et payer que ces filles sur OnlyFans, mais ce n'est pas ce que je fais. Ces gars que j'ai trouvés sont complètement opposés, ils ne veulent pas voir votre corps, ils veulent se sentir comme des perdants, ils veulent se sentir pathétiques de la manière suivante. Tu ne mérites même pas de voir mes épaules, alors qu'est-ce que tu fais dans mes messages directs sans m'envoyer 500$ ?
Tu as déjà perdu mon temps avec ces trois messages. Commençons à vider ton compte bancaire maintenant. Ces gars n'ont vraiment aucun intérêt à voir votre corps. Je vous promets que vous gagnerez plus d'argent qu'une fille sur OnlyFans qui montre son corps.
Et le grand gagnant dans tout ça, ce ne sont donc ni les femmes, encore moins le combat féministe. Non, le grand gagnant, c'est le marché. Si la money mistress domine le money slave, c'est bien l'argent qui la domine elle. Parce que c'est avant tout sa dépendance à l'argent, au consumérisme, qui la pousse à devenir cet être privé d'empathie, qui n'hésite pas à profiter de la détresse des autres. Et ce n'est d'ailleurs pas un trait exclusivement féminin.
L'argent achète assez facilement la morale, qu'on soit un homme ou une femme. Cependant, tout ça n'est pas sans risque. Quand on fait de l'argent sur des profils aussi fragiles, il peut y avoir des conséquences dramatiques.
Il y a des tonnes de dérailles au niveau des Moïse-lèvres. Je suis triste de le dire, mais il y a des demi-nets qui se sont fait assassiner. À ce risque de violence physique s'ajoute une certaine force de dépendance.
La Money Mistress peut devenir dépendante à cette admiration disproportionnée, à ce sentiment de puissance, mais elle est également dépendante financièrement. Aveuglée par l'appât du gain, les Money Mistress n'ont parfois même pas conscience des dégâts qu'elles peuvent causer à ces hommes. Selon cette modèle OnlyFans, qui pratique également la Findom, les hommes sont comme programmés pour aimer rendre service aux femmes.
Les hommes aiment sentir que les femmes ont besoin d'eux. Et en réalité, les hommes sont souvent heureux et fiers d'offrir des choses à leur compagne, ou à une femme, être galant, laisser sa place, payer. Toutes ces choses apportent une certaine satisfaction aux hommes, et c'est quelque chose de plutôt sain en réalité. Le money slave, c'est quelqu'un qui ne pense pouvoir obtenir que ce type de satisfaction de la part d'une femme, alors il le pousse à l'extrême. Et cette attitude, on la retrouve également dans la figure du simp.
Le simp, c'est quelqu'un qui éprouve une admiration excessive, qui peut aller jusqu'à la soumission. pour une femme qui n'éprouve pas de sentiments pour lui. Une femme qui profite donc de sa vulnérabilité, de manière consciente ou non. Cette femme, ça peut être quelqu'un dont il est amoureux dans la vraie vie, mais ça peut aussi bien être une streameuse sur Twitch, par exemple.
Et les money slaves ont très, très, très souvent le profil d'un simp. Mais faisons une petite pause ici. Dans son livre autobiographique, White, Brett et Stan Ellis revient sur ses souvenirs d'adolescents, et nous dit quelque chose...
de très pertinents. A l'époque déjà, dans les années 70, les féministes se plaignaient de la sexualisation des femmes dans les magazines Playboy ou Penthouse. Ce qu'elles dénonçaient, C'était l'objectification de ces femmes qui posaient en petite tenue ou complètement nue pour ces magazines.
Pourtant, concrètement, les jeunes de la génération de Bret Easton Ellis, quand ils s'astiquaient sur ces modèles du magazine Playboy, à aucun moment ils ne se sentaient supérieurs à ces femmes. Bien au contraire, ils les voyaient comme des déesses, des créatures divines et inaccessibles, et se voyaient eux-mêmes comme ce qu'ils étaient, à savoir, littéralement, des brouilleurs. Alors pour le coup, ça ne me concerne pas Bret Easton Ellis lui-même, qui est assez... indifférent au charme féminin. Enfin, il est gay, quoi.
Mais ce que les féministes ne sont jamais parvenus à comprendre, c'est que l'admiration des hommes pour la beauté féminine ne les conduit pas à objectifier les femmes, mais bien davantage à les diviniser, surtout chez les hommes qui n'y ont pas accès. C'est d'ailleurs probablement le plus grand défaut des féministes d'aujourd'hui. Elles ne cherchent absolument pas à comprendre les hommes.
Dans la plupart des cas, c'est bien parce que les sims ont une image bien trop élevée des femmes qu'ils n'osent pas les approcher, et qu'ils finissent... rongés de l'intérieur par la frustration. Or, la seule manière pour ces simps de sortir de la misère affective, ce serait de développer leur confiance en eux, pour que les femmes cessent de leur sembler inaccessibles et surtout qu'ils démystifient la femme et la féminité. Le money slave, c'est le stade terminal du simp.
Pour lui, dépenser des milliers d'euros pour se faire humilier par une femme lui semble plus raisonnable que d'aborder et d'essayer de séduire. Maintenant, nous allons aborder le dernier point de cette enquête. Comment est-ce que le piège se referme définitivement sur le money slave et pourquoi, malgré tous les efforts du monde, il semble absolument impossible de le sauver. Il existe dans nos sociétés actuelles deux domaines où la question morale et celle du jugement sont volontiers mises de côté.
Ces deux domaines sont l'art et le sexe. Dans l'extrait que je suis en train de vous montrer, cette money mistress exhibe son money slave pour parler de son business. Ce qu'on voit, c'est un homme... Clairement très abîmée.
Regardez simplement l'expression de son visage et osez me dire que ce que vous voyez est quelque chose de sain. En fait, dans n'importe quel autre contexte, un cas d'abus de faiblesse aussi clair ferait immédiatement scandale, parce qu'il est trop évident que ce qu'on voit ici est moralement condamnable. Mais le fait de classifier le money slavering comme une pratique sexuelle, ça participe énormément à la normalisation du phénomène, mais surtout à l'évitement des questions morales.
Si c'est sexuel, alors c'est un choix personnel. Chacun fait ce qu'il veut. Qui êtes-vous pour juger ? Etc.
Et c'est ça, le côté le plus pervers de la chose. Ces mecs-là ont besoin d'aide. Ils ont besoin de quelqu'un qui leur dise qu'ils ont un problème, qu'ils sont sans doute malades, et qu'ils devraient se faire aider.
Mais dire ça, ça pourrait passer pour ce qu'on appelle du king-shaming. En gros, coller la honte à quelqu'un à cause de ses penchants. ou de ses pratiques sexuelles.
Les progressistes les plus radicaux leur diront que non, qu'ils ne doivent pas se battre contre leurs pulsions, que c'est leur goût, que c'est comme ça, que personne n'a à les juger. Et au lieu de les inciter à régler leurs problèmes relationnels, ils les encouragent à se vautrer dedans à fond en leur disant qu'ils ne peuvent pas se battre contre leurs pulsions. qu'ils sont comme ça, que c'est ce qui les rend uniques, que la société n'a pas à leur imposer une vision des choses, de la sexualité. Ce qui est une réflexion assez idiote, d'ailleurs, parce qu'en réalité, le money slave rêve de ce modèle soi-disant imposé par la société. Parce que si le money slavering est une chose honteuse, c'est précisément à cause du jugement social.
Donc, paradoxalement, si le jugement social n'existait pas, ce kink lui-même n'existerait pas. Le money slave n'est pas un marginal. Il n'est pas indépendant des normes sociales, au contraire. Ce sont ces normes qui lui dictent tous ses désirs. Mais l'ironie atroce qu'il y a là-dessous, c'est que les gens qui leur maintiennent la tête sous l'eau, qui les encouragent à continuer ce qui leur nuit, leur font croire qu'ils sont de leur côté.
Et plutôt que de leur apprendre à affronter leur peur, ils les incitent à s'y complaire. Et c'est ça, et de très loin, la chose la plus monstrueuse là-dedans. Parce qu'il faut bien comprendre une chose, si le Money Slave agit ainsi, ce n'est pas par choix, mais par incapacité à agir autrement. Ces mecs-là sont avant tout des mecs qui souffrent, et qui choisissent la pire des manières de calmer leur douleur. Et tous ceux qui leur feront remarquer seront accusés de King Shaming.
Le piège est définitivement refermé. Bon alors voilà, vous venez de voir le deuxième épisode de Mots d'Investigation. J'espère que ça vous aura plu. Avec ce format, je compte aller explorer les recoins les plus sombres de la décadence occidentale. Mais toujours en ayant comme objectif principal d'avoir une démarche bienveillante envers les personnes concernées.
Parce que si on veut améliorer les choses, je pense que la dernière des choses à faire, ce serait d'insulter ces gens. Bon, alors vu le sujet de la vidéo, il serait quand même très malvenu de vous demander des dons sur Tipeee. Mais voilà, sachez que ce format à cause des sujets qu'il traite n'est pas monétisable sur YouTube.
Donc un grand merci à mon sponsor et mécène IdeoShock, je vous invite vivement à aller découvrir ce qu'ils proposent. Et à profiter de deux semaines d'essais gratuits, mais surtout des moins 25% sur votre abonnement en utilisant le code IDEOSHOCK1AN à l'occasion de l'anniversaire de la plateforme.