Lyon est une ville riche en monuments et en bâtiments incontournables tels que la cathédrale Saint-Jean ou la basilique Notre-Dame de Fourvière. Et en son cœur, Lyon-Perrache. Bon, soyons honnêtes, ce mastodonte de béton n'a jamais réussi à séduire le cœur des Lyonnais. Mais pour le rendre plus... Plus agréable à vivre, plus accessible, plus efficace et disons-le, plus esthétique, les autorités lyonnaises ont lancé un grand projet ouvrant Perrache.
Ce projet ambitieux vise à transformer tout le sud de la presqu'île pour en faire une véritable vitrine. internationale de la ville. Mais avant de commencer, nous avons une petite annonce à vous faire.
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Allez, c'est parti ! Pour bien comprendre le projet, Ouvrant Perrache, il est essentiel de se replonger dans l'histoire du quartier. Si tu es impatient de découvrir directement les détails du projet, sans t'attarder sur l'aspect historique, tu peux utiliser les chapitres pour passer directement à la partie dédiée. Mais si j'étais toi, je resterais et écouterais la suite. Car pour bien saisir un projet d'aménagement, il est crucial de comprendre les enjeux historiques qui l'ont façonné.
L'histoire du centre d'échange lié en Perrache débute dans les années 60 sous la présidence du général de Gaulle. A cette époque, la France rêve de construire 2000 km d'autoroute et l'axe Paris-Lyon-Marseille est une priorité nationale. Et ça tombe bien, car le maire de Lyon de l'époque, Louis Pradel, est déterminé à développer les infrastructures de sa ville. C'est ainsi que le tunnel de Fourvière est creusé sous la colline éponyme pour accueillir l'autoroute Assis. Les voitures déferlent alors sur le cours de Verdun, créant des embouteillages alors qu'elles tentent de rejoindre la CET.
A l'origine, le cours de Verdun est une longue promenade boisée en plein cœur de la ville. Les habitants s'y rendaient pour prendre un bol d'air frais et assister à des foires. Le cours était même si emblématique qu'il figurait sur des brochures touristiques de Lyon. Mais progressivement, sa superficie est réduite dans les années 70. D'abord pour accueillir des lignes de tramway, puis des trolleybus, des parkings, et enfin pour faire de la place aux voitures de la CIS.
En 1972, sous l'impulsion de Louis Pradel, le reste du cours de Verdun est rasé sans consultation des habitants. Après quatre ans de travaux, les longues allées embragées laissent place à un immense bâtiment béton d'inspiration brutaliste peint en bleu et rose conçu par l'architecte René Gagues. C'est ainsi que naît le centre d'échange Lyon-Perrache tel que nous le connaissons aujourd'hui. Avec ses 100 000 m² de surface, il a nécessité 80 000 m3 de béton, 7 000 tonnes d'acier et 4 000 m² de vitrage.
Pour remplacer les jardins du cours de Verdun, 12 000 m² de jardin suspendu ont été créés à 32,86 m de hauteur contenant 4 000 m3 de terre allégée. Malgré ses dimensions impressionnantes, faisant de lui l'une des plus grandes gares de bus d'Europe à l'époque, Certaines ont détesté l'édifice, le surnommant Goldorak, Blocos, Ligneux, Maginot ou plus simplement la connerie du siècle Le centre d'échange combiné à la gare de Perrache a littéralement coupé la presqu'île en deux, compliquant la traversée nord-sud. Au nord, on trouvait des quartiers plutôt bourgeois et résidentiels, accessibles uniquement à ceux qui peuvent se le permettre. Au sud, des zones comme Confluence ou Saint-Blandine, péjorativement appelées les quartiers derrière les voûtes Ces quartiers étaient à l'époque réputés pour être des repères de prostitution et de trafic en tout genre, peuplés de personnes relativement pauvres, âgées et issues de l'immigration. Heureusement, l'histoire sombre de Perrache et des quartiers derrière les voûtes touche à sa fin grâce au projet Ouvrant Perrache.
L'objectif est simple, faciliter la connexion entre le nord et le sud de la Presqu'île tout en revitalisant le quartier de Confluence qui a déjà connu une transformation profonde. Pour cela, la SPL Confluence vise à rendre la traversée de la gare et du centre d'échange Lyon-Perrache plus accessible, confortable et adapté aux mobilités douces. D'ici 2030, ce projet permettra la création de 25 000 nouveaux emplois dans l'Asie.
tandis que le trafic quotidien passera de 100 000 à 250 000 usagers. Un beau programme en perspective, voyons maintenant ce projet plus en détail. Le projet ouvrant PRH se divise en deux phases. La première, consacrée à la gare, est déjà achevée au moment où nous préparons ce script. Nous y reviendrons plus tard.
La deuxième phase, baptisée CELP360, vise à rendre le centre d'échange Lyon-PRH plus attractif. Elle durera 4 ans, de 2024 à 2028, et coûtera 100 000 euros. millions d'euros aux contribuables. APSIS a été désigné mandataire du projet avec Quartus en tant que copromoteur.
Pour APSIS, le Le CELP doit être complètement métamorphosé. De simple lieu de passage, il doit devenir un espace de vie agréable. Maurice Bansé, président d'Apsys, résume la vision du projet ainsi.
Nous avons repensé le centre d'échange Lyon-Perrache comme un accélérateur de transition. et un créateur de liens. Ce projet emblématique incarne parfaitement notre vision d'une ville résiliente, généreuse, inclusive et créative qui s'appuie sur l'existant avec ses contraintes et ses atouts pour inventer de nouveaux futurs et encourager de nouvelles pratiques plus vertueuses. dans une logique de transformation permanente de la ville sur elle-même.
Premier changement notable, le bâtiment central du centre d'échange va être évidé. Il sera désormais possible de le traverser à pied pour accéder à une nouvelle esplanade fleurie et embrasée permettant de relier la place Carnot à la gare. Autre point clé du projet, les jardins suspendus deviendront bien plus accessibles. Une armature ascensionnelle complète offrira une nouvelle expérience pour parcourir les jardins, terrasses et potagers urbains situés sur le toit. au R4.
Sur le toit de l'édifice, 3700 m² de jardins et potagers seront créés reflétant la dualité entre les fleuves Seune et Rhône. Côté Seune, un jardin frais et embraché, côté Rhône, un jardin méditerranéen plus sec conçu par les paysagistes de Bays. En tout, 25700 m² de surface de plancher seront transformés dans 12300 m² réhabilités.
4193 m² seront dédiés à l'alimentation et à la restauration. 3045 m² m² pour les commerces, artisans et services du quotidien et 6040 m² seront destinés aux hôtels. 7505 m² de bureaux et espaces de coworking sont également prévus. Enfin, 4967 m² seront consacrés à la mobilité et à la logistique.
D'ailleurs, un hôtel de 150 chambres est prévu à l'intérieur du centre d'échange Lyon-Perrache. Nous sommes en octobre 2024, à l'heure où ces lignes sont rédigées. Voyons ensemble où en est le projet.
Pour le moment, peu de détails ont fuité sur l'avancement du projet. Nous vous tiendrons informés des nouveautés à ce sujet. N'oubliez pas de vous abonner et d'activer la cloche des notifications pour ne rien manquer des prochaines avancées sur ce projet. Toutefois, il existe un petit indice intéressant qui peut vous donner une idée de la manière dont le projet se déroule. Un petit indice qui s'élève tout de même à 43 millions d'euros.
Il s'agit de la phase 1 du projet OU. ouvrant Perrache. En effet, comme nous l'avons évoqué, l'opération CELP 360 est la deuxième phase de ce projet. La phase 1 nous offre une perspective concrète du projet et des attentes que nous pouvons avoir à la lumière des changements déjà réalisés.
Achevée en 2021, la phase 1 a principalement ciblé l'autre infrastructure mal aimée de Perrache, la gare. La ligne T2 a été prolongée jusqu'à Saint-Priest, desservant désormais le quartier de la Confluence. Trois nouvelles stations ont été créées, avec un tramway disponible toutes les semaines. les deux minutes.
La voûte ouest de la gare, rebaptisée Passage France-Pégeau en l'honneur de la résistance éponyme, a été entièrement repensée. Fini le passage pour automobilistes, place aux piétons et aux cyclistes. Elle accueille désormais une piste cyclable de 4 mètres de large et un trottoir de 3,5 mètres.
De plus, 240 places de stationnement pour vélo ont été aménagées à proximité de la gare du métro. Sous la direction des coups de crayon de Katrina et Marc Aurel du cabinet Aurel Design Urban, la voûte ouest a opté pour un choix de lumière surprenant. mais efficace.
Cité Création a également habillé ses murs d'une fresque monumentale. Enfin, les célèbres grands escalators situés sur la place des archives, qui ont valu à la gare le surnom de Goldorak, ont été démontés. A leur place, un espace végétalisé a été installé. Une nouvelle entrée de 1200 mètres carrés, hors passerelle et passage souterrain, a été créée au sud de la gare pour faciliter des accès auparavant impraticables.
Sur le papier, la phase 1 a été un immense succès. Mais ce succès cache un problème. un problème majeur souvent rencontré dans les projets d'urbanisme ciblant des territoires enclavés ou laissés pour compte. La gentrification.
Voici une petite devinette pour vous. Qu'arrive-t-il lorsque l'on construit des infrastructures innovantes, à la pointe de la modernité, dans un quartier autrefois délaissé et désormais présenté comme la vitrine internationale de la ville ? Des ménages de plus en plus aisés viennent s'y installer pour profiter de ces infrastructures.
Les loyers grimpent en flèche. Bref, le quartier se gentrifie. Ce n'est pas toujours le cas, mais pour le quartier de la Confluence, c'est exactement ce qui est en train de se produire.
Mathieu Adam, chercheur en études urbaines au laboratoire Environnement, Vie et Société, a basé sa thèse sur l'étude de ce quartier. Selon ses découvertes, les nouveaux arrivants sont hétérogènes par leur âge et leur origine géographique. Les nouveaux habitants possèdent pour l'essentiel de forts capitaux économiques et sociaux et dans une moindre mesure culturelle.
Plus précisément, les professions intellectuelles supérieures et les cadres ont augmenté de 57% dans le quartier en 2020, tandis que le nombre d'employés a diminué. Bien sûr, les autorités ont pris des mesures pour garantir que ces nouvelles infrastructures soient accessibles à tous les Lyonnais, y compris les moins fortunés. Ainsi, 25% des logements ont été réservés aux logements sociaux.
Mais il y a un gros hic. Pour pouvoir prétendre à ces logements sociaux en 2020, il fallait gagner moins de 27 131 euros. A titre de comparaison, les habitants de l'aire urbaine de Lyon ont un revenu médian disponible de 25 430 euros par an et 17% de la population lyonnaise vivait sous le seuil de pauvreté selon l'Ontario.
l'INSEE en 2021. Les logements sociaux sont rares, représentant environ 23% du parc locatif et la ville fait face à une crise du logement sans précédent. Vous, habitant de Lyon, ressentez-vous profondément les effets de la gentrification dans ces quartiers ? N'hésitez pas à partager votre ressenti en commentaire. Lyon est une ville inégalitaire.
Pour un logement social, la ville reçoit 10 demandes. Désormais, le quartier de la Confluence est devenu un quartier prisé où il fait bon vivre mais où les loyers et les prix au mètre carré explosent. Les personnes faibles revenus ou de la classe moyenne peinent à s'y loger décemment. Alors même si ces superbes projets de rénovation urbaines embellissent la ville, les autorités doivent poursuivre la mise en place de politiques publiques efficaces, favorisant la mixité sociale et garantissant un accès équitable au logement.
Le sud de Perrache n'est pas le seul endroit concerné par ce problème. Le quartier de la part d'yeux l'est également. Nous avions d'ailleurs réalisé une vidéo sur la métamorphose de ce quartier.
C'est tout pour aujourd'hui, merci de nous avoir suivis jusqu'au bout et à très bientôt !