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Témoignage de Jimé Doucouré sur la détention

J'avais 19 ans. La première fois que je suis tombé en détention, j'avais 19 ans. On défraitait très très grave.

Et voilà, j'étais prêt psychologiquement, j'étais prêt. Après toutes les conneries que je faisais, je m'attendais un jour ou l'autre que j'allais partir en détention. J'allais me retrouver là-bas.

Je m'appelle Jimé Doucouré, j'ai 29 ans. J'ai passé la moitié de ma vie pratiquement en détention. Je suis sorti il y a un an. Et là, pendant un an, j'ai fait six mois de bracelet.

Et six mois de liberté. Ça fait six mois que je suis vraiment libre. Il a vraiment une tête de fou lui.

Il a vraiment une tête de fou. Il est malade. Il s'est battu avec les gendarmes parce que il a tapé une gonzesse. Il s'est battu avec les gendarmes.

Quartier arrivant. Yes ! Il arrive dans 3 minutes, il vient de finir à l'instant. Donc il arrive.

Impeccable, je t'en prie. Tchou. C'est une bonne journée ça. Alors, c'est fait.

Alors, je voudrais bien qu'on sorte, j'aimerais bien qu'on sorte en Côte du Monde moi, parce qu'on a plus que 3 places là. On est jeudi. Le problème c'est qu'ils sont arrivés avant entière. Ça fait chaud. Oui mais bon.

Parce qu'ils ont parlé de matelas au sol. Regarde, là-bas il reste la 208, c'est tout ce qu'on a. Oui, c'est tout ce qu'on a. On va mettre des matelas par terre ou je sais pas, on va installer des hamacs dans les cellules. Pas mal ça les hamacs.

C'est tendance. Deux arrivent en transfert, deux arrivent en tout coup. Putain !

Ah non ? Deux ? Plus deux là ? Ouais ouais, ok Pierrot, on descend.

Tiens, deux M1 ouverture, deux M1. Allez. Allez, grand. Allez. Ce premier moment en prison, c'est que j'arrive aux arrivants, dans une cellule très sale, à fleurir mes registres au D2, au bâtiment des mois de dépôt.

Je sors en promenade, comme tout le monde. Après, je vais voir l'infirmerie. On attend dans une salle d'attente, pareil, très très sale.

Et puis après, qu'est-ce qui se passe ? Je rentre en cellule. Deux jours après, on vient me récupérer pour aller voir le chef des détentions, pour m'expliquer comment ça se passe dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogiste aux Arrivants. Bonjour. C'est moi qui vais te prendre en charge, OK ?

Au quartier Arrivants. T'as jamais fait de prison pour l'instant ? Non, non.

OK. Huit mois, quatre mois ferme. OK.

Au niveau alimentaire, tu manges de tout ? Ouais, ouais, oui. Ouais ?

D'accord. T'es arrivé avec de l'argent là ? Comment ?

Tu es arrivé avec de l'argent ? Non. Non, rien du tout ?

Oui. Pas de dépendance aux drogues ou quelque chose comme ça ? Non. Ok.

Tu es fumeur ? Oui. Ouais ?

Oui. Allez, zoup, on va à l'infirmerie. Oui. Salut, au revoir.

Tiens, pétille, la 15, merci, la 15. Le choc carcéral, c'est ce qu'on subit lors de sa première incarcération, lors des premiers jours où on arrive en prison. C'est-à-dire, c'est la porte qui se referme sur soi, c'est ses affaires personnelles qui sont prises, qui sont mises au vestiaire, c'est l'impossibilité de contacter ses proches. Allez ! Voilà, te voilà installé.

Je te laisse dépoter tout ça, tu fumes ta petite clope, tu vis comme chez toi ici, tranquille. Ça marche ? C'est le bruit, le fracas ambiant, les premières nuits seules, le bruit des clés, le bruit de l'œilleton qui s'ouvre. Là, on réalise que sa vie ne sera plus jamais pareille.

En fait, ce qu'on te rapporte aux arrivants, ça n'a rien à voir avec ce qui se passe en bâtiment. J'ai vu une personne se suicider. J'en ai vu plein se dégrader comme ça. Il y en a, ils commencent à se laminer les bras, à prendre des cachetons, à parler tout seul. Franchement, c'est compliqué.

J'en ai vu des gens comme ça. Au jour le lendemain, ils pétaient les plombs, ils partaient au mitard tout le temps. Et à ce moment-là, ils avaient besoin de quelqu'un pour les écouter, mais en prison, c'est un monde de rats, de lions. Alors, test cellule A205. Tu sais lire et écrire ou pas ?

Oui, oui. Ouais ? T'as pas de soucis ?

Non, c'est tout bon ? Je vais te remettre le guide arrivant, d'accord ? D'accord. On va te demander de lire ça maintenant.

On va dire que ça c'est l'explicatif de toute la prison, comment elle fonctionne à Varennes-le-Grand, d'accord ? T'as certainement plein de questions, et là-dedans t'as plein de réponses, d'accord ? Tu veux avoir des parloirs ou pas ? T'as fermé ton petit ? Et puis on va venir au parloir.

les deux ? Oui, il n'y a pas de raison. C'est tabac pour les jours à venir, parce que ça c'est compliqué après.

C'est parfait. Chose importante, demain matin tu vas voir le SPIP. D'accord.

D'accord ? C'est eux qui vont faire le lien entre toi et l'extérieur. D'accord.

D'accord ? C'est ça qui est super important. Je te donne un exemple.

Tu es à l'endroit avec tes clés de voiture. Ta voiture, elle est garée je ne sais pas où en vrac. Tu vas faire sortir rapidement tes clés. Tu en parles aux spips.

C'est eux qui vont gérer ça. D'accord ? Nous, on va gérer la partie en bleu, on va dire.

La partie vie en détention, vie en prison. Eux, ils vont gérer tout avec l'extérieur. Ok. T'as des gros soucis de santé ou pas ?

Euh... dépression, euh... et puis les failles pollinaires et la piscine. D'accord.

C'est quoi ? C'est que tu montes en flèche ? Ouais. Ouais, t'es nerveux ?

Trop. Ouais, ça se voit un peu. Ça se voit un peu.

Et là, t'en as parlé à l'infirmerie tout à l'heure ? J'ai tout. D'accord.

Donc là, tu es stabilisé, tout va bien. Impeccable. Tu sais gérer.

Impeccable. Si tu sens que ça ne va pas, si tu sens que ça monte, parce que malgré tout, le fait d'être foutu entre quatre murs, ça peut t'engendrer un peu de stress, un peu de machin, tu n'attends pas de péter une targette. T'attends pas de péter un plomb, tu mets le voyant, tu me dis ça va pas, je suis pas bien, pour faire quelque chose.

Moi j'appelle l'unité sanitaire et puis on fait le nécessaire. T'attends pas que des situations elles sont venimes. T'attends pas que ça parte en javel.

Tu verras ici tu vas peut-être te découvrir des trucs un peu bizarres. Des fois les problèmes à respirer, c'est de l'angoisse ou des choses comme ça. On va t'appeler aux fenêtres, on va te demander des choses, on va te proposer des choses.

Tu fermes ta fenêtre, tu laisses tomber. Tu te mets surtout pas en affaire, en je sais pas quoi. D'accord ? On va te dire tiens... descend ça, récupère ça, du tabac, t'inquiète pas, je te file du tabac.

Tu te mets pas en business là-dedans, OK ? OK, ça va. Toi, le but, c'est que tu sortes de là-dedans le plus rapidement possible pour retrouver ta femme et ton métier, le reste, on s'en tape, d'accord ? C'est une surprise, moi. Voilà, c'est comme ça qu'il faut faire, OK ?

Oui, oui. Est-ce que t'as des questions ? Pour l'instant, non, juste après m'aider à faire ça, là. Ouais, pas de problème.

On gérera ça. Je sais écrire, mais j'ai du mal, quoi. T'as du mal à écrire.

Alors, il y a une chose qui serait peut-être pas mal, on a un service scolaire ici. Profite peut-être de l'occasion. d'être incarcéré pour apprendre à lire et écrire, pour écrire après ton petit haut, c'est pas mal.

C'est un outil à l'agréable. Ok ? Mais je te filerai un coup de main.

T'inquiète. À chaque fois que je demande autour de moi quelle est la proportion de criminels condamnés à des courtes peines, ils disent toujours que c'est sûrement 50% de personnes qui ont fait des délits et 50% qui ont fait des crimes. Des crimes, c'est homicides, meurtres, viols, attaques à main armée.

50%, 50%. La réalité, c'est 1,5% des personnes qui sont condamnées à des peines de prison qui sont là pour crime. Et 98,5% de personnes qui sont là pour des délits.

Donc il faut quand même bien se dire que la prison n'est remplie quasiment que de personnes qui sont là pour des délits. Salut Sarno, ça va ? Impeccable, je te rappelle.

Comme tu m'as demandé hier concernant le téléphone pour... Apparemment Besak a oublié de faire la manip, tu sais, pour le téléphone. Moi l'autre matin il me menaçait de partir en mi-tard parce qu'il n'a pas son téléphone et il y a droit et ainsi de suite. Enfin bref, sans quoi il n'a pas tort. Donc si tu peux faire une relance, en lui disant que c'est urgent...

C'est urgent, quoi. Si on peut éviter un incident à cause d'un coup de téléphone auquel il aura droit de toute façon, quoi qu'il en soit... Tu vois ce que je veux dire ?

OK, d'accord. C'est gentil. Merci. Putain, ça me saoule. Ça me saoule, ça.

Je pense qu'il y a des personnes qui n'ont rien à faire avec les hommes. Moi, je tournais avec plein de gens, franchement, je me disais, qu'est-ce qu'ils font là ? J'étais avec un co-détenu, il est tombé parce qu'il n'a pas payé les amendes forfaitaires par rapport aux amendes de voiture, etc. 3 mois.

En fait, il devait 900 et quelques roses. Il me dit On divise tout, chaque mois tu paies tant, tu vends des tensions. On a niqué sa vie.

Le mec est pleuré devant moi tous les soirs. J'ai fait un mois et demi avec lui tous les soirs. Il a appelé sa mère et il a dit...

Il ne connaît pas la détention, il ne sortait même pas en train d'être. Il me disait, c'est pas mon monde ça. Vous vous rendez compte, j'étais dans une maison d'arrêt où quand elle a ouvert, la prison était prévue, un surveillant était prévu pour 50 détenus. Aujourd'hui, il y a un surveillant pour 136 détenus.

Vous vous rendez compte ce que c'est pour un surveillant d'être face à 136 détenus, seul ? Donc là, il reste plus qu'une place là. Y'a plus qu'une place. On a plus que ça.

Matelas au sol, ça y est, on est dedans. Ça y est ? Ah bah ça y est, de toute façon, regarde.

1, 2, 3, ça va être vite torché là. Quand tu vois les profils qu'on a, ça c'est de l'indoublable. Ça on pourra pas le doubler.

Il voulait Alomitar ce matin, donc de toute façon il menaçait d'Alomitar. Lui ? Tu vas voir, tu vas voir l'engin. Proche. Ah ouais ?

Ah ouais. Ah ouais. Ah ouais, non.

Ingérable. Incontrôlable en fait. C'est vraiment... Je dirais un cancer la surpopulation, ça impacte absolument tout.

Pourquoi ? Parce que déjà vivre à trois par cellule, c'est un enfer. De vivre avec des gens qu'on ne connaît pas, qu'on n'a pas choisi, bon...

Tirer la prison n'est pas... pas faite pour rire, mais elle n'est pas faite non plus pour avoir envie de se flinguer, ni avoir envie de taper sur tout le monde. Ça engendre évidemment beaucoup d'énervements, donc beaucoup de violence. Ça engendre aussi le fait que peu de monde a accès à des activités qui pourraient être formatrices.

Faire des choses qui permettent à la sortie d'être plus intégrée dans la société. Mais ce qu'il y a, c'est qu'avec la surpopulation, ça n'est pas possible. Ça n'arrête pas !

Quartier arrivant, Hervé. Oui ? Ah, il a une carte rouge ? Je ne sais pas si elle lui a été donnée par le vestiaire par contre.

Oui, mais je ne sais pas si... Celle-là a une carte rouge. Bon, c'est bon, ça marche. Bon, très bien, très bien. Merci !

Donc il peut appeler, c'est bon, c'est fait. Tu vois, il fallait que j'appelle. Depuis ce matin. Ça n'arrête pas.

Donc là par contre, il peut appeler ? Oui, il peut appeler. Donc ça par contre, c'est plutôt pas mal. Dans cette population, ça c'est un problème, ça.

Au-delà de l'administration pénitentiaire, ça c'est autre chose, c'est la justice. C'est la justice française qui te condamne pour un tout et pour un rien. Il y a des mecs qui étaient, c'est pas pour des poules d'huile d'huile, il faut la manger. J'étais avec des SDF, moi.

Une des explications possibles de la surpopulation, c'est qu'on pénalise de plus en plus de comportements qui n'étaient pas passibles de prison avant et qui là le deviennent, comme squatter un hall d'immeuble, avertir... de la présence de contrôleurs dans le métro, l'amendicité agressive, nous ce qu'on traduit par une extension du filet pénal. On est en état de surpopulation carcérale depuis 50 ans.

Simplement, on croit qu'on va répondre à la problématique de la surpopulation en construisant plus de prisons. Or, ce qu'on observe, c'est que plus on construit de prisons, plus on incarcère et la surpopulation ne bouge pas. On ne régulera pas la surpopulation carcérale en construisant plus de places de prison. Et moi je me demande quel pays on est devenu, franchement, et quel genre de personnes on est tout autant qu'on est. Les journalistes, les magistrats.

les élus, les politiques et les citoyens pour supporter un truc pareil, pour qu'on laisse faire, pour qu'on se soit habitués à penser que c'est à peu près normal. Ton téléphone fonctionne. Ok ?

Tu vérifies. Donc c'est bien ça. C'est Beusac...

Attends. Ce mot a terminé. Il y a Beusac maintenant qui a fait le nécessaire au niveau du...

Au niveau du téléphone. Donc tu vérifies, tu me tiens au courant si ça fonctionne. Et moi je me renseigne au niveau du SPIP.

D'accord ? Bon voilà, ça va se faire. Ça va tout se faire.

Ça va, ça va, ça va. J'ai le sourire. Bah c'est bien, tu vois.

Ah mais voyons, il est en son tour. Bah toi, on a fait beaucoup de choses pour toi. Je sais. Donc nickel. C'est pour ça, je sais que vous en faites.

Ok, ça marche. Merci. Allez, merci, à tout à l'heure.

Vous êtes arrivé quand, vous pouvez me dire, en barène de grand ? Je suis arrivé hier après-midi. Ok. Vous savez dans quel contexte vous êtes arrivé ? Je suis arrivé dans un contexte un petit peu particulier, parce que je suis arrivé avec un transfert de Besançon.

Oui. J'étais au Guitare. D'accord. J'étais au Moutard et j'ai pris 20 jours de Moutard et je suis sorti du Moutard en étant à Varennes-le-Grand. Vous avez fait les 20 jours entiers à Besançon ?

Non, j'ai fait 15 jours. Ok. Et qu'est-ce qui s'était passé à Besançon ? Je n'étais pas bien et le surmont m'a tiré sur la laisse.

Je me note, je lui dis arrêtez de me traiter comme un animal, ça commence à m'énerver, arrêtez. Je lui dis une fois, il a recommencé une deuxième fois, à force de nous traiter comme des animaux, on va devenir des animaux. Alors si vous voulez que je devienne un animal, je vais le devenir. Alors c'est à ce moment là que j'ai pété les plombs. La gamède, la gamède j'ai le prix, le nom il est dégradant.

Moi quand je faisais des repas en tant qu'oxy, je disais le repas, je disais pas la gamède, surveillez-moi, regardez, c'est la gamède. Non c'est le repas, c'est des humains, on est des humains. Moi, tu ne me traites pas comme un chien.

La gamesse pour le chien. Promenade, non. Je disais, viens, on va se balader. Moi, en fait, j'ai tout changé. Dans ma tête, j'étais dehors.

Je me disais, moi, je ne suis pas un détenu, moi. La mission de la prison, telle qu'elle est définie par la loi, c'est de sanctionner la personne qui a commis une infraction. Et je dis bien le mot sanctionner, qui n'est pas le même que punir, qui lui implique une souffrance. Pour moi, c'est ça, la prison. C'est, voilà, on restreint la liberté, on prive de liberté, on enferme la personne dans un périmètre.

Mais c'est rien d'autre que ça, c'est pas de la souffrance, c'est pas un espace de punition, c'est pas un espace de privation de droits. L'administration pénitentiaire, je la connais depuis 2006. J'ai fait beaucoup de tourisme carcéral. Je fais 22 prisons, 22 établissements. Pourquoi vous dites tourisme ?

C'est ce qui est marqué dans mon dossier, parce que c'est vrai. C'était réellement, vraiment du tourisme. Ok. Bon. Et là vous avez quel âge ?

J'ai 33 ans. 33 ans. Moi quand je suis sorti de ma détention, ma première détention, j'avais 25 ans, 26 ans, j'étais tout seul.

Tu vois, t'as ton bras, t'as ce mur, allez débrouille-toi. Je fais ce que je sais faire. Tu vas pas me dire débrouille-toi, je vais me débrouiller, oui.

Je fais ce que je sais faire. Donc vous êtes marié, vous m'avez dit ? Non, non, mais j'ai une concubine. Vous avez une concubine ?

Des enfants ? Non. Vous en avez le projet ? Oui.

Le projet de se marier et d'avoir des enfants. D'accord. Et vous imaginez quoi au travers de ce projet ? Qu'est-ce que vous...

projeté ? Je projette vraiment une vie. Le cercle de la prison, si vous voulez. En vrai, il faut qu'il s'arrête. Parce que j'arrive à un âge que je m'en fous maintenant.

J'ai plus envie de tout ça. Je suis fatigué, si vous voulez. D'accord. Je suis retombé avec un ami à moi. Et voilà, je suis retombé, deux ans.

Par contre, cette peine-là m'a mis un coup. Pourtant, je suis quelqu'un de fort. Mais quand j'étais loin de mon entourage, de ce que je connais autour de moi, de mon conjoint, confort, on va dire. C'était compliqué.

Suivant Christopher. Moi quand je l'ai vu il n'était pas encore condamné. Il a pris 18 mois dont 9 de sursis au tribunal. Pourquoi ?

Violence conjugale en état alcoolique. Il n'avait jamais été condamné, jamais incarcéré, rien, inconnu de la justice. Lui par contre quand il est arrivé il ne savait plus où il était. Le dégrisement était difficile. Il y a la prise en charge, c'est pareil, il a fallu qu'elle soit spécifique parce que...

Parce que le choc carcéral était présent. Voilà. Il n'est pas suicidaire, pas d'hôpital psychiatrique. C'est pareil, lui, ouvrier viticole, primaire, alcoolique, bon profil jardinier.

S'il y a besoin. Parce que c'est un mec qui, voilà, il a accepté, ça va un peu mieux. Hein, Arnaud ? T'as des choses à ajouter là-dessus ? prend sérieusement l'alcool, il faut qu'il se soigne, il en est conscient.

Là par contre c'est pareil, il a vu l'adiptologue, pareil, il va lui faire la même démarche. C'est complexe, et puis les jeunes, les jeunes, les gens imbibés, c'est... Faut qu'on vous vienne de plus ?

Donc du coup des soins, un petit coup chez l'électrologue ça ne lui fera pas de mal avec un suivi psy ? Non, ça va le faire. En plus le doublé, le triplé, impeccable, il n'y a pas de... Il faut faire gaffe, comme les arrivants...

Après s'il se projette... Exactement, s'il se projette en situation de tension, il n'a pas demandé pour le boulot... Il a fait toutes les demandes.

Il a fait toutes les demandes, donc voilà déjà quelqu'un qui se projette... Ok, merci. Et cette incarcération peut lui servir à quelque chose. Ok, très bien. C'est bon, Bobo ?

C'est bon. Allez, on enchaîne. Il est pour recliché, j'entends, sur la prison. Il est enfermé, ça le fait réfléchir. Ils sont privés de liberté, c'est bien.

Quelqu'un va sortir, il va se calmer. Ils ont tout, là-bas. Ils ont des téléphones, ils ont à manger, ils sont obligés de manger. Et c'est tout le contraire, la détention c'est néfaste pour un homme, pour une femme, les femmes c'est encore pire.

J'ai une amie à moi qui est en détention, c'est chaud. C'est nul. Pour moi, ça sert à rien la détention.

Il n'y a aucun bien, il n'y a pas de réinsertion, ça aide personne. Ce qui te doue, ça aide à réfléchir, ça rend encore plus bête. Ça t'aide à rien du tout. Donc il n'y a rien de bien en détention. C'est que du mal.

Franchement, ça tue un homme. Si tu ne fais pas attention en tant que homme, ça peut te tuer. Ma première incarcération, c'était à Fleury.

J'étais en mandat de dépôt criminel pour une extorsion de fonds avec arme. J'avais 15 ans depuis 2013. On est en 2021 et j'ai jamais fait un an dehors.