Vous avez été nombreux à me la demander, cette vidéo sur la DDFC, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, écrite par Olympe de Gouges. Je te propose de commencer par une mini-biographie de cette femme d'exception, afin que tu découvres son parcours et que tu prennes conscience de la force de son engagement. Ensuite, je te parlerai de la structure de l'œuvre et des points clés à connaître absolument pour le bac français. Et enfin, je m'arrêterai sur le parcours associé écrire et combattre pour l'égalité. Reste avec moi jusqu'au bout, je te conseillerai trois films engagés et incontournables liés à ton parcours associé qu'il faudra absolument que tu visionnes juste avant l'examen.
A tout de suite ! 3 novembre 1793, place de la Révolution. Olympe de Gouges, 45 ans, va bientôt se faire exécuter. Elle déclare sur l'échafaud Enfant de la patrie, vous vengerai ma mort Tiens-toi bien, c'est la deuxième femme de l'histoire à être guillotinée après Marie-Antoinette la même année.
Que s'est-il donc passé pour qu'Olympe de Gouges soit condamnée à mort ? Qui est-elle ? En quoi a-t-elle marqué l'histoire au point qu'une de ses œuvres, plus de deux siècles après, soit au programme du bac français ?
Et hop, je te propose de remonter le temps avec moi. Nous sommes en 1765. Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie-Gouze, a 16 ans quand elle est mariée à un homme qu'elle n'aime pas. Louis-Yves Aubry, qui a une trentaine d'années. Imagine un peu, être prisonnier ou prisonnière d'un mariage sans amour à ton âge.
Un an plus tard, grand bouleversement. Après la naissance de son fils Pierre, Marie-Gousse perd son mari, devient donc veuve. Elle prend une décision radicale, ne plus jamais se remarier pour garder son indépendance.
Audacieux pour l'époque, tu ne trouves pas ? Autour de 1770, elle met le cap sur Paris, et laisse derrière elle son ancienne identité, la veuve. Aubry. Elle se réinvente, adopte un nouveau nom, Olympe, le prénom de sa mère de Gouges. L'autrice en devenir s'immerge dans les cercles littéraires et politiques de la capitale.
Le plus impressionnant, c'est qu'elle est autodidacte. En l'absence d'éducation approfondie, elle apprend donc par elle-même. Plus tard, entourée d'intellectuels et avec une détermination de faire, elle se consacre pleinement à l'écriture.
Ça y est, nous y sommes. 1789. Les états généraux se rassemblent. Olympe de Gouges est là, mais elle assiste à l'événement en tant que spectatrice. Et oui, les femmes n'avaient pas le droit d'accéder aux tribunes officielles. Ce qui ne l'empêche pas, à ce moment-là, de publier des pamphlets et d'utiliser des affiches pour faire entendre sa voix.
Le 26 août, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est votée. Deux ans plus tard, en 1791, avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges frappe un grand coup. Ce texte est en effet...
avant-gardiste. En d'autres termes, il dessine les contours de la pensée féministe moderne. Attention, je rappelle que le terme féministe n'existe pas à l'époque. Alors, quels sont les points clés de la DDFC ?
Que dois-tu retenir absolument pour le bac français ? Première information essentielle, ce texte est souvent considéré comme un pastiche critique, c'est-à-dire une œuvre littéraire qui imite le style d'une autre œuvre, le plus souvent à des fins satiriques. Tu l'as compris, Olympe de Gouges utilise la structure de la DDHC, le préambule, le format des articles.
Elle reproduit le ton très solennel de ce document, mais en modifie le contenu. Bref, elle le détourne. Son objectif ? Dénoncer ainsi l'exclusion des femmes de cette déclaration de 1789, dont les droits étaient censés être universels et donc s'appliquer à toute la population. Trois parties essentielles de ce texte sont au programme du bac.
La première, le préambule. Hollande de Gouges devient la porte-parole des femmes, comme le suggère la gradation descendante. Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en assemblée nationale. Autre idée très forte mise en lumière, si les malheurs publics existent, en d'autres termes, si le gouvernement est perverti, c'est parce que les droits des femmes sont bafoués, qu'ils ne sont pas respectés. Deuxième partie au programme, les 17 articles qui s'inspirent de la DDHC.
dans lesquels le terme homme est remplacé par celui de femme, le mot citoyen par citoyenne. Ces articles, bien sûr, sont habilement reformulés pour raisonner avec force. Troisième partie, le postambule, dans lequel Olympe de Gouges interpelle les femmes afin de les inciter à se battre pour leurs droits. L'apostrophe femme et les impératifs dans la formulation suivante le prouvent. Réveille-toi, le toxin de la raison se fait entendre dans tout l'univers.
Reconnais tes droits. La DDFC ne s'arrête pas là. En fait, elle est constituée de six parties. Elle s'ouvre donc sur une dédicace destinée à la reine Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI.
Tu peux parler aussi d'épître dédicatoire. Elle est convaincue que cette période marque un tour. en bouleversant dans l'histoire.
Elle essaie donc d'obtenir le soutien de la reine, la femme la plus puissante du pays, en suscitant en elle une sorte de solidarité féminine. Avec la formule d'appel Madame et non Votre Majesté Olympe de Gouges souhaite parler franchement à Marie-Antoinette. Malgré tout, elle prend soin de lui rappeler qu'elle l'a soutenue avec force lors de périodes difficiles. Moi seule, j'ai eu la force de prendre votre défense. Elle réclame donc à présent son appui.
Soutenez Madame, une si belle cause. À travers la deuxième partie, homme, es-tu capable d'être juste ? L'autrice fait un parallèle avec la nature.
Chez les autres espèces, il n'existe aucune inégalité entre les sexes. Pour conclure en beauté, l'écrivaine propose un véritable contrat social, une feuille de route détaillée pour transformer le mariage. Elle présente des actions concrètes afin que chaque union soit juste et... équilibrée.
Cette idée de contrat social, je le rappelle, s'inspire du philosophe des Lumières, Jean-Jacques Rousseau. Tu veux en savoir plus sur le parcours associé Écrire et combattre pour l'égalité Cela tombe bien, voici des pistes qui vont sacrément t'éclairer et compléter ce que l'on a dit jusqu'ici, que tu peux utiliser dans ta dissertation. Écrire et combattre sous-entend que la littérature peut être engagée.
Retiens bien cela dit que l'expression littérature engagée n'apparaît qu'au XXe siècle. La plume devient donc une arme de réflexion massive. La conjonction de coordination et te montre bien qu'écrire n'est pas la seule façon de lutter contre les injustices. Combattre renvoie à deux idées principales. Soutenir une cause, une bataille.
Et s'opposer fermement à toute forme d'inégalité d'arbitre. Tu l'as compris, le parcours fait principalement référence à l'égalité homme-femme. Olympe de Gouges, dans l'article premier de la DDFC, pose les fondations d'une société plus égalitaire. La femme n'est libre. et demeure égale à l'homme en droit.
Cette citation, évidemment, est essentielle. Dans l'article 6, elle formule une exigence morale à l'aide du verbe devoir. La loi doit être la même pour tous, que l'on soit citoyen ou citoyenne. Hollande de Gouges milite pour une égalité politique. Au XVIIIe siècle, je le rappelle, les femmes ne peuvent ni voter ni exercer de fonction politique.
Cette revendication est exprimée à travers l'article 10, très célèbre, que je t'encourage à mémoriser. La femme a le droit de monter sur l'échafaud. Elle doit avoir également celui de monter à la tribune.
C'est clair et net. Si une femme peut être sévèrement punie, voire exécutée, comme le sera Olympe de Gouges, elle doit également avoir la voix au chapitre, pouvoir voter et même se représenter. En résumé, si elle partage les mêmes devoirs que les hommes, elle doit absolument bénéficier des mêmes droits. Cela inclut les libertés d'expression et d'opinion. Selon l'article 11, la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux.
de la femme. Chaque femme mariée ou non doit avoir le plein contrôle de ses biens. L'article 17 serait un grand pas vers l'indépendance s'il était respecté. Les propriétés sont à tous les sexes, réunis ou séparés.
Le postambule met les points sur les i avec un brin d'ironie. Olympe de Gouges interpelle nos sages législateurs pour voir s'ils vont enfin prendre au sérieux l'éducation égalitaire pour les femmes. Dans cette lutte passionnée que mène Olympe de Gouges, comme dans toute grande bataille, il y a des menaces et des coupables clairement identifiés.
Au premier rang, les hommes avec leur autorité oppressante sont pointés du doigt, notamment dans l'article 4. L'exercice des droits naturels de la femme est uniquement entravé par la tyrannie perpétuelle que l'homme lui impose. Un appel puissant à briser les chaînes. Surprise !
Olympe de Gouges révèle que les autres coupables, ce sont parfois les femmes elles-mêmes. Et oui, sous l'Ancien Régime, nombre d'entre elles ont accepté leur sort, restant dans l'ombre malgré leur présence, influentes dans les cercles du pouvoir. Que ce soit au ministère, à la présidence, voire au pontificat, le rappel au Olympe de Gouges.
Elle critique donc cette résignation. Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage.
Elles sont donc à la fois victimes et maîtresses de leur destin. Dans son combat pour la justice, Olympe de Gouges cherche des alliés. Parmi elles, elle espère inclure Marie-Antoinette, bien qu'une rencontre réelle n'ait jamais eu lieu, ainsi que d'autres femmes de tous horizons.
Elle appelle à la solidarité, à un front uni, où les femmes se soutiennent mutuellement pour renforcer leur lutte. Pour remporter cette bataille, elle use de tactiques et brandit des armes puissantes. L'aspect légal de son texte grâce notamment à un vocabulaire juridique. Le registre ironique est parfois un registre plus polémique, plus féroce, plus virulent, avec des apostrophes qui désignent des coupables, des questions rhétoriques qui poussent à l'action, un vocabulaire péjoratif à l'égard du comportement des hommes, l'impératif présent qui formule des ordres. Enfin, un champ lexical du combat, avec les mots tyrannie, opprimé, révolution...
Révolution, défense. Olympe de Gouges, pour instaurer une sorte de trêve, suggère de rédiger un nouveau contrat social, un acte conjugal. Quel en est le but ? Transformer le système pour accorder aux femmes le droit de divorcer.
Elle exprime une volonté de partager les biens tout en préservant le droit de les redistribuer en faveur des enfants en cas de séparation. Olympe de Gouges aborde également la condition des hommes de couleur. Les colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les... pères et les frères. Cette lutte contre l'esclavage est un combat pour l'égalité qui lui tient profondément à cœur.
En somme, pour Olympe de Gouges, il ne s'agit pas simplement à travers la DDFC d'étendre les droits de l'homme aux femmes. Elle examine toutes les facettes de la sphère intime pour les transformer en questions politiques et sociales de première importance. Pour aller plus loin dans ce parcours, je t'invite à retenir la célèbre réplique de Marceline dans la pièce de théâtre Le mariage de Figaro. écrit par Beaumarchais.
Traitées en mineurs pour nos biens, punies en majeurs pour nos fautes. À travers le parallélisme de construction, Marceline souligne l'idée que les femmes sont traitées comme des mineurs, qui ne peuvent gérer ou posséder des biens, ce qui les prive de droits économiques. En revanche, elles sont jugées pleinement responsables de leurs actions, comme des majeurs, et en subissent les conséquences.
Voilà exactement ce qui se passe le 3 novembre 1793 pour... Olympe de Gouges. Après un rapide procès au sein du tribunal révolutionnaire, elle est condamnée à mort. On lui fait payer ses écrits politiques, sa prise de position contre la terreur, une période particulièrement sombre de la Révolution, et la défense des droits des femmes. Reste avec moi encore quelques instants.
La littérature, je te l'ai dit tout à l'heure, n'est évidemment pas le seul moyen de se battre pour l'égalité. Dans une dissertation, tu peux, pourquoi pas, faire référence à d'autres formes d'art engagées, comme le cinéma. Par exemple, voilà trois films qui me semblent incontournables et que je te conseille de visionner au plus vite. Twelve Years a Slave est une œuvre poignante basée sur une histoire vraie. Ce film raconte le calvaire d'un homme noir libre, kidnappé et vendu comme esclave.
Récompensé par l'Oscar du meilleur film, celui-ci dénonce les horreurs de l'esclavage. Un film français coup de poing. 120 battements par minute se concentrent sur les années 90. Un long métrage qui décrit les combats intenses des militants pour accélérer la recherche médicale et améliorer la prévention du VIH, notamment au sein de la communauté homosexuelle.
Erin Brokovitch, Seul contre tous, est un film très inspirant. Il raconte l'histoire vraie d'Erin Brokovitch, une femme qui, sans formation juridique, se lance dans une bataille acharnée contre une grande entreprise qui pollue l'eau. Un combat à double titre donc.
la lutte pour la justice, mais aussi celle de cette femme, mère célibataire, qui doit surmonter les obstacles pour se faire entendre. J'espère sincèrement que ce contenu t'a plu, un petit pouce levé pour m'encourager, et à très bientôt pour d'autres vidéos !