Ah ben voilà, ça c'est du travail sur mesure. C'est bon Jamy là ? Je ressemble à un vrai chevalier ? Oui, mais enfin, faut le moment, t'as que la tenue, t'as pas encore le titre. Ouais, tu sais, je me vois bien, dressé sur ma monture, tournoyant vaillamment !
Ou encore combattant libre ! et mis, héroïquement, l'épée à la main. Ouais, ça va, ça va.
Si tu veux devenir chevalier, tiens, t'as qu'à te zapper à l'époque. C'était quand déjà ? Oh, la grande époque des chevaliers, c'est à l'époque de la guerre de Cent Ans, aux alentours du Quai de la Méditerranée.
14ème, 15ème siècle. Bon ben, va pour la guerre de Cent Ans. C'est ça la guerre de son temps ?
C'est drôlement calme. Tu as dit calme ? Je crois que tu as parlé un peu trop vite mon ami.
Qu'est-ce qu'il y a ? C'est qui ça ? Au secours !
Jamy ! Que veux-tu que je fasse ? C'est toi qui as la dapette hein ?
Essayez à érodé sur votre terre ! Eh ben, ça commence bien. Que fais-tu embêté, Erwin Félon ?
Tu ne serais pas à la solde de l'Anglois par hasard ? Pas du tout, messire. Je voudrais devenir chevalier et on m'a dit que c'était une bonne école ici.
T'as raison. En mon castel, nous formons les meilleurs chevaliers du royaume pour bouter les Anglois hors de France. Ah bon, parce que... vous êtes en guerre, hein ? Non mais il va pas bien ou quoi, là ?
Voilà près de neuf ans que le roi d'Angleterre prétend la couronne de France, depuis que les trois fils de Philippe le Bel sont morts. Louis X, Philippe V et Charles IV. Sans héritier et que la couronne est passée à Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel, par son père Charles de Valois. Petit-fils de Philippe III. Non.
Si ! Et Edouard III, petit-fils de Philippe le Bel, après avoir reconnu son cousin, prétend que ce n'est qu'un usurpateur ? Qui ? Le cousin !
Il réclame la couronne pour lui-même ! Le cousin ? Non !
Edouard III ! Oh, c'est terrible ! Mais pourquoi je te raconte tout ça, moi ? Je sais pas.
Ah si, je vous ai demandé de devenir chevalier. Ça tombe bien. On en a grand besoin.
Ça a l'air drôlement compliqué, vos histoires de famille. Et là encore, je ne suis pas remonté à Léonard d'Aquitaine. Quelle histoire ! J'ai l'impression que ça va durer. Bon, que je vous éclaircisse tout ça.
C'est parfaitement juste, ce que raconte le chevalier. Mais on peut faire plus simple. Pour comprendre les origines de la guerre de Cent Ans, il faut revenir en 1320. Cette année-là, Charles IV, le roi de France, décède sans avoir d'héritier direct.
Deux cousins prétendent alors à la couronne de France, Philippe VI de Valois et Édouard III. Les conseillers royaux vont choisir Philippe VI de Valois. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu'Édouard III est déjà roi d'Angleterre. Ce dernier n'accepte pas du tout ce choix.
En effet, il a déjà un pied en France puisqu'il est duc de Guyenne, enfin duc d'Aquitaine si vous préférez. Par conséquent, il considère tout à fait légitime de revendiquer la couronne de France. Bref, après de multiples querelles de pouvoir, Édouard III décide d'envahir le royaume de France et ainsi commence en 1337 la fameuse guerre de Cent Ans.
Tête ! Jean, tête ! Eh ben dis donc Fred, on dirait que le métier rentre. Dis donc, pourquoi veux-tu devenir chevalier ?
Ben, pour servir... Le roi de France, ici ? Le roi ! Tu commenceras par servir... M.
M. C'est pareil. Messire, je comprends pas.
Pourquoi vous dites c'est pareil ? Dois-je te rappeler que le roi a partagé son royaume en duchés qu'il a confié à des ducs ? En comté ? qu'il a confié à des comtes qui lui ont contrepartie juré fidélité et les comptes ont eux aussi divisé leurs terres en baronnie qu'ils ont confié à des barons et les barons ils ont divisé leurs terres aussi oui en petite seigneurie donc si je comprends bien vous êtes un petit seigneur un vassal au service d'un baron vassal peut-être mais je lui ai juré fidélité donc si tu me sers tu sers mon baron et donc le roi il comprend rien si j'ai compris c'est pas dur attendez la fred Je crois que tu l'as guère sauvé.
Il vient de t'expliquer le système féodal. Tu devrais le savoir, tout ce système repose sur une sorte de contrat de confiance entre un seigneur et son vassal. Un contrat qui comporte des devoirs. et des obligations réciproques. Le seigneur donne un fief à son vassal.
En général, ce sont des terres avec des paysans, ce qui permet au vassal d'avoir des revenus. En échange de quoi, le vassal se doit de venir en aide à son seigneur lorsque celui-ci est attaqué. C'est ainsi que le roi de France, lorsqu'il est en guerre, doit pouvoir compter sur tous les vassaux.
Les ducs, les comtes et les barons pour former une grande armée. Soldats, à moi ! Donc c'est un baron qui nous a donné les terres ? Donner, que nenni.
Rien n'est gratuit. En contrepartie, je dois lui fournir des soldats et des chevaliers pour guerroyer. Et comment vous payez tout ça ?
Ben justement, en prélevant l'impôt sur les terres qu'il m'a données. Bonheur. Donc, les nobles font la guerre et les paysans la financent. Ben voilà ! T'as tout compris.
Tiens ! Tu veux être chevalier ? Nettoie-moi ça.
Je vois pas le rapport. Mais si Fred, c'est très simple. On ne devient pas chevalier comme ça.
Faut d'abord apprendre à entretenir les armes, les armures, à manier l'épée, la lance. C'est un apprentissage qui peut durer plusieurs années. Faut aussi être initié aux règles de la chevalerie, une sorte de code d'honneur qui prône la générosité envers les faibles, la bravoure au combat, la fidélité envers son seigneur et le respect de l'adversaire.
Et oui, dans une bataille en principe, il est interdit de tuer un chevalier ennemi. On doit seulement le faire prisonnier. Bref, c'est une très longue éducation qui se fait sous l'autorité d'un parrain, et qui commence souvent dès l'âge de 7 ans. Après avoir été page, puis écuyé d'un moiseau, on peut enfin prétendre, vers l'âge de 20 ans, recevoir le titre de chevalier. Arrive alors le grand jour.
Après une nuit de recueillement dans une chapelle, c'est l'heure de l'adoubement. Une cérémonie officielle à l'occasion de laquelle l'écuyer reçoit des mains de son parrain et seigneur. ses armes de chevalier.
Ah oui, une dernière chose. En principe, pour être chevalier, il faut être de famille noble. Mais pendant la guerre, le roi a besoin de nombreux chevaliers, alors il n'hésite pas à nobler les plus vaillants soldats pour qu'ils accèdent à cette élite. Pour Fred, qui n'a pas de sang bleu, c'est une aubaine. Eh !
Vous savez que c'est de l'entretien une cote de maille ! Faut mettre de l'huile pour éviter que ça rouille ! C'est la première fois que je nettoie des vêtements avec de l'huile ! Au moins, on verra pas les taches de gras !
Laissez passer le messager ! Tiens l'olfacteur, je comprends pas, c'est dimanche. Mauvaise nouvelle messire ?
Edouard, trois bâtons. Edouard 3 ! Le roi d'Angleterre a débarqué en Normandie avec xvemeur... xvemeum...
15 000... 15 000 hommes ! Ils pillent tout, ils brûlent tout sur leur panage. Passage.
Le roi de France appelle tous les chevaliers à se rassembler à Sainte-Fille. C'est près de Paris. Mais alors c'est la guerre !
Oui. C'est la guerre ! On va bouter du godon !
Du godon ? On va bouter les Anglais ! On va bouter ? On va bouter les Anglais ? On va bouter !
Robert ! Attends ! Oh mamie, j'ai tant de choses à vous dire. Mais sire !
Ah j'arrive. C'est un pan fort hein. Je crois que c'est le début de la bataille de Crécy.
C'est bien ça Fred. Et ton seigneur ferait mieux de ne pas faire le mariole. C'est pas encore ce qui l'attend. La bataille de Crécy se déroule en 1346 dans le nord de la France. La guerre dure alors depuis 9 ans et les Anglais, qui n'en sont pas à leur première offensive, ont cette fois mis le paquet.
Quelques semaines avant cette bataille... Edouard III en personne a débarqué en Normandie dans le Cotentin à la tête d'une importante armée avec la ferme intention de prendre Paris. Malgré les pertes, les Anglais avancent tel un rouleau compresseur.
Ils brûlent et pillent des villes telles que Vallogne, Carantan, Saint-Lô, Louvier et descendent ainsi jusqu'à Poissy. Mais là, aux portes de Paris, les choses se compliquent. Edouard III apprend que Philippe de Valois a réuni... réunit à Saint-Denis, dans le nord de Paris, une puissante armée de chevaliers et de mercenaires bien décidés à lui faire mordre la poussière. Édouard III pressent le danger.
Il préfère battre en retraite. Les Français se lancent alors à sa poursuite. Ensuite, il se rapproche.
Edouard III sait que la confrontation est désormais inévitable. Aussi, plutôt que de continuer à avancer, il décide d'attendre les Français à Crécy. En entrant sur le champ de bataille, les Français sont plutôt confiants. Il faut dire qu'ils alignent environ 16 000 hommes face à une armée anglaise qui n'en compte plus que 8 000. Mais attention, parmi eux, il y a les célèbres archers gallois, des virtuoses du tir à l'arc capables de décocher 12 flèches. Flèche à la minute.
Les archégalois forment les premières lignes de l'armée anglaise. Ils se retrouvent face à des arbalétriers génois, des mercenaires qui travaillent pour le compte de l'armée française, mais capables de tirer seulement quatre flèches à la minute. Vous l'avez compris, les génois ne sont pas des armées anglaises. pas de taille.
C'est la débâcle. Les chevaliers français, qui ne comprennent pas ce brusque retournement de situation, croient à une trahison. Ils chargent alors leurs propres arbalétriers et les massacrent.
Puis, ils se lancent, mais de façon totalement désorganisée. à l'assaut des lignes anglaises. Ils sont accueillis par une pluie de flèches qui transpercent leur cuirasse à 50 mètres de distance et qui leur chevaussée la déroute.
Plus de 3000 chevaliers français seront massacrés à Crécy. Les autres prendront la fuite. Bref, vous l'avez compris, l'image de la chevalerie va sortir de ce cauchemar totalement terni. Alors Fred, un bon conseil, tu devrais dire à ton seigneur d'y réfléchir deux fois avant d'aller à Crécy.
Ah, c'est bon. Comme ça, on verra si on n'en perd pas en route. Compagnons, avec moi !
Ah, faut avoir le moral pour partir à la guerre. C'est une véritable expédition. Imaginez, à cette époque, il faut une vingtaine de jours pour traverser la France à cheval. C'est une expédition. Et puis, il faut aussi être riche pour aller guerroyer.
Ah oui, au Moyen-Âge, le roi de France, qui est pourtant le chef des armées, ne fournit à ses troupes ni armes, ni équipements militaires. Chaque chevalier doit donc s'équiper, et équiper ses hommes à ses propres frais. Il doit arriver sur le champ de bataille avec ses armes, ses armures et ses montures.
Tout ça coûte extrêmement cher et en cas de défaite, c'est le vainqueur qui s'empare de tous les équipements du vaincu. Eh oui, ça fait partie des prises de guerre. Alors raison de plus pour ne pas perdre la bataille et pour se battre jusqu'au dernier souffle.
Il faut donc être riche pour faire la guerre. Mais la guerre permet aussi à certains chevaliers de s'enrichir, non seulement en s'emparant des équipements et des montures des vaincus, mais surtout en faisant des prisonniers, et en les libérant contre de grosses rançons. En effet, Entre chevaliers, on ne se tue pas, on se capture. Non seulement par respect des règles de bienséance, mais aussi pour l'argent.
Car les rançons rapportent beaucoup. Tout cela d'ailleurs ne plaît pas beaucoup au peuple qui sous-somme. Ces nobles chevaliers de ne pas se livrer à fond dans les combats et de ménager leurs adversaires en vue de faire durer la guerre et surtout ses profits.
Et puis, la quête des rançons au cours d'une bataille n'encourage pas non plus à la discipline. En effet, certains chevaliers ne vont plus à la guerre qu'avec l'unique objectif de capturer une proie pouvant rapporter gros. Bref, chacun finit par se battre pour ses propres intérêts et non pour ceux du royaume. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Édouard III a la chance de se faire enlever.
à la bataille de Crécy, a interdit à ses chevaliers de faire des prisonniers. Ce n'était pas très conforme aux règles de la chevalerie, mais ce fut très efficace. Vous savez, Dame Robert, c'est bien la première fois que je viens prélever les impôts.
Lequel on vient chercher aujourd'hui ? Commençons par les banalités. C'est quoi ça, les banalités ? C'est une taxe pour l'entretien du four à pain, du moulin, du pressoir. Que voulez-vous ?
Il faut bien payer l'entretien des installations du domaine. Je comprends. Il paraît que les paysans font aussi des corvées.
Enfin, je me souviens, j'ai appris ça à l'école. Vous êtes allé à l'école, la moiseau ? Eh bien, souvenez-vous, les corvées, les paysans nous donnent quelques jours pour nettoyer les chemins, consolider les remparts du château.
Mais dites-moi, c'est payé. Payé ? Mais vous êtes fous mon ami ! Mais pourquoi faire ? Mais ce sont nos gens !
En échange, le Seigneur leur accorde sa protection. Vous êtes bien brave, Dame Robert. En cette fin de Moyen Âge, La guerre coûte cher. Et ce sont les paysans qui en font les frais.
Les charges seigneuriales varient selon les seigneurs. Mais l'époque est surtout marquée par la création d'un nouvel impôt royal, la taille. On l'appelle ainsi car il permet de tailler les lances des chevaliers qui partent guerroyer.
Enfin, c'est une image. Les paysans doivent aussi subir les pillages de l'armée française qui traversent leurs terres. Car les troupes du roi n'ont pour ainsi dire aucun service d'approvisionnement. Alors pour se nourrir, soldats et chevaliers se servent au passage dans les villages.
Théoriquement, ils doivent acheter tout ce qu'ils prennent, mais en pratique, ils paient mal. Ou pas du tout. Et c'est pas tout. Lorsque l'armée anglaise arrive dans les campagnes, elle sème à son tour la peur, car elle a pour ordre de tout brûler et de tout piller sur son passage.
La stratégie du roi d'Angleterre est simple. Faire régner la terreur pour que la population française se lasse de la guerre et finisse par le reconnaître comme son roi. Les paysans finiront par se révolter contre les seigneurs qui pillent, mais ne les protègent plus. C'est la jacquerie de 1358. Et puis beaucoup vont fuir les campagnes appauvries par la guerre, en espérant trouver en ville nourriture et protection.
Et au château, les jours s'écoulent tranquillement en attendant le retour du seigneur. Quand on pense que Robert ne sera pas là pour la naissance... Ça vous en fait combien en fait ?
8 ! 8 filles ! Ça fera la 9ème !
Ou peut-être le 9ème ! Ah, Robert serait très content d'avoir un héritier ! Grâce à Dieu, je suis fertile !
Sinon, Robert... aurait pu me répudier. Vous croyez ? Vous savez aux yeux des hommes et de l'église les femmes ne sont bonnes qu'à procréer. Ah bon il y a deux poids deux mesures ?
Quand on pense que l'église autorise les hommes à battre leurs femmes, à commettre l'adultère alors que si une femme tombe son mari elle peut être condamnée à mort dame robert j'ai une question un petit peu indiscrète à vous poser fait on a mis chose à plus qui va encore nous sortir avant de partir à la guerre robert il vous a mis une ceinture de chasteté une point une ceinture de chasteté vous caisse donc que cette diablerie fred pas quoi j'ai dit une bêtise il a bougé où il a bougé à mon avis c'est une bêtise n'est ce pas jamy on ne connaît pas vraiment les dessous de l'histoire, mais disons que c'est sans doute une idée reçue, une légende. En effet, les historiens n'ont absolument pas la preuve que les femmes du Moyen-Âge portaient ce genre d'accessoires lorsque leurs époux partaient en guerre. Cela dit, on dispose quand même d'une représentation d'une ceinture de chasteté qui date de 1405. C'est un dessin qu'un ingénieur militaire allemand, Konrad Kieser, a réalisé dans un de ses carnets de voyage en Italie.
Fallait être culotté. Et il est possible que certaines femmes à Florence ou ou à Rome, et porter ce genre de ceinture pour se protéger des violeurs, notamment en période de guerre. Mais encore une fois, au Moyen-Âge, on n'en a aucune preuve.
Toujours est-il qu'à cette époque, la condition des femmes est dictée par les hommes, et en particulier par les hommes d'église qui détiennent le savoir et l'écriture, et diffusent l'idée que la femme est responsable de tous les péchés. Toutefois, la guerre de Cent Ans permet à certaines femmes d'échapper à la tutelle masculine. En effet, les hommes étant partis combattre, Elles prennent du galop. Désormais, ce sont elles qui doivent veiller à l'entretien du château et à l'administration des terres. Elles doivent aussi prendre pleinement en charge l'éducation des enfants et veiller à ce qu'ils reçoivent un bon enseignement pour devenir de futurs chevaliers.
La guerre va donc encourager l'autonomie des femmes. Oh, de là à parler d'une réelle émancipation, n'exagérons rien. Encore que dans la noblesse, on voit aussi apparaître une sorte de combat féministe dans lequel s'illustre Christine.
Christine de Pizan. Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, écrit-elle. Il faut les laisser étudier.
Ses écrits font évidemment jaser. Ils font même scandale. Mais elle n'en reste pas moins la première femme à vivre de sa plume. Le Seigneur est de retour !
Hop hop hop hop hop ! Comptez-vous ? Ouais c'est bon. Bah vous êtes dans un état ! T'avais raison, ils nous ont mis la plastrée.
La pâtée ! J'ai dû fuir. Moi, un chevalier. Même le roi a dû fuir.
Nous ont déshonoré ! Ressaisissez-vous, monseigneur, je dirai rien à votre fils. Oui, mais quand même !
Quoi ? Mais quel fils ? Ben oui !
Attendez-moi ! Ben, quel fils, là ? Messire !
Votre premier garçon ! Oh, il est joli ! Je l'ai tellement désiré !
Comment vous allez l'appeler ? Godefroy le Désiré ! Non, toi, tu vas te laver les dents avant de passer à table, tu vas faire peur aux petits.
Allez, hop ! Venez tous, accompagnons-nous ! Bonne heure, mon fils ! Bon Fred, tu fais la nounou ou tu vas au festin ? Voilà !
Damoiseau ! Qu'est-ce que vous avez dit ? J'ai toujours un mal fou à vous comprendre.
Bon bah assieds-toi, bois un coup d'hypocrase à la santé de mon fils. C'est de l'hypocrase ça ? Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? Du vin, des épices.
C'est bon pour les boyaux. Allez, bois, fais ripaille. Ripaillons, mes amis.
Buvons un coup à la santé de Godfrey. Désiré. Vas-y, Fred, ripaille. Et surtout, ne cherche pas les couverts, on mange avec les doigts.
Ne cherche pas les assiettes non plus. On mange sur de grandes tranches de pain que l'on appelle des tranchoirs. Attention quand même. Les plats sont épicés, car on pense que la cannelle, le gingembre, le safran et le poivre sont bons pour le sang.
la digestion. Au Moyen-Âge, on a déjà le souci de la diététique. Il y a des légumes et des fruits en entrée, et aujourd'hui, t'as de la chance, il y a de la viande.
Car sais-tu que l'Église interdisait de manger de la viande environ 150 jours par an ? Hum, du faisan ! À l'époque, les festins durent longtemps, trop longtemps pour certains. Ça va pas, Monseigneur ?
Un petit coup de blues ? Je suis entré en mélancolie. Tu es une peu grasse ? Ça va en triste.
Les anglois nous ont menés à hontage, ridiculisé, humilié. Dis-nous, comment as-tu eu vent de la mal tourne là ? J'ai eu vent de rien moi, mais j'aurais quand même vous prévenir des fêtes, vous allez en connaître d'autres. Calais, Poitiers, Poitiers, qu'est-ce que vous allez prendre ? Alors là, Fred, si tu veux lui casser le moral, c'est gagné.
Bon, c'est vrai que les chevaliers français vont encore subir de lourdes défaites après la bataille de Crécy. Ils n'arrivent pas à stopper les Anglais qui s'emparent de... Calais.
Puis le roi de France, Philippe Sils, décède. Mais son successeur, Jean de Lebon, n'a pas plus de succès. En effet, le nouveau roi perd la bataille de Poitiers. A cette occasion, d'ailleurs, il est même fait prisonnier par les Anglais, qui réclament une rançon de 3 millions d'écudors, l'équivalent du budget de l'État. Pour payer sa rançon, Jean de Lebon fait frapper une nouvelle monnaie qu'il appelle le franc.
Ça vous rappelle quelque chose, le franc, car elle va la franchir. Mais lorsqu'il est libéré, le royaume de France a perdu un tiers de son territoire. Tout va changer heureusement avec cet homme, Charles V, le nouveau roi de France, qui décide de réorganiser l'armée sur le modèle anglais avec l'aide du célèbre Bertrand du Guesclin. Et puis, Charles V mène également une grande politique de fortification des villes, et en particulier de Paris. A sa mort, en 1380, le royaume de France aura récupéré la plupart des territoires qu'il avait perdu.
Mais nous n'en sommes pas encore là. Et en attendant, pour Fred, le grand jour est arrivé. Ça va aller les trompettes, les amis. Et ce cuit, et puis bien ce cuit, gentil dame oiseau, je vous rappelle que cette joute est courtoise. Celui qui remportera ce tournoi sera adoubé et roulé bolibien.
J'ai pas compris, vous avez dit adoubé ? Fait chevalier. Mais sire, il a l'air méchant.
Bon, va te mettre en place et heurte bataille. Messieurs. Oh la la ça commence mal !
Lève-toi ! Et bat-toi vaillamment ! Mais c'est vraiment pour lui faire plaisir ! Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Musique Vous êtes d'Amérique, vous pouvez... Merci mes amis !
J'ai fait ce que j'ai pu ! Au nom de Dieu, de Saint Michel et de Saint Georges, je te fais chevalier et te remets l'épée. Sire, cette épée a deux tranchants, de l'un, je défendrai ma foi, de l'autre, je défendrai mon roi.
Bonjoie ! Marie ! Bonjoie !
Marie ! Les Sires, regardez ce que j'ai trouvé. Qu'est-ce que cette diablerie ?
Ah non mais sire n'appuyez pas ! Laissez-moi tranquille ! Oh là là, qu'est-ce qui se passe ici ? Où est-ce qu'il m'a envoyé ?
Fred, j'ai l'impression que tu t'es zappé en 1348, en pleine peste noire, c'est la plus grande épidémie de tous les temps. Au royaume de France, elle a tué un tigre. de la population.
Oh ! Ne me pose pas un danger ! Ne sais-tu pas que la peste fait des ravages ?
Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faites dans cette tenue ? Je suis médecin ! Je me protège !
Et le bec, là, ça sert à quoi ? À me tenir éloigné de ta bouche, de ton regard. Il pourrait me contaminer. Ne me regarde pas !
Ah bon ? Vous croyez que ça se transmet par le regard, vous ? Et elle est due à quoi, cette maladie ? C'est lié aux astres !
À la rencontre de Mars et de la tête du dragon dans le cygne du lion. Il ignore ! Ah, aux étoiles, quoi ! Vous êtes sûr ?
Absolument ! Tu peux me faire comprendre. Je fais partie du collège des médecins parisiens, alors éloigne-toi étranger, éloigne-toi !
T'inquiète pas Fred, tout cela est parfaitement normal. Je t'explique. A l'époque, même les médecins ignorent l'origine de cette maladie. Comme ils sont incapables de l'identifier et encore moins de la soigner, eh bien, ils cherchent des responsables.
Pour eux, ce sont tantôt les... des astres, tantôt le diable, bref des superstitions, plus graves encore. La population s'en prend aux juifs, aux gitans et aux mendiants qu'elle soupçonne d'empoisonner les puits, ce qui va conduire à toutes sortes d'exactions.
Juste un exemple. À Strasbourg, le 14 février 1349, 900 juifs sont brûlés vifs. Voilà où a mené la peur et l'ignorance. En fait, l'histoire est simple.
Regardez, la peste noire apparaît ici, à Caffa, sur les rivages de la mer Noire, où les génois ont établi un comptoir commercial. Pour fuir la maladie, qui fait déjà des ravages là-bas, les génois chargent leurs navires en toute hâte. Mais ils ignorent que dans leur cale se sont cachés des rats infestés de puces. En débarquant à Marseille, ils vont transmettre la peste noire à toute l'Europe.
La maladie se répand comme une vague et elle tue 25 millions de personnes. En l'espace d'un an et demi, la France et l'Angleterre vont perdre un tiers de leur population avec l'hypercrisis. la durée de vie moyenne passe de 45 à 35 ans. Dans les villes, la peste se répand tellement vite qu'elle tue un habitant sur deux. Les campagnes aussi sont touchées.
Il n'y a plus assez de bras pour cultiver les champs. Et à l'épidémie s'ajoute la famine. La France et l'Angleterre sont au bord de la ruine. Les deux pays suspendent des opérations militaires.
Mais quelques temps seulement. Car la guerre est loin d'être terminée. Elle va se poursuivre dans la misère et la maladie. Fred, reste pas là.
C'est contagieux la peste. Va plutôt faire un petit tour en 1400. Tu vas voir, c'est pas mal non plus. Combien tu dis ? 1400 ? Bon, on peut aller voir, hein ?
Excusez-moi, on est où là exactement ? À la cour de Charles VI. Charles VI, le roi fou ?
Et en ce moment, ça va pas fort. Complètement fêlé, il se prend pour du verre. Ah bon ? Eh oui Fred, à cette époque la France est dirigée par un roi atteint de démence.
Lors d'une crise, il tente même de tuer, à coup de hache, ses propres gardes. Mais, malgré sa folie, il reste sur le trône. pendant 30 ans. Ça va, Charles ? M'apprécie pas.
Je suis en verre, me touchez pas. C'est vrai que ça va pas fort. Je te rassure, Fred. Charles VI n'était pas toujours comme ça. Parfois, il connaissait des périodes de démence, mais parfois...
il était parfaitement conscient. Toujours est-il que son état de santé et sa faiblesse ne vont pas arranger les affaires du royaume. Car à la cour, les seigneurs lui font bonne mine, mais dans son dos, il se divise et complote pour essayer de prendre le pouvoir. Même ses plus proches sont prêts à le trahir. Le roi d'Angleterre, Henri V, profite de cette anarchie pour envahir la France en 1415. Son meilleur allié, c'est lui, le duc de Bourgogne, qui possède un important duché.
Quant à Charles VI, affaibli et manipulé, Il est contraint de déshériter son fils Charles VII et de céder son royaume aux Anglais. Bien alors, où en sommes-nous dans cette guerre de son temps ? Vous vous souvenez qu'à la mort de Charles V en 1380, les choses allaient plutôt bien pour le royaume de France. La guerre aurait même pu s'arrêter là.
En effet, les Anglais avaient quasiment été boutés hors de France. Seulement voilà, le roi d'Angleterre, Henri V, va profiter de la folie et de la faiblesse de Charles VI pour... pour relancer les hostilités. Résultat, à la mort du roi fou en 1422, les Anglais, désormais alliés du duc de Bourgogne, règnent sur la moitié nord du royaume et sur l'Aquitaine. Charles VII, le fils de Charles VI, ne possède plus que le centre et le sud du royaume.
D'ailleurs, il n'est pas à proprement parler roi, puisqu'il n'a pas encore été sacré à Reims, comme l'exige la coutume. Bref. Bref, il s'installe à Bourges avec ses fidèles et ses conseillers.
Ce qui lui vaudra au passage le surnom de petit roi de Bourges. C'est vous dire l'autorité qu'on lui reconnaît. Du coup, en quelques années, les Anglais ont totalement renversé la vapeur. Et il va falloir attendre 1429 pour que les espoirs renaissent au royaume de France.
J'étais curieux de savoir ce qui allait se passer. allait se passer cette année là. Pour tout dire j'avais plutôt hâte d'en finir avec cette période de guerre. D'ailleurs je n'étais jamais très rassuré sur ces chemins du moyen-âge.
Merci mon père ! Appelle moi mon frère ! C'est pas prudent de se déplacer sans escorte. J'ai remarqué ouais !
Avec les anglais, les bourguignons, les armagnacs, les mercenaires ! Ça pisse, ça égorge à tout bas ! Et vous vous promenez bien tout seul ? J'ai le bon Dieu moi qui me protège. Je comprends.
Allez viens, on va faire la route ensemble. Où est-ce que vous allez comme ça mon frère ? À la cour du roi.
Charles VI ? Le Pierre-Roi de Bourges ? Eh oui.
Qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? J'ai été convoqué pour mener l'enquête sur une jeune fille, une certaine Jeanne, je crois. Elle dit qu'elle est pucelle, et puis en plus, elle prétend entendre les voix de Dieu qui lui commandent de sauver le royaume de France.
Ah bon ? Le sort du royaume de France sur les épaules d'une frêle jeune fille. C'est te dire.
Vous n'avez pas l'air convaincu. Bon. Rien d'étonnant. Qui aurait pu imaginer que cette petite bergère allait bouleverser l'histoire de France ? Enfin, bouleverser.
Il faut sans doute faire la part des choses entre la vérité et la légende. On a dit beaucoup de choses sur Jeanne d'Arc, mais bon, il ne faut pas croire tout ce qu'on entend. En fait, les principales sources écrites dont disposent aujourd'hui les historiens sont les minutes de son procès.
Alors à partir de ces documents, que sait-on vraiment de Jeanne Lapucelle ? Eh bien, qu'elle est née en 1412 à Donrémy, un petit village de Lorraine, dans une famille de laboureurs. Que c'est une enfant comme les autres, si ce n'est son intense piété.
En effet, elle se rend volontiers à l'église et dans les lieux saints, ce qui lui vaudra d'ailleurs les moqueries des garçons de son âge. Mais elle s'en fiche. Jeanne a du caractère.
Et d'après les témoignages de ses proches, une... de volonté une énergie hors du commun. En fait, elle commence à faire parler d'elle à l'âge de 13 ans.
Elle affirme alors entendre des voix célestes, celles de Sainte Catherine, de Sainte Marguerite et de l'archange Saint-Michel qui lui demandent de libérer le royaume de France et de conduire le dauphin Charles sur le trône. À 16 ans, Jeanne... répond enfin aux injonctions divines et demande son affectation dans les troupes du dauphin.
Le capitaine Robert de Baudricourt, qui commande alors la garnison locale, lui, n'en croit pas ses oreilles. Une femme sous les drapeaux. Inconcevable à l'époque. Mais Jeanne... ne veut rien entendre, si j'ose dire.
Elle insiste, et vu sa popularité, car ses récits ont séduit beaucoup de monde, et vu l'état dans lequel se trouve le royaume, et bien le capitaine se dit qu'après tout, il n'a rien à perdre. Et il consent à lui donner une escorte pour qu'elle se rende à Chine. chinois auprès du roi.
La partie, pour autant, n'est pas encore gagnée. Elle doit traverser les terres bourguignonnes sans se faire remarquer. Heureusement, Jeanne a plusieurs cordes à son arc. Pour passer incognito, elle s'habille en homme.
Ce qu'elle fera désormais jusqu'à sa mort. Et elle arrive enfin à la cour de Charles VII qui accepte de la recevoir. Jeanne lui annonce clairement qu'elle peut libérer la ville d'Orléans et l'emmener jusqu'à Reims pour être sacrée roi de France. La proposition est séduisante, mais comment Charles VII pourrait-il justifier qu'il accorde sa confiance à une jeune paysanne ?
Pour cela, il faudrait qu'elle soit vraiment l'envoyée de Dieu et non l'une de ses illuminées. qu'on finit par condamner en sorcellerie. Charles VII a alors une idée. Il demande à un collège de médecins et de moines d'enquêter sur ses intentions religieuses et politiques et surtout de vérifier sa virginité.
Ce point est... très important, la stratégie de Charles VII en dépend. En effet, si Jeanne est réellement pucelle, comme elle le prétend, alors, c'est qu'elle est pure. Et si elle est pure, eh bien, c'est qu'elle est envoyée de Dieu, et non une maudite sorcière. Ah bah, ils ont l'air de bien s'amuser, s'il y a de l'ambiance.
Allez, asseyez-vous, mon frère, je vais vous offrir un verre. Vous l'avez bien mérité. Je me demande comment elle va finir, cette Jeanne. J'espère qu'elle est vraiment envoyée par Dieu, sinon ça va chauffer pour elle.
Pardon, mon frère, mais vous avez peut-être pas tort. De toute façon, aujourd'hui, l'Église commence à brûler n'importe qui pour n'importe quoi. Il a raison, Fred. D'ailleurs, quand Jeanne entre à la cour du roi et qu'elle évoque les voies divines, ignore-t-elle qu'elle risque à tout moment d'être accusée de sorcellerie ? Car au XVe siècle commence en effet la plus grande chasse aux sorcières de tous les temps.
Des milliers de femmes innocentes sont accusées par l'Église de comploter avec le diable. Il faut dire que dans les campagnes, on croit au pouvoir des sorcières. Et on fait appel à elles, tantôt pour envoûter un voisin, tantôt pour guérir une maladie. Mais quand ça ne marche pas, on n'hésite pas à les dénoncer.
L'église se charge alors du reste. Elles sont brûlées sur les places publiques. Eh oui Fred, c'est ça aussi la France du Moyen-Âge. Je crois que tu n'es pas encore au bout de tes surprises. 172 ans mes seigneurs !
Ce qu'elle a dit, elle a 172 ans, elle est complètement cinglée Encore une qui prétend avoir bu l'élixir de longue vie C'est quoi ça l'élixir de longue vie ? C'est un breuvage préparé par Cornelius, c'est un alchimiste qui vit là-bas à deux lieues d'ici C'est des sornettes tout ça Un alchimiste ? Ça m'intéresse, vous m'emmenez le voir mon frère ?
Mais t'oublie pas que j'ai rendez-vous à la cour du roi alors pas longtemps Ouais pas longtemps Allez Dans quelle aventure tu t'embarques encore ? Allez, suive-moi. Oula ! Où est-ce que vous m'emmenez, mon frère ?
Dis-le au fond, savoir ce que tu veux. Approche. Approche.
C'est toi. Qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Comme d'habitude, je suppose qu'il cherche à percer le secret de la pierre philosophale.
La pierre philosophale ? Qu'est-ce que c'est ? Une sorte de matière qui posséderait d'énormes pouvoirs.
Une poudre rouge. Regarde, regarde, ça doit être ça. Mais ça sert à quoi ? Les alchimistes prétendent que ça transformerait les métaux en or.
Rien que ça. Non, c'est pas tout. Ça prolongerait la vie. Et ça guérirait de toutes les maladies. Une sorte de miracle, quoi.
Enfin, bon, je continue ma route, moi, j'ai pas que ça à faire. Ah, attends. Bouge pas, il a presque fini, on va voir si ça marche. Eh ben je pars devant.
Tu m'joindras. D'accord. Des gouttes d'élixir, mon seigneur. Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?
Ça sert à quoi ? C'est un élixir de longue vie, sans maladie. Vous pourriez même devenir révisé. Je ne te conseille pas d'y goûter. Tu sais qu'au Moyen-Âge, les alchimistes font recette, mais ce sont bien souvent des charlatans.
Une légende raconte toutefois qu'à la fin du XIVe siècle, un Français nommé Nicolas Flamel aurait réussi à percer le secret de la sagesse et à transformer du mercure en or. Cette histoire est tirée de ses propres ouvrages, sans pour autant qu'il y expose le détail de sa recette. Aurait-il découvert le secret de la pierre philosophale ?
C'est un mystère. A la cour du roi, des proches de Charles VII se livrent aussi à cette science occulte. Le plus célèbre est Gilles de Ré, un compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
Il pensait s'enrichir grâce à l'alchimie, mais il en deviendra fou et se livrera à de monstrueux crimes sur des enfants. Il finira pendu et brûlé. On l'appelle Barbe Bleue. Bon allez Fred, il serait temps de rejoindre la cour.
Ce serait quand même dommage de rater la fin de la guerre de cent ans. C'est pas vrai, ça recommence ! You again !
Eh, je vous préviens, approchez pas, hein, parce que mon copain le moine, il est pas loin, hein ! Oui, nous le savons ! Nous l'avons laissé passer tout à l'heure, nous ne sommes point stupides ! Lâchez-moi ! Où est-ce que vous m'emmenez ?
Sous-titrage Société Radio-Canada Qu'est-ce que c'est que cet engin ? C'est une bricole. Une bricole ?
C'est une blague ! C'est de l'humour anglois ! Yes ! Roule !
Bienvenue sur Petit Airways ! Même pas mal ! Ça tombe bien ! Je pars là !
Arrête de t'amuser, dépêche-toi ! Les Anglais font le siège d'Orléans, on va pas t'attendre ! Dépêche-toi, t'en as de bonnes, toi !
Je fais ce que je peux. C'est quoi ton histoire d'Orléans ? Voyons Fred, le siège d'Orléans, c'est un épisode clé de la guerre de Cent Ans.
Je vous rappelle le contexte. En 1428, les Anglais et leurs alliés bourguignons tiennent la moitié nord du royaume de France et l'Aquitaine. Le centre et le sud, eux, sont restés fidèles au roi Charles VII.
La frontière entre les deux, c'est la Loire. Or, pour conquérir la totalité du pays, les Anglais doivent impérat... franchir ce fleuve. Seulement, à l'époque, les ponts se font rares.
Le principal se situe à Orléans. En octobre 1428 donc, les troupes anglaises commandées par Thomas Montaigu, comte de Salisbury, tentent de prendre la ville. Les Orléanais organisent leur défense. Ils se barricadent derrière leur rempart.
Les Anglais décident alors de faire le siège d'Orléans. Tout autour, ils construisent des fortins. des Bastilles pour priver les habitants d'approvisionnement et les contraindre à se rendre.
Le siège va durer 7 mois. Au printemps 1429, les Anglais ont presque réussi. Les greniers sont désespérément vides et les Orléanais sont sur le point de se rendre.
Pendant ce temps-là, à la cour de Charles VII, on attend avec impatience les conclusions de l'enquête sur Jeanne d'Arc. Excusez-moi, pardon. Pardon, excusez-moi, pardon, excusez-moi, je cherche un moine avec une moustache et un gourdin, vous l'auriez vu ?
Il doit arriver d'un moment à l'autre. Il doit faire une déclaration. Très bien, je vous remercie.
Un peu de silence, mes seigneurs, un peu de silence. Après en avoir délibéré avec mes frères franciscains et avec les docteurs de l'université de Poitiers, nous en concluons que Jeanne Lapucelle n'est... ni une hérétique, ni inspirée du démon.
Et qu'on ne voit rien que de bien en son fait. Un peu de silence, mes seigneurs, un peu de silence. En conséquence, notre bon roi Charles VII a décidé de lui accorder sa confiance et de lui confier les armes pour aller délivrer la ville d'Orléans.
Et voilà comment Jeanne Lapucelle, 17 ans, se retrouve à la tête d'une armée de 4000 hommes. Pour tout vous dire. dire Au départ, les capitaines de l'armée française n'y croient pas trop. Mais grâce à sa foi et à son enthousiasme, elle parvient à remonter le moral des troupes qui étaient tombées bien bas après toutes ses défaites.
D'ailleurs, soyons clairs, Charles VII aurait de toute façon envoyé une armée à Orléans. Par conséquent, il ne lui demande pas d'avoir une stratégie de guerre, mais tout simplement d'être un porté-tendard qui incarne le soutien de Dieu et qui donne... le moral à tout le monde. On l'équipe donc d'une armure, d'une bannière frappée de la fleur de lys et c'est ainsi qu'elle entre victorieuse dans la ville d'Orléans le 8 mai 1429 sous les acclamations de la foule en délire, une star aînée.
Et une légende aussi. Aux yeux du peuple français, Jeanne d'Arc devient la libératrice d'Orléans. Mais son épopée ne s'arrête pas là.
Elle arrive ensuite à convaincre le dauphin de traverser les territoires bourrignons pour se rendre à la cathédrale de Reims. Charles VII y parviendra le 17 juillet 1429, où il sera enfin sacré roi de France. Une grande partie du peuple se rallie alors à sa cause. La mission de Jeanne d'Arc est terminée. Mais un an plus tard, alors qu'elle se rend à Compiègne pour libérer la ville, elle est capturée par les bourguignons qui l'emprisonnent.
Ils finissent par la livrer aux Anglais pour la somme de 10 000 livres. Commence alors à Rouen le procès de Jeanne d'Arc qui va durer quatre mois. Elle est jugée pour hérésie par un tribunal ecclésiastique qui en fait est à la solde des Anglais. Son principal accusateur est Pierre Cochon, l'évêque de Beauvais. Il a décidé de tout mettre en œuvre pour conduire Jeanne sur le bûcher.
Mais lors des audiences, il n'arrive pas à établir de chef d'accusation solide. En effet, Jeanne a réponse à toutes ces questions et elle apparaît comme une très bonne chrétienne, convaincue de sa mission et de sa foi. Qu'importe, sa cause est jouée d'avance et Pierre Cochon parvient à la faire condamner par le tribunal.
Le 30 mai 1431, Jeanne d'Arc est conduite au bûcher et brûlée vive sur la place du Vieux Marché de Rouen. Elle sera réhabilitée 25 ans plus tard, lors d'un nouveau procès. Ainsi est né le mythe d'une héroïne dont il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la réalité. Mais avec elle va naître l'idée de nation française.
Je vous ai vraiment trouvé très bien mon frère. Je me pose des questions. Dites-moi. J'aimerais bien savoir comment toute cette guerre va se finir.
Ah bah ça je peux vous le dire. Pour Jeanne d'Arc, pas très bien. Mais pour le Royaume de France, ça va plutôt bien s'arranger. Tu m'intrigues toi, mais comment tu peux savoir tout ça ? Parce que je le sais !
Alors là, il va finir par se faire repérer. Toujours est-il qu'il a raison. La guerre de Cent Ans se termine bien pour la France, jugée plutôt en 14...
Charles VII signe la paix avec les Bourguignons, dont les terres reviennent automatiquement dans le royaume de France. Puis il décide de créer une armée permanente, forte et organisée. C'est la première la première véritable armée en France.
Elle va lui permettre de reprendre les terres encore aux mains des Anglais jusqu'à l'Aquitaine qui tombe en 1453. Ainsi se termine la guerre de Cent Ans. Bon Fred, c'est terminé. Il faut rentrer maintenant.
Vous m'excusez, mais il faut que j'aille donner des nouvelles à un ami. Et encore merci mon frère. Ah !
T'es là ! Bah ouais ! Eh mais dis-moi, y'a quelque chose qui va pas dans ton histoire. Elle commence quand déjà la guerre de Cent Ans ? En 1337. Elle se termine quand ?
En 1453, pourquoi ? Oui bah, fais le compte, ça fait pas Cent Ans, ça fait 116 ans ! Alors pourquoi on l'appelle la guerre de Cent Ans ? la guerre de cent ans, la guerre de cent seize ans. T'as raison.
On devrait l'appeler la guerre de cent seize ans, la guerre de cent ans. Tu me diras, cent ans, c'est beaucoup plus simple. Et puis moi, pendant ce temps-là, j'ai quelqu'un à aller voir. Eh !
Quoi ? Me laissez-moi ! Messieurs, messieurs Monseigneur Le bonjour chevalier Où diable étais-tu tout le passé ?
J'ai une excellente nouvelle, je peux vous raconter la fin de la guerre de Cent Ans Vous faites seulement, ça me passionne Alors, après les victoires de Jeanne d'Arc Il la connait pas mais c'est pas grave Le roi de France va reprendre plein de villes Dont Paris en 1436 Oui, après il va viser une armée permanente Merci