Alors dans cette vidéo, nous allons répondre à la question suivante, qu'est-ce que la croissance endogène ? Alors, il faut savoir que dans les années 50-60, Robert Solow considérait qu'il est possible de contourner la loi des rendements décroissants, je rappelle ce que c'est en dessous, et donc d'éviter que l'économie n'aboutisse à ce qu'on appelle un état stationnaire. Un état stationnaire, c'est quand la production n'augmente plus.
Alors comment contourner la loi des rendements décroissants ? Comment éviter qu'on aboutisse à une croissance économique nulle ? C'est tout simple en fait, on peut avoir de la croissance économique à long terme tout simplement grâce au progrès technique. Donc Solow a vraiment mis en évidence dans les années 50-60 l'importance du progrès technique pour pouvoir permettre à long terme de lutter contre un état stationnaire.
Ce qui est un petit peu embêtant par contre c'est que dans ses modèles, il n'explique pas véritablement l'origine du progrès technique. Il dit que c'est un résidu... C'est un petit peu quelque chose qui tombe du ciel, qui n'entre pas dans les calculs des agents économiques et qui finalement n'est pas intégré dans les politiques économiques des États.
En fait, c'est une variable qui est extérieure, qui est exogène. Ce n'est pas quelque chose qu'on intègre directement dans le modèle pour permettre d'expliquer à long terme la croissance économique. C'est bien, mais il faut savoir qu'à partir des années 80, le rôle clé du progrès technique dans la croissance économique a été largement approfondi avec...
de nouvelles théories qui se sont développées, que l'on appelle donc les théories de la croissance endogène. Alors, il faut savoir qu'en fait, les théoriciens de la croissance endogène, que ce soit Romer, Lucas et compagnie, considèrent que la croissance économique est un phénomène qui est auto-entretenu, c'est pour ça que je vous ai mis une boule de neige en fait sur le premier écran, est un phénomène qui est auto-entretenu et qui s'appuie sur le progrès technique. qui s'appuie sur le fait que les comportements des agents économiques vont avoir un rôle fondamental dans l'obtention du progrès technique. En fait, ce sont les décisions des agents économiques qui vont permettre d'obtenir du progrès technique et par là même, conformément à ce que disait Solow, d'obtenir in fine, à long terme, une croissance économique.
Cette croissance, on la qualifie d'endogène parce qu'en fait, c'est un phénomène qui est volontaire. L'entrepreneur, les pouvoirs publics vont avoir à recler dans ce modèle-là, dans ces modèles-là, pour pouvoir obtenir du progrès technique. Et donc c'est un phénomène qui est volontaire, qui est auto-entretenu, autrement dit on a continuellement davantage de croissance économique, qui est auto-entretenu par l'accumulation de quatre facteurs. Le capital physique, le capital humain, le capital technologique et le capital... Nous allons les étudier successivement.
Alors le capital physique, c'est tout simplement l'ensemble des capitaux fixes présents dans l'entreprise. Le capital physique, évidemment, repose sur l'investissement. En utilisant des machines plus perfectionnées, les travailleurs vont augmenter leur efficacité.
On va ainsi obtenir des rendements qui seront croissants. Le niveau de qualification des travailleurs qui va également augmenter puisqu'ils vont devoir travailler sur des machines plus complexes. On va également aboutir à une diffusion des techniques de production les plus performantes à toute l'économie. On va avoir un learning spillover effect. Autrement dit, on va avoir justement des entreprises initialement qui vont développer de nouvelles technologies et qui vont avoir un rôle moteur.
dans l'économie. Les autres entreprises voyant effectivement que ces méthodes de production fonctionnent vont adopter les mêmes. Les personnes, évidemment les travailleurs n'ont pas vocation à passer toute leur vie dans une entreprise, ils vont passer d'une entreprise à une autre, contribuant en fait à une diffusion également de toutes ces connaissances au sein de l'économie. Finalement, on va avoir des externalités positives qui vont générer de la croissance économique. Le capital humain, c'est donc l'ensemble des aptitudes valorisables économiquement et incorporées aux individus.
Le capital humain comprend le niveau de qualification, l'expérience, l'état de santé, les conditions d'hygiène, etc. Le capital humain va surtout donner un rôle clé à la formation. Lucas distingue en fait deux types de capital humain. D'un côté, le capital humain volontaire, schooling.
Ça correspond en fait au niveau de formation, au diplôme que les individus vont accumuler, qui sera ensuite rentabilisé sur le marché du travail, qui leur permettra d'avoir une certaine efficacité productive. Et d'un autre côté, on a le capital humain involontaire, learning by doing, autrement dit, c'est tout ce qui repose sur l'expérience, le fait de répéter. des mêmes gestes.
Le fait de pouvoir travailler longtemps pour produire un bien donné va permettre de développer des effets d'apprentissage qui vont tirer la productivité vers le haut. Donc si on a une augmentation du stock de capital humain, on voit qu'on a directement une hausse de la productivité du travail, qu'en plus cela va favoriser l'émergence, l'apparition d'innovation, tout cela à bien évidemment un effet positif sur la croissance économique. Le capital technologique, c'est l'ensemble des inventions, des innovations qui découlent des activités de recherche des agences économiques.
La recherche et développement constituent une activité à rendement croissant, ce qui signifie qu'en fait, ça va permettre d'améliorer l'offre, d'améliorer le système productif. En améliorant le système productif par intégration de davantage de progrès techniques, ça va permettre de continuellement accroître la productivité. C'est en cela que c'est une activité à rendement croissant avec une productivité qui augmente continuellement. Donc finalement, la recherche et développement va permettre d'un côté de stimuler l'offre grâce à des innovations de procédés. On va mettre au point...
de nouvelles façons de produire, de nouvelles machines, des chaînes de montage, etc., qui vont permettre de gagner en productivité. Et d'un autre côté, la recherche et développement va également permettre de stimuler la demande par le biais des innovations de produits. On va mettre au point de nouveaux produits qui vont justement susciter un acte d'achat auprès des consommateurs.
Et globalement, en stimulant conjointement l'offre et la demande, ça va permettre de tirer la croissance économique. vers le haut. Le capital technologique, en fait, a quatre caractéristiques. Tout d'abord, c'est un bien cumulatif qui s'appuie sur les découvertes passées.
Comme le disait Newton, si j'ai vu plus loin, c'est en montant sur les épaules de géants. C'est ça qui est intéressant. Ça veut dire qu'en fait, on aura toujours plus, toujours plus, en fait, de capital technologique, toujours plus d'innovation. Donc, finalement, toujours plus de croissance économique.
Le capital technologique a également comme caractéristique qu'il est générateur d'externalités positives car les brevets sont limités dans le temps. Autrement dit, même si une entreprise se retrouve en situation de monopole et qu'elle est protégée pendant un laps de temps donné par un certain nombre de brevets, il y a un phénomène d'imitation. Si il y a beaucoup de profits, les concurrents ne vont pas la regarder sans rien faire. Ils vont essayer également, bien évidemment, de pouvoir rentrer sur ce marché, de produire les mêmes biens.
Et finalement, on va avoir une diffusion. petit à petit qui va se faire à toutes les entreprises concurrentes et ensuite à toute l'économie de nouvelles techniques de production, de nouveaux produits et finalement ça sera positif pour tout le monde, aussi bien pour les entreprises que pour les consommateurs. Le capital technologique constitue également un bien collectif dans la mesure où en fait il est constitué de connaissances qui sont accessibles à tous à des coûts relativement faibles voire nuls, notamment grâce à la diffusion... incroyable d'informations via internet.
Enfin le capital technologique est un facteur de croissance, à savoir que grâce aux innovations on va avoir de nouveaux produits, on va avoir des produits anciens qui vont être améliorés, donc on peut avoir des innovations mineures, des innovations majeures, de nouveaux marchés qui vont se développer et donc à partir de là bien évidemment on aura toujours plus de croissance économique. Pour terminer, le capital public, c'est l'ensemble des infrastructures financées par les pouvoirs publics dans le domaine des réseaux de transport, que ce soit les routes, les ports, les aéroports, etc. Des réseaux de communication, la fibre optique, réseau 4G, 5G, bientôt, etc.
Au niveau éducatif, ça va des écoles aux universités, de la santé, etc. Le capital public, c'est véritablement quelque chose qui est fondamental dans la mesure où un capital public élevé va déjà favoriser la circulation des personnes et des marchandises. Ça c'est important, parce que mine de rien, ça sera une source de productivité.
Ça va attirer les entreprises étrangères, donc finalement ça va permettre de créer des emplois chez nous, ça va permettre de créer davantage de richesses, ça va permettre d'attirer donc des entreprises avec de nouvelles technologies. Ça va permettre également de former une main d'oeuvre qui sera plus qualifiée, qui sera en meilleure santé. Ça va stimuler donc également la recherche et le développement, ça va favoriser les innovations.
On voit que globalement tout cela va permettre d'accroître la productivité et une fois de plus bien évidemment, cela sera source de croissance économique.