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Échanges internationaux et spécialisation économique

Après 1945, les échanges internationaux de biens et de services se sont développés dans des proportions très importantes. Dans cette vidéo, nous allons essayer de comprendre pourquoi ces échanges se sont développés. Nous allons essayer de mettre en évidence les facteurs explicatifs de cette hausse des échanges internationaux.

Les deux causes principales qui sont évoquées pour expliquer l'augmentation des échanges internationaux sont la diminution des coûts de transport et de communication, et la libéralisation des échanges commerciaux. La diminution des coûts de transport a été permise notamment par les nombreuses innovations technologiques qui sont apparues dans la deuxième moitié du XXe siècle. Par exemple, l'invention du conteneur a été décisive dans l'augmentation des échanges commerciaux.

En effet, ces conteneurs peuvent être facilement transportés par bateau ou par camion. Leur standardisation diminue les coûts de transport et les coûts logistiques. ce qui favorise un développement des échanges à l'échelle internationale.

La libéralisation des échanges commerciaux a aussi facilité les échanges commerciaux. En effet, depuis 1948, le GATT, qui est devenu l'OMC en 1994, OMC pour Organisation Mondiale du Commerce, ont tous les deux œuvré en faveur de la suppression des droits de douane dans de nombreux secteurs économiques. à l'occasion de ce qu'on appelle des rounds de négociations entre les pays. L'OMC fait donc pression pour que les pays abandonnent les droits de douane, ce qui favorise le commerce international.

Par ailleurs, l'OMC pousse à la mise en place d'accords de libre-échange régionaux. Et ainsi, plusieurs accords d'échange régionaux ont été mis en place, en Amérique latine avec le Mercosur, en Europe avec l'Union européenne, aux États-Unis... et en Amérique du Nord avec l'ALENA qui regroupe les États-Unis, le Mexique et le Canada. D'autres accords de libre-échange sont actuellement en vigueur. On voit donc que le commerce international s'est développé de manière très importante depuis 1945 grâce à la diminution des coûts du transport et à la libéralisation des échanges commerciaux.

Nous allons voir maintenant que les économistes ont mis en œuvre plusieurs théories qui permettent d'expliquer pourquoi les pays ont intérêt à participer au commerce international et à se lancer dans les échanges commerciaux. Ainsi, au XVIIIe siècle, Adam Smith et David Ricardo ont tenté de mettre en œuvre une théorie du commerce international, visant à expliquer pourquoi les pays ont intérêt à se lancer dans des échanges internationaux. Pour Adam Smith, un pays doit se spécialiser dans les productions où il est le plus efficace, c'est-à-dire les productions dans lesquelles Il dispose d'un avantage absolu sur les autres nations. Un pays qui dispose d'un avantage absolu par rapport aux autres est un pays qui est le plus efficace pour produire tel ou tel type de marchandises. Cependant, David Ricardo souligne les limites de cette théorie des avantages absolus.

En effet, certains pays ne disposent d'aucun avantage absolu. Si l'on suit la théorie d'Adam Smith, il ne pourrait donc pas participer au commerce international. David Ricardo va montrer, lui, que même les pays qui ne disposent d'aucun avantage absolu ont intérêt à participer aux échanges internationaux s'ils se spécialisent en fonction de ce qu'il appelle les avantages comparatifs.

Cela signifie concrètement que même si un pays ne dispose d'aucun avantage absolu, il peut tirer profit des échanges internationaux s'il se spécialise dans la production du bien pour lequel il dispose d'un avantage comparatif. c'est-à-dire la production pour laquelle il va disposer de la productivité la plus forte ou la moins faible comparativement à ses partenaires. Cette spécialisation va lui permettre de réaliser ce que l'on appelle des gains à l'échange. Nous allons maintenant nous appuyer sur un exemple pour essayer d'illustrer la théorie de David Ricardo. Prenons l'exemple de deux pays, le Portugal et l'Angleterre, qui produisent chacun du vin et du drap.

La production de vin est exprimée en litres et la production de draps est exprimée en mètres. On récapitule dans ce tableau le nombre de personnes nécessaires par an pour produire X litres de vin au Portugal et en Angleterre et Y mètres de draps au Portugal et en Angleterre. Dans ce modèle simplifié, on peut constater que l'Angleterre ne dispose d'aucun avantage absolu par rapport au Portugal puisqu'elle est moins efficace que le Portugal pour la production des deux biens. En effet, elle utilise davantage de travailleurs pour produire du vin et du drap.

On pourrait donc dire, selon la théorie d'Adam Smith, que le Portugal et l'Angleterre n'ont a priori aucun intérêt à échanger. En effet, le Portugal dispose d'un double avantage absolu par rapport à l'Angleterre. En l'absence d'échanges entre ces deux pays, les besoins en main-d'œuvre sont les suivants. 170 travailleurs au Portugal, 220 travailleurs en Angleterre, 200 travailleurs dans le domaine du vin, 190 travailleurs dans le domaine du drap.

Ce qui fait un total de 390 travailleurs. Nous allons maintenant tenter de voir pourquoi, selon David Ricardo, ces deux pays ont... intérêt à échanger. Si l'on se souvient de la loi des avantages comparatifs, cette loi stipule que les pays doivent se spécialiser en fonction de leurs avantages comparatifs, c'est-à-dire en fait ils doivent se spécialiser dans les productions où ils ont la productivité la plus forte ou la moins mauvaise par rapport à leurs partenaires commerciaux. Nous pouvons voir dans cet exemple que l'Angleterre est beaucoup moins efficace dans la production de vin par rapport au Portugal que dans la production de drap.

Cela signifie que l'Angleterre dispose d'un avantage comparatif dans la production de drap et le Portugal dispose d'un avantage comparatif dans la production de vin. Dit de façon plus simple, l'Angleterre est moins mauvaise à produire du drap qu'à produire du vin. Par conséquent, selon David Ricardo, l'Angleterre doit se spécialiser dans la production de drap et le Portugal dans la production de vin.

Supposons maintenant que le Portugal se spécialise dans la production de vin. Cela signifie qu'il va stopper la production de drap et qu'il va produire non plus X litres, mais 2 fois X litres, pour pouvoir ensuite échanger avec l'Angleterre. Le Portugal va donc affecter 160 travailleurs dans la production de vin et il va retirer tous ces travailleurs de la production de drap. puisque les draps vont être produits par l'Angleterre. On se retrouve donc avec le nombre de travailleurs suivant.

160 travailleurs dans le domaine du vin et 0 travailleurs dans le domaine du drap. De la même manière, l'Angleterre, qui dispose d'un avantage comparatif dans la production de draps, va déplacer sa main d'œuvre du domaine du vin au domaine du drap, de manière à produire 2 fois Y mètres de draps, de manière à pouvoir échanger ensuite avec le Portugal. L'Angleterre n'utilise donc plus aucun travailleur dans le domaine du vin et elle va affecter 200 travailleurs à la production de draps ce qui lui permettra de produire deux fois y mètres.

On voit donc que la spécialisation internationale permet à chaque pays d'économiser le travail d'un certain nombre de travailleurs en obtenant la même production. En effet on constate qu'au Portugal ce ne sont plus 170 travailleurs mais 160 travailleurs qui sont nécessaires après la spécialisation. De même, en Angleterre, ce ne sont plus 220 travailleurs, mais 200 travailleurs qui sont nécessaires après la spécialisation.

De la même manière, dans le domaine du vin, ce ne sont plus 200 travailleurs qui sont nécessaires, mais 160. Et dans le domaine du drap, ce ne sont plus 190 travailleurs qui sont nécessaires, mais 200. Au total, après la spécialisation, les deux pays n'ont besoin... que de 360 travailleurs pour produire exactement la même quantité de vins et de draps. Si l'on résume, on voit donc que la spécialisation selon les avantages comparatifs permet aux pays de réaliser ce que l'on appelle des gains à l'échange. Dans cet exemple, les gains liés à l'échange sont liés aux économies de travailleurs qui sont réalisées dans chaque pays pour une même production. On voit donc que les pays ont tout intérêt à participer à l'échange international à travers cette théorie des avantages comparatifs.

On peut cependant remarquer que le gain tiré par chaque partenaire n'est pas identique et que le travail qui est économisé dans chaque pays peut être utilisé pour produire davantage ou pour produire d'autres richesses. Au XXe siècle, d'autres économistes ont tenté d'approfondir les modèles d'Adam Smith et de David Ricardo. Le modèle HOS, du nom de trois économistes spécialisé dans les théories du commerce international, permet d'expliquer la présence d'échanges internationaux par les différences de dotation en facteurs de production de chaque pays.

Ce modèle permet de montrer l'intérêt du libre-échange et les bénéfices liés à la spécialisation. Ces économistes reprennent pour l'essentiel les analyses de David Ricardo sur la théorie de l'avantage comparatif. Ils expliquent que les pays ont tendance à se spécialiser en fonction de leur dotation factorielle de départ, c'est-à-dire en fait de la quantité.

de facteurs, travail ou capital dont ils disposent. Chaque pays doit donc se spécialiser dans la fabrication du bien qui utilise intensivement le facteur qui est abondant dans le pays. Prenons un exemple concret. Le capital est relativement abondant aux Etats-Unis et le travail est relativement abondant au Mexique.

Il est donc logique que les Etats-Unis se spécialisent dans la fabrication de biens qui utilisent intensivement le capital, c'est-à-dire les machines, et que le Mexique se spécialise dans la fabrication de biens qui utilisent plutôt du travail. Les pays peuvent ensuite s'échanger les biens fabriqués. Cette spécialisation en fonction des dotations factorielles a tendance à entraîner ce que l'on appelle la division internationale du travail. C'est-à-dire que les pays ont tendance à se spécialiser dans la production de certains biens en fonction de leur dotation en capital ou en travail.

On peut voir sur ce schéma différents pays qui échangent et qui se sont spécialisés dans la production de différents biens. Le PIB est fortement doté en travail et s'est donc spécialisé dans la production de bananes qui nécessitent relativement peu de capital. Le PIB-C, lui, s'est spécialisé dans la production de voitures. C'est donc un pays qui a une dotation factorielle marquée par une forte présence de capital.

Et ce pays est donc en mesure de produire des voitures. Il va donc se spécialiser dans ce type de production. Le PIA, lui, se spécialise dans un troisième type de production. Les productions sont donc réparties à l'échelle internationale et on peut donc parler de division internationale du travail.