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Notes sur la Guadeloupe et ses activités

Générique Bon les garçons c'est parti là ! Et Sacha également ! Alors petit briefing de la session d'aujourd'hui là. Je vais vous faire un petit dessin de la zone de Nave.

Donc on se fait les vagues au fond. Ici les rochers. On va se faire deux figures.

On va tester le air jib et on va se faire un petit classique, le speed loop. Ok ? Ouais, non, pas besoin.

Pour toi, on va dire qu'on ne va pas faire ni d'air jib ni de speed loop. Malikais ce qui serait intéressant, c'est que tu essaies de faire des gros bords de vitesse le plus vite possible, bien calé au harnais, en te penchant un maximum en arrière. Bien sûr. Bon, c'est parti ?

C'est parti. C'est parti. On va faire un petit test. On va voir si ça marche. Bienvenue dans Échappez Elle !

Cette semaine nous sommes en Guadeloupe et si je reviens vivante de cette aventure en planche à voile, je vous proposerai de faire une escapade dans les rues de Pointe-à-Pitre à la découverte des marchés colorés. On ira aussi sur la mystérieuse île de la Désirade et j'ai la chance d'être en Guadeloupe au moment du carnaval, un événement essentiel sur toute l'île et on va pouvoir aller chanter, danser au rythme des gros cas les tambours guadeloupéens. Alors souhaitez-moi bonne chance !

C'est cool ! C'était cool mais... Fatiguant un peu ! Ecoute, faut pas être trop difficile non plus Père dans la planche à Valangouëlle-Loupes, c'est pas ce qu'il y a de pire C'est déjà pas mal ! Malikanque un peu de vent quand même !

Ouais un petit peu quand même ! Moi ça manque un peu de biscotto plutôt quoi. Saintes Anne, c'est LE spot spécialisé pour la planche à voile à Vangolou ?

Ouais, je pense que ouais. On a tout ce qu'il faut ici, on a des vagues, on a du vent, on a un lagon, de l'eau bleue, du soleil de temps en temps, donc bon. un temps de plus.

Et est-ce que vous, habitant de la Guadeloupe, vous y êtes tout le temps sur la plage ? On passe quand même pas mal de temps à la plage, que ce soit pour les sports, avec le lycée, avec le collège, le déjeuner en famille, tout ça. C'est quand même une plage vachement importante dans tous les habitants de la Guadeloupe.

Et tu t'imagines aller en métropole et vivre loin de la mer ? Eh bien oui, forcément. Au bout d'un moment, on a envie de voir autre chose. J'ai jamais vu la neige, je connais pas la montagne vraiment. Donc c'est une autre chose à découvrir aussi, du snowboard ou du roller, je sais pas...

C'est peut-être là que je peux aller jusqu'au fond comme ça, c'est que du sable blanc. Bonjour ! Salut mon frère ! Bonjour ! Qu'est-ce que je peux vous servir ?

Un petit coco ? Ben oui frère ! Pas sec mais demi-sec. La bonne banquette est bonne, c'est bon. C'est ça le principal.

Quand elle est jeune, elle est bonne. Et quand elle est vieille, elle est meilleure. Et vous êtes planche à voile, vous ?

Non, pas du tout. Par contre, je suis un bon professeur. C'est plus facile d'expliquer que de le faire soi-même.

Bon, et là, on boit comme ça, à la directe ? Oui, oui, d'accord. Ben oui, ma chérie, j'ai pas de paille, malheureusement. Alors c'est bon ? Ça fait du bien après la planche.

Merci Salut Père. Au revoir Coco. Bonne après-midi. Merci beaucoup.

Bye. Salut. Salut, mouchaillant.

Les plages de Guadeloupe sont une véritable scène où l'on aime se montrer sous son jour le plus beau. De temps en temps, la plage se transforme même en un véritable podium sur lequel viennent défiler les filles les plus jolies. Aujourd'hui, les prétendantes participent à un casting photo pour un magazine de mode. Les organisateurs sont restés discrets sur le lieu du rendez-vous pour limiter l'affluence.

Car les candidates se bousculent au portillon de la mode. Bonjour Nelcy, je vais faire quelques clichés, on va faire un petit test photo. Depuis 2-3 ans, il y a un réel engouement chez les filles.

Il y a des agences prestigieuses comme Elle, Cosmopolitan, EMB qui se présentent, qui viennent régulièrement recruter des filles. Donc on a effectivement un potentiel et les filles y croient de plus en plus. Donc il y a un réel, réel engouement.

Ok, change de pose. Ce genre de casting permet parfois de révéler de jeunes Guadeloupéennes sur la scène internationale. Bonsoir ! Bonsoir à tous ! Bonsoir !

C'est ce qui est arrivé à Elodie Pradel, qui vient d'être élue Miss Caraïbe devant une vingtaine de pays concurrents. On a vraiment un très beau métissage. qui travaillent au niveau de la mode en Guadeloupe est très très sélective donc effectivement les filles doivent être nickel ils planent assurément comme un parfum de séduction dans l'air chaud de la Guadeloupe et la beauté physique le désir de plaire valent pour les filles comme pour les garçons Pour eux, c'est souvent à la tombée de la nuit que vient le moment de briller.

Dans une résidence cossue, proche de Pointe-à-Pitre, cette bande de copains s'apprête à partir en soirée. Parmi eux, Wendy, qui aime se faire remarquer par son style, auquel il accorde une importance toute particulière. Car ici, on ne badine pas. avec le look.

Donc pour ce soir, j'ai prévu une petite tenue, on va dire, un peu simple pour moi. Donc un petit haut de costard et un petit bas un peu, on va dire, façon déchiré et des chaussures simples. Donc voilà, on va finir tout ça et on va voir ce que ça donne. Il y a un mot qui tourne beaucoup ici, c'est le swag. Swag, swag, swag.

Swag, c'est celui qui est le frais, qui se sent bien, qui se met au plus... au plus stylé. Du swag jusqu'au bout du caleçon. Du point américain.

Voilà. Donc même si on doit se déshabiller, on est beau. Ok, yes.

C'est pas comme dans les métropoles ou dans les pays où il fait froid, où les gens, ils ont leur corps caché. Moi personnellement et mes amis en tout cas, ils font quand même attention, on fait du sport, on essaie de prendre soin de nous. Wendy et ses amis sont au Purple Beach, une boîte renommée sur la marina de Pointe-à-Pitre.

L'ambiance y est très caribéenne. On vient là pour s'exhiber autant que pour se rincer l'œil. On va voir la plus belle image. Malikais certains soirs, la frime à la mode guadeloupéenne s'aventure sur d'autres terrains. Comme ici, dans la poussière d'un parking et le crissement des pneus.

Ce sont les adeptes du tuning, nombreux sur l'île, qui organisent ce genre de rassemblement. Avec eux, la voiture permet de véhiculer sur 4 roues, un style tape-à-l'œil pleinement assuré. Le propriétaire, il a été bien.

Le design qui est le design... la nuit. Ici il a fait une question de coffre avec un esprit boîte de nuit, champagne. Alors on peut voir à l'intérieur du véhicule des sièges avec les petits détails de la finition carbone sur les dossiers.

Voilà et un design toujours un peu boîte de nuit à l'intérieur avec des petites traces à l'intérieur du véhicule. C'est quelque chose qu'on aime, on aime le véhicule ici, on aime l'esprit un peu chaud, tout ce qui est démonstration. Et c'est quelque chose qui est, on dirait, dans le sang du Guadeloupe.

Et cette attirance pour tout ce qui brille, les enfants y sont sensibilisés dès le plus jeune âge. Nul doute qu'en Guadeloupe, la relève des frimeurs est assurée. Oui c'est mon mari ! Oui oui !

Si c'est vous ? Oui, il n'y a pas de soucis. Malikais je continue !

Bonjour, ça va ? Laurent, c'est normal qu'il y ait tout le monde qui t'interpelle ? En fait, tout le monde te connait ici. Oui, oui, c'est normal.

Ça va bien ? Pourquoi vous la connaissez, Laurent ? Parce que je vis à la télé. C'est comme les télé-novelas, on ne rate pas. On ne rate pas, ça c'est très important.

Non mais c'est vrai, merci d'avoir dit maman, maman, il y a Domino qui arrive. Elle dit ouais, c'est lui, c'est lui. Tu l'as fait lui là ?

Ben ouais, tu m'étonnes, ça me fait plaisir. Ça me fait plaisir, ouais. Je te fais un gros bisou parce que vraiment, ça me fait plaisir.

Ce qui est bien c'est que du coup pour parcourir le marché, on avance à un mètre, c'est bon. Ça va bien ? Oui, bien apprécié. Oui, ça va bien.

Au revoir, la putain d'Elle. À bientôt, au revoir. Au revoir.

Au revoir, ça va ? C'est bien, on a marché à 150 mètres. Merci Ça a vraiment été une heure à ma gueule.

Oui. Les gens connaissent tout le monde, on s'en connait. Donc faut pas faire comme si genre...

Même si tu passes à la télé, tu restes la petite fille ou la petite cousine. Même si ça marche pour toi, tu peux pas arriver et dire... On va s'innover les autres.

Non, ça ne se fait pas. Là, la statue ici, c'est Vélo. C'est un...

C'est-à-dire, c'est quoi ? Quand il a inauguré, en fait, c'est un tambouillé, qu'on appelle ça, en fait. C'est quelqu'un qui joue pas, qui était très...

Le casque c'est le tambour, comme le monsieur là. Et lui c'est la drizzle. Et il est très très connu ici en fait.

Le monsieur qui joue dans la rue là ? Ah ouuuh ! Excellent ! Voilà donc mon ami danse au milieu de la rue.

Bravo ! J'ai compris que vous étiez connu ici pour la musique. Et même les musiciens connus en Guadeloupe, ils continuent à jouer dans la rue comme ça ?

La rue c'est la force, c'est l'équilibre, c'est les vraies valeurs. Alors on voit tout le monde dans la rue. On voit l'avocat, mais on voit aussi le clochard.

Parce qu'il y a de la misère en Guadeloupe. Là, je fais de la résistance culturelle. C'est un combat légitime, noble, spirituel. C'est une arme.

Et où est-ce qu'on va là d'ailleurs ? Là on est sur la place de la Victoire et on va dans les jardins de la place. Ici c'est vraiment le cœur de Pointe-à-Pitre ? Ah oui là on est en place en train.

Bonjour madame ! Bonjour ! Vous êtes belle ! Merci ! Merci Ah ben on va voir Laurent.

Donc Laurent, c'est ton partenaire à la scène et dans la vie. Voilà c'est ça, c'est avec lui qu'on fait Domino. Domino c'est un couple au nid de couteau en fait. Blanc, blanc.

Salut ! Salut, ça va ? Oui, bah oui.

Ah bah je te présente Sacha. Enchantée. Un grand sans-bras. Allez-y, je ne regarde pas.

C'est bien, mais ce n'est pas trop tôt, parce que j'ai des racines qui commencent à pousser de mes pieds. Pourquoi tu dis ça ? Ça fait une heure et demie que je vous attends. Ça ne fait pas une heure et demie, tu exagères. Tu as un peu de sang à l'eau.

Oui, c'est ça. Tu fais que ça. Tu vis ici aussi ?

Oui, je vis ici. Depuis neuf ans déjà, on s'est rencontrés dans une troupe de théâtre, et puis on a créé une série qui s'appelle Domino. sur l'éducation culturelle au sein d'un couple mixte, joué de manière très humoristique. Et je peux voir le sketch du coup, que ça vous a inspiré cette histoire de retard ? Ben oui !

Ah, un pro en pleine rue, juste pour moi ! Ah enfin j'ai plus faim ! Ça fait une heure que je t'attends là, c'est pas possible !

Malikais non ça fait pas une heure, ça fait 50 minutes ! Oh là là c'est pas possible, je t'avais dit 15 heures ! Non mais je t'ai dit les embouteillages !

De toute façon je sais pas si... voilà, y'a toujours une bonne raison. Ben oui, toujours ! Y'a la pluie, y'a des embouteillages... La grève !

La grève, c'est sacré, Laurent. On ne nous touche pas à ça. La grève, c'est sacré. Je ne sais pas si c'est culturel ou pas, mais vous, les Guadeloupéens, Vous êtes tout le temps en retard. Tout le temps ?

T'es pas tout le temps en retard ? Et toi aussi la dernière fois t'étais en retard. Quand on avait rendez-vous avec mon pote là.

Malikais faut pas t'énerver pour ça. De toute façon vous les blancs vous râlez tout le temps. Vous êtes jamais contents.

Malikais oui t'es jamais contents. savoir si c'est la vraie vie ou si c'est bon joué. Ah mais tu connais de très bons comédiens aussi ! Et vous sentez la société guadeloupéenne évoluer ces dernières années ? Quand même un peu.

Ouais un petit peu ouais. Même quand j'étais jeune ça a vachement changé. On a plus de facilité à marcher par exemple avec un blanc dans la rue, main dans la main, sans trop se faire, pas insulter, mais dire ouais quand t'as fait blanc là, pourquoi t'es avec un blanc ? C'est vrai que dans l'ensemble quand même la population belgopéenne est une population qui est tolérante, mais qui a peur.

Moi j'ai ce sentiment. Sous les tropiques et à plus de 7000 km de l'Hexagone, Pointe-à-Pitre se veut une commune française comme les autres, régie par les lois de la République. Pourtant, la réalité sociale y est parfois différente. Et la vie quotidienne n'est pas toujours la même, que l'on soit Guadeloupéen comme Olivier, ou bien originaire de la métropole comme Malikalika.

Lui est ouvrier au port de commerce, elle, professeur d'histoire au collège. Tous deux ont des parcours différents et leur propre point de vue sur cette société. A 28 ans, Olivier habite encore chez ses parents à la campagne.

Son salaire ne lui permet pas encore d'acquérir son indépendance. Non mais ça peut être facile, ça peut pas l'être. J'habite chez mes parents parce que j'envisage justement de construire ma maison.

Donc habiter chez ses parents, ça permet de faire des économies. pour mieux préparer les choses. Malikalika, quant à elle, vient d'obtenir sa mutation en Guadeloupe. Elle profite de son nouveau quotidien. Voilà, c'est ici que j'habite depuis quelques mois.

Et c'est plutôt un cadre agréable qui change quand même de là où je viens. A 31 ans, elle a troqué la grisaille de la banlieue parisienne et ses collèges difficiles contre une vie au soleil avec vue sur les cocotiers. La Guadeloupe est une petite île qui propose peu de débouchés professionnels. Elle détient même le triste record du chômage des jeunes qui frappe 59% des moins de 25 ans.

Dans un tel contexte, Olivier s'estime plutôt chanceux de partir travailler tous les matins. En sortant de l'école, j'ai un petit peu rameux, un peu comme tout le monde. J'ai essayé des petits boulots par-ci, par-là.

Et puis par la suite, j'ai suivi des formations qui m'ont envoyé dans un stage au port autonome. La bonne chance, c'est qu'au même moment, ils faisaient une séance de recrutement pour embaucher deux agents au niveau de la conduite et de la maintenance des portes. Olivier est ce qu'on appelle un portiqueur. Depuis 7 ans, il travaille sur le port de commerce de Pointe-à-Pitre, un endroit vital pour toute l'économie de l'île. Ce navire, c'est l'un des plus gros ports de conteneurs qui arrivent sous la Guadeloupe.

Donc on en a un comme ça par semaine, qui fait Saint-Nazaire, Dunkerque, Guadeloupe et Malikartinique. Donc il vient pour ramener de la marchandise d'Europe. Le port emploie une vingtaine d'ouvriers comme Olivier pour charger et décharger les containers.

Ils sont les petites mains qui assurent le ravitaillement constant de l'île en produits étrangers. En général, on ne sait pas ce qui se trouve dans les conteneurs. Il peut y avoir du champagne, des télévisions, des ameublements, des pièces de voiture. Il peut y avoir aussi des voitures, mais en général, on ne sait pas ce qu'il y a dedans. La Guadeloupe est totalement dépendante des importations en provenance de métropole.

90% des biens consommés sur l'île proviennent de l'extérieur. Avec le prix du transport ainsi que les différentes taxes, le coût de la vie est nettement plus élevé ici que dans l'Hexagone. Malikalika n'a pas à souffrir de cette différence. En effet, comme tous les fonctionnaires mutés en Guadeloupe, son salaire est augmenté de 40%. C'est l'un des avantages dont elle profite, en plus de l'ambiance de travail dans son nouveau collège.

Les élèves sont assez respectueux. Ils ont tous l'uniforme, ce qui m'a changée les premiers jours lorsque je suis venue ici. Ce qui change, c'est l'étendue du collège.

On a l'impression que c'est des petites maisons. Ça n'a rien à voir avec un grand immeuble. Là, c'est vert, c'est plus étendu.

Avec cette classe de sixième, Malikalika va faire cours sur la démocratie athénienne sous l'Antiquité. Et pour être citoyen à Athènes, qu'est-ce qu'il faut ? Et peu importe si le monde grec est bien éloigné de la Caraïbe, car les petits guadeloupéens doivent apprendre la même chose que tous les élèves français. Alors au niveau du programme, il n'y a aucune différence.

On a le programme officiel qui est le même. Par contre, on adapte certains chapitres. Il y a certains points d'histoire où on insiste plus, par exemple l'histoire de l'esclavage. Il y a aussi des chapitres de géographie, comme ici on est dans une zone sismique, donc on va insister beaucoup plus dessus. C'est les mêmes programmes, mais il y a une adaptation quand même.

Une fois achevé sa journée de travail, Olivier rejoint ses parents à la campagne pour les aider à cultiver leur jardin potager. Les travaux des champs apportent un complément de revenu à la famille et leur permet aussi de profiter du grand air tous ensemble. En fait là c'est le jardin criole familial, où on retrouve un peu tous les produits typiques locaux du pays, comme le pois d'angole, les patates, les ignames, le goseille.

C'est notre petit coin de paradis. Ça c'est la belle vie et pour rien au monde je ne changeais ça. Malikalika, elle, n'a pas la chance d'avoir sa famille à proximité.

Malikais elle s'est trouvée un nouveau passe-temps. La peinture, inspirée par les paysages de l'île. Elle est loin de chez elle, mais elle éprouve tout de même quelque chose de familier.

J'ai quand même l'impression d'être dans le même pays parce que c'est la même langue, on retrouve exactement la même chose. La seule différence, c'est peut-être effectivement la température et la luminosité surtout. J'avais toujours l'idée, l'impression d'être en France, mais dans une France un peu plus lointaine, on va dire, un peu différente.

Malikais ça reste toujours la France. Une expérience en Guadeloupe procure cette étrange sensation, celle d'être dépaysé dans son propre pays. Comme ça la messe est toujours aussi suivie ? La première messe, comme la seconde le dimanche, ce sont des espaces extrêmement fréquentés où la population vient communier, vient faire ensemble, vient satisfaire aux rites et c'est l'occasion de voir les parents, de voir du monde, de s'assurer de la santé d'un tel ou un tel. Donc c'est un espace de recréation, j'ai envie de dire, de respiration de la population.

Malikais là vous étiez là aujourd'hui, vous étiez là en tant que sociologue pour m'accompagner, mais vous venez aussi à titre personnel le dimanche ? Eh bien cela m'arrive, j'avoue que je ne satisfais pas tout à fait au canon de l'église, mais cela m'arrive effectivement. Près de 80% des Bouddhipéens sont catholiques et finalement adoptent les mêmes rites. Il y a un beau mélange de choses qui proviennent d'images que par exemple l'esclavage africain avait chez lui et qu'il va traduire, qu'il va relire, revisiter.

Donc on va prendre ce qu'il y a à prendre du côté de l'Église et on va l'adapter en fonction de ses aspirations. Et Morne à l'eau, qu'est-ce que ça veut dire ? Le Morne à l'eau, en réalité, l'appellation a été trouvée par des Français qui étaient sur le littoral et qui avaient trouvé une source qui coulait à flanc de colline.

Le Morne, une colline, c'est un Morne chez nous. Voilà, et ils ont appelé l'endroit Morne à l'eau, le Morne dans l'eau. C'est très joli comme village. Absolument. Il y a en fait deux âges dans le cimetière.

Au départ, les sépultures étaient essentiellement des sépultures de familles blanches. Puisque les esclaves étaient enterrés sous les habitations, on n'était jamais enterré au niveau du cimetière. Et cette pierre tombale symbolise le premier âge du cimetière de Morneau.

Et au fur et à mesure de la disparition de ces familles, les concessions ont été réattribuées aux locaux, si je puis dire. Je vois que les tombes sont souvent noires et blancs. Est-ce que ça a une signification particulière ?

Le noir et le blanc symbolisent le deuil. Le blanc pour les enfants, le noir pour les adultes. En fait, chez nous, il y a le principe des doubles funérailles.

Il meurt deux fois. On meurt le jour de sa mort, 40 jours après, il est censé partir. Et quand il vient ici, définitivement, tout au moins dans la tête des gens, eh bien, là, il vient pour s'y reposer. Malikais il n'est pas tout à fait mort, il n'est pas... Il n'a fait que partir.

D'ailleurs, dans les chansons, on dit un tel voyager. La mort, en fait, chez nous, reconstitue la communauté. Elle ne la fait pas disparaître, elle ne l'éclate pas.

Parce que pendant la Nouvelle-Avignon-Montreux, on chante, on danse, on joue parfois. Et on est quasiment dans du ludique, même si on est en même temps dans le recueillement. On commence par vous présenter toute la partie boulaguelle que l'on organise lorsqu'il y a les éveillés mortuaires.

Boulaguelle. Boulaguelle. On fait umbo, umbo, umbo, umboco.

Voilà. Umbo, umboco, umboco, umboco. Parce que...

Il faut savoir que les tambours étaient interdits à une époque de l'esclavage. Et nos ancêtres, ils ont dit, bon, ils nous empêchent de jouer, et bien on va le faire avec notre voix. Et c'est comme ça que c'est arrivé, et c'est comme ça qu'on le retrouve surtout dans les grands fonds. la compagnie ou de l'école comment ça s'appelle alors l'école c'est kamodjaka ça veut dire quoi qui rencontre le mode et un jazz et qui compte entre les danses de la caraïbe donc c'est un mélange pour vous pour dire que nous nous pratiquons le gros cas à fond à fond à fond mais cela non cela ne nous empêche pas de nous ouvrir vers l'extérieur il faut être comme l'amandier je sais pas si vous avez déjà vu un très bel amandier dehors il a les racines bien choqué bien ancré dans le sol et il est comme ça donc et issu Donc c'est ça l'idée de Kamojaka. Sur l'île, la musique est auréolée d'une certaine fierté identitaire et il existe plusieurs styles typiquement guadeloupéens.

La Begin notamment, est un style musical très populaire qui possède même ses légendes vivantes, comme Elodie Gustave. La Begin c'est comme le jazz, c'est une musique qui s'exprime bien, ça joue un peu à l'échelle comme on le ressent, et puis ça permet une petite improvisation. comme dans le jazz. Donc c'est souhaitable qu'on fasse un petit truc chacun comme ça. Ça fait comme un jazz en même temps.

Après avoir écumé les clubs de jazz parisiens, Ce saxophoniste est revenu dans sa Guadeloupe natale pour se consacrer à ses premières amours. Ben, c'est un mot anglais qui vient depuis la Nouvelle-Orléans. Alors les gens faisaient un genre de carnaval, dans les huits, tous les musiciens jouaient, black, white, tout le monde jouait de la musique.

Et puis à un certain moment, les gens s'arrêtaient sous les côtoires ou dans les huits pour former des petits groupes, pour jouer à la chaîne individuelle comme ça, ou en groupe. Et chaque fois qu'il y avait quelqu'un qui avait un solo, on lui disait Ben. C'est la dernière. commencez à vous etc et le mot Ben vient de là ce jazz mijoté à la sauce créole s'accompagne aussi de quelques pas de danse bien relevé Régulièrement, des académies de danseurs répètent les enchaînements très précis imposés par la tradition. On fait un rythme de deux, un et deux, un et deux, comme le célèbre Zandoli Patinipat.

Zandoli Patinipat, Zandoli Patinipat, Malikavouyaka Montemon, Malikavouyaka Montemon, Tiziozeo Kafanichai. Voilà, et on se déplace. C'est comme un métronome, on doit garder le temps, c'est un rythme de temps.

On y va, on pose le pied juste derrière et on se retourne légèrement. C'est avec un mélange de sérieux et de légèreté que les Guadeloupéens entretiennent leur héritage musical. Salut Philippe ! Salut Sacha ! Tu peux monter à bord ?

Welcome on board, bienvenue à bord ! Waouh ! C'est la première fois que je monte sur un bateau qui a fait la route du Rhum. Ouais. Bon, je vais t'aider.

Je vais juste plier ça gentiment, tranquillement. Tu te prépares en ce moment pour la prochaine route du Rhum ? Je prépare la prochaine car j'ai fait le Rhum 2010 avec celui-ci. Ouais.

C'est en 2014, 31 octobre. Tu me fais visiter ? Je monte d'abord, vous voyez ce qu'il fait. Il faut pas être trop grand, il faut être assez souple. Il faut pas être trop gros.

Ah ouais, bateau de course, c'est épuré quoi à l'intérieur. C'est assez spartiate. Le seul endroit où je peux me mettre debout, c'est ici, au niveau de la table à cartes. Malika table à cartes ici. Et ça là ?

Ça c'est une couchette. C'est pour te retenir quand ça agite, pour pas tomber ? Ça te fait une espèce de hamac quoi.

Exactement. Et pour manger, t'as une petite cuisine ? Pour manger, on a vite fait le tour.

Il y a un petit évier avec une bouilloire. pour le thé ou le café, un petit réchaud juste là. C'est combien de temps une traversée de l'Atlantique ? Les premiers ont fait la traversée en 18 jours. Moi, j'ai mis 20 jours pour pouvoir faire ma traversée.

C'est parti ! Tu sais barrer un petit peu, Sacha ? Un petit peu, mais pas les voiliers comme ça, là ! Si tu sais barrer un voilier à part branche, tu... Bon, l'idée, c'est de passer entre la verte et la rouge qui est de l'autre côté.

Ah là, tu me laisses barrer carrément à la sortie du port, ok. J'aime bien parce que tu fais vite confiance aux gens. Oh, il sent ! Ça change d'un voilier normal, d'un voilier de croisière, non ? Là, ça réagit au millimètre près.

C'est fou comme c'est minutieux par rapport à un voilier de plaisance. Et d'être en solitaire, ça fait quoi en fait ? J'adore ça, j'ai jamais aimé d'avoir énormément d'amis autour de moi jusqu'au jour d'aujourd'hui.

Donc la navigation en solitaire c'est quelque chose que j'affectionne énormément en fait. Là ça va souffler fort. Paré à virer ? Paré.

Tout doux. Tout doux ? Tout doux. Attention, on vire.

45 degrés toujours. Ça commence à rentrer les vagues là. T'as vu les sensations ? Dès qu'il y a un peu de vent, tout de suite... C'est hallucinant, ça part d'un seul coup.

Tout de suite il accélère. C'est bon là ! Et t'as eu des rencontres surprenantes pendant la traversée ? Des baleines, des dauphins quasiment tous les jours en Atlantique, j'ai pu rencontrer des dauphins. Et aussi des oiseaux, il ne faut pas oublier qu'on est seul sur le bateau.

Donc lorsqu'il y a un oiseau qui arrive, qui partage ses moments, on est tout content. On se met à parler aux oiseaux et puis on se demande si on n'a pas de problème. Philippe, est-ce que pour toi c'était une fierté de pouvoir dire qu'il y a un Guadeloupéen qui s'aligne sur le départ de la route du Rhum, qui termine la course ? Bien sûr que c'est une fierté parce que c'est une course qui arrive en Guadeloupe en 2006. Il n'y avait aucun Guadeloupéen, je dirais, natif natal.

En sachant qu'il allait y avoir toute la population qui allait m'accueillir en tant que fils du pays. Et l'arrivée à la Darce de Pointe-à-Pitre, là, c'est comme si c'était hier, je m'en souviens encore. Tu vises l'arrière du machin. L'arrière du cargo, là. Du cargo, oui.

C'est bon. La Guadeloupe est un archipel qui regroupe 9 îles habitées et une trentaine de petits îlets. Pour les rallier, le bateau est bien souvent le seul moyen de transport et l'on croise tout type d'embarcation dans les eaux guadeloupéennes.

Aujourd'hui, il y a foule à l'embarcadère de Pointe-à-Pitre, car le ferry de l'Express des Îles s'apprête à larguer les amarres. On est remplis parce que c'est le dernier jour des vacances, donc tout le monde reprend le boulot demain, les études et tout, donc là on est remplis. Et là en plus il pleut, donc ça n'arrange pas les choses, donc on est un peu speed là.

Monsieur s'il vous plaît, vous pouvez donner votre valise s'il vous plaît. Monsieur aussi s'il vous plaît. Oui. Merci Cette compagnie assure la liaison avec l'île de Malikarie-Galante.

Avec trois rotations quotidiennes, l'express des îles remplit quasiment un rôle de service public et transporte plus de 800 000 passagers par an. Nous allons rencontrer un peu de mer dans le canal entre Montabit et Malikarie-Galante. Donc je vous invite à rester assis tout au long du trajet. Nous vous souhaitons à tous un excellent voyage et nous vous disons à tout à l'heure à Gambo.

Merci à tous. La majeure partie des passagers, ce sont des habitants de Malikarégalande qui se déplacent le matin pour aller travailler, qui retournent chez eux le soir. Et ils font ça pendant toute la semaine, du lundi au vendredi quasiment. Les passagers ont leurs petites habitudes à bord du ferry.

Certaines places sont même réservées aux joueurs de belote qui profitent de la petite heure de trajet pour taper le carton. Je suis retraité donc comme je suis d'ici je vais voir mes parents et dès que je monte sur le bateau j'essaie d'avoir une place pour jouer. Les places sont chères, il faut courir. A une époque on avait des bateaux qui mettaient deux heures.

trois heures c'était moins confortable et moins rapide maintenant bon il ya un bon roulement disons un bon roulement parmi les habitants des îles certains peuvent s'affranchir des horaires du ferry car ils possèdent leur propre embarcation C'est le cas de Gino, un pêcheur de l'île des Saintess qui part tous les deux jours sur basse terre pour écouler le produit de sa pêche. Un poisson, il y a 250 kilos environ. Et là, on va amener le poisson pour le marchand de Toa-Yvier.

Il habite à Toa-Yvier. La plupart de nos pêches partent sur la Guadeloupe, parce que l'île est trop petite. Surtout si on a des pêches de 200-300 kilos.

Alors on est obligé d'aller en Guadeloupe pour amener le poisson. Pour Gino, faire la traversée est indispensable. C'est le seul moyen pour vendre d'un seul coup tout son stock de poissons.

Et les fidèles pélicans accompagnent chacun de ces trajets. Malikais au dauphin, des fois je lui donne à manger quand j'en ai. Ils vont venir jusqu'à là. Je le fais souvent à l'interversé. Que ce soit pour faire les courses, pour amener le poisson, c'est agréable.

Le bateau est ici un outil de travail indispensable aux Indiens. Malikais certains font une toute autre expérience de la navigation en Guadeloupe. Ce sont les passagers du Ponant, un yacht de croisière luxueux qui fait régulièrement escale dans l'archipel.

Bienvenue à bord du Ponant, si vous voulez bien me suivre. Le navire accueille une soixantaine de croisiéristes dans un cadre agréable, avec un personnel aux petits soins. Pour offrir un confort maximal à ses passagers privilégiés, le commandant doit lui-même adapter sa navigation et s'applique à éviter les passages les plus houleux.

Et par contre après, la route c'est sur Charleston et puis... En ce moment là, on a l'univers agité dehors. voire forte dans les passages entre les îles. Donc là, on a des goulets d'étranglement un petit peu où le vent accélère. Et puis, on a toute la houle de l'Atlantique qui va rentrer.

Après, on arrive toujours à trouver des endroits protégés. Donc, on se met sous le vent des îles au moment des dîners ou des moments où on veut un peu de confort. De la plus simple à la plus luxueuse des embarcations, il existe bien des façons de naviguer sur les eaux de la Guadeloupe.

Pas trop chahuté. Il y avait des grosses vagues. Ça se mérite la désirade. Il faut désirer la désirade, c'est sûr.

Voilà, le petit port de pêche de désirade. Enfin, une partie du port de pêche. C'est là que les marios viennent acheter le poisson. Les marios sont des marchands de Saint-François, de la Guadeloupe, qui viennent pour récupérer le poisson de la désirade et le revendre en Guadeloupe.

Alors, salut ! Bonjour ! Vous parlez pas mal ! Je vais voir où vous êtes.

Oh ! Waouh ! Elle est belle celle-là, là ! Elle fait combien de kilos ?

Euh... 8 kilos. La différence entre le mâle et la femelle, c'est la tête.

La tête, comme l'homme et la femme. Non, elle a les grosses têtes et puis... Et puis les femmes, elles ont les petites têtes.

Vous êtes meilleur en poisson que en humain, non ? Il vient là ? Non, pas vraiment.

Tu me laisses ? Tu me tiens ça, hein ? Ouais, je tiens.

Je peux voir un peu à l'intérieur des cales ? C'est beau, chacun ils ont une couleur différente, non ? Oui, c'est que là c'est que j'ai déjà pêché ce matin.

Malikais quand ils sont dans l'eau, c'est à quelle couleur ? Ah ben c'est bleu. Si c'est mort, ça devient véant.

Aussi les autres pas. Là, c'est une bonne journée ? Bon, on va dire oui.

Il y a combien de personnes qui vivent à la Désirade toute l'année ? En permanence, on a 1700 et quelques personnes. Malikais il y a beaucoup plus de Désirade.

Il y a 3 ou 4 000 Désirade. Il n'y a qu'un petit tiers qui habite à la Désirade. Ah oui, d'accord.

Ils sont partout dans le monde. Oui, ils sont dans le monde. Ça va ?

Bonjour. Et le nom de Désirade, ça vient d'où ? C'est à la suite du deuxième voyage de Christophe Rolland. Donc c'était au 15ème siècle. Oui, très longtemps, sans voir de terre, absolument rien.

Et Christophe Rolland avait dit, bon écoutez, si demain on ne voit pas de terre, on rebousse le main. Et c'était le 3 novembre. Un marais de Christophe Rolland s'est écuillé. Terre désirée, terra desirada, et là c'est devenu sa terre désirée.

Bonjour, bonjour ! Bonjour, ça y est la bienvenue ! Il a toujours fait des bateaux. Avant il faisait des bateaux en bois, et maintenant il fait des bateaux en plastique.

C'est avec ces bateaux-là qu'on pêche. Et vous arrivez à savoir combien vous en avez fait ? Je n'ai pas compté, mais presque le mérite.

On dit que la désirade c'est lié des pêcheurs. Est-ce que c'est toujours vrai ou est-ce que c'est plus pour du folklore maintenant ? 95% des gens de la désirade, ils pratiquent la pêche.

Tous les jeunes d'ici font la pêche depuis l'âge de 20 ans, 21, 22, 23 ans. La désigrade fournie est plus de 50% du poisson pêché en Guadeloupe. Comme les jeunes désigrades sont pratiquement tous mâles, ils ont le cœur qui bat en fonction de la meilleure. Là c'est Comilablo. Cette plage, quand vous venez là l'après-midi, on peut même voir des riz sous le sable dans la mer.

On voit qu'ils se déplacent. Et alors là, qu'est-ce qu'on voit comme île ? Quand on regarde, on voit des îles des Saintes là-bas. On voit la Domino, et quand il y a très très beau temps, on arrive à voir même la Malikartinique derrière.

Ah ouais ? Ouais. Il existe en Guadeloupe plusieurs petites îles comme la Désirade, un peu à l'écart du monde, en marge de l'activité. Cette ambiance, on la retrouve aussi dans l'archipel des Saintess et notamment sur l'île de Terre de Haut. Un rocher de 5 km² sur lequel vivent moins de 2000 habitants.

Le rythme y est ralenti et en ce dimanche matin, seules les cloches de l'église viennent troubler le calme des lieux. La messe est l'une des rares occasions pour la communauté de Terre de Haut de se retrouver ainsi rassemblée. Nous avons la chance d'avoir au moins, je pense, 90% de baptisés au sein de nous. Et nous avons tous les dimanches une participation très très importante.

Nous sommes, paraît-il, un peu particuliers les saintois. Nous vivons beaucoup entre nous. Peut-être un petit peu égoïstement, peut-être. Cette atmosphère un peu spéciale, un artiste venu de La Rochelle en est tombé amoureux.

Après avoir longtemps bourlingué sur les mers, Claude Edouard a posé ses valises ici et n'en a plus bougé depuis 27 ans. L'espace était parfait pour moi. Cet esprit d'île fermée dans une baie aussi belle que celle-là, c'est exactement le volume dont j'avais besoin.

A force d'observer les paysages et les coutumes locales, Claude s'est pris d'intérêt pour les bateaux de pêche abandonnés qui dégagent une certaine beauté graphique. Ce qui me plaît énormément dans ces bateaux, ce sont les marques du passé, les marques du travail du pêcheur, l'usure des bois, des peintures. Ça c'est quand même absolument fabuleux et je crois que ça transpire toute la vie des pêcheurs. C'est quelque chose qui compte beaucoup pour moi. C'est très intéressant ça.

Les matières sont très belles. Ces matériaux délaissés, Claude va les apporter à son atelier, où il s'applique à leur insuffler une seconde vie sous la forme d'œuvres d'art. Un hommage à cette île dont le calme et la sérénité ont plongé l'artiste dans une humeur créatrice. Pourtant, la tranquillité des lieux est régulièrement mise à mal. Chaque jour, à heure fixe, au moment où le ferry débarque son flot de visiteurs.

Les Saintess sont classées parmi les plus belles baies du monde. Et chaque année, ils sont environ 200 000 touristes à venir la visiter. Les habitants ont dû s'adapter à la situation. en développant l'industrie touristique.

Claude n'y fait pas exception et lui aussi a ouvert son restaurant. Alors la salade de lentilles sera pour qui ? Pour vous ?

Quand je suis arrivé il y a 27 ans, je commençais à m'inquiéter un petit peu parce que je me demandais quelle ampleur ça allait prendre. Et puis finalement, tout est resté raisonnable. Et c'est vrai qu'à la fin de la journée, quand ces touristes s'en vont, rentrent en Guadeloupe, nous retrouvons le calme de l'île. Et ça, c'est quelque chose qui était estimable. Au Saintes, c'est ainsi que vit l'île de Terre de Haut.

Au rythme des allers-retours du ferry, elle alterne entre le calme et la frénésie. La mer a une couleur incroyable. On a les deux mers qui se joignent un petit peu, la mer des Antilles et l'océan Atlantique. On va s'arrêter là, ce sera juste à côté des iguanes.

En général, quand le soleil est là, sur tout le bord de la route, il y en a. Il y en a tout le long. Par exemple, il y a un nouveau milieu là. On peut s'approcher du moule ? Oui, on peut se rapprocher.

Il commence à sortir. Regardez un peu là-bas. Il y a un autre qui sort la tête là. Allô !

Ces iguanes, c'est les animaux endémiques de Désirade. Alors il y a une trop grosse surveillance qui se fait dans la mesure qu'il ne faut pas que les iguanes qui sont en Guadeloupe arrivent ici. Ah oui ? Parce que c'est deux espèces complètement différentes.

Vous croyez qu'on va en voir d'autres là ? Ah si, ils vont sortir. En général, ils ne sont pas sauvages. Ah il y en a un là ? Oui, plus sur le soleil maintenant.

On va en voir par exemple tout près là. Ah excellent. C'est vraiment très très rustique, très rudimentaire comme ces bêtas-là.

On dirait des mini-dinosaures. Ah ben c'est des dinosaures. Là c'est la Guadeloupe qu'on voit.

Là c'est la Guadeloupe, c'est la Grande Terre. Il manque juste 2-3 baleines qui passent là et ce sera parfait. Ah oui, oui, oui. Alors les baleines, on n'est pas dans la bonne période, mais c'est un endroit où on vient voir les baleines, parce qu'elles se baignent un petit peu tout le long là. On voit les iguanes à la place, c'est pas mal.

Ah, on voit les iguanes, oui. Ça permet d'alimenter la Désirade en électricité. C'est la première centrale de Désirade. C'est qu'on est dans un pays de cyclones.

En fait, on a à peu près 3 jours par an où on a le calme plat, où il n'y a pas de vent. C'est tout ? Oui.

autrement c'est toujours bien ventilé et ça marche en permanence. On avait l'appréhension quand ce projet est arrivé à son aboutissement avec des éoliennes mais quand on va avoir un cyclone qu'est ce qu'on va faire parce que ça ça résiste pas. et maintenant on a ces machines qui dès l'approche d'un cyclone on les baisse on laisse passer le cyclone et puis ça revient Il servira dans ce plavant arrière, avec respect on fait la fraction. Vous voyez la leçon ? L'homme sans argent est un vrai corps sans âme.

L'homme sans argent ne peut pas rigoler. Les chansons de Malikarins sont chantées en général pour une occasion. Ah oui ?

Vous savez, on ne chante pas comme ça les chansons. On chante pendant les moments de la fête, la fête de la mer, la fête des marins-bêcheurs. On chante lors d'un enterrement d'un marin. Malikais ce n'est pas un folklore à Désirade.

C'est une réalité parce qu'on peut très bien commencer une fête avec un grand zouk. Malikais il est rare que quand on a bu, quand on est très gai, qu'il n'y a pas une chanson de marin qui revient. Et petit à petit, maintenant, ça se met dans les communes maritimes de la Guadeloupe. Et de la Malikartinique, on essaie de reprendre une tradition qui était une tradition très vivante et qui est restée intacte qu'à désirade. Bon, mais vous n'en avez pas une en créole alors là ?

Ah oui, on va vous donner une petite créole. Alors, en général, les chansons en créole, il faut beaucoup de musique pour que ça donne toute son ampleur. D'accord.

Alors là, c'est une forme de pêche qui s'appelle flambauté. Flambauté, c'est que le soir, quand la mer est belle, vous avez des marins qui partent avec un flambeau. Une toche, et puis on va quand la mer est basse, on va et avec une fouenne, avec un pic, on essaie de sous-poindre les poissons quand ils ont méchant.

Malikais enfin c'est un petit peu ça, et puis on pêche comme ça. Vous avez vu, en Guadeloupe, la musique c'est sacré. Ça promet pour le carnaval où on va se retrouver dans quelques instants. Malikais je vous propose de faire un détour en attendant par l'une de nos routes mythiques, aux confins de l'Indonésie.

est la route des îles de la Sonde. Cette semaine, pour le troisième épisode, on retrouve le réalisateur Nicolas Millet sur l'île de Timor, à l'histoire douloureuse des années de conflits. Il est parti à la rencontre de réfugiés qui cherchent une terre d'accueil en Indonésie. Et puis, il prend la route de Dili, la capitale de la jeune république du Timor-Oriental, du Timor-Lesté, où règne une ambiance dynamique et euphorique.

L'Indonésie est une terre d'exploration infinie. Une vie entière ne suffirait pas pour parcourir les 18 000 îles du plus grand archipel du monde. Pour cette route, j'ai décidé de m'aventurer dans le chapelet des petites îles de la Sonde. Ce voyage aux confins de l'Indonésie me mène de Bali à Sumba pour une plongée dans un tourbillon de culture ancestrale et pour mieux comprendre les enjeux contemporains qui marquent cette région. Je m'envole vers Timor, à l'extrême-est de l'archipel.

Je dois atterrir à Kupang, le chef lieu de la partie indonésienne de l'île. L'histoire du Timor est complexe. En 1975, l'Indonésie envahit la partie orientale du Timor, ancienne colonie portugaise. Un débarquement brutal des troupes indonésiennes, suivi de 25 années d'occupation violente et de conflits avec la guérilla, laisse cette partie de l'île exsangue. En 1999, l'Indonésie change de stratégie et accepte un référendum sur l'indépendance de la province.

Le résultat est sans appel. Le Timor-Oriental vote massivement pour ne plus faire partie de la République indonésienne. Sous la pression internationale, l'Indonésie accepte le verdict.

Malikais avant de se retirer, elle sème le chaos, espérant ainsi déclencher une guerre civile qui justifierait l'annulation de ce vote. Des milices, formées de Timorais et d'Indonésiens, massacrent et terrorisent la population pro-indépendantiste. La situation dégénère, et les Nations Unies décident d'envoyer des troupes pour rétablir la paix.

Le 20 septembre 1999, les forces armées australiennes débarquent enfin à Dili. Aujourd'hui, la guerre est terminée depuis longtemps. Et pourtant, à la sortie de Kupang, je remarque que les bords de route sont jalonnés de construction.

Ce sont les maisons des réfugiés néo-timor-orientales. Quand il y a eu le référendum, vous avez choisi quel camp ? On était pro-Indonésie. Malikais pourquoi vous avez soutenu l'Indonésie ? Pour nous, l'Indonésie c'est mieux.

En plus, mes parents soutenaient l'Indonésie. Alors pourquoi fallait-il choisir ? C'était mieux pour nous de suivre l'Indonésie.

On est venus ici parce qu'on a eu peur. On a eu peur à cause de cette guerre. Durant le conflit, 200 000 personnes se réfugient dans la partie indonésienne de l'île. Depuis, beaucoup sont rentrées au Timor-Oriental. Malikais on estime encore à 20 000 le nombre de réfugiés qui restent en territoire indonésien.

Ils ont ouvertement soutenu ce pays et ne veulent pas rentrer, par peur des représailles. Tu sais, pour les exiler comme nous, eh bien, tu rentres dans la pauvreté. Rien que pour manger, c'est compliqué.

Alors quand tu veux acheter du ciment ou même des clous, on ne peut pas les acheter. On était obligés d'utiliser des matériaux naturels. C'est comme ça.

Triste sort pour ces exilés qui ne trouvent pas leur place sur leur île et doivent s'accrocher à des lopins de terre qui ne leur appartiennent pas. Je reprends ma route pour traverser cette île encore marquée par son histoire de violence et de conquête. Il me faut deux jours pour rejoindre la nouvelle frontière qui coupe le Timor en deux. C'est prêt.

Votre visa indonésien n'est plus valable. Ok, s'il vous plaît. Merci beaucoup.

A la prochaine fois. Ne revenez pas, hein. Non, non, non, je ne reviens pas, je ne reviens pas. Si tu reviens, il te faut un nouveau visa.

Si on se revoit, eh bien, ce sera dans un autre endroit, dans un resto ou à la plage. Merci Batu Gade, poste frontière utile, lent et paisible. Ce qui n'a pas toujours été le cas.

Beaucoup de réfugiés ont transité par ce poste. Le tracé de cette frontière repose sur un document de 1904, datant de l'époque coloniale. Il a fallu plusieurs années pour que les deux pays s'accordent sur une démarcation définitive.

Aujourd'hui, l'heure est à la coopération entre les deux nations. Le passage de frontière se fait facilement, peut-être un peu trop même. Écoutez-moi bien, vous pouvez rencontrer les gens, mais... dans le territoire indonésien.

Ici, c'est le Timor-Oriental. Vous savez que vous enfreignez la loi quand vous êtes ici. Donc je peux très bien contacter les autorités indonésiennes pour leur expliquer.

Cette situation ne peut pas arriver. Alors retournez là-bas, s'il vous plaît. Vous attendez là-bas, à la frontière, et pas ici.

Vous avez beaucoup de problèmes de contrebande ? Des problèmes de contrebande. Vous savez, c'est un petit pays, une nouvelle nation. On a peut-être par jour 20 ou 25 personnes qui font du trafic.

C'est tout. Malikais qu'est-ce qu'ils trafiquent ? Oh, que des petites choses.

Du kérosène, de l'huile, que des choses de la vie du quotidien. Bien qu'il n'y a pas longtemps de cela, à peine trois semaines, on a arrêté une personne qui trafiquait. transporter de l'héroïne. Malikais ce n'était pas ici. Ça s'est passé à Dili et on l'a déjà mis en prison.

Malikais avec cet événement, on a appris que peut-être dans le futur, nous allons être confrontés à un trafic potentiel de drogue et de personnes. C'est pour ça qu'on essaie de renforcer le contrôle de cette frontière. Me voilà donc au Timor-Oriental.

Le pays fête ses 13 années d'indépendance. Pour la jeune nation, le défi est énorme. Tout est à reconstruire et à inventer. Il a fallu repartir de zéro, avec des ressources humaines et naturelles très limitées.

Malikais le Timor-Oriental n'est pas seul. Plus de 9 milliards de dollars ont été injectés par la communauté internationale pour développer ce minuscule... C'est à Dili, dans la capitale, que se joue son avenir. Dili attire les forces vives du pays et les entrepreneurs étrangers qui veulent prendre part à ce développement.

Pour mieux comprendre cette transformation, j'ai rendez-vous avec David, un jeune français qui a posé ses valises dans la capitale en 2009. On est dans le Timor Plaza, qui a été ouvert il y a 8 mois maintenant. Et c'est tout nouveau, c'est pour tout le monde, pour les étrangers qui vivent ici, pour les Timorais. En Indonésie, ils ont ça depuis des années, mais ici au Timor, c'est vraiment nouveau.

C'est une nouvelle société qui est en train de se créer au Timor, c'est quelque chose de fort. Malikais les changements qu'a connus Dili sont pour l'instant plus cosmétiques que révolutionnaires. Le boom économique de la capitale est dû principalement à l'exploitation pétrolière en haute mer.

Cette manne a permis de renflouer les finances de l'État depuis 2006. Comment va être le Timor d'ici 30 ans ? C'est kitoudou, mais parfois je dis aux gens, tu vois, ça serait un bébé Singapour le Timor dans 30 ans. Les gens rigolent. Il y a forcément un moment de doute. On est là, on est vraiment dans la période de doute.

Les Nations Unies sont en train de terminer leur mission après plus de 12 ans dans le pays. Du point de vue de la sécurité, il n'y a aucun problème. Tu peux te promener à n'importe quelle heure dans Dili, bien sûr. Après, c'est comme dans toutes les capitales, il y a des endroits qu'il vaut mieux éviter.

Si la sécurité marche, s'ils arrivent à créer des emplois, parce que ça reste le plus grand problème pour le moment, c'est créer des emplois, le pays ne fera que nous... C'est merveilleux, tu t'assistes à la naissance d'un pays. Avec le pétrole, le gouvernement a pu multiplier par quatre son budget national et lancer des projets de construction, d'éducation et de santé.

Ce pétrole lui permet d'annoncer un taux de croissance qui frise les 10% par an. Malikais de nombreux problèmes demeurent, surtout pour la jeunesse. Leur taux de chômage reste élevé et les possibilités de formation sont rares. David me met en contact avec Eka, une jeune timoraise de 20 ans, qu'il a formée dans sa société de production.

Eka est à la veille d'un événement qui va changer le cours de sa vie. Je me prépare à partir étudier aux Etats-Unis. J'ai reçu une bourse pour intégrer l'université de Hawaii. Je vais étudier la communication avec une spécialisation en journalisme. Je suis vraiment excitée et j'ai hâte d'aller là-bas.

Bientôt j'y serai. Je peux compter les jours. Encore 25 jours. En ayant la chance de partir à l'étranger, dans une bonne université, je pourrai accumuler plus de savoirs que Timor.

Donc ça va être un défi pour moi d'aller étudier. de rencontrer des gens qui ont d'autres besoins, une autre culture. Et c'est bien parce que je vais apprendre beaucoup de choses qu'on ne trouve pas au Timor-Oriental.

Je veux revenir et je dois revenir. Je me sens vraiment obligée d'aider au développement de mon pays. Eka fait partie de cette jeune génération qui ne veut plus penser à la guerre et préfère se tourner vers l'avenir.

Malikais pour son frère Graziano, âgé de 32 ans, la plaie n'est pas encore cicatrisée. Ce qui a été fait avant appartient au passé. Malikais si c'est un crime, le pardon ne suffit pas et on doit avoir recours à la justice. Si tu as fait une erreur dans ton passé, tu dois faire face à ton procès. Et si tu es jugé coupable, tu dois être envoyé en prison.

C'est ça le processus. On peut pardonner à ceux qui ont commis des crimes mineurs, des petites offenses. C'est autre chose. Malikais si tu as tué des gens, ce n'est pas suffisant de les pardonner.

Il faut qu'il soit juge. Selon moi, la volonté de ce gouvernement et des victimes pour régler ce problème n'est pas une priorité. Les gens qui ont été des victimes sont toujours des victimes. Depuis la fin de la guerre, deux commissions ont été créées par le Timor-Oriental et l'Indonésie.

Elles reconnaissent la réalité. la responsabilité institutionnelle de l'Indonésie, mais en aucun cas sa culpabilité. Subtilité technique qui permet au véritable coupable de ne pas être jeté en prison. Aucun des miliciens ou des militaires ayant commis des crimes n'ont été incarcérés. Ce qui explique l'aigreur de Graziano.

Les victimes n'ont pu confronter leur bourreau. Malikais le temps de l'histoire appartient à chaque pays. Et je pense que le gouvernement timorais a sans doute raison aujourd'hui de se projeter vers son futur, plutôt que de vouloir absolument obtenir l'accusation des criminels du passé. Il y a un temps pour tout. Et surtout, je me demande ce que sera le Timor dans 30 ans.

A voir. Pour l'instant, je dois reprendre ma route vers l'île de Sumba. Salut Katia ! Oh Sacha, tu as trouvé ! Salut Patrick !

Allo Sacha ! Ouah ! Fais attention quand tu tisses ! Tu vois on pente comme ça les champs de manioc ? Ouais !

Oui oui, quelques fois, pas tout le temps mais ça dépend. Salut ! Alors là, vous êtes en train de faire la cueillette ? Voilà. Oui, oui.

Malikais donc, le manioc, c'est une racine ? Oui, c'est une racine. Qui pousse... C'est-à-dire ? Donne ses arbres, en fait.

Oui, oui, donne ses arbres. Donc ça, ça vous vient plutôt des premiers habitants de l'archipel guadeloupéen, les Indiens Caraïbes ? Voilà. Caraïbes, les Indiens Caraïbes. Les Indiens Caraïbes.

Ça c'est une culture traditionnelle en Guadeloupe ? C'est vrai que le manioc c'est une tradition qui commence à se perdre. Et donc on ne trouve pas beaucoup de plantations de manioc.

Jadis ça fait partie de la culture des pauvres. les pauvres, les familles qui transformaient un peu de manioc de temps en temps pour se nourrir. Malikais maintenant, on fait des cassaves, on fait tout plein de choses avec le manioc et donc c'est devenu, si on veut, on va dire, un produit de luxe.

C'est comme une patate, mais géante, en fait. Voilà, exactement. Et tu casses.

Et tu me donnes. Je mets en sac. Malikais vous, vous avez gardé ça au bout du jour.

Voilà. Alors nous, on essaie de perpétuer. Malika grand-mère l'a fait.

Malika mère l'a fait. Et maintenant, je reprends la relève et j'espère que mes enfants le feront aussi. On va à la maniocrie.

Le Kassav, pour moi, jusque-là, c'était un groupe de musique. Attention, et voilà on va jusque là-bas. Bonjour ! Bonjour !

Alors c'est Germaine. Bonjour Germaine ! Bonjour, ça va ?

Oui, ça va. Et cette maniocrie ici, c'est vous qui l'avez créée ? Oui, c'est moi qui l'ai créée en 1984. Là ici, nous ne nous contentons pas de faire uniquement la farine et puis les cassaves, on fait tout ! Moi je cherche à faire tous les produits que l'on peut tirer du manioc. On le s'est piché et lavé, on va le passer au moulin.

Et puis ensuite il enlève le jus. On met à la presse, la presse est à côté de nous. Il faut presser. Et après avoir pressé, on va passer au tamis. Et je suis en train de sécher.

Et on sèche et on obtient la farine de manioc. Donc tu fais le service Sacha pour moi, tu déposes sur la table ? Je fais le service, d'accord. Voilà, alors tu déposes sur la table. Tout le long, d'accord ?

D'accord. Bonjour, alors ça c'est les acras de manioc, à la coco. C'est pimenté, légèrement pimenté.

C'est très léger et très fin. Il y a de la nourriture dedans. Non, il n'y a pas de nourriture.

Comment vous consommez d'habitude le manioc ? Saintes farine. dans du lait, du chocolat, des haricots, des haricots, des haricots, des haricots rouges. Bon je vous amène la suite alors. C'est un gros succès hein Katia.

Ah ben c'est super. Là on va commencer à servir les cassaves. On va servir du thon en premier.

100 mètres de gras, comme ça. Ça c'est cassave avec du thon et du fromage. Si vous voulez ça. Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont pu lier tradition et modernité.

C'est-à-dire faire des cassaves, jambon, fromage, roulé, saucisse. La cassave salée, on ne la connaissait pas. Ça ne fait pas partie d'une tradition.

C'est une tradition. Avant, c'était juste la galette. Oui, et la farine. Malikais ils mangeaient la farine beaucoup, dans tout. Et ils te disaient, quand on a de la farine chez soi, on a à manger, même avec un peu d'eau sucrée.

L'île de Bastère porte mal son nom, car c'est l'île la plus haute des petites Antilles. Il a fallu 3 millions d'années d'activité volcanique pour sculpter ces reliefs abrupts, dont le point culminant est le volcan de la Soufrière, avec ses 1467 mètres. La Soufrière est le dernier volcan en activité de Guadeloupe. Une curiosité qui attire de nombreux randonneurs.

Nous sommes ici, nous allons passer à travers la forêt des Béjones et puis nous allons prendre le chemin des Dames pour arriver jusqu'au sommet à environ 1h, 1h15. Alors nous poursuivons notre ascension en direction de la souffrière. Il faut tout d'abord s'enfoncer dans la forêt tropicale qui prolifère à basse altitude au pied du volcan.

Là vous avez un ananas géant. Donc son nom latin, le gloméro pitcairnia penduliflora, mais ça va être difficile à retenir. Vous pensez ananas géant. Voilà.

Nous allons traverser la forêt tropicale humide. La végétation est très variée, c'est une végétation indigène. Et on constatera que la forêt va se rabougrir au fur et à mesure qu'on va grimper. Ceci sera la conséquence de l'effet du vent, donc on va quitter...

les grands arbres, poivre, strates arbustives et herbacées, beaucoup plus modestes. Nous avons quitté la forêt tropicale derrière et nous allons commencer bientôt l'ascension du volcan. Les flancs du volcan sont battus par des vents violents et la température chute brutalement.

Le petit groupe avance avec difficulté. La sauvrière se mérite. Alors c'est la zone de la Soufrière la plus ventée.

Alors les vents peuvent atteindre les 100-110 km heure. Alors nous sommes là, face au cratère sud. Voilà le cratère sud.

Dans un vacarme constant, le volcan laisse échapper des fumereaux acides et fortement toxiques. Si la dernière éruption remonte à plus de 35 ans, la Soufrière reste un volcan dangereux, placé sous surveillance constante par l'équipe de l'Observatoire volcanologique. Un volcan explosif, c'est-à-dire que s'il rentre en éruption avec du magma, il va rayer tout ce qui est le sud-bastère, la Bastère, Baïf, Saint-Claude, toutes ces communes-là risquent d'être rayées. L'avantage qu'on ait, c'est qu'on arrive à prédire les éruptions, donc on aura le temps d'évacuer les gens.

Donc sur un bilan humain, il n'est pas meurtrier, mais ça reste quand même un volcan très dangereux. Parmi ses nombreuses missions, Olivier doit effectuer des prélèvements d'eau dans une des sources qui jaillissent en contrebas sur les parois du volcan. Pour la rejoindre, c'est une véritable expédition. Les volcanologues doivent aussi être des scientifiques tout-terrain. Donc là on va prélever une nouvelle source.

Alors ces sources sont intéressantes parce que... Elle nous donne pas mal d'informations sur ce qui se passe en profondeur. On a le magma qui dégaze, les gaz vont remonter à travers des fractures, ils vont se condenser dans l'eau.

On va pouvoir regarder sa composition au cours du temps et voir ce qui se passe plus en profondeur. Là, il y a différents types de couleurs sur cette cascade parce qu'il y a plusieurs sources qui sortent. Donc il y a des sources plutôt férigineuses, donc c'est celles qui sont orangées.

Puis après, il y a ce qu'on appelle des sources blanches. C'est un mélange de soufre et de silice. Et après, il y a du vert parce qu'on a des petites algues, des petits micro-organismes qui se développent là, le long de ces sources chaudes. Donc ça nous donne ce panel de couleurs là, assez somptueux.

Une fois effectués les différents prélèvements, Olivier retourne à l'observatoire pour analyser les échantillons. Il s'agit de traquer les signes éventuels qui pourraient annoncer une prochaine éruption. Le volcan reste tout de même actif depuis que les fumeroles se sont acidifiées au sommet. Donc ça veut dire qu'on peut avoir potentiellement une éruption dans les mois et les années à venir. C'est quelque chose de vivant, mais pour l'instant l'activité reste quand même assez restreinte.

Malikais l'activité volcanique de la Guadeloupe n'est pas qu'une source d'inquiétude, elle peut aussi être une source d'énergie. Au pied du volcan, une centrale géothermique unique en France puise dans les entrailles de la Terre une eau à 150 degrés, réchauffée par le magma. La vapeur d'eau permet d'alimenter en électricité une ville de 35 000 habitants. Une énergie propre, fournie gracieusement par le volcan. En ce moment c'est la période du carnaval, donc toi c'est là où tu es le plus actif de toute l'année, c'est ça ?

Ah sûr, sûr, sûr, impliqué à plusieurs sites d'ailleurs. Moi je fais de la musique, je confectionne des décors, je confectionne des marionnettes géantes articulées, je fais des... On va dire je suis un homme orchestre en avant.

On peut dire ça comme ça. Wow, vaste programme, j'ai hâte de voir ça. Ah ouais, ça fait quand même 46 ans que j'y suis.

Je suis en train de le faire officiellement à 15 ans. L'âge de 15 ans. Merci Patrick ! Bonjour.

Sacha, enchanté. Patrick, designer de génie. L'un des meilleurs, sinon je crois le meilleur.

De vêtements donc. Bon, voilà. Bonjour.

Toutes les couturières. Alors Sainte, Claude, qui montrent les vêtements. Waouh !

Ça brille, hein ? Chaque année, on vous commande de nouveaux déguisements. Je fais des croquis, je fais des dizaines et des dizaines de croquis.

et les groupes choisissent ils me disent qu'ils aiment bien ça qu'ils aiment ça c'est même pas un déguisement par année il y en a un minimum de 3 parce qu'on a le dimanche gras qui est un jour assez phare à Pointe-à-Pitre, c'est une grande parade nous avons le lundi soir la parade électrique et il y a la grande parade du mardi gras ça fait quand même 3 costumes c'est considérablement cher Alain, les gens comment ils font pour se l'offrir ? Vous avez des subventions ici ? Heureusement qu'il y a quelques subventions qui tombent.

C'est une volonté régionale de pousser le carnaval. Et cette année, je crois qu'on est classé 3e artistique du monde. 4e ou 5e mondial. Alors qu'est-ce que vous êtes en train de faire, mademoiselle ?

Les yeux du masque. Il est juste derrière vous. Alors, ce qu'il est en train de piquer en ce moment, ce sont les yeux du masque. Et vous avez le nez ici, vous voyez.

Et puis la bouche. Qui place, c'est un... un petit peu coquillement.

Ah oui, d'accord, je comprends. Ceci, c'est le masque qui va avec le costume que je viens de vous montrer. Et toutes ces pièces, aussi finement confectionnées, elles sont valables pour seulement quelques heures, quoi. Une fois par an.

Oui, tout à fait. C'est beaucoup d'heures de travail, je dirais même beaucoup de mois de travail pour seulement 3 heures, 4 heures de parade. Lui c'est le meneur d'anciens du groupe Wafa Et il a des chaussures à talons Ah oui oui oui !

Il est beau hein ! C'est quoi qui préfère à ton avis le public en venant voir le défilé ? C'est les dames, les costumes ?

Les hommes de la ville C'est forcément les femmes. C'est les costumes, c'est l'ambiance, c'est les orchestres. On aime bien ça parce que c'est une réunion différente.

Chez Noir Bastien, c'est notre spécialité. On a masse, on a les groupes acoustiques et on a les groupes orchestres. Ils sont passés à près d'habit.

Donc ça, c'est un des groupes qui récolte tous les prix ? Ah oui, qui a récolté dans les années passées. C'est quoi comme groupe ?

Ça s'appelle comment ce genre de groupe ? Nous on appelle ça MASK. Et MASK aussi c'est un phénomène culturel qui ne ressemble pas du tout à Venise.

C'est masque à fouet, masque à cornes, masque à ruban, masque à blanc d'être, masque à la mort. Donc on en a fait plein nous. Les masques c'est les masques. Sinon tu as toute la flopée de jeunes groupes qui ne sont pas assez riches, assez exigènes. Les groupes font de très belles choses.

Le carnaval c'est notre défoulement total. Je vois ça. Tu sais, c'est une musique à deux temps.

C'est...