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Histoire et fabrication des bonbons

Y a plus de bonbons ! Sabine ! Y a plus de bonbons ! Ah bon ? Y a plus de bonbons. Bah non ! Et c'est l'anniversaire d'une veuille de Marcel. Et un anniversaire sans bonbons, c'est pas un anniversaire. Non mais t'inquiète pas, Jamy. Toi, tu t'occupes des invitations, moi je m'occupe des bonbons. Je connais une bonne adresse à Uzès, dans le sud de la France. Puis alors regarde comme c'est joli. Ah ouais, c'est beau. Allez Marcel, à Uzès. Et mets le paquet de bonbons. Nous sommes à une trentaine de kilomètres d'Avignon, à Uzès. Une petite ville non seulement charmante, mais qui en plus s'est taillée une jolie réputation dans le monde de la confiserie. Alors des bonbons pour l'anniversaire des neveux de Marcel, on va en trouver ici. Bonjour Alexandra, je peux prendre un panier ? Bien sûr ! Merci ! Ah chouette ! Du fruit confit, l'ancêtre des friandises ! Ben oui, au Moyen-Âge déjà, on consommait des fruits enrobés de sucre parce que c'était doux au palais et parce que le sucre... permettait de conserver les fruits plus longtemps. Il n'y avait pas de frigo à l'époque. Quant au mot bonbon, on pense qu'il date du début du XVIIe siècle. On raconte qu'à la cour du roi Henri IV, les enfants s'étaient écriés Hum, c'est bon, bon ! en dégustant des petites choses sucrées. ramenés d'Italie par la reine Marie de Médicis. Regardez des clémentines ! Elles sont superbes ! Wouah Sabine, regarde les sucettes ! J'ai vu, j'ai vu ! Alors à partir du 19ème siècle, les bonbons se répandent dans toutes les couches de la société. Il faut dire qu'à l'époque, en Europe, on développe l'industrie du sucre de betterave, beaucoup moins coûteux que le sucre de canne importé des colonies, des Antilles, d'Afrique ou bien encore de la Réunion. Oh là, il y en a trop, c'est magnifique ! Oh, et là-bas, des bonbons fourrés ! Oups ! Je crois que j'ai fait une petite bêtise ! Hum, ah oui, ça alors, une belle bêtise ! Comme les bonbons, les fameuses bêtises de Cambrai, inventées en 1830. On les appelle ainsi car c'est un apprenti confiseur, qui, en se trompant dans une recette, a créé par erreur ce délicieux bonbon. Mais il y en a bien d'autres confiseries célèbres, comme le calisson d'Aix, un petit losange fait d'amandes et de melons confits recouverts de sucre poli. Et regardez ceux-là s'ils ne sont pas mignons avec leurs petites rayures colorées. Ce sont les berlingots en sucre cuit de carpentras. J'oubliais les bergamotes de Nancy, ou encore les négus de Nevers, et puis, et puis, oh là là ! Impossible de tous les citer tellement il y en a ! Rien qu'en France, on compte près de 600 spécialités régionales. Bon Sabine, les cartons d'invitations sont prêts. T'en es où avec les bonbons ? J'en ai déjà un plein panier, regarde. Bon, ça suffira jamais. T'inquiète pas, on a rendez-vous avec Philippe, qui est pâtissier, chocolatier et confiseur. Il va nous aider à fabriquer nos propres bonbons. Allez, viens ! Je me prépare. Oh Philippe, en fait il nous faudrait à peu près, on va dire quoi, une quinzaine de sucettes. Bon, alors on attaque. Alors, tu vas prendre 350 grammes de sucre. Alors ça c'est ce qu'on appelle du fondant. Voilà. Mais en fait c'est du sucre. Ah c'est dur. Mais pourquoi est-ce qu'on l'appelle fondant ? C'est un sucre qui a été modifié en le travaillant sur un marbre. Voilà, c'est parfait. Maintenant tu vas mettre le sirop de glucose. Il faut d'abord humidifier les mains. Il nous faut 120 grammes. Comme ça ? Oui, peut-être un petit peu plus. Ça colle. Ah ouais, ça colle drôlement. Maintenant 60 g d'eau. La pâtisserie c'est toujours précis. Pas trop d'eau ! Là voilà c'est bon. Maintenant on va juste mettre l'arôme, je le mets ? Vas-y. Allez je le mets. Citron. Arôme citron. Citron. La couleur. Et puis ensuite tu vas rajouter le colorant. Un petit peu de colorant, voilà. Pour le plaisir des yeux. Juste pour le plaisir des yeux. Je mets quoi, un bouchon ? Un demi-bouchon. Pour la couleur. Très bien. Hop, de belles... C'est de jaune. Alors maintenant on va faire cuire. Direction la cuisson ? Voilà. C'est parti. Vas-y, tu peux poser. Et on fait chauffer pendant combien de temps ? Alors on va faire chauffer jusqu'à ce que la masse totale atteigne 150 degrés. 150 degrés, d'accord. Donc en fait là ce qui se passe c'est que la masse de sucre qu'on avait au départ est en train de se dissoudre dans l'eau et puis l'eau elle, elle ne s'épape pas. Voilà, c'est ça. Ok. Faut pas touiller un peu là ? Non, c'est bon. Non ? Ah bon, d'accord. C'est bon, on l'emmène ? Voilà. J'arrête. Et voilà. Alors une fois que la préparation est dans le moule, il va falloir attendre combien de temps ? Combien de temps ? On va le laisser jusqu'à complet refroidissement, environ 30 minutes. 30 minutes seulement ? Voilà. Donc autrement dit, pour faire des bonbons, il faut à peu près 5 minutes de préparation, 5-6 minutes de cuisson et une demi-heure de refroidissement. Voilà. Ça a l'air simple, hein ? Oui, ça l'est. Oh, c'est génial ! Mais j'ai quand même une question, Jamy. Puisqu'un bonbon, c'est essentiellement de l'eau et du sucre, est-ce qu'il faut absolument passer par l'étape cuisson ? On ne pourrait pas se contenter de mettre un petit peu de sucre dans de l'eau, et puis directement dans le moule, et puis voilà, l'affaire est jouée. Malheureusement, non. Pour faire des bonbons, il faut confectionner une pâte malléable. Et pour obtenir cette pâte, il faut séparer les unes des autres les molécules de saccharose contenues dans le sucre. Chaque molécule de saccharose est elle-même constituée d'une molécule de fructose et d'une molécule de glucose. Le tout parfaitement ordonné, formant des cristaux. Alors pour séparer les molécules de saccharose, rien de plus simple. On mélange du sucre avec de l'eau. et le sucre se dissout. Seulement, allez faire un bonbon avec ça. On est loin d'obtenir une pâte. Bah, t'as qu'à rajouter du sucre. Je veux bien, moi. Mais à partir d'un certain stade, le sucre ne se dissout plus. Quand les proportions dépassent un tiers, deux tiers, autrement dit quand il y a plus de 200 grammes de sucre, Pour 100 grammes d'eau, le sucre ne se dissout plus et on est loin d'avoir obtenu une pâte. Non, pour obtenir la pâte désirée, il faut chauffer le mélange saccharose. eau. Sous l'effet de la chaleur, l'eau s'évapore. La concentration en saccharose augmente, mais sans que le mélange arrive à saturation. En général... Le confiseur en profite à ce moment pour ajouter les arômes. De cette manière, la concentration en sucre est telle qu'en refroidissant, les molécules de saccharose ne peuvent pas reprendre leur forme de cristaux. Elles forment alors un bloc solide, mais restent désordonnées. La lumière peut donc passer à travers, exactement comme dans du verre. Ah, j'allais oublier. Dans sa recette, Sabine a rajouté du sirop de glucose. C'est juste pour éviter qu'avec le temps... autant le sucre ne cristallise à nouveau. C'est clair ? En tout cas, c'est bon. Mais Jamy, moi aussi je connais une excellente recette, le bonbon fourré. Pour cela, il faut d'abord préparer un fourrage avec de la pulpe de fruits. Ensuite, on prépare la pâte à bonbons et il n'y a plus qu'à injecter directement la confiture dans le bonbon à l'aide d'une machine avant que celui-ci ne durcisse totalement. Au final, on a donc une couche très dure à l'extérieur et un délicieux cœur fondu. fondant à l'intérieur. Alors, je vous propose maintenant de prendre un papier, un crayon. On va vous donner une nouvelle recette avec pratiquement les mêmes ingrédients que tout à l'heure, c'est-à-dire de l'eau, du sucre, du sucre en poudre cette fois-ci, et du sirop de glucose. À des fois, on peut aussi utiliser du citron ou alors du vinaigre. blanc. On fait chauffer le tout mais plus fort que précédemment. On dépasse les 150 degrés et là que se passe-t-il ? Eh bien, approchez, regardez, la préparation commence à brunir et surtout on sent se dégager une douce odeur de caramel. Alors plus on veut un caramel foncé, plus la préparation doit chauffer. Faut cependant pas dépasser les 180, 185 degrés. Parce que là le sucre se met à brûler, ça n'a plus du tout le même goût ni la même odeur. Ça a l'air pas mal hein ? Ça a l'air bon ! J'en veux ! Oui j'en veux tout de suite ! Vous avez bien compris ? La différence entre un caramel et du bonbon tient dans la cuisson. Que se passe-t-il pendant la cuisson ? Mystère et boule de gomme. Mais non, je vais vous le dire. En chauffant, on l'a vu, l'eau s'évapore. La concentration en sucre augmente. On chauffe encore. À partir d'une certaine température, les molécules de saccharose se brisent d'un côté le glucose, de l'autre le fructose, tandis que les molécules d'eau continuent de s'échapper. On chauffe encore plus, mais on veille à ne pas dépasser 180 degrés. Cette fois, sous l'effet de la chaleur, les atomes qui constituent les molécules de glucose et de fructose vont se combiner différemment et former de nouvelles molécules. Certains atomes vont se rassembler et former de grosses molécules responsables de la couleur du caramel, dont le fructose. D'autres atomes vont former des assemblages plus légers, donc volatiles, et produire l'arôme si spécifique du caramel. Bien sûr, on ne met pas que du sucre et de l'eau pour obtenir de délicieux caramels. Pour les rendre plus mous, par exemple, on peut rajouter de la crème fraîche ou du beurre salé. Et en plus, on peut en faire à tous les parfums, à la vanille, au figue, au chocolat. Le caramel a aussi des petits cousins, comme la nougatine qui est un peu plus piquante. qui contient du caramel avec des amandes ou des noisettes. Et puis, il y a le fameux nougat. Là, c'est un peu plus compliqué. Il faut rajouter du miel, des blancs d'œufs et des pistaches. Mais qu'est-ce que c'est bon ! Jamy, ça y est, j'ai fait le plein ! Tu peux m'aider ? Je suis un peu chargée. Pas de problème ! Merci Sabine ! Oh là là ! Mais faut en trouver plus, hein ! Ils sont nombreux ! Si nombreux que ça ! Bah alors, mais... comment on va faire ? Bah ça, je sais pas, mais... Faut trouver une solution, hein ! Ah mais attends... J'ai une idée ! Ah bah ça tombe bien ! Et lésine pas sur les moyens, hein ! Aujourd'hui en France, on consomme chaque année 230 600 tonnes de bonbons, ce qui représente en moyenne 3,8 kilos par an et par habitant. Vous vous rendez compte ? Alors évidemment, le bonbon est entré dans l'ère industrielle ! Nous voici au cœur d'une véritable usine à bonbons. Dommage que vous ne puissiez pas profiter de l'odeur. Ici, on trouve de tout. Des représentants des trois grandes familles de bonbons. Les dragéifiés, les gélifiés et les pas aérés, c'est-à-dire... Les guimauves, allez, venez avec moi, on va aller voir ça de plus près. On appelle dragéifié les bonbons enrobés d'une couche de sucre dur. Alors la recette de base est la même que pour les bonbons de la confiserie artisanale. Regardez ici, on voit la pâte s'écouler dans les moules. Elle est donc essentiellement composée d'eau, de sucre et de sirop de glucose. Seulement voilà, la méthode de fabrication, elle, est industrielle. Rendez-vous compte, ici, on est en train de mouler 1280 bonbons par plaque. Et après le moulage, eh bien direction l'étuvage, où les bonbons vont être chauffés pendant 96 heures. Après le séchage, les drapés géifiés, encore tout nus, arrivent dans d'immenses turbines. Il y en a une par couleur. Et c'est ici qu'on rajoute le colorant et le sucre. Grâce à la rotation des machines, le bonbon va s'enrober d'une couche de sucre dur. C'est comme ça qu'on obtient des rouges, des verts, des roses et des jaunes. Et ensuite, il ne reste plus qu'à les mélanger. Allez, direction le petit sachet. Après les bonbons trajéifiés, voici les gélifiés, c'est-à-dire les bonbons mous. Alors pour qu'ils restent mous justement, ces bonbons-là ne passent pas 96 heures à l'étuvage. Et non, ils sèchent tranquillement à l'air libre et à température ambiante pendant 24 ou 48 heures. Tout dépend de leur épaisseur. Et ensuite, venez voir. En fin de chaîne, les bonbons sont brassés dans une turbine à l'intérieur de laquelle on injecte de la cire d'abeille. Et pourquoi de la cire d'abeille ? Et bien regardez, je vais vous montrer. Pour obtenir des bonbons lustrés, c'est-à-dire... brillant, lisse et qui ne colle pas entre eux. C'est la même chose d'ailleurs pour les bonbons dragéifiés. Sauf qu'ici, on ajoute en général de la cire de carnauba. C'est une petite plante tropicale. Mais j'ai quand même une question, Jamy. En dehors du temps de séchage, je suis persuadée qu'on ajoute quelque chose dans ces bonbons mous pour qu'ils soient si mouuuus. Pourquoi cet ourson a-t-il le ventre remous ? Voyons voir ce qu'il y a là-dessous. En fait, cette consistance est due à la gélatine qui entre dans la fabrication de ce type de bonbons. Elle est obtenue à partir du collagène, une suprême. présente dans la peau. C'est elle d'ailleurs qui rend la peau élastique. La gélatine, qui entre dans la fabrication des bonbons, est obtenue à partir du collagène qui est prélevé sur la peau du porc ou sur celle du boeuf. Ah bah dis donc, dur dur hein ! Fou ! Bah non justement, c'est mou ! Elle se présente sous la forme de petits bras, Torsadée, qu'on a grossie ici au microscope. Alors cette gélatine n'est pas utilisée directement. D'abord, il faut la plonger dans l'eau, comme ici. La gélatine piège alors des molécules H2O et là, elle devient... élastique. Puis, elle est incorporée au mélange où elle va empêcher les molécules de saccharose de se rapprocher les unes des autres. Celles-ci sont donc moins concentrées que dans un bonbon dur classique. Elle va également donner de l'oxygène. de l'élasticité à la pâte. Voilà. J'en mangerais bien un morceau. Une oreille ou un bout de nez. Sois raisonnable, Jamy. Bon, et pour l'anniversaire, il ne faut pas oublier les bonbons super moelleux comme les guimauves ou les fraises. Ils appartiennent à la famille des pâtes aérées. Au cours de leur préparation, on introduit de l'air grâce à des batteuses, un peu comme quand on bat des œufs en neige. Dans le cas des fraises, la pâte aérée est coulée dans des moules Puis direction la turbine où les fraises seront enveloppées de sucre et colorées. Oh là là, qu'est-ce que c'est beau ! Je sens que je vais craquer moi ! Pour les marshmallows qui sont encore plus légers, on injecte directement de l'air comprimé dans la préparation. Puis la pâte chaude passe à travers des trous pour former de longs cordons qui seront coupés, séchés et enrobés de sucre glace. Hum, je pourrais pas en avoir un s'il vous plaît ? Juste un tout petit là. Oh oui, un verre. Vous l'avez remarqué, bien sûr, le monde des bonbons est un monde très coloré. Seulement, attention, il ne faut pas confondre couleur et goût. Par exemple, ce n'est pas parce que ces bonbons sont rouges qu'ils ont un goût de fraise. Et non, à la recette initiale, on a ajouté un colorant rouge et un arôme de fraise. À vrai dire, Jamy, dans cette usine, on n'a pas vu beaucoup de fruits. Oh, gourmande ! Alors, il y a différentes façons de donner du goût à un bon. Prenons l'arôme vanille, par exemple. La molécule qui délivre cet arôme s'appelle la vanilline. Elle se trouve à l'intérieur des gousses de vanille. Quand un bonbon est aromatisé avec cette molécule, on dit que l'arôme est naturel. C'est écrit sur la boîte. Seulement, c'est assez rare, surtout pour les bonbons. En effet, ces arômes coûtent cher. Pour aromatiser les bonbons, les industriels... ont donc trouvé une solution moins onéreuse. Reconstituer artificiellement une molécule identique à la vanilline. Ce qu'on appelle un arôme identique nature. Pour aromatiser des produits à la vanille, on peut aussi utiliser une molécule différente de la vanilline. Elle lui ressemble beaucoup, mais elle a un petit quelque chose en plus. Un atome de carbone et trois atomes d'hydrogène. Ce n'est plus de la vanilline, mais de l'éthyl vanilline. ce que l'on appelle un arôme artificiel. Alors, quel intérêt me direz-vous ? Eh bien, cette molécule a un goût trois fois plus puissant que la vanilline. Vous me suivez ? Mais si ! Pour obtenir le même arôme, on en met trois fois moins. C'est beaucoup plus avantageux. Mais bon, tout à fait entre nous, ce n'est pas exactement le même goût que la vanille naturelle. Eh oui, mais dans le monde du bonbon, à part quelques rares produits naturels comme la menthe ou la réglisse, qui ne sont pas très chers, c'est quand même plus avantageux. la chimie qui domine pour les arômes et pour les colorants. Mais la réglementation européenne impose que la présence de ces substances artificielles soit clairement indiquée et les industriels doivent prouver qu'elles sont sans danger avant de les utiliser en confiserie. Rien que pour les arômes, il y a au moins 3000 molécules différentes. Les aromaticiens peuvent donc répondre à toutes les demandes. Pour créer un nouvel arôme ou une aromatisation d'un bonbon, c'est d'abord l'industrie qui va faire le bonbon, qui nous donne l'ordre. Je ne sais pas, un bonbon qui évoque les vacances, à ce moment-là on va travailler pour essayer de voir en fonction si c'est un produit pour enfants. ou pour adulte, qu'est-ce qui peut répondre à qu'est-ce que c'est pour moi les vacances et auquel cas, nous, on va lui proposer peut-être des aromatisations particulières. Et les créateurs d'arômes ne manquent pas d'imagination pour essayer de nous faire craquer devant toutes ces friandises. Le bonbon, c'est quelque chose chose de plus ludique, de plus fantaisiste. On mange un bonbon pour se faire plaisir, pas forcément pour se nourrir. Donc l'attente, elle est complètement différente. C'est vrai qu'on peut avoir des arômes un peu plus fantaisistes que dans d'autres produits alimentaires. Et c'est comme ça que les enfants deviennent accros à des bonbons qui pétillent ou qui piquent la langue. Sabine ? Dis-donc Jamy, on n'aurait pas oublié un truc super important là, j'y pense ? Le chewing-gum peut-être ? Oui, c'est ça, le chewing-gum ! Alors, il est né au Mexique vers 1869. A l'époque, la gomme à mâcher était obtenue à partir de la sève d'un arbre, le sapotier, c'est ce qu'on appelait le chicle. Importé aux USA, le chewing-gum, mélangé à des arômes et du sucre, connaît très vite un franc succès. Plus de faire des bulles, bah ça amuse tout le monde, et pas que les enfants. A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, la pâte à mâcher arrive en France et dans toute l'Europe dans les poches des soldats américains qui en distribuaient des kilos, en échange parfois d'un petit bisou. Le chewing-gum va alors entrer lui aussi dans l'air indien. La sève de sapotier a été remplacée par des produits dérivés du pétrole. La gomme de base contient entre autres des élastomères et des résines pour l'élasticité, des cires pour l'aspect brillant et bien sûr beaucoup d'arbres. d'arômes et de colorants. Mais chaque fabricant garde secrètement sa recette. Les chewing-gums ont maintenant envahi le monde entier. Les Français sont devenus les deuxièmes plus gros consommateurs après les Etats-Unis. Et ils en mangent presque un demi-kilo par personne et par an. Cette fois, Jamy, ça y est, je rentre au camion avec le plein chewing-gum inclus. Mais je n'ai pris que des chewing-gum sans sucre, les plus vendus en France. Ici, le sac à roses est remplacé par des substances qu'on appelle édulcorantes. Il faut dire que le sucre, c'est quand même pas très bon pour les dents. Attention au curry ! Pourquoi le sucre est-il si mauvais pour nos dents ? Nos dents, vous le savez, sont constituées d'émail, un matériau très solide. Elles sont également recouvertes par ce qu'on appelle la plaque dentaire. Joli nom pour cette armée de bactéries qui sévit sous nos lèvres. Ces micro-organismes dégradent le sucre. Ça, on ne peut pas leur reprocher. L'ennui, c'est qu'ils produisent de l'acide qui s'attaque et creuse. L'émail de nos dents. Si on ne fait pas attention, les bactéries vont alors s'installer dans ces petites enfractuosités. Et là, bien à l'abri de la brosse à dents, elles vont se développer, dégrader du sucre, produire de l'acide qui, petit à petit, va creuser la dent. À terme, le nerf est atteint, puis la gencive. Aïe aïe aïe ! Pour éviter ce genre de problème, il faut faire attention au sucre. Alors Jamy, ça veut dire qu'avec le chewing-gum sans sucre, je peux jeter ma brosse à dents ? Sous-titrage ST'501 Pas de précipitation. Bon, c'est vrai. Les bactéries ne dégradent pas les édulcorants. Ils ne provoquent donc pas de caries. C'est vrai aussi qu'en mâchant, on salive. Et que la salive fait chuter le taux d'acidité dans la bouche. Sans compter le frottement de la gomme sur les dents qui permet d'éliminer la plaque dentaire. Mais suffisant. Les dentistes ne sont pas tous d'accord. La gomme ne passe pas partout. Et puis, à force de mâcher, on peut avoir mal à la mâchoire. Ce qui peut provoquer des maux de tête. tête, tandis qu'avec une brosse à dents, faut y aller pour se faire mal à la tête. Très drôle, Jamy. Et l'abus de bonbons ne provoque pas que des caries. Il peut aussi faire grossir à cause du sucre. Eh oui. Le sucre en lui-même ne fait pas grossir, c'est l'excès de sucre qui fait grossir. Parce que déjà, quand on mange du sucre, ça sature l'appétit et on a moins envie de manger des légumes, des fruits, des féculents, des œufs et autres. Oui. Donc on passe à table, on est déjà à plus faim en fait. Et si en plus on se gave de bonbons sans trop se bouger, c'est la prise de poids assurée. Pour limiter ça, les industriels ont développé des chewing-gums et des bonbons où le sucre est remplacé par des édulcorants. Mais attention ! Un excès d'édulcorant provoque des maux de ventre. Ces produits sont d'ailleurs interdits aux enfants de moins de 3 ans. Et en plus, ils ont une saveur très sucrée. Ils peuvent donc nous rendre accro à ce goût sucré. C'est un véritable cercle vicieux. Ce qu'on a vu, c'est au début de tous ces produits-là, des boulimies, des véritables envies de sucrer liées au fait qu'on en prenne de plus en plus. Donc pour moi, ce n'est pas nécessaire d'en voir en consommation quotidienne. Il vaut donc mieux manger des bonbons en vrai sucre. mais seulement de temps en temps, pour un anniversaire par exemple. N'est-ce pas Marcel ? Attrape Jamy ! C'est lourd ! Dis donc, je me disais un truc. Je sais bien qu'il ne faut pas abuser des bonbons, que c'est mauvais pour les dents, pour la ligne, mais enfin exceptionnellement pour l'anniversaire des neveux de Marcel. On ne pourrait pas prévoir un peu de barbe à papa ? Les grands esprits se rendent compte ! Sabine ! J'ai tout prévu ! Abracadabra, une machine à barbe à papa. Et même qu'aujourd'hui, je vais vous révéler comment la barbe à papa jaillit de ce chaudron magique. Au centre, il y a un réceptacle qui tourne sur lui-même à toute vitesse et dont les parois... sont percés de petits trous. On y verse le sucre coloré. Puis on lance la machine. Sous l'effet de la chaleur produite par une résistance, le sucre commence à fondre. Pas trop cependant, mais juste ce qu'il faut pour qu'il devienne visqueux. Puis, sous l'effet de la rotation, la pâte remonte sur les parois et finit par être éjectée par les petits trous en formant des coulées qui, au contact de l'air ambiant, vont durcir en formant des filaments qui viennent atterrir entre les parois du chaudron magique. Il n'y a plus qu'à récupérer ces filaments avec une baguette de section saillante. C'est mieux qu'une baguette de section ronde. Au passage, on récupère beaucoup d'air, d'où la taille impressionnante des portions. Oh là là, quelle horilée ! Mais ils vont arriver et j'ai plein de choses à préparer. Alors, une boîte de nounours, une deuxième boîte de nounours. Marcel, Sabine, venez m'aider, m'aider ! Les bonbons, les bonbons, ils vont tout manger les bonbons !