Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Et aujourd'hui, nous allons faire le commentaire linéaire du monologue d'Émini, acte 1, scène 1, de la pièce de théâtre Cina de Corneille. C'est parti. Alors, tout d'abord, je t'affiche le texte que l'on va commenter ensemble. Je t'invite à cliquer sur pause pour le relire et à ne reprendre la lecture de la vidéo qu'une fois ta relecture terminée. C'est bon, c'est fini. Impeccable. Nous allons pouvoir passer à l'introduction. Dans les tragédies, les figures féminines font souvent face à un grand dilemme qui peut prendre plusieurs formes, mais qui peut souvent aussi se résumer ainsi. Elles doivent choisir entre leur père et leur amant. C'est ce que l'on retrouve dans la pièce Sina écrite par Corneille en 1641. Dès la scène d'exposition, acte 1, scène 1, nous sommes exposés au dilemme d'Émilie qu'elle présente dans un monologue. Son père a été tué par Auguste, maintenant empereur de Rome et elle souhaite se venger. Il s'agit pour elle de rétablir l'honneur familial Bafou. Pour se faire, elle doit compter sur Sina et l'inciter à faire couler le sang du meurtrier. Mais elle est bien consciente du danger auquel elle expose son amant si elle lui demande d'accomplir sa vengeance. et cela occasionne en elle des sentiments intenses de doute. Ainsi, il s'agira de se demander comment ce monologue d'exposition présente le dilemme tragique qui déchire Émilie. Dans un premier temps, nous étudierons la volonté de vengeance. Puis dans un second temps, nous nous focaliserons sur la naissance du dilemme. La volonté de se venger apparaît dès le début du monologue à travers la personnification des désirs. Impatient désir, ils sont présentés comme incontrôlables. Et Émilie va également valoriser la vengeance. Elle va sublimer la vengeance qu'elle présente comme illustre. On peut repérer une allitération en S qui est symbolique des pulsions gouvernant Émilie, un patient désir d'une illustre vengeance. Elle va également expliquer ce sentiment de désir, ce désir profond et intense à travers l'antithèse dont la mort de mon père a formé la naissance. Autrement dit, la mort de l'un engendre la naissance du sentiment d'honneur et de vengeance qui sont des thématiques traditionnel tragique par excellence. Petit rappel, la scène se situe dans la Romeque. Donc la notion d'honneur de famille sont des notions des valeurs extrêmement importante. Dès les deux premiers vers de la scène d'exposition, on comprend alors le nœud de l'intrigue et cela explique pourquoi nous repérons d'ailleurs le champ lexical de la souffrance et le champ lexical de la famille. Alors pour le champ lexical de la souffrance, nous pouvons citer ressentim douleur. Et pour celui de la famille, nous pouvons repérer les enfants impétueux de mon ressentiment. Ici, ce champ lexical de la famille prolonge la personnification des désirs qui sont présentés comme des entités indépendantes d'Émilie, tant ils sont puissants, tant ils sont incontrôlables. Nous avons également le champ lexical de l'amour que ma douleur séduite embrasse aveuglément. Vous prenez sur mon âme un trop puissant empire. Symboliquement, Émilie accueille ce sentiment sans lutter. On peut repérer bien sûr l'adverbe aveuglément ainsi que la référence au pouvoir des désirs. Vous prenez sur mon âme un trop puissant empire. Le complément de euh le complément circonstantiel de temps durant quelques moments montre qu'elle est sous le contrôle de désir extrêmement puissant. Euh d'où d'ailleurs l'impératif supliant souffr ainsi que la suite que je respire et que je considère en l'état où je suis. et ce que je hasarde et ce que je poursuis. Donc ici, Émilie est contrôlée par des désirs extrêmement puissants à tel point qu'ils deviennent étouffant que je respire et à tel point qu'elle met en valeur la nécessité à travers un parallélisme de prendre du recul, de réfléchir, de ne pas se laisser guider par ses émotions, mais de se laisser guider par sa raison, de laisser à sa raison un certain pouvoir de reprendre le contrôle. Émilie va par la suite présenter le coupable à travers un complément circonstantiel de temps au présent dénonciation. Quand je regarde Auguste au milieu de sa gloire, le groupe nominal mélioratif sa gloire ici montre que loin d'être puni pour sa mauvaise action, pour son meurtre, Auguste est récompensé et cela relance la colère qu'elle tentait tant bien que mal de contenir. On a une opposition entre Auguste qui est à son apogé. Il est sur le trône, il est en pleine gloire et Émilie qui est présentée, qui se présente comme plus triste que jamais. Cela éveille ses désirs de vengeance. D'ailleurs, d'où la récurrence du pronom à la deuxième personne du pluriel qui va désigner les désirs personnifiés. Vous reprochez, vous me présentez. ces désirs qui deviennent véritablement très accusateurs. Émilie va rappeler les faits en mentionnant un participe passé de violence qui va bien souligner le meurtre du père que par sa propre main mon père massacré. Le champ lexical du meurtre se retrouvera également par la suite. On a une référence à une sanglante image et tout cela s'oppose à la gloire d'Auguste du trône où je le vois fait le premier degré. Le souvenir de cette sanglante image est un souvenir qui est extrêmement douloureux. C'est un souvenir qui représente le père mort assassiné remplacé sur le trône par Auguste et cela crée en elle une colère très intense qui justifie la présence du parallélisme, la cause de Maen et les faits de sa rage qui met en parallèle la violence meurtrière d'Auguste et la rage d'Émilie comme une conséquence de cette violence meurtrière. Et c'est là que l'on comprend pourquoi les émotions reprennent de nouveau le contrôle sur Émilie, le contrôle sur sa raison. Je m'abandonne toutes à vos ardents transport et crois pour une mort lui devoir 1000 morts. On repère le retour du champ lexical des sentiments. Nous avons le verbe s'abandonner. Nous avons vos ardents transport. Il y a une forme de passivité de la part d'Émilie qui ne lutte pas contre ses pulsions mais qui annonce au contraire se laisser guider par celle-ci tout simplement parce qu'elles lui sont irrésistibles. Et cela justifie d'ailleurs la présence de l'hyperbole et croit pour une mort lui devoir 1000 morts. La punition doit être bien plus forte que la faute commise pour compenser l'honneur familial qui a été très largement bafoué. Et c'est pour cela que naî le dilemme puisque Émilie va légitimer sa colère et sa rage au milieu toutefois d'une fureur si juste. Elle montre, elle met en valeur le caractère légitime de son sentiment d'énervement et de sa volonté de se venger. Mais on peut repérer un adverbe toutefois à valeur d'opposition qui apporte un nouvel élément à inclure dans l'équation. Sina l'amand d'Émilie. parce que ce n'est pas Émélie qui peut accomplir cette vengeance et tuer mais bel et bien Sina. D'où d'ailleurs par la suite l'antithèse et la comparaison : "J'aime encore plus Sina que je ne haie Auguste qui valorise les sentiments d'Émilie pour l'amant, plus intense que sa propre haine pour le meurtrier." D'où la seconde antithèse. Et je sens refroidir ce bouillant mouvement. On comprend donc le dilemme. Elle ne veut pas risquer de perdre Cina. D'où d'ailleurs l'ardeur moins intense de sa colère. Elle n'est pas prête à assumer les conséquences des risques pris quand il faut pour le suivre exposer mon amant. La colère d'Émilie est forte face à ce dilemme. Oui Cina contre moi. Moi-même je mérite. Émilie ne sait pas quoi faire. D'où l'abondance de prenons à la première personne du singulier. Moi, moi-même je mérite. Elle met en valeur sa responsabilité. Quand je songe au danger ou je te précipite, dans la formulation je te précipite, on repère le jeu, sujet du verbe précipité et le te qui est un complément d'objet qui subit l'action du verbe. Donc elle va bien évidemment mettre en valeur sa responsabilité et elle va aussi valoriser le courage de Cina. Quoi que pour me servir, tu n'appréhends rien. Te demander du sang, c'est exposer le tien. Sa, en d'autres termes, n'hésite pas n'hésiterait pas à accomplir la mission, c'est-à-dire par exemple assassiner Auguste pour venger l'honneur. Et c'est mis en valeur dans cette proposition subordonnée circonstantielle de concession qui rappelle pourtant la responsabilité d'Émilie à travers le rythme binaire. te demander du sang, c'est exposer le tien pronom à la deuxème personne qui évidemment ne désigne personne d'autre que Sin. Ainsi, dès le monologue d'exposition qui présente les personnages, le nœud de l'intrigue et le cadre spatio-temporel, le lecteur est confronté aux enjeux de la pièce à venir à travers la présentation que fait Émilie des mouvements intérieurs qui la déchirent. En effet, elle est scindée entre honneur familial et amour pour la main, mais elle ne peut se résoudre à ordonner à d'assassiner Auguste, le meurtrier de son père, malgré le fait que ses désirs de vengeance la consument. Le dilemme est une thématique que l'on retrouve de manière récurrente dans les tragédies de Corneille. Comme dans le Side, une pièce mettant en scène Rodrig, un homme devant choisir entre Shimè la femme qu'il aime et venger l'honneur de son père en tuant celui de son amante. Et voilà, le cours du jour est terminé et je te dis à très bientôt dans de nouvelles vidéos. M.