Bonjour à tous et bienvenue dans cet épisode de mise au point, on va parler des poissons. Et pensez à rester jusqu'à la fin parce que j'ai une petite annonce à vous faire. Tout d'abord, je dois préciser que l'on va ici traiter les poissons comme une ressource. Si vous considérez que toute vie animale est sacrée ou si Maurice votre poisson rouge vous fait porter un regard plein d'amour envers l'ensemble de ses semblables, cette vidéo ne vous plaira pas.
Parler des poissons sera aussi pour moi une façon d'aborder des ressources que je qualifierais de poissons. potentiellement renouvelable. Attends, les poissons, c'est complètement renouvelable, c'est pas comme le pétrole ou les métaux, ça se reproduit donc y a pas de problème.
Sauf que tu oublies un aspect important du problème. La production de poissons va dépendre de la population existante. Pour faire des petits poissons, il faut des poissons adultes. La ressource est renouvelable mais que sous certaines conditions. Et c'est quoi ces conditions ?
Pour bien comprendre tout cela, on va utiliser un modèle simple. Imaginons un lac sans poissons mais qui a toutes les caractéristiques pour en accueillir. La première année, on introduit quelques poissons dans ce lac.
Qu'est-ce qui va se passer ? Ils vont se reproduire et se multiplier, et après on n'aura plus qu'à venir et les pêcher. Effectivement, ils vont se reproduire.
L'augmentation du nombre de poissons est lent au début parce qu'on a introduit que peu de poissons. Mais plus il y a de poissons, et plus le nombre de poissons supplémentaires par an est important. On va donc avoir une croissance exponentielle. Oui, mais c'est impossible qu'on puisse continuer à avoir une croissance exponentielle.
Le lac n'est pas infini. Au bout d'un moment, il n'y aura plus de place pour les poissons. Exactement. Le lac a une capacité maximale en poissons qui dépend de sa taille, de la nourriture disponible etc. On appelle cela la capacité porteuse.
Une fois que la population a suffisamment augmenté, les limites physiques de cet écosystème vont ralentir le rythme de croissance des poissons. Quand la population atteint la capacité porteuse, elle a atteint son maximum, elle cesse donc de croître. Le nombre de naissances compense le nombre de morts.
Et c'est là qu'on peut se mettre à pêcher. A ce moment là, on a un beau stock de poissons et on peut donc l'exploiter. Mais j'aimerais attirer ton attention sur quelque chose d'important.
Quand on regarde la croissance annuelle des poissons, on passe par un maximum de production. Quand la population est suffisamment grande pour se reproduire vite, et suffisamment petite pour ne pas trop sentir l'influence des limites physiques de ce lac. On appelle cette production annuelle le rendement équilibré maximal. Et en quoi c'est important ? Et bien c'est simple, imaginons qu'on se mette à pêcher.
La diminution de la population va dépendre de la quantité de poissons prélevés. Si on pêche moins que le maximum possible, la population va décroître et se stabiliser au niveau où la production annuelle de poissons compense la quantité pêchée plus la mort naturelle des poissons. Cette quantité de poissons peut alors être prélevée pour toujours.
On a véritablement une ressource renouvelable. Et si on pêche plus que le maximum ? Eh bien, vu que la quantité prélevée sera supérieure à ce que le stock existant peut produire, la population de poissons va diminuer chaque année jusqu'à disparaître. On aura alors réussi à épuiser une ressource renouvelable. Je trouve ça important de vous montrer ce petit modèle simple, parce que cela permet de comprendre la logique à l'œuvre pour ces ressources potentiellement renouvelables, où le caractère renouvelable dépend de notre gestion des stocks.
Modèle simple ? Donc en vrai ça ne se passe pas comme ça ? Ce type de modèle est réellement utilisé pour le suivi et la gestion des stocks de poissons et d'autres ressources potentiellement renouvelables comme les forêts ou le givier.
Mais il y a quand même quelques limites. D'abord, il est difficile d'avoir accès à ces données. Connaître la population de poissons dans une zone donnée et la façon dont elle évolue n'est pas facile. En plus, dans un écosystème, de nombreuses espèces interagissent et ces liens complexes d'interdépendance ne sont pas considérés quand on modélise la population d'une espèce.
Enfin, la capacité porteuse et le taux d'accroissement peuvent varier d'une année sur l'autre avec la variation météorologique ou d'autres stimuli internes et externes. Ces variations ne sont pas prises en compte avec un petit modèle statique comme celui-ci. Mais ce qui est important, c'est de comprendre qu'une ressource naturelle comme une population de poisson n'est renouvelable que sous certaines conditions. Ouais, ok.
Et du coup, est-ce qu'on remplit cette condition dans notre exploitation des poissons ? Hum... pas trop. Le rapport de la VVF sur l'état des écosystèmes marins montre une baisse de 49% de la population entre 1970 et 2012, en se basant sur 1234 espèces différentes de mammifères, d'oiseaux, de reptiles et de poissons. Quand on regarde les 930 espèces de poissons, on a une baisse de 50% de la population en un peu plus de 40 ans.
La pêche est le principal responsable de cette situation. Quand on isole la famille des scrombidae, qui contient des poissons comme l'éton, les macros et les bonites, autrement dit des poissons beaucoup pêchés, on observe une baisse de 74%. Je ne suis pas un expert, mais ça ne ressemble pas trop à une exploitation durable tout ça.
Les scientifiques étudient ce qu'ils appellent des stocks de poissons. En gros, ce sont des sous-populations de poissons de différentes espèces pratiquement indépendantes les unes des autres. Un stock de poissons obéit à peu près au modèle simple que je vous ai présenté. Et si on regarde ses stocks, il se passe quoi ? Quand on regarde le rapport de la FAO sur l'état des stocks de poissons, on voit qu'au fil des années, la part qui est considérée comme surexploitée augmente, alors que celle qui est sous-exploitée diminue.
Aujourd'hui, 31% des stocks sont surexploités et 58% sont exploités à leur niveau maximum. Donc seulement 11% de ces stocks pourraient être d'avant. ...exploité.
Les 10 espèces les plus pêchées comptent pour environ 27% des captures totales et sont toutes surpêchées. Leur stock étant en danger, aucune augmentation de la capture de ces espèces n'est envisageable. D'ailleurs, la surexploitation des stocks peut être mise en lien avec la stagnation de la production de poissons pêchés. Et du coup, quand tu dis surexploité, c'est ce qu'on a vu avant dans ton modèle simple, c'est ça ? On prend plus que ce que la population peut fournir et du coup on tape dans le stock.
Oui, c'est exactement ça. Mais du coup, dans ce cas-là, il suffit d'attendre que la population remonte... Et c'est reparti non ? C'est un poil plus compliqué en fait. Déjà une ressource peut être surexploitée sans qu'on ne l'envoie tout de suite l'impact sur les prises et quand les prises commencent à baisser, le stock est très faible.
Pour que la population recommence à croître, il faut maintenir les prises en dessous de la production annuelle. Et cette valeur peut être très faible si la population de poissons a été fortement diminuée. Dans ce cas là, un stock peut mettre des décennies à se reconstituer… si il se reconstitue. Allez c'est reparti, toujours des mais, des si et des mauvaises nouvelles. Pourquoi ça ne se reconstituerait pas ?
Eh bien, si on va vraiment loin avec la pression de la pêche, on peut simplement faire disparaître une espèce. Mais surtout, on ne peut pas penser une espèce de poisson comme quelque chose de complètement isolé. Tout écosystème voit de nombreuses espèces différentes interagir. Trop de pression sur ce système peut détruire les conditions qui permettent à cette espèce de se développer.
Il peut aussi y avoir d'autres espèces qui prennent la place de l'espèce pêchée et la remplacent. Si ces nouvelles espèces présentent moins d'intérêt pour nos sociétés, eh bien, on y a perdu. Ah ouais, donc il faut être bien sûr de ne pas faire n'importe quoi, parce que toutes les erreurs ne sont pas rattrapables.
Effectivement. Mais toutes les industries de la pêche ne sont pas à mettre dans le même sac. Certaines sont durables. Attention, je ne me prononce pas ici sur les pratiques en aval, sur la construction des flottes de bateaux, les méthodes de pêche, le transport des poissons, etc. On regarde ici juste le stock de poissons en tant que ressources.
Et on peut pêcher une partie de ces poissons sans compromettre la possibilité pour les générations futures de le faire, ce qui est la définition de la durabilité. Ça me semble beaucoup trop facile, je suis sûr qu'il y a des pièges. Bah disons que mesurer cette durabilité n'est pas toujours facile.
Bien connaître l'état des populations demande du travail et celles-ci fluctuent naturellement dans le temps. La pêche d'anchois au Pérou par exemple dépend beaucoup du phénomène climatique El Niño et la quantité de poissons disponibles peut énormément varier d'une année sur l'autre. Les populations de poissons sont aussi affectées par différentes formes de pollution et modifications de leur environnement.
Par exemple, l'acidification des océans dont on a déjà parlé entraîne la disparition des récifs coralliens. Ces écosystèmes particuliers ont déjà été détruits pour moitié et risquent de disparaître entièrement dans quelques décennies alors qu'ils abritent plus de 25% des espèces marines. Ok, mais au fond, est-ce que perdre les poissons c'est grave ?
C'est peut-être un peu triste de ne plus avoir de sushis mais on mangera autre chose. Pas de sushis… Pas de soucis, je pense que tu sous-estimes largement l'apport des poissons pour l'humanité. Les poissons nous fournissent 17% des protéines animales et 7% de toutes les protéines consommées. Pour 3,1 milliards d'êtres humains, presque la moitié de l'humanité, les poissons représentent plus de 20% de leur apport en protéines animales. Et les bienfaits de la consommation de poissons ne s'arrêtent pas aux protéines.
Ils contiennent des acides gras essentiels, des vitamines et des minéraux essentiels. Même en petite quantité, les poissons peuvent avoir un apport nutritionnel important. D'ailleurs, le rapport de la FAO sur l'état de la pêche souligne l'importance des minéraux essentiels que l'on a tendance à oublier.
20 millions de personnes dans le monde sont mentalement attardées à cause de déficience en iodes. 2 milliards manquent de fer et 800 000 enfants meurent chaque année à cause de déficience en zinc. Et ce ne sont que quelques exemples.
Les poissons ne sont pas une source de nourriture secondaire dont l'humanité peut se passer. La vache ! Je ne pensais pas que c'était une part de l'alimentation aussi importante. On mange combien de poissons en gros ?
La consommation moyenne de poissons dans le monde. en prenant tout en compte, est passé de 9,9 kg par personne et par an dans les années 60 à 20 kg par personne et par an de nos jours. Et dans le même temps, la population mondiale a doublé.
Ah bah, au moins, avec ces chiffres, on comprend très bien pourquoi les poissons souffrent autant. Mais les chiffres que je viens de donner sont des moyennes mondiales, et tu n'as peut-être pas l'impression que cela changera beaucoup de choses pour toi, mais dans certains pays en voie de développement, la disparition des ressources halieutiques est une catastrophe sanitaire et économique. Dans les pays développés comme la France, c'est la demande qui tire la consommation. Mais dans les pays en voie de développement, et notamment en Asie ou en Afrique, c'est la production qui limite la consommation.
Ces populations sont dépendantes des ressources halieutiques, comme c'est souvent le cas dans les communautés les plus pauvres. Ce sont les femmes et les enfants qui souffrent de la malnutrition résultante de la diminution des prises de poissons. On voit qu'encore une fois, l'environnement n'est pas un problème secondaire qui ne concerne que les plus riches.
Les problèmes environnementaux frappent souvent d'abord. les communautés les plus pauvres et les plus fragiles. Et pour l'aspect économique ?
L'industrie de la pêche est un facteur de développement pour de nombreux pays en voie de développement. Si on compte la pêche et l'aquaculture, il y a du travail pour 56,6 millions de personnes. 84% de ces travailleurs vivent en Asie et 10% en Afrique.
Préservez les ressources alimentaires. L'agriculture biologique n'est pas qu'une lubie de groupes de pression environnementaux, c'est une nécessité économique et sanitaire. Ok, maintenant que t'as parlé d'aquaculture, j'ai une question con.
Pourquoi au lieu d'aller chercher les poissons en mer, on ne recourt pas plus à l'élevage ? Et bien figure-toi que d'autres y ont pensé avant toi. L'aquaculture a explosé pour compenser l'épuisement des stocks en mer et continuer à répondre à une demande qui va toujours croissante. On voit bien sur ce graphe que l'aquaculture a explosé.
Elle est valorisée à 160 milliards d'euros. Avec plus de 60% de la production, la Chine a un poids majeur dans l'aquaculture. 2014 a été la première année de l'histoire de l'humanité, où la consommation de poissons élevés dépasse celle des poissons capturés. Ça c'est plutôt cool ! Ça peut être cool comme ça peut ne pas l'être.
Cela dépend surtout de quelle aquaculture on parle. Par exemple, les élevages de crevettes sont la première cause de destruction des mangroves, cet écosystème unique de forêt en bord de mer. Les mangroves sont des écosystèmes très importants remplis d'une vie foisonnante.
Elles protègent les côtes de l'érosion, fournissent du bois et servent surtout de berceau pour des espèces de poissons qui peuvent s'y développer tranquillement avant de rejoindre le large. L'UNEP estime que la déforestation des mangroves fait perdre 42 milliards de dollars par an à l'économie mondiale. C'est un problème important dans des pays d'Asie du Sud-Est comme la Thaïlande ou le Vietnam.
De plus, les étangs d'aquaculture qui remplacent les mangroves ne sont pas durables. Ils finissent par s'emplir irrémédiablement d'une boule toxique résultant de l'accumulation en grande quantité des crottes de crevettes dans un milieu incapable de le traiter. On détruit donc un écosystème aux nombreux avantages pour une pratique temporaire d'aquaculture.
Ok donc l'élevage des crevettes c'est pas toujours tip top mais pour l'élevage des poissons c'est la même chose ? Là aussi il y a quelques mauvais exemples. En fait quand on pêche on préfère d'abord pêcher les plus gros poissons, le sommet de la chaîne alimentaire comme les thons ou les saumons, ce que les scientifiques appellent les plus hauts niveaux trophiques.
Une fois qu'on a vidé les stocks des poissons les plus gros, on se rabat sur les poissons les plus petits. Mais si ceux-ci ne sont pas intéressants d'un point de vue culinaire, on peut en faire de la farine de poisson qui sert à l'alimentation animale et entre autres à la pisciculture, l'élevage des poissons. Dans ce cas, certes, le poisson consommé peut provenir de l'aquaculture, mais son impact sur l'environnement peut être plus important qu'une pêche directe.
Et dans ce cas, on ne règle pas non plus le problème de la durabilité. Les poissons d'élevage sont peut-être nourris avec des stocks surexploités. Du coup pour l'aquaculture, tout est à jeter ?
Non, certainement pas. Je tenais juste à souligner que l'aquaculture comme la pêche regroupe des activités soutenables et d'autres qui ne le sont pas. Ce n'est pas parce qu'un poisson provient d'un élevage qu'il a nécessairement généré moins d'impact ou qu'il est issu d'une pratique durable. Mais il y a aussi des pratiques d'aquaculture tout à fait louables.
La moitié des espaces exploités en aquaculture ne nécessitent pas d'apport de nourriture. Ces dernières puisent leurs nutriments de l'environnement dans lequel elles sont exploitées. L'aquaculture fait partie des solutions de tous les problèmes que l'on a évoqués ici. Il faut juste penser l'impact sur l'environnement et la durabilité de ces pratiques. On retrouve des raisonnements semblables quand on réfléchit aux pratiques forestières ou agricoles.
Ce sont des problématiques aux logiques très proches. Donc en gros, on doit tout faire pour avoir une pêche durable. Oui, c'est l'idée de cette vidéo. Ce n'est pas juste de montrer l'état actuel et assez triste des ressources aléotiques. C'est aussi expliquer que sous certaines conditions, l'exploitation de ces ressources peut être durable.
Et qu'on a tout intérêt à le faire vu les enjeux pour les populations les plus fragiles. Oui mais, entre nous, on sait bien que notre capitalisme forcené ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas sorti tous les poissons de la mer. Non, même économiquement protéger les ressources halieutiques a du sens. Moins il y a de poissons dans les océans, plus il est difficile de les attraper. Ce qu'on voit, c'est qu'il y a des investissements importants dans les flottes de pêche pour maintenir le niveau pêché alors que la ressource diminue.
Ces investissements peuvent prendre la forme de plus de bateaux ou de technologies comme des sonars permettant de repérer les vents de poissons. Cela aurait beaucoup plus de sens de maintenir les populations de poissons à leur productivité maximale et avoir ainsi la meilleure gestion possible de ce capital naturel. C'est sous ces conditions que l'activité commerciale générerait le plus de profits.
En fait, on tombe sur un problème assez courant qu'on appelle la tragédie des biens communs. Cela n'est pas strictement lié à notre modèle économique et je ferai sans doute une vidéo là-dessus un jour. En tout cas...
Les zones qui sont protégées par des régulations pour essayer de préserver les ressources halieutiques sont bien plus rentables sur le long terme que celles qui ne le sont pas. Dans ce cas, l'intérêt économique est clairement à la préservation de l'environnement. Ok, j'ai vu mettre des quotas et on a tout réglé.
Effectivement, c'est un bon début. Mais les techniques de pêche ont également leur importance. Si par exemple on pêche trop mais que les quotas obligent à remettre à la mer des poissons que l'on a tués lors de la capture, on aura les bons poids en sortie des bateaux mais une mortalité trop élevée donc on ne sera pas dans le cas d'une pêche durable.
Et puis il ne faut pas non plus que les techniques utilisées endommagent le milieu, sinon le renouvellement des poissons est mis au conditionnel. C'est ce qui arrive avec le chahutage en eau profonde qui racle les fonds marins et finissent par les endommager. Ok et moi personnellement, est-ce que je peux y faire quelque chose ? Est-ce que je peux faire une petite part pour essayer de résoudre ce problème ? Bah comme toujours on peut faire attention à sa consommation, de toute évidence la Le poisson ne peut pas continuer de croître alors que les ressources exploitées de façon durable diminuent.
Est-ce que environnementalement cela a du sens de manger du poisson pêché en mer alors qu'on est à des centaines de kilomètres de l'océan ? Je ne sais pas trop. Peut-être que consommer local serait un premier pas dans la bonne direction.
Certains produits sont aussi certifiés pêche durable même s'il faut toujours faire attention à ce qui se cache derrière, vous aurez plus de chance d'avoir des produits durables s'ils sont certifiés. Je vais mettre dans la description un peu de documentation sur les poissons qui disparaissent et ceux où il y a encore de la marge. De cette façon, ceux qui le veulent pourront réguler leur consommation en évitant les espèces les plus menacées. Mais dans le cas des poissons, c'est surtout à la régulation de faire son travail. Les scientifiques suivent les stocks et estiment ce que l'on peut pêcher.
C'est ensuite aux différents acteurs de la société de s'entendre pour que les règles soient respectées. Tu sais tous ces problèmes dont on parle au fil des vidéos. Il y a quand même quelque chose que je n'arrive pas à comprendre.
Comment on a pu en arriver là ? Il y a moins de 150 ans, Thomas Henry Huxley, un biologiste anglais, déclarait que les stocks de poissons étaient inépuisables. Et nous sommes bien forcés de constater l'inverse.
Mais il faut comprendre qu'à l'époque, il avait raison. Cela ne fait que quelques décennies que sous la pression de la population mondiale et de l'augmentation de son niveau de vie, nous quittons un monde sans limites pour entrer dans un monde où les limites sont tangibles. Après des centaines d'années à penser que toutes les ressources étaient inépuisables, remettre cela en question, en quelques générations, et faire évoluer l'imaginaire collectif, les systèmes économiques, politiques et les activités commerciales, est une tâche énorme et difficile. C'est une prise de conscience brutale à l'échelle des civilisations humaines, il faut en être conscient.
Mais ce n'est pas une raison pour ne pas y réfléchir et agir en conséquence. Nous n'avons de toute façon pas le choix. Les poissons, mollusques, crustacés et autres produits des écosystèmes aquatiques sont une manne extraordinaire pour l'humanité. Ce sont des ressources alimentaires dont une bonne partie de l'humanité ne peut pas.
ou pas encore se passer. D'ailleurs, même si on pouvait s'en passer, cela ne justifierait pas qu'on détruise cette ressource ou qu'on n'exploite pas une ressource qui présente de nombreux avantages. La bonne nouvelle, c'est que ce sont des ressources renouvelables.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'elles ne sont renouvelables que sous certaines conditions, des conditions d'exploitation raisonnées. Pour gérer au mieux ces ressources, il faut suivre les réserves et maintenir les prises en deçà de ce que l'écosystème peut générer. La pratique de la pêche ne parvient pas encore à suivre cette logique. Et la surpêche peut épuiser nos stocks de poissons et laisser les écosystèmes surexploités complètement exsangues.
Les ressources halieutiques illustrent bien les ressources qui ne sont renouvelables que sous certaines conditions. Et la transition difficile entre un monde où les limites étaient suffisamment éloignées des civilisations humaines pour être imperceptibles et un monde où les limites sont tellement présentes qu'elles délimitent le champ des possibles. Merci à tous d'avoir regardé cette vidéo, j'espère qu'elle vous a plu. N'hésitez pas à m'aider en la likant, en commentant, en partageant. Je voulais surtout vous annoncer que je serai à la NEOCAST, c'est une convention qui accueille entre autres des vidéastes.
C'est à Strasbourg le 22 et 23 avril. J'y serai en tant que membre de Vidéosciences et du Café des Sciences. Donc si vous voulez me voir en chair et en os, c'est l'occasion rêvée.
J'entre également dans la phase où je dois finaliser et rédiger mon doctorat, ce qui me prend pas mal de temps et surtout d'énergie. Du coup, ne vous étonnez pas si mes vidéos s'espacent quelque peu. D'ailleurs je ne sais toujours pas de quoi je vais vous parler dans le prochain épisode donc pour une fois ce sera une surprise.
C'était Le Réveilleur et à bientôt sur le net.