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Étude approfondie du patrimoine culturel

Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo du programme d'Histoire, Géographie, Géopolitique, Sciences Politiques de Terminal. Alors nous allons aborder aujourd'hui le quatrième thème de ce programme et nous allons parler de la question du patrimoine. Et je vous propose, en guise d'introduction, de définir quelques éléments majeurs autour de cette notion de patrimoine.

Vous êtes prêts ? Eh bien, allons-y ! Patrimoine ou bien reçu des pères, c'est ainsi que Christian Hautain et Yann Potin définissent le patrimoine en introduction de leur ouvrage.

Derrière cette définition purement étymologique, les deux chercheurs démontrent que la notion de patrimoine a depuis longtemps quitté le champ familial un patrimoine allégué, pour devenir un élément constitutif de la culture contemporaine. Née en Europe et particulièrement développée en France à partir de la Révolution, la notion de patrimoine s'est depuis propagée au monde, aboutissant à l'élaboration du concept de patrimoine de l'humanité. La problématique de cette introduction sera comment la notion de patrimoine s'est-elle construite et imposée en France et dans le monde. La notion de patrimoine peut se définir comme un ensemble de biens dignes d'intérêt à conserver et à transmettre. Avant le XIXe siècle, le patrimoine est avant tout défini comme un bien culturel, une sculpture, une peinture, souvent ancien, lié à l'Antiquité, et qui est...

considéré comme un héritage du prestige et de la valeur de ces civilisations anciennes. Si au XVIIIe siècle, les cabinets de curiosité se multiplient en Europe, leur usage est limité à une petite élite. La France révolutionnaire devient rapidement un pays dans lequel le patrimoine est le plus important. est perçu comme un socle de l'unité nationale en construction.

Pour la première fois en 1790, l'expression de patrimoine national est utilisée et en 1793 ouvre le premier musée des monuments français. Mais c'est au XIXe siècle que se construisent l'administration des monuments historiques avec ses deux fers de lance, Prosper Mérimée et Eugène Violet-le-Duc. La France inventorie et restaure ses grands monuments royaux et surtout religieux, Notre-Dame de Paris, la cathédrale de Reims, la cité de Carcassonne.

Après la seconde guerre mondiale, la notion de patrimoine s'étend aux espaces dits naturels, aux quartiers, des villes, des villages, aux objets sociaux, la danse, les repas et les coutumes. L'augmentation croissante des objets matériels et immatériels qui entrent dans le champ du patrimoine pousse à s'interroger sur la fonction de patrimonialisation. La construction du patrimoine répond finalement à trois enjeux.

Premier enjeu, l'enjeu scientifique. Conserver les objets matériels et immatériels. patrimoine permet en effet de mieux connaître et comprendre les sociétés.

L'histoire, les sciences sociales comme la sociologie ou l'ethnologie, l'archéologie ou encore l'histoire de l'art sont au coeur de la politique de préservation du patrimoine. Ainsi la loi de 2001 sur l'archéologie préventive a permis de faire progresser la recherche sur les matériaux et les constructions. De nombreux musées associent conservation du patrimoine et recherche scientifique comme le musée Jacques Chirac ou le muséum national d'histoire naturelle.

Deuxième enjeu, l'enjeu esthétique. La conservation du patrimoine se fait souvent au nom d'un principe de beauté, d'esthétisme. Ce sont d'abord les bâtiments les plus anciens, les plus remarquables qui ont été inscrits sur la liste du patrimoine. On peut citer Chambord, Genonceau ou encore le Louvre.

Mais ces monuments sont souvent victimes de leur succès et l'afflux croissant de touristes oblige à un difficile équilibre entre rentabilité et dégradation liée au tourisme de masse. Troisième enjeu, l'enjeu social. Si au cours du XIXe siècle, la sauvegarde du patrimoine s'est faite en étroite collaboration avec la construction de l'état-nation, on peut penser au monument de Gergovie, à la gloire de Versailles-Gétorix, la politique de préservation du patrimoine obéit de plus en plus à des logiques particulières, mettant en évidence tel groupe social ou tel territoire. C'est le cas de la naissance de la Cité Nationale pour l'histoire de l'immigration, un projet qui fut élaboré après les émeutes de banlieue de 2005. Allume ! Un monument, un objet, peut devenir un patrimoine à partir du moment où le groupe social, la société, a la conscience qu'il représente une partie de son histoire.

Mais finalement, quels sont les objets que l'on peut patrimonialiser ? Tout d'abord, les monuments. Les monuments, ce sont les premiers objets à avoir été protégés, parce qu'ils illustrent le patrimoine. Aujourd'hui, ce sont surtout des quartiers, comme le quartier des Marais à Paris, des bâtiments industriels, comme la fosse des mines de Liévin, ou même des bâtiments militaires, comme le mur de l'Atlantique.

qui sont protégés. Parfois certains monuments sont liés à une période historique controversée et la question de la conservation devient un enjeu historique et surtout politique. C'est le cas du patrimoine architectural nazi en Allemagne comme le centre des congrès de Nuremberg ou encore des bâtiments de l'époque soviétique comme par exemple la maison du parti communiste bulgare du Buzludja en Bulgarie que je vous conseille d'aller voir au moins en photos sur Google. Deuxième catégorie les objets. Le patrimoine est très souvent associé aux œuvres d'art.

conservés dans les musées, à l'image du musée du Lourdes. Pour autant, les objets du quotidien peuvent devenir du patrimoine. Avec la révolution du numérique, la question de la conservation du patrimoine numérique se pose. Troisième catégorie, les lieux.

La sauvegarde du patrimoine s'est rapidement étendue aux espaces dits naturels, avec la création des parcs naturels. Aujourd'hui, les territoires urbains deviennent aussi des espaces à protéger. Les centres-villes, les espaces situés à proximité des monuments, sont répertoriées et leur développement est encadré.

Quatrième catégorie, l'immatériel. Depuis la convention de l'UNESCO de 2003 dédiée à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, celui-ci est devenu un élément de sauvegarde majeur. Savoir-faire, musique, chant, danse, tradition orale ou manifestation collective.

Ainsi, les carnavals comme celui de Nice, de Dunkerque, ont acquis une importance patrimoniale qui les sauvegarde, mais qui peut aussi les figer, aboutissant à une certaine folklorisation. L'UNESCO, dont je vous épargne la diction de l'acronyme pour éviter que vos oreilles ne saignent, est créée en 1946 dans le cadre des Nations Unies. L'UNESCO siège à Paris et réunit 193 États membres.

Elle s'inspire des premiers travaux internationaux établis par la Société de l'Union Européenne. avec la conférence d'Athènes sur la conservation artistique et historique des monuments d'octobre 1931. Le premier grand chantier de l'UNESCO est le sauvetage des monuments d'Abu Simbel en Haute-Égypte, menacé par la construction d'un barrage sur le Nil à Aswa. Entre 1955 et 1968, l'UNESCO coordonne avec l'Egypte le démontage et la reconstruction des temples de Nubie. Cette première grande victoire permet à l'UNESCO d'aboutir à la signature en 1972 de la Convention du patrimoine mondial, culturel et naturel. Avec la signature de la convention de 1972, l'UNESCO met en place une liste de sites protégés qui est créée en 1978. Et depuis, chaque année, une vingtaine de biens sont ajoutés.

Au début des années 2000, de nouvelles conventions pour la protection du patrimoine. culturelle subaquatique en 2001, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003 ou encore pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles en 2005 ont permis à la liste de s'enrichir et surtout de se développer. se diversifier.

Et en 2022, ce sont près de 1154 biens qui sont inscrits sur la liste dans 167 pays. Parmi eux, 250 sites naturels sont surveillés et protégés au nom de la biodiversité. On l'a vu, depuis 2005, l'UNESCO cherche aussi à protéger et valoriser les éléments du patrimoine mondial immatériel.

Et en 2022, ce sont 629 éléments immatériels qui sont inscrits sur la liste, parmi lesquels on peut citer la calligraphie arabe ou encore la culture de la bière en Belgique. Sous-titrage MFP. En France, les ostentions Limousine, le Fesnos breton ou encore le Guoca guadeloupéen y sont inscrits.

L'UNESCO dresse aussi la liste du patrimoine mondial en péril, qui sont 52 à ce jour. Et parmi eux, on peut citer les sites archéologiques libyens ou bien encore le parc naturel des Everglades aux Etats-Unis. La labellisation patrimoine mondial est devenue un enjeu majeur pour les sites touristiques.

Elle permet un accroissement important de la fréquentation touristique ainsi que la mise en œuvre de moyens importants pour la préservation du lieu ou du bien. Elle peut cependant avoir un effet pervers, poussant au tourisme de l'île. masse, au point de classer certains monuments dans la catégorie de la liste des lieux en péril.

Ce fut le cas de Venise, qui a été menacée un temps par l'UNESCO de perdre son statut, où on peut encore citer le temple d'Ancorvate, qui a longtemps été... dans cette liste des monuments en péril avant d'être retirés très récemment. D'autre part, la carte du patrimoine mondial témoigne des inégalités internationales. En effet, près de la moitié des monuments et des éléments listés par l'UNESCO appartiennent soit à l'Amérique du Nord, soit à l'Europe. Alors que l'Afrique et les États arabes ne représentent de leur côté que 14% des lieux et des éléments protégés.

Cette inégalité s'explique avant tout par la difficulté de constituer un dossier, de respecter certaines normes de protection. protection et de planifier un plan de gestion, ce qui est très difficile dans les régions où les États sont défaillants. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial montre clairement un ordre patrimonial international inégalitaire. L'exemple de Babylone, considéré comme l'une des sept merveilles du monde dans l'Antiquité, mais inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO seulement en 2019, est représentatif de ces inégalités.

Pour conclure, que pouvons-nous retenir ? Le patrimoine est donc devenu en France et dans le monde un enjeu majeur. Longtemps incarné par les cathédrales et les châteaux, le patrimoine français s'est bâti en parallèle avec la construction de la ville.

de l'identité nationale au XIXe siècle et particulièrement sous la Troisième République. Il s'ouvre aujourd'hui aux objets et aux lieux de la vie quotidienne. Identifier un lieu, un objet ou encore une pratique digne d'être conservé et transmis aux gens, générations futures, c'est le rôle de l'UNESCO qui a mis en oeuvre la notion de patrimoine mondial depuis 1972. Cette liste, constamment agrandie, est ouverte à de nouveaux objets patrimoniaux, mais elle témoigne cependant des inégalités internationales en matière de conservation patrimoniale.

La destruction du site archéologique de Palmyre par l'État islamique en 2015 a rappelé la fragilité du patrimoine mondial face au conflit. Et voilà, nous en avons terminé avec cette introduction au thème 4. Si vous avez des questions, comme d'habitude, vous n'hésitez pas à me les poser, que ce soit en classe pour mes élèves ou bien via les commentaires sur YouTube. Il ne me reste plus de mon côté qu'à vous souhaiter de passer une bonne fin de journée, une bonne fin de nuit, bref, une bonne fin de tout ce que vous voulez. Et je vous dis à bientôt !