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Mobilité sociale : Analyse et caractéristiques

SES - Chapitre 8 : Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs de la mobilité sociale ? Section 1 : Comment définir et mesurer la mobilité sociale ? Objectifs d'apprentissage : - Savoir distinguer la mobilité sociale intergénérationnelle des autres formes de mobilité (géographique, professionnelle). - Comprendre les principes de construction, les intérêts et les limites des tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale. - A partir de la lecture des tables de mobilité, être capable de mettre en évidence des situations de mobilité ascendante, de reproduction sociale et de déclassement Introduction : Les différentes formes de mobilité Le terme « mobilité sociale » renvoie à l'idée de « déplacement » dans la structure sociale, d'une position sociale à une autre. Il est indissociable de l'idée que la société est hiérarchisée. Elle doit donc être clairement distinguée de la « mobilité » au sens géographique, même si l'une peut s'accompagner de l'autre. Un individu qui change de résidence, éventuellement de pays, connaît une mobilité géographique. La mobilité sociale doit également être distinguée de la mobilité professionnelle, qui désigne un changement d'emploi au cours de l'existence et qui peut ou non impliquer un changement de position sociale. Si le changement d'emploi implique un changement de position sociale, on parle de mobilité intragénérationnelle : elle renvoie donc au changement de position au cours de l'existence des individus. On peut y associer les termes de trajectoire, de carrière... L'INSEE réserve le terme de mobilité sociale à la mobilité intergénérationnelle. On parle de mobilité intergénérationnelle pour désigner un changement de position sociale d'un individu par rapport à ses parents. Elle désigne les changements de position entre parent et enfant, c'est-à-dire entre origine sociale (le milieu social d'où l'on vient) et position sociale occupée (le milieu social dans lequel on vit). On parle parfois de mobilité horizontale pour désigner des changements de position qui ne sont pas vraiment des changements dans la hiérarchie sociale (enfants d'ouvriers devenant employés) tandis que la mobilité verticale (la seule mobilité au sens strict) caractérise les cas d'ascension sociale, et les cas de mobilité descendante. Si la position occupée est socialement peu éloignée de la position initiale (ou d'origine), on emploie le terme « mobilité de proximité ». La mobilité observée représente l'ensemble des individus qui ont changé de groupe social par rapport à un de leurs parents, et le taux de mobilité est la part d'individus mobiles. La mobilité peut être ascendante ou descendante. Aujourd'hui, les deux tiers des hommes sont mobiles, et cette mobilité est surtout ascendante. Toutefois, la part de la mobilité descendante (qui est une forme de déclassement) a augmenté chez les jeunes actifs. I/ Les tables de mobilité permettent de mesurer la mobilité sociale Pour mesurer la mobilité sociale, les sociologues utilisent des tables de mobilité, qui mettent en relation la catégorie socioprofessionnelle d'un individu et celle de son père ou de sa mère. Elles sont construites à partir d'enquêtes réalisées à intervalles réguliers par l'INSEE depuis 1963. Ces tables de mobilité permettent d'étudier le nombre d'individus (parents et enfants) dans chaque catégorie socioprofessionnelle. A partir des données brutes des tables de mobilité, il est possible d'établir une table de destinée et une table de recrutement. - La table de destinée montre la destinée des individus issus de chaque groupe social. Cette table de destinée permet de répondre à la question suivante: Quelle position occupe les fils d'agriculteurs? En d'autres termes, quels métiers occupent les fils d'agriculteurs? - La table de recrutement montre l'origine sociale des individus qui appartiennent aujourd'hui à chacun des différents groupes sociaux. Les sociologues établissent des tables de recrutement afin de répondre à la question suivante: Quelle est l'origine sociale des membres de telle CSP ? - L'analyse de la mobilité sociale à partir des tables de mobilité permet d'étudier dans quelle mesure l'origine sociale d'un individu conditionne sa trajectoire sociale. II/ Les principales limites des tables de mobilité Les tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale présentent plusieurs limites : - La difficulté, voire l'impossibilité, de hiérarchiser facilement certains groupes socioprofessionnels entre eux, ce qui est pourtant utile pour étudier la mobilité sociale. Par exemple, certains changements de PCS (le fils d'ouvrier qui devient employé) relèvent-ils d'une véritable mobilité, et si oui, dans quel sens s'opère-t-elle ? - Les tables de mobilité utilisent le niveau le plus agrégé de la classification en PCS. Les ouvriers qualifiés et non qualifiés sont ainsi regroupés au sein du même groupe socioprofessionnel ouvrier. Alors qu'il s'agit d'une forme ascendante de mobilité, le cas d'un fils d'ouvrier non qualifié qui devient ouvrier qualifié ne sera pas comptabilisé statistiquement. - Les tables de mobilité supposent qu'une profession correspond à une position, sans tenir compte du fait que la position de cette profession dans la hiérarchie sociale peut avoir changé (cas du fils d'enseignant qui devient enseignant : reproduction, ou, d'une certaine manière, mobilité descendante si l'on considère que le métier a subi un déclassement relatif?). - Le chômage n'est pas pris en compte. On place les chômeurs dans leur ancienne catégorie, sans les traiter spécifiquement. - La difficulté de mesurer la mobilité des immigrés, les structures sociales étant différentes dans les milieux d'accueil et d'origine.
Problèmes pour mesurer la mobilité sociale des femmes. Exclure les femmes de la mesure de la mobilité pouvait se justifier tant qu'elles étaient en grande partie inactives. La montée des taux d'activité féminins change la donne. Il y a un enjeu à appréhender la structure sociale du côté des femmes. On peut comparer les filles aux pères mais les tables de mobilité font alors apparaître une tendance forte à la mobilité sociale descendante. Or, ce que l'on observe ici, ce n'est pas un problème de mobilité, c'est un problème de structure : les femmes occupent en tendance des emplois inférieurs à ceux des hommes, leur père y compris. Section 2 : Les caractéristiques de la mobilité sociale Objectifs d'apprentissage : - Comprendre que la mobilité observée comporte une composante structurelle (mobilité structurelle) - Comprendre que la mobilité peut aussi se mesurer de manière relative indépendamment des différences de structure entre origine et position sociales (fluidité sociale) et qu'une société plus mobile n'est pas nécessairement une société plus fluide. - Connaître les spécificités de la mobilité sociale des hommes et de celles des femmes. I La mobilité sociale comporte une composante structurelle On peut d'abord comptabiliser le nombre de « mobiles », entendus comme ceux dont le groupe socioprofessionnel (GSP) n'est pas le même que celui de leur père. Cette mobilité peut être appelée mobilité totale ou observée. À partir de cette première mesure de la mobilité, on peut chercher à isoler ce qui, dans l'ensemble des changements de positions observés, relève des mutations de la structure socioprofessionnelle. En effet, entre la génération des pères et celle des fils, la structure des emplois peut changer (comme on la vu dans le chapitre 2 sur les mutations de la structure socioprofessionnelle). Par exemple, le nombre d'agriculteurs exploitants a fortement diminué. Pour cette simple raison, de nombreux enfants d'agriculteurs se sont trouvés dans l'obligation de trouver un emploi dans un autre secteur, et, par conséquent, dans un autre GSP. De même, les gains de productivité dans l'industrie ainsi qu'une tendance à la désindustrialisation ont réduit le nombre des emplois ouvriers, tandis que le développement des emplois salariés qualifiés et la tertiarisation ont fait augmenter le nombre et la part des emplois de techniciens, de cadres, d'employés dans l'emploi total. De fait, un certain nombre d'enfants d'ouvriers n'ont pas pu devenir ouvriers à leur tour, tandis que le nombre d'enfants de techniciens, de cadres ou d'employés ne pouvait suffire à répondre aux besoins dans les emplois correspondants. De ces transformations structurelles, il résulte donc des changements de positions qui, en quelque sorte, s'imposent aux individus. Ils ont pour effet de conduire certains individus à occuper des emplois différents de celui de leur père, à « quitter » les GSP en déclin, et à « être aspirés » dans les GSP en expansion. Ces changements de positions provoqués par les mutations de la structure socioprofessionnelle constituent ce que l'on appelle la mobilité structurelle. Mobilité structurelle : Mobilité sociale qui est contrainte par l'évolution de la structure des emplois entre la génération des parents et celle des enfants II/ Une société plus mobile n'est pas forcément une société plus fluide En France, les sociologues de la mobilité sociale avaient pour habitude de retrancher la mobilité structurelle de la mobilité totale. Cela permettait de calculer la mobilité nette. Une mobilité sociale élevée signifie qu'une société permet des changements de position. Cela pourrait laisser penser qu'il existe une forme d'égalité des chances dans nos sociétés. Toutefois, une société plus mobile n'est pas forcément synonyme d'une plus grande égalité des chances. Ainsi, pour mesurer le degré d'égalité des chances dans la société, on privilégiera une analyse en termes de fluidité sociale. Cet instrument permet par exemple de mesurer si un enfant d'ouvrier a autant de chance de devenir cadre qu'un enfant de cadre. La fluidité sociale est dite parfaite dès lors que l'origine d'un individu n'a aucun effet sur ses chances d'accéder à une catégorie socioprofessionnelle donnée. Un progrès de la fluidité sociale signifie que les inégalités sociales d'accès aux différentes positions sociales se réduisent. II/ Les spécificités de la mobilité sociale des hommes et de celles des femmes A/ Les principales caractéristiques de la mobilité des hommes 1er constat : 2/3 des hommes sont mobiles Dans l'ensemble, les hommes connaissent plus souvent une mobilité qu'une immobilité sociale : en 2015, deux hommes sur trois n'avaient pas le même groupe socioprofessionnel que leur père. 2ème constat : Il y a une forte reproduction sociale en France En 2015, près d'un tiers des hommes en France occupait le même groupe socioprofessionnel que leur père. La société française est caractérisée par une forte reproduction sociale. La reproduction sociale désigne le fait d'appartenir à la même catégorie sociale que ses parents; on peut parler également d'immobilité sociale. Par exemple, la moitié des fils de cadres deviennent eux-mêmes cadres. La moitié des fils d'ouvriers deviennent eux-mêmes ouvriers. 3ème constat : Lorsqu'il y a mobilité sociale, il s'agit principalement de trajets ascendants mais courts. Au sein des trajectoires de mobilité intergénérationnelle, les trajets sociaux plus fréquents que la moyenne sont ascendants mais courts, c'est-à-dire entre des catégories proches (ouvriers qualifiés vers professions intermédiaires ; professions intermédiaires vers cadres). Les chances de connaître une promotion sociale (c'est-à-dire une mobilité sociale ascendante) sont environ deux fois plus élevées que celles de connaître un déclassement. Le déclassement est donc un phénomène bien réel en France, mais dont l'importance reste inférieure à la mobilité ascendante. B/ Les principales caractéristiques de la mobilité des femmes Pendant longtemps, le grand nombre d'inactives parmi les femmes et leurs mères empêchait de mesurer la mobilité sociale des femmes. Ainsi, les études sur la mobilité sociale ne se sont intéressées qu'à la comparaison entre les pères et les fils. Aujourd'hui l'INSEE ajoute des tables mères/filles et pères/filles. Ces tables montrent des spécificités de la mobilité sociale des femmes, liée aux inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail. La structure des emplois des mères traduit les conditions dans lesquelles s'est fait l'augmentation du taux d'activité des femmes depuis les années 1960: les femmes ont massivement occupé des postes d'exécution ou faiblement qualifiés, notamment créés par la tertiarisation de l'économie. Il en résulte que les filles sont plus souvent en promotion sociale par rapport à leur mère que par rapport à leur père, et qu'elles sont plus souvent en démotion sociale par rapport à leur père que par rapport à leur mère. Néanmoins, les inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail ne concernent pas que les anciennes générations, même si elles se sont en partie résorbées depuis la génération des mères. Par rapport à leur mère, les femmes connaissent plus souvent une mobilité ascendante que descendante, alors que par rapport à leur père, elles connaissent plus souvent une mobilité descendante qu'ascendante. La mobilité sociale féminine est plus importante que la mobilité sociale masculine, surtout si l'on compare la position sociale des femmes par rapport à celle de leur mère. Ainsi, en 2015, le taux de reproduction sociale est inférieur à celui des hommes. Les femmes se caractérisent aussi par une mobilité ascendante par rapport à leur mère plus importante que celle des hommes par rapport à leur père. Cette plus grande mobilité des femmes est néanmoins à nuancer car elle s'explique principalement par une position sociale plus basse des mères. Au contraire, si l'on compare la position sociale des femmes par rapport à leur père, les femmes connaissent moins de mobilité ascendante et plus de déclassement que les hommes. Section 3 : Comment expliquer la mobilité sociale ? Objectif d'apprentissage : - Comprendre comment l'évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation, et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la mobilité sociale. I/ La mobilité sociale s'explique en partie par l'évolution de la structure socioprofessionnelle Nous l'avons vu en distinguant mobilité structurelle et fluidité sociale, la mobilité sociale repose en partie sur l'évolution de la structure socioprofessionnelle. Certains secteurs (agriculture, industrie) ont décliné au profit d'autres, ce qui a modifié la structure de l'emploi. En un siècle, la part des travailleurs indépendants (notamment les agriculteurs) et des ouvriers (depuis les années 1980) a baissé, au profit de celle des salariés qualifiés (professions intermédiaires et cadres) et des employés, ce qui a favorisé une mobilité sociale surtout ascendante pour les enfants d'agriculteurs et d'ouvriers. Toutefois, le ralentissement de la création de postes de cadres, et la poursuite des créations de postes d'employés pas ou peu qualifiés, devraient contribuer à freiner la mobilité sociale. II/ La mobilité sociale s'explique en partie par les niveaux de formation Dans nos sociétés marquées par l'emprise du diplôme, l'accès à un emploi et plus particulièrement aux emplois qualifiés passe très largement par la possession d'un diplôme du supérieur. Globalement, un niveau de diplôme élevé prédispose davantage à l'obtention d'un emploi qualifié. L'élévation du niveau de diplôme devrait donc favoriser, pour les enfants de catégories modestes, une mobilité sociale ascendante. Les situations de mobilité sociale (ascendante comme descendante) s'expliquent souvent par le niveau de formation atteint par les individus. Toutefois, la hausse plus rapide du nombre de diplômés que du nombre d'emplois qualifiés provoque un risque de déclassement scolaire : un diplôme du supérieur court permet de moins en moins de devenir cadre. Le paradoxe d'Anderson montre ainsi que l'obtention d'un niveau de diplôme supérieur à celui de ses parents ne se traduit pas toujours par une meilleure position sociale. II/La mobilité sociale s'explique en partie par les ressources et configurations familiales A/ Les familles détiennent et transmettent différentes ressources La mobilité sociale dépend en grande partie des ressources que transmettent les familles aux individus. Pierre Bourdieu a montré que ces ressources sont de trois types : économique, culturel et social. Elles influencent l'accès aux études, aux emplois et aux opportunités, jouant ainsi un rôle déterminant dans la reproduction ou la transformation des positions sociales. Le capital économique, c'est-à-dire les ressources financières et matérielles d'une famille, joue un rôle central dans la mobilité sociale. Les parents disposant de revenus élevés peuvent inscrire leurs enfants dans des écoles réputées, leur offrir des cours particuliers ou encore financer des études supérieures longues et coûteuses. A l'inverse, les familles modestes sont souvent confrontées à des contraintes financières qui limitent ces possibilités. Les enfants issus de ces milieux peuvent être amenés à travailler en parallèle de leurs études ou à renoncer à certaines formations faute de moyens. Ainsi, les écarts de ressources économiques entre les familles influencent directement les perspectives d'avenir des enfants et leur capacité à changer de position sociale. Bourdieu montre que la famille ne transmet pas seulement un capital économique, elle transmet aussi un capital culturel, c'est-à-dire un ensemble de connaissances, de références culturelles et d'habitudes (visite de musée, lecture...). L'école valorise certains savoirs et certaines manières de s'exprimer qui sont plus familiers aux enfants de parents diplômés. Ces derniers sont souvent plus à l'aise avec l'écrit et possèdent un vocabulaire plus riche, ce qui leur donne un avantage dans la scolarité. En revanche, les enfants de familles moins dotées en capital culturel peuvent rencontrer plus de difficultés à s'approprier ces codes scolaires, ce qui a un impact sur leurs résultats et limite leurs chances d'accéder aux meilleures formations. Les enfants ayant un fort capital culturel réussissent davantage à l'école et accèdent plus facilement aux diplômes et métiers prestigieux, perpétuant ainsi leur position sociale. Ainsi, le capital culturel joue un rôle essentiel dans la reproduction des inégalités sociales par l'école. Enfin, le capital social correspond aux relations et aux contacts dont disposent les familles et qui peuvent être mobilisés pour favoriser l'insertion sociale et professionnelle des enfants. Les parents appartenant à des milieux favorisés ont souvent des réseaux professionnels étendus qui leur permettent d'aider leurs enfants à obtenir des stages ou des recommandations pour un emploi. À l'inverse, les familles populaires ont moins de contacts pouvant faciliter l'insertion dans des secteurs prestigieux, ce qui peut freiner la progression sociale de leurs enfants, même lorsqu'ils disposent d'un bon niveau scolaire. Le capital social contribue donc également à la reproduction des inégalités en offrant à certains des opportunités dont d'autres sont privés. B/ Le rôle des configurations familiales Les trajectoires sociales des individus sont également liées aux configurations familiales de leur famille d'origine. La composition du foyer joue un rôle important. Dans les familles monoparentales, souvent confrontées à des contraintes économiques plus fortes et à une charge éducative concentrée sur un seul parent, les enfants peuvent avoir moins d'encadrement scolaire et de ressources financières pour leurs études. À l'inverse, dans une famille où les deux parents sont présents et investis dans l'éducation, les enfants bénéficient d'un soutien plus constant et de meilleures conditions pour réussir. Dans son ouvrage Des héritiers en échec scolaire, Gaëlle Henri-Panabière montre que la proportion d'élèves en difficulté est plus forte quand les parents sont séparés. Le nombre d'enfants dans la fratrie influence la répartition des ressources. Dans les familles nombreuses, les moyens financiers et l'attention des parents doivent être partagés entre plusieurs enfants, ce qui peut limiter les investissements éducatifs individuels. À l'inverse, un enfant unique ou issu d'une fratrie réduite peut bénéficier d'un encadrement scolaire plus soutenu et d'un meilleur accès aux études supérieures. Ainsi, au-delà des ressources matérielles et culturelles, la configuration familiale façonne les trajectoires sociales des individus.