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Analyse du roman Manon Lescaut

Un célèbre penseur disait qu'on comprend mieux une société par ses marges que par son centre. Et là tu vas te demander quel est ce penseur et surtout quel est le rapport avec le roman Manon Lescaut ? Je vais te l'expliquer. Ici Tanguy de la boîte à bac et dans cette vidéo, nous allons aborder trois questions qui pourraient être posées lors d'une dissertation ou d'un oral sur le roman Manoesco dans le cadre du parcours Personnages en marge, plaisir du romanesque. Nous allons voir les questions suivantes. Le roman Manoesco est-il un roman immoral ? Que révèlent des personnages en marge sur la société qui les entoure ? Et enfin, pourquoi des personnages marginaux procurent un plaisir romanesque important ? Par ailleurs, si tu veux aller plus loin, on aborde trois autres questions sur l'application La Boîte à Bac. Voici ces trois questions. Peut-on vraiment dire que Le Chevalier d'Aigrieux et Manon sont des marginaux ? Pourquoi ce roman peut-il être perçu comme une réflexion philosophique sur le bonheur ? Quelles sont les qualités rédemptrices des personnages de Manon Lescaut ? En effet, on est en train de sortir une application géniale pour réussir tes révisions en français, en philosophie et bientôt en SES, à GGSP, SVT, mathématiques. Cette application, c'est la boîte à bac que tu peux trouver sur le Play Store et l'Apple Store. Dans ma matière en français, tu trouveras toutes les vidéos sur l'ensemble des œuvres au programme accompagnées d'un quiz et également du texte complet de la vidéo si tu veux prendre des notes plus facilement. Tu trouveras également des fiches résumées, plein de quiz pour pouvoir réviser tes figures de style, les définitions, la culture littéraire, tout ce qu'il faut en gros pour réussir cartonner en français. Et tu trouveras ce genre de contenu dans les autres matières. 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Mais si vous l'avez lu, vous savez clairement que les personnages sont immoraux. On a Manon qui offre son corps afin de gagner un peu d'argent, elle n'est pas très loin finalement de la prostitution. On a également la chute du chevalier des Grieux. A la base, il devait devenir soit chevalier de l'ordre de Malte, soit prêtre. Au final, il va kidnapper un prêtre, pratiquer les jeux d'argent tout en trichant, et autoriser Manon à se prostituer. du moment qu'il a une vie plus confortable lui aussi. Tu as également des riches aristocrates qui profitent du corps de Manon. Tu as des mercenaires prêts à tout pour de l'argent. Le frère de Manon qui apprend les jeux d'argent et la triche au chevalier des Grieux. En gros, toute cette société est immorale et on découvre ainsi les milieux interlopes, donc les milieux où se côtoient les personnes malhonnêtes de cette société du XVIIIe siècle. Mais tout cela... Tu le sais déjà si tu as regardé notre vidéo de résumé. Mais malgré ces personnages immoraux, on peut considérer au contraire que l'œuvre a une portée moralisatrice. D'ailleurs au passage, je vais t'apprendre un petit truc sur les plans dialectiques. Tu vois, comme j'ai fait mon truc « oui, mais » et ensuite on aura une troisième partie qui est la synthèse, t'as remarqué que mon « oui » et mon « mais » ne se contredisent pas. C'est-à-dire que les personnages sont immoraux mais que l'histoire elle-même est moralisatrice. n'est pas une contradiction car on a bien l'usage de personnages immoraux pour apporter une morale. Et je vais t'expliquer. Quand Manon et Dégrieux adoptent une attitude immorale, le sort s'acharne sur eux. Leur maison va brûler, leurs domestiques vont les voler et les personnes qui sont arnaquées, naturellement, cherchent à se venger. Ainsi, le mal attire le mal et le chevalier Dégrieux dira « La fortune ne me délivra d'un précipice que pour me faire tomber dans un autre. » À l'époque, La fortune signifie la chance. Et donc, il est en train de dire qu'à chaque fois, ils arrivent à se sortir d'une situation pour se mettre dans une situation encore pire. Cette physique moralisatrice se ressent également par la répentance du chevalier. En gros, lui-même se sent coupable et s'en veut d'avoir fait tout cela. ainsi dit-il je veux vous apprendre non seulement mes malheurs et mes peines mais encore mes désordres et mes plus honteuses faiblesses l'auteur cherche donc à faire passer un message au lecteur et en cela l'abbé prévaut se situe finalement dans la tradition des histoires tragiques qui était une forme de littérature de l'époque baroque donc un siècle avant qu'il écrive ce roman et dans lesquelles les auteurs qui d'ailleurs souvent étaient des prêtres comme l'abbé prévaut faisaient des histoires particulièrement macabre, morbide, afin de montrer toutes les exactions de l'être humain pour pousser celui qui lit à avoir un comportement plus juste. Et l'équipe montage va nous faire une super illustration de l'un d'entre eux. Dans les spectacles de l'horreur en 1630, l'évêque Jean-Pierre Camus raconte, entre autres, l'histoire d'un mari qui assassine l'amant de sa femme et lui fait manger ses entrailles sans qu'elle le sache. On voit donc les méfaits de la jalousie Et également des tromperies. En gros, cet évêque veut nous faire nous tourner vers Dieu en voyant l'horreur des exactions païennes. Par ailleurs, l'abbé Prévost semble vouloir nous montrer non pas juste l'immoralité de deux personnes, mais l'immoralité de toute une société. Car toutes les personnes qui gravitent autour de Manon et du chevalier sont immoraux. On a par exemple monsieur de Baie ou monsieur de GM qui profite du corps d'une jeune femme. en lui donnant des petites compensations financières on a les mercenaires qui sont prêts à attaquer des soldats pour quelques sommes etc etc mais et c'est notre troisième partie cette morale se veut réaliste en effet alors même que le chevalier et manon trouvent enfin le chemin de la rédemption en trouvant un moyen de s'aimer véritablement et se contenter de peu dans les colonies d'amérique étant même prêts à se marier leur rédemption n'est pas tout de suite récompensé. Puisque le chevalier va se retrouver à se battre en duel parce qu'il veut se marier et que du coup le neveu du gouverneur apprend qu'il veut se marier donc apprend qu'ils ne sont pas mariés et veut choper Manon. Tu l'as dans le résumé. Donc là, tu pourrais dire ok, ce roman finalement il n'est pas du tout moral puisque même les bonnes actions ne sont pas récompensées. Mais c'est parce que l'abbé Prévost ne veut pas faire une histoire qui est farfelue qui finalement n'existe que dans les contes. Dans la vie de tous les jours, je pense que tu vois que ce n'est pas parce que d'un seul coup une personne commence à se comporter correctement que tout se passe bien pour elle. C'est ce que l'abbé Prévost a voulu montrer. Mais on semble constater à la fin que cette rédemption va permettre quelque chose de meilleur pour des grilleux. En effet, à la toute fin, il semble se tourner vers une vie plus chaste, plus calme et commencer à faire la paix avec lui-même, trouver une paix intérieure. qui est finalement la voie vers le bonheur, mais tu le verras dans notre cinquième question qui sera sur l'application. Ainsi, c'est en nous montrant le pendant immoral de la société que l'abbé Prévost veut nous montrer les vertus de la morale qui sont récompensées non pas par un gain immédiat, mais par une paix intérieure. Que révèlent des personnages en marge sur la société qui les entoure ? Je vais commencer par te révéler le philosophe qui considérait que c'est en étudiant les marges qu'on comprend le mieux la société. Ce philosophe, c'est Michel Foucault. Lorsqu'on veut étudier la structure d'un système, on a intérêt à le faire non pas à partir de son centre, mais à partir de ses marges. Et ce philosophe du XXe siècle, qui était également assez largement un sociologue, s'intéressait à des milieux fermés, tels que les hôpitaux psychiatriques, les prisons, pour mieux comprendre comment... fonctionne la société, en comprenant notamment où la société met-elle en marge, comment traite-t-elle les personnes en marge et comment les maintient-elle dans cette marginalité. Et d'une certaine façon, on peut appliquer le même principe au roman Manon Lescaut. En effet, c'est à travers des personnages en marge que l'abbé Prévost révèle certaines caractéristiques de la société du XVIIIe siècle. Le roman révèle les chemins qui mènent à l'exclusion de personnes de... haut rang, en effet dégrilleux à la base et quelqu'un d'un certain niveau, mais il va tomber petit à petit en jouant au jeu d'argent et surtout en se prenant de passion pour une femme qui le mène à la décadence. L'histoire illustre également l'importance de la richesse et des titres dans cette société. En effet, on a finalement des personnages comme Monsieur de B ou Monsieur de GM qui grâce. à leur richesse, peuvent faire ce qu'ils veulent. Puisque eux-mêmes sont un peu comme des clients d'une prostituée, enfin, on n'utilisait pas ce terme-là exact, mais ils donnaient de l'argent à une jeune fille pour pouvoir profiter de son corps. Mais cela ne choque personne parce qu'ils en ont les moyens. Et M. de Géhem peut même faire enfermer le chevalier des Grieux et Manon lorsqu'il comprend qu'ils l'ont arnaqué, alors que lui-même n'était pas tout à fait blanc dans cette histoire. Mais d'ailleurs, ce pouvoir de l'argent et des titres bénéficie également au chevalier, car il va quand même tuer un garde au moment où il s'échappe de Saint-Lazare. Il va également, grâce à l'intervention de son père, ne pas aller en prison, une deuxième fois. En gros, c'est un peu comme s'il jouait au Monopoly et qu'il avait une carte « Vous êtes libérés de prison » grâce à l'influence de son père. Le roman révèle également le caractère intéressé, le caractère cupide de tous. On a déjà parlé de la façon dont M. de Baie et M. de Géhem profitent du corps de Manon, mais on peut également parler des gardes, qui sont quand même en principe des soldats du roi, qui vont demander de l'argent aux jeunes chevaliers. pour qu'il puisse suivre Manon jusqu'au Havre et qu'il puisse continuer à lui parler, alors que franchement, c'est en fait du racket. On voit finalement que les objectifs de l'abbé Prévost avec ses personnages marginaux sont des objectifs de dénonciation d'ordre moral, et c'est caractéristique de la littérature du XVIIe et XVIIIe siècle. Au contraire, les auteurs du XIXe siècle vont plutôt utiliser les personnages marginaux pour faire une critique. Un exemple que j'adore de cela, c'est le personnage d'Étienne Lantier dans le roman Germinal d'Émile Zola. En effet, Étienne est un mineur et à travers ce personnage, on découvre le milieu de la mine, avec sa précarité, avec les personnes qui ont à peine de quoi manger, tandis que la bourgeoisie vit dans l'opulence, a tout ce qu'elle veut au moment où elle le désire, profite de l'exploitation des pauvres. Et pire encore, ne se rend même pas compte de la pauvreté de ces individus. « Ce mois-ci on n'a plus rien. » « Il faut faire des économies ma bonne, comme nos paysans. Il ne faut pas tout boire. » Au travers de ce roman, Sola veut faire découvrir à ses lecteurs, qui sont principalement des bourgeois, la misère du peuple. L'objectif c'est de pouvoir obtenir des lois sociales pour améliorer le triste sort de ces personnes. et condamner les excès du capitalisme. Et pas rien, Émile Zola, c'est vraiment un bon. Pourquoi des personnages marginaux procurent un important plaisir romanesque ? Eh oui, car dans ton parcours, il y a également l'aspect plaisir du romanesque. Alors, que signifie romanesque ? Une définition simple, c'est « caractéristique du roman » . Bon, avec ça, on n'avance pas vraiment. Ce qu'on veut dire par là, c'est que... le roman, et donc le romanesque, c'est une exagération. Ce sont donc des sentiments exaltés, des aventures palpitantes, des situations frappantes, marquantes. Bref, un excès qui nous plaît. Les marginaux, surtout dans Manonesco, apportent ce romanesque par leur aspect dangereux. En effet, on a quand même un personnage qui, à un moment, tue un garde. Et d'ailleurs, il ne va pas être puni pour ça. C'est curieux, mais pas sourd. La catharsis, c'est donc montrer des personnages qui vivent pleinement leurs pulsions, qui vivent en transcendant les tabous, qu'ils soient sexuels ou autres, et permettre ainsi au spectateur, ou bien en l'occurrence le lecteur, de pouvoir vivre ses pulsions, vivre ses passions, sans lui-même les exaucer. Dans Manon Lescaut, les personnages vivent pleinement leur sexualité, en ayant notamment des relations sexuelles hors mariage, et Manon en en ayant avec... plusieurs personnes. Ils transcendent également les tabous liés à la violence, par exemple en participant à des duels, et également se permettent de vivre pleinement leurs sentiments dans une société qui poussait au contraire à la modération. Ces marginaux permettent également d'expérimenter l'altérité, c'est-à-dire de découvrir l'autre et découvrir des milieux auxquels on n'a pas normalement accès. Ça permet également à l'auteur d'avoir une grande place pour son imagination puisque que le lecteur a pris. a priori ne connaît pas ces milieux. Ici, le roman permet de découvrir la face sombre de l'aristocratie, avec toute la déchéance qui accompagne les personnages. Mais ça permet également de voyager, notamment de voyager en Amérique, dans les colonies françaises de Louisiane, où absolument personne n'allait. personne à part les marginaux. En effet, c'était là-bas qu'on envoyait des bagnards, les filles de mauvaise vie ou encore des personnes qui avaient tout perdu en France et qui cherchaient à se refaire. D'ailleurs, ces marginaux sont les ancêtres des cajounes, des personnes d'origine française aux Etats-Unis. D'ailleurs, un exemple de ces cajounes, c'est mon personnage préféré des X-men, Gambit, si tu as la rêve. Ils permettent ainsi de découvrir un autre monde, mais également, a contrario, d'avoir un regard extérieur sur notre propre société, enfin en l'occurrence la société du XVIIIe puisque bon, nous, on ne vit pas à l'époque où ça a été écrit. Un exemple que j'aime bien de ce personnage marginal qui révèle la société, c'est le personnage de Ricca dans les Lettres persanes, rédigé par Montesquieu en 1721, donc à peu près la même époque que Manon Lescaut. En effet, Ricca est un Perse qui débarque à Paris. Et autant dire qu'à l'époque des personnes qui venaient de Perse, donc l'actuel Iran, qui sont à Paris, il n'y en a quasiment pas. Pour lui donc cette société parisienne est vraiment bizarre. Et grâce à son regard extérieur, le lecteur peut percevoir les bizarreries de notre société et ainsi avoir une vision critique de, par exemple, l'intérêt pour la mode des parisiens à l'époque ou encore de l'importance des titres. ou l'importance des prêtres dans la société française. Enfin, ces personnages marginaux sont romanesques par l'aspect héroïque qu'ils portent souvent. Dégrieux, on ne va pas se mentir, il est quand même un peu loser. Il se met avec une femme parce qu'il la trouve très belle, mais finalement, elle rapidement le trompe pour un peu d'argent. Il essaye de maintenir malgré tout son amour pour elle, de maintenir son amour pour lui. Et malgré tout ça, il n'y parvient pas vraiment. Il va petit à petit tomber dans la déchéance. pour conserver Manon, et malgré toute cette déchéance, elle n'est jamais complètement à lui sauf à la toute fin. Mais il est héroïque parce qu'il persévère et parce qu'il conserve certaines valeurs aristocratiques telles que l'honneur, alors même qu'il tombe dans la décadence, également le fait qu'il soit prêt à tout sacrifier pour elle, à quelque chose de touchant. Et il ressemble par bien des aspects à ce type de personnage. typique de la littérature du début du XVIIIe siècle, j'ai nommé le piccaro. Le piccaro est un personnage marginal car il est de basse extraction, ça veut dire d'une origine sociale basse, il refuse de suivre les codes moraux traditionnels et il a des motivations égoïstes, généralement la volonté de s'élever dans les rangs sociaux malgré sa basse origine. Un exemple dans la littérature du XVIIIe siècle, c'est Gilles Blas de Saint-Hilane Merci. publié par le sage entre 1715 et 1735. Sauf qu'à différence du picaro traditionnel, qui était en fait un type de personnage de la littérature espagnole, Gildas, lui, va réussir et va véritablement s'élever socialement. Desgrieux a quand même des différences avec le picaro, puisque déjà il n'est pas de basse extraction, au contraire il est de la petite noblesse de province. En revanche, ses motivations sont égoïstes, puisque c'est son amour pour Manon, Et il ne va pas respecter tous les codes de l'honneur classique de l'aristocratie, bien que je l'ai dit, il respecte quand même certaines de ses vertus, et notamment le fait d'être prêt à se sacrifier. Ces personnages peuvent également nous procurer beaucoup de plaisir, car on peut être heureux de les voir parvenir à s'élever et sortir de leur marginalité. C'est par exemple le cas de la famille Skorta dans « Le soleil des Skorta » de Laurent codé, publié en 2004. que je te conseille, c'est un chef-d'œuvre, bon, à mon sens. Dans le cas de Manon Lescaut, c'est au contraire le plaisir inverse, le plaisir de les voir tomber peu à peu dans la décadence, car, il faut l'avouer, l'être humain adore voir les gens échouer. Et voilà, j'ai fini ces trois questions, et j'espère qu'avec ça, je t'ai donné plein de munitions pour réussir tes dissertations et tes oraux de français. N'oublie pas que je traite trois autres questions sur l'application, donc n'hésite pas à aller les découvrir. Et on a également les KitBag de français qui sont un super outil de révision avec des vidéos de méthodologie, des quiz, etc. pour pouvoir réviser à plusieurs d'une façon ludique. Mais surtout, pense à liker, à t'abonner, à partager les vidéos. Car c'est ça ce qui nous permet de faire vivre la chaîne. Et donc qu'on puisse continuer à mettre plein de ressources gratuites sur YouTube pour que toi et tes camarades, vous puissiez mieux réussir votre scolarité. car... ma foi, c'est quand même notre but principal et je pense que c'est important pour toi aussi. Je n'ai plus maintenant qu'à te remercier et à te dire à bientôt pour d'autres vidéos. Ciao !