Bonsoir à tout le monde, merci d'être là pour ce nouveau lundi d'ERES, on est ravis que vous soyez avec nous. Aujourd'hui, on a les accueillants du Jardin Couvert qui vont se présenter, je vais leur laisser la parole, autour de leur nouvel ouvrage, de l'enfant parlé à l'enfant parlant, qui fait suite à leur premier ouvrage avec Jean-Pierre Lebrun. qui est sorti en 2016, c'est ça, je crois ? Voilà, une parole pour grandir. Voilà, donc on est ravis que vous soyez là ce soir avec nous.
Donc, je vous laisse la parole à tous. Merci. Donc, nous sommes trois accueillants pour vous présenter notre livre. Ariane, Annelia et moi, Michel. Alors, de l'enfant parlé à l'enfant parlant, le titre, on peut l'expliciter un peu.
Avant d'être celui qui parle, l'enfant est, dès avant sa naissance, celui dont on parle. Ses parents l'imaginent, puis sa mère lui suppose des humeurs, nomme ses besoins, ses sensations, ses intentions, lui sont épargnées par l'entourage. Il en chante. et il exaspère tour à tour.
Ce n'est ni tout à fait juste, ni tout à fait inexact ce qu'on lui dit, mais il en chante, et il y a une adaptation réciproque, et ainsi on entre dans la parole en recevant de l'entourage les fables qu'on nous prête. On est d'abord donc objet du langage avant de mettre le sujet. Ça donne le titre du livre, de l'enfant parlé à l'enfant parlant, depuis sa conception jusqu'en gros la quatrième année lorsque l'enfant répond de son nom, de son prénom.
Le jardin couvert est strictement consacré à cette période précoce. À quatre ans, on quitte le jardin couvert pour trouver un habitué. Le sous-titre de l'enfant interprète souligne l'effort immense que doit faire l'enfant pour relier et rendre cohérent le chaos changeant des sensations de son corps, le kaleidoscope des stimulations de son environnement et l'énigme de ceux qui s'occupe de lui et lui veulent du bien.
Et ensuite, l'effort pour se faire comprendre et exprimer ce qui l'encombre. Voilà, je passe la parole à Ariane qui présentera le jardin couvert. Donc en fait, nous sommes trois accueillants du jardin couvert. On représente l'ensemble de l'équipe qui a écrit ce livre. Nous sommes les accueillants du jardin couvert à Lyon.
qui est un LAEP, lieu d'accueil enfants-parents, comme on dit maintenant. Mais le Jardin Couvert a été fondé bien avant, en 1984, avec entre le psychanalyste Denis Vasse. Et le Jardin Couvert a été fondé sur les apports de la psychanalyse, comme la Maison Verte à Paris avec Françoise Dolto. Notre fonctionnement, c'est que chaque après-midi, une équipe mixte de quatre personnes, dont au moins un ou une psychanalyste, accueillent les petits enfants de moins de 4 ans, accompagnés d'au moins un adulte référent, et nous leur offrons un lieu de parole, de rencontre, de jeu, où ils peuvent montrer et dire la façon dont ils interprètent le monde et les liens familiaux.
Au Jardin Couvert, chaque année, il y a environ 1400 enfants différents qui vont faire plus de 4500 passages dans l'année. ce qui fait une moyenne d'environ 18 enfants par après-midi au cours de nos 257 après-midi d'ouverture annuelle, du lundi au samedi inclus. Et donc ce sont autant de rencontres avec les 22 accueillants qui font vivre le lieu. Au jardin couvert, ce sont les enfants qui sont accueillis. Alors bien sûr, ils sont accompagnés, puisque leur présence exige l'accompagnement par un adulte tutélaire.
Dans les faits, c'est le plus souvent la mère ou le père qui vient, mais les grands-parents, les nounous, la parentèle, les amis peuvent aussi bien tenir ce rôle parental auprès d'eux. Les parents et leurs fonctions ne sont donc pas l'objet de l'accueil au jardin couvert, malgré l'idéologie de parentalité qui traverse toute l'action sociale dès la haie. Nous accueillons les tout-petits-enfants. avec la conviction que dès l'origine, l'enfant en parle.
Alors bien sûr, pas avec des mots, tant qu'il n'accède pas au langage verbal, mais avec des mimiques, des comportements, et puis à travers ses jeux. Et il nous parle du lien avec ses parents pris dans le transgénérationnel. Et dans ce que nous appelons le transfert sur le lieu, ses enfants, ses parents, sans qu'ils en aient conscience, sont en attente que nous leur disions quelque chose. qui au mieux dénouera ou au moins assouplira les nœuds relationnels dans lesquels ils sont pris et qui les font souffrir.
Donc au jardin couvert, chacun peut trouver une oreille discrète qui entend ce qui cherche à se dire. Il n'y a pas de travail d'accueil, sans confiance, sans confidentialité, ça se fait dans la discrétion, mais il faut que l'expression de la joie, des difficultés, des faiblesses, de la jalousie… soit possible en toute sécurité. Donc accueillir, c'est se préparer à la venue de l'autre, le laisser venir, hétérogène, imprévisible. Il ne s'agit pas de donner la parole, mais de laisser enfants et parents nous faire signe à leur manière. Donc, dès sa naissance, nous accueillons le sujet de l'acte de parole dans son pouvoir de symbolisation.
Et en psychanalyse comme au jardin couvert, une parole vraie, c'est celle qui revisite l'histoire, qui relance le désir, qui réorganise la pensée en lui offrant une ouverture. En n'étant ni pédagogique, ni éducatif, ni thérapeutique, le jardin couvert offre aux enfants les conditions pour déployer, surtout par le jeu, leur interprétation propre de leur histoire, de ce qu'ils perçoivent de celles de leurs parents, des intentions dont ils se sentent objets, des traumatismes, parfois inaperçus, en tout cas pas parlés, qui ont débordé les capacités d'élaboration. Les enfants s'en font leur propre version imaginaire. L'attention des accueillants favorise l'écoute de cette fable qui bien souvent est occultée par la préoccupation du quotidien ou l'angoisse qu'elle suscite chez les parents. Par exemple, dans l'histoire de Nathan, qui est relatée dans le livre, Estelle, une accueillante d'un après-midi, était prise dans le discours de la mère sur les problèmes de sommeil et de séparation de son fils.
Et moi qui passais à ce moment-là, donc je n'étais pas du tout prise dans le début de la rencontre, j'ai vu la situation, la scène sous un angle tout à fait différent. C'est-à-dire que moi, j'ai vu Nathan coincé sous un siège et essayant d'en sortir. Et progressivement, j'ai réalisé qu'en fait, il rejouait sa naissance en siège qui avait été pour la mère et pour l'enfant une naissance ratée.
Voilà. Dans ce livre, nous avons axé notre réflexion sur la manière dont les enfants interprètent le monde et les liens familiaux. Et nous entendons « interprète » dans une double acception du terme.
D'une part, comment l'enfant interprète, traduit, intègre les désirs inconscients que ses parents lui transmettent dès l'origine. Et d'autre part, comment l'enfant interprète, met en scène les messages parentaux. ce qu'il a fait lui-même de ce qu'on a fait de lui comme l'a écrit nesh sino dans triste tigre en d'autres termes comment l'enfant est inconsciemment parlé dès l'origine par ses parents et comment il parle comment il traduit ce qu'il en a perçu Je vais repasser la parole à Michel. Pour reprendre sur le livre lui-même. Ce n'est pas un livre sur le jardin couvert, il montre le jardin couvert à l'œuvre.
Il altère deux registres. des brefs récits de rencontres avec de jeunes enfants et les réflexions que celles-ci inspirent aux accueillants. Les histoires sont présentées avec un retrait hypographique à gauche, ce qui rend la lecture très aisée.
On peut ouvrir le livre au milieu et rentrer d'emblée dans une histoire, une de ces nombreuses historiettes qui font la trame du jardin couvert. chaque situation que relate le livre témoigne d'une rencontre avec un enfant pour l'accueillant qu'il a d'abord écrite pour soi puis partagée avec les autres accueillants lors d'une réunion mensuelle avec tous les accueillants s'est-il y arrivé quelque chose avec tel ou tel enfant connu ou nouveau témoigne d'un instant partagé avec lui un conflit une attitude une parole échangée un éprouvé de sidération, un débordement, une confidence des parents, une scène saisie sur le vif comme pour Nathan. Le récit leur donne la dignité d'un événement.
Le livre tisse le singulier des situations évoquées avec l'écho collectif. auprès des autres accueillants. L'énigme de la rencontre est ce qui sous-tend, est ce qui rassemble les enfants, les parents et les accueillants.
Alors ce livre n'est pas un projet, est un projet, un aboutissement disons. Au départ, c'est le résultat d'une éthique collective. moment est d'enregistrer l'imprévisible d'une rencontre, puis de passer par l'écrit pour approcher les ressorts de cette rencontre et partager ce moment singulier avec d'autres accueillants, et dans cette résonance, laisser s'instaurer ce qu'on peut appeler l'esprit commun du jardin couvert.
Ce qui fait que même si nous sommes une vingtaine, c'est un même esprit que nous partageons. Anélia va nous permettre de s'orienter dans ces livres. Voilà, je vais vous parler moi de la table des matières. Dans la première partie, nous vous parlons de l'enfant et ses parents. Comme disait Ariane, au Jardin Couvert, nous accueillons d'abord l'enfant qui par son comportement, ses symptômes, nous parle de son histoire familiale, de son lien dans la génération.
Le chapitre Genre et Génération fait référence aux points structuraux qui organisent les équipes d'accueillants. en veillant à la présence d'hommes et de femmes. La question du genre est ici illustrée par le texte d'une accueillante qui est commenté par Jean-Pierre Lebrun.
Ensuite, le chapitre in utero. Pendant l'accueil au jardin couvert, il arrive que l'enfant nous montre des traumatismes vécus par la mère durant sa grossesse en les mettant en scène. La naissance, illustrée par la vignette de Marianne.
Chaque naissance est singulière. Au Jardin couvert, il arrive qu'au moment où les parents évoquent la naissance, l'enfant, par son comportement, nous montre et revit ce moment. Séparation. Le Jardin couvert soutient les parents dans le renoncement à être tout pour leur enfant.
Nous accueillons et sommes attentifs à cette séparation parfois difficile, pour la mère et l'enfant. Du savoir des mères. nous pensons que les mères savent mieux que personne ce qui concerne leur enfant notre écoute non sachante les aide et les incite à parler leur histoire et celle de leur enfant dans les histoires brèves ces récits illustrent ce qui se vit au jardin couvert pendant l'accueil des échanges anodins permettent des ouvertures dont nous ne connaîtrons pas l'issue La deuxième partie, nous vous parlons de l'enfant et l'événement, jeu et transitionnalité. Les jouets ont une fonction de médiation, symbolisation, langage, un support à la rencontre.
Dans le jeu, l'enfant exprime ses peurs, ses angoisses, ses colères, sa jalousie. Au jardin couvert, le jouet appartient à celui qui joue avec. Nous intervenons parfois quand un enfant arrache des mains, voulant prendre...
pour lui le jouet et la joie de l'autre souvent d'ailleurs quand il l'a en sa possession il le lâche au temps du 16 mars 2020, cette date fait effraction au jardin couvert comme dans les familles et dans toute la société. Alternance de fermeture, confinement, ouverture. Heureusement, le confinement de l'automne nous autorise à accueillir les enfants avec une jauge d'accueil. Cette ouverture a permis d'accueillir les conséquences de cet enfermement, des naissances difficiles avec masque, absence du père, quelquefois des droits de visite annulés pour cause d'éloignement. Un chapitre sur le handicap.
Le Jardin Couvert accueille tous les enfants que nous nommons par leur prénom et non par leur diagnostic. Les parents qui accompagnent leur enfant diagnostiqué instaurent avec le Jardin Couvert une relation transférentielle de confiance. Les écrans et les usages. Ici, on peut éteindre son portable.
La frénésie à communiquer et l'obsession de rester connecté en permanence. révèlent parfois un isolement et des angoisses de séparation lors de la première visite au jardin couvert nous demandons aux parents de ne pas téléphoner ni de prendre de photos les transgressions fréquentes nous permettent d'aller parler aux parents en rappelant cette consigne La mort. Toutes les confrontations à la mort ravivent des souvenirs chez les parents mais aussi chez les accueillants. L'accueil peut rencontrer alors des résistances, des compassions ou une écoute attentive qui ouvre à la parole. Dans la troisième partie, nous vous parlons de l'accueil de l'enfant, les droits de visite.
Au Jardin Couvert, nous ne recevons pas des parents en droit de visite. Nous accueillons des enfants avec leurs parents. Nous restons attentifs à l'enfant et à son lien avec son père, avec sa mère, mais...
nous n'avons pas à traiter de la violence du conflit conjugal. Avec les nounous, dès l'ouverture du jardin couvert, nous accueillons les enfants accompagnés de la personne qui les garde. Nous sommes témoins des liens qui se sont tissés entre les nounous et les parents quand ceux-ci viennent les chercher parfois au jardin couvert. Lien de continuité entre eux et la nounou.
La limite des 4 ans. Entre 3 et 4 ans, certains enfants nous montrent qu'ils aspirent à changer de statut. Ils sont souvent fiers, limite promotionnel, qui reconnaît qu'ils ne sont plus des bébés. Les réticences s'expriment davantage chez les parents.
Qui se voient privés de ce lieu, ils reviennent parfois quand même avec un petit frère ou une petite sœur. Résistance La résistance à l'accueil peut venir de plusieurs endroits. L'accueillant, l'enfant, les parents, l'équipe.
quand elle ne fait plus l'équipe. Le savoir, l'idéologie, les certitudes, le vouloir comprendre sont une résistance à l'accueil. Transfert, transfert sur le lieu.
Le transfert sur le lieu, le transfert au jardin couvert ne se fait pas sur une personne. Le jardin couvert se réinvente tous les après-midi avec ceux qui le fréquentent. Tous différents, accueillants, enfants et parents.
La psychanalyse présente dans ce lieu permet de dénouer des situations de souffrance en accueillant l'inattendu. Tous les chapitres sont construits autour de vignettes cliniques, comme celle que Ariane vous a dite et celle que je vais vous lire maintenant. Alex, 3 ans, et sa maman sont venus très régulièrement au jardin couvert quand il était petit. Depuis la naissance de Sophie, ils viennent plus épisodiquement. Sophie a un an.
Elle se lève, en accrochant les vêtements de sa mère, et semble avoir envie de marcher. Je l'aide un peu, elle me tient un doigt et nous partons nous promener dans le jardin couvert. Elle monte ensuite sur le toboggan.
Elle est très active et contente. Elle-même fait quelques pas seule pour rejoindre sa maman. Nous parlons des enfants, Alexandre va très bien, indépendant, s'amusant dans tous les espaces du jardin couvert. Sa mère me dit que la petite Sophie pose quelques problèmes de sommeil, se réveille plusieurs fois par nuit, réclamant sa maman. Je demande à sa maman à quoi elle attribue ces difficultés.
Sa grossesse s'est bien passée, l'accouchement aussi, mais, me précise-t-elle, quand on a déposé le bébé sur mon ventre, j'ai l'impression qu'elle voulait rester là et ne plus me quitter. Je l'invite à associer sur ce qu'elle pense. Elle est née un mois en avance. Il pesait 2,9 kg.
J'ai dit à Sophie Tu es née un peu trop tôt et tu as sans doute encore envie de rester dans ta maman. Mais tu m'as montré tout à l'heure que tu avais envie de te promener. Lors du départ, j'ai reparlé à Sophie et à sa mère et j'ai conclu.
Vous viendrez dire si elle dort maintenant ? Oui, bien sûr, mais je sais qu'elle dormira maintenant. Donc cette petite vignette clinique nous instruit sur plusieurs points.
Elle rejoint... et confirme ce que raconte le chapitre du livre intitulé « Le savoir des mères » . En effet, les mères connaissent les raisons de ces petites difficultés de la vie quotidienne. Il suffit de leur permettre de parler à quelqu'un convaincu que le savoir est en elles et de ne pas faire croire que c'est nous qui savons en donnant des conseils. Elle permet à cette maman de prendre conscience que dans son regret nostalgique d'une naissance un peu avancée, elle activait sans le savoir.
les insomnies de sa fille. La mise en évidence d'un autre chapitre, le transfert sur le lieu, son investissement du jardin couvert, lui permet de parler librement et en confiance, et de modifier quelque chose en elle qu'elle ne connaissait pas. Je repasse la parole à Michel.
Bien, jusqu'ici courait entre les lignes l'idée de la psychanalyse et la référence à la psychanalyse. Alors, Au jardin couvert, la psychanalyse n'a pas pour visée la guérison et n'a pas de visée thérapeutique d'abord, même si elle en a des effets. Et elle ne constitue pas un canon éducatif, elle n'est pas un modèle d'éducation, elle n'indique pas un modèle d'éducation.
Elle veille sur ce qui cherche obscurément à parler ou est empêché de parler chez celui qui ne parle pas encore. Elle aspire une pratique à plusieurs dans le renoncement préalable d'une posture, d'un métier, serait-ce le métier de psychanalyste, de soins à donner à l'enfant, dans la dépossession des effets de sa propre action d'accueillant, car nous sommes toujours plusieurs à travailler, donc d'autres témoins des effets dont nous ne savons rien. L'oreille psychanalytique Merci.
Prête attention à ce qui entrave les enfants dans leurs jeux, dans leurs rencontres des inconnus grands et petits, dans leurs apprentissages sociaux, dans la mise en mouvement de leur progressive émancipation. L'oreille psychanalytique renonce aussi à agir auprès de l'enfant, sinon par la parole et au silence attentif. Elle est de l'ordre de la présence à ce qui arrive, le présent de ce qui fait événement.
C'est austère et pourtant gratifiant. La psychanalyse permet de se tenir au plus près de l'impossible, la pure présence à l'autre, de donner sens à ce creux, cette attente, cette intention, cet inanticipable qui peut surgir sans crier gare, l'éclat infragile d'un petit sujet en quête de soi. Georges, peux-tu introduire le quatrième chapitre ? Oui, bonsoir à toutes et à tous.
Alors, j'ai effectivement contribué à cet ouvrage à la demande des collègues du Jardin Couvert. Je ne me suis pas accueillant, donc je le précise. Et vous avez entendu que le cœur de l'ouvrage, c'est vraiment cette clinique du quotidien. La réflexion à laquelle je me suis livré, c'est une réflexion très en décalage sur ce qui est en train d'arriver à la psychanalyse et la manière dont nous pouvons précisément redonner du sens à cette écoute.
Tout à l'heure, Michel Boutin vient de parler de l'oreille du psychanalyste, Freud parlait d'une troisième oreille. Et dans la période actuelle, la psychanalyse est extrêmement décriée, comme si effectivement la subjectivité était menacée, en tant que source d'un savoir dont l'entièreté de l'ouvrage témoigne. C'est-à-dire, à l'instant, il était question du savoir des mères, mais il est question de quoi ?
De ce que tout sujet connaît de sa vie psychique, c'est-à-dire sait ce qui lui arrive, même s'il... Bien entendu, c'est un savoir qui ne se sait pas et qui a besoin de passer par l'autre. Et vous venez de le dire magnifiquement dans les petites vignettes dont vous avez témoigné.
Voilà, donc moi je me suis attaché. à dire un mot de ce qu'il a né de la psychanalyse en extension. Puisque vous voyez que la psychanalyse, on a tendance à la ramener à la caricature qu'a née le dispositif Princeps du cadre d'Yvan Fauteuil, alors même que depuis sa fondation, donc il y a quand même un peu plus d'un siècle, elle a donné lieu à une pluralité de dispositifs, tous plus inventifs les uns que les autres. Et à cet endroit-là, le jardin couvert est effectivement une invention et un dispositif qui est extrêmement pertinent.
À un moment donné, vous aviez parlé d'un savoir discret, et je m'étais amusé, alors je n'avais pas lu cette occurrence-là, mais en tout cas, quand je pensais à votre dispositif, je l'avais aussi étiqueté de dispositif discret, c'est-à-dire que la présence de l'analyste est là, mais ne se revendique pas comme telle, puisqu'effectivement, il s'agit bien... d'écouter, et vous n'arrêtez pas de le dire dans toutes vos vignettes cliniques, d'écouter au plus près la vie psychique, donc à l'endroit précisément où elle est entravée. C'est, je crois, comme ça que vous l'avez dit tout à l'heure, qui est effectivement une très belle définition du travail du psychanalyste ou plus largement du travail des psychistes qui se réfèrent à la psychanalyste, c'est-à-dire d'écouter là où la vie est entravée de manière à pouvoir en écoutant à ce moment-là, permettre que quelque chose se remette en jeu de cette vie entravée, de cette vie psychique. Et donc, à cet endroit, vous parlez aussi, bien sûr, du désir de vivre et de grandir de tous ces enfants.
Voilà, donc ce chapitre, il a cette fonction d'essayer de redonner quelques lettres de noblesse, ou en tout cas, se redire que la psychanalyse n'est pas simplement limite. à ce qu'il en est de la cure, mais qu'elle infiltre et anime des tas et des tas de dispositifs. Effectivement, c'est important qu'on puisse entendre cette dimension-là dans les différentes places qu'on occupe, chacun de nous, en fonction des lieux où nous travaillons.
Voilà ce que je peux en dire un peu rapidement. On verra dans la discussion s'il y a des questions. Vous pourrez aussi répondre de façon un peu plus précise à des interrogations. J'espère que parmi les gens qui participent à la soirée ce soir, certains ont lu l'ouvrage.
Mais en premier lieu, ce que vous avez à discuter, ou ce que nous avons à discuter, c'est effectivement le travail du jardin couvert en lui-même. Amandine, si vous voulez reprendre. Oui, merci beaucoup.
Merci pour cette présentation. Est-ce que quelqu'un dans la réunion aurait... Une petite question, une remarque, quelque chose à dire.
On est là pour échanger avec plaisir. Est-ce qu'on peut se permettre de citer Georges E. Gaillard dans une phrase dans laquelle on se retrouve bien ? Les dispositifs référés à la psychanalyse, ils viennent... de dire ces dispositifs hors cure, hors divan, constituent autant de scènes où les sujets vont pouvoir déployer leur vie psychique et encombrer l'autre de leurs propres encombrements.
L'autre est alors requis en position de témoin, confié à se confronter à son tour à ce qui n'en finit pas de détruire le sujet en demeurant présent à la relation. C'est une seule phrase qui condense la principale action du Jardin Couvert. Vous êtes invité chacun à associer sur la présentation, sur vos lectures éventuelles, sur vos expériences dans ce type de lieu.
Bonjour, tout le monde me rejoint. Bonjour, oui on vous entend très bien, merci. Moi je me demandais du coup pour travailler dans un LAEP, est-ce qu'il y a besoin d'une formation spécifique en plus ?
Alors en plus de quoi ? Alors moi je fais une formation d'éducatrice de jeunes enfants, est-ce qu'en plus il y a besoin d'une formation pour devenir notamment accueillante dans les LAEP ? Alors, accueillante dans les LAEP.
Ça ne peut pas dire grand-chose, puisque qu'elle est la EP, on est un... un laïc un peu particulier puisque justement nous on est on est référé à la psychanalyse et la psychanalyse est au coeur de notre travail donc il faut déjà quand même avoir une certaine expérience de la psychanalyse en tout cas personnel il faut ça c'est un prérequis Après, on ne vient pas faire son métier. Je ne vais parler que du jardin couvert, puisque au jardin couvert, nous sommes tous des gens intéressés par la petite enfance, pas forcément des professionnels de la petite enfance, mais en tout cas, on a tous un lien fort avec la psychanalyse. C'est quand même ça notre point commun.
Et notre désir de travailler au jardin couvert, c'est le deuxième point commun qu'on a tous. après Effectivement, on va proposer un processus qui permet de s'interroger sur les rencontres qu'on peut faire avec des enfants, sur son désir de venir travailler ici, d'élaborer sur ce que ça nous fait vivre, le cheminement qu'on va faire dans cette expérience, dans cette rencontre, et qui permet ensuite, éventuellement... de devenir accueillant au jardin couvert.
Ça prend le temps dont chacun a besoin. Mais une fois qu'on est accueillant au jardin couvert, on n'y fait pas le métier pour lequel on a une formation. Et puis, ce n'est pas un exercice professionnel dans le sens où on ne vient pas gagner sa vie au jardin couvert. On y vient un après-midi par semaine, c'est un engagement de son désir dans le lieu. On y vient un après-midi par semaine et on a une indemnité.
Mais on n'est pas employé, on n'est pas salarié, on y vient parce qu'on a envie de venir travailler là, avec les enfants et avec les autres accueillants. Si je peux rajouter quelque chose ? au fait de ne pas faire au jardin couvert ce qu'on sait faire à l'extérieur, donc en tant que, certainement dans la petite enfance, en tant qu'éducatrice de jeunes enfants.
Mais c'est très enrichissant justement aussi pour travailler autrement, accueillir autrement. Parce qu'on sait très bien que l'accueil devient difficile dans les structures petite enfance. On est témoin aussi quelquefois de...
Certains témoignages de parents nous relatent des difficultés d'adaptation, des turnovers parce que les professionnels sont fatigués. Et je pense que le travail au jardin couvert apporte aussi à l'extérieur. Voilà, juste cette petite... D'accord, merci. Je ne sais pas si vous avez vu, il y a une discussion dans le chat.
Il y a notamment une question qui vous est proposée. Quels sont les nouveaux apports que vous faites par rapport au livre de Denis Valls ? Je ne sais pas s'il était question du premier livre ou du deuxième livre, puisqu'effectivement, il y a déjà historiquement plusieurs livres qui ont été écrits autour de cette expérience, puisque c'est le quatrième.
alors en fait C'est une poursuite. Il ne s'agit pas de faire des nouveaux apports. Les deux premiers livres ont été écrits avec Denis Basse parce qu'à l'époque, il travaillait au Jardin Couvert.
En gros, on écrit un livre tous les dix ans. Chaque livre correspond à l'expérience de dix années d'accueil au Jardin Couvert. C'est un travail collectif, tous les accueillants ensemble.
comme on vous l'a dit, mensuel en réunion des accueillants. Et puis ensuite, ça a été un travail d'écriture collective des accueillants. Ça nous fait élaborer à chaque fois sur les sujets qui constituent les chapitres. C'est différent.
Je ne sais pas, Michel, comment tu pourrais dire ça ? C'est notre accueil in vivo, en fait. Si je peux me permettre, à l'époque de l'IVAS, il n'y avait pas eu le Covid, il n'y avait pas les téléphones portables.
Oui, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'effectivement, vous voyez, une pensée, c'est toujours une pensée dynamique. Il me semble qu'effectivement, des apports essentiels ont été posés par Denis Vasse, certes, mais comme vous le dites, un accueil vivant, c'est un accueil qui est en lien avec le contexte qui nous traverse et qui nous façonne. Les questions de genre également.
Donc, il y a un certain nombre de questions, il me semble, que vous traitez dans cet ouvrage qui n'ont pas été traitées dans les ouvrages précédents. Du seul fait que nous ne sommes plus il y a 20 ou 30 ans en arrière, même si effectivement la question de comment un enfant se construit dans la parole et dans le lien, évidemment que c'est central. Mais voilà, quelles en sont les manifestations, comment on s'outille pour tenir un dispositif dans la période actuelle ? Je trouve qu'il y a énormément de vignettes qui n'auraient pas pu être écrites il y a 20 ans ou il y a 30 ans.
Tout à fait. Voilà, c'était juste pour vous aller dans le sens de... Oui, il y a des apports nouveaux, qui est de voir comment on se débrouille avec la période contemporaine et les défis auxquels elle nous confronte.
Et les nouvelles manifestations symptomatologiques, qui sont très... Et peut-être que demain, on ne les égrégait pas. Bonsoir. Bonsoir à tout le monde.
Je suis intervenante en analyse de la pratique dans des LAEP depuis deux ans, c'est une pratique assez récente, et je voudrais vous soumettre deux ambiguïtés que je tente de travailler avec les équipes, qui sont l'ambiguïté du « on n'est pas là pour interpréter » . on n'est pas psychologue, on n'est pas éducateur, on n'est pas des professionnels, vous veniez d'en parler, et on est là pour rencontrer. Et moi je tiens un peu l'idée que si on rencontre, on parle, et si on parle, quelque part on s'interprète mutuellement. L'autre ambiguïté qui me traverse, c'est que les équipes me disent beaucoup « mais on doit être dans l'instant, dans le moment de l'accueil, bien sûr, et en même temps, dans les temps d'analyse de la pratique, on travaille sur la trajectoire de l'enfant dans le lieu d'accueil, de l'enfant et de son parent ou des personnes qui l'accompagnent.
» Donc il y a quelque chose là, et je dis vraiment volontairement. ambiguïté parce qu'il me semble que c'est dans cette épaisseur là qu'on travaille de oui bien sûr on est dans l'instant on va pas garder trace de ce qui s'est passé avant mais la trace est en nous donc dans la façon dont on interagit on est travaillé par par ce matériel et par les échanges qu'on a eu éventuellement en app et en équipe plus importante voilà j'aimerais connaître votre avis sur ces deux. ces deux dimensions.
Alors, il y a un écart assez fondateur qui est que nous ne faisons pas de synthèse, donc nous n'étudions pas la trajectoire d'un enfant. L'autre écart, c'est que chaque après-midi, il y a une équipe différente. Alors certes, on peut...
Quand on accueille, on peut rencontrer un enfant qu'on connaît déjà, qu'on a déjà rencontré et avec lequel on a une histoire en tant qu'accueillant au jardin couvert. Mais il y a les autres équipes. Cet enfant, on ne sait pas s'il vient d'autres jours, à d'autres moments, s'il a rencontré d'autres accueillants.
Et en tout cas, c'est à chaque fois une rencontre différente. En fait, il y a la possibilité de... d'un accueil neuf à chaque fois.
Oui, mais il me semble là qu'il y a une ambiguïté, je reprends le mot, parce qu'il est neutre et il n'est pas neutre, il est quand même… Neuf ? Oui, neutre, j'entends. Non, neuf ! Neuf ! Mais quand on a échangé autour d'un enfant, d'une famille, d'une situation, d'un événement qui s'est déroulé, c'est bien parce que les accueillants ont été troublés par quelque chose.
Donc effectivement, on ne veut pas faire une synthèse au sens psychiatrique du terme, ou psychothérapeutique, mais on rassemble quand même quelques éléments de contre-transfert, si je peux me permettre cette expression. En tout cas de réaction et d'émotion à la présence d'un enfant et de sa famille. Et qu'est-ce qu'on fait de ça ? Et j'étais bien embarrassée.
Et comment être un peu moins embarrassée peut-être la prochaine fois ? C'est, me semble-t-il, le travail qu'on fait à cet endroit-là de l'analyse de la pratique non professionnelle, si je me permets. Je reviens au texte d'Ariane, et donc le regard sur Nathan avec Estelle. Il n'y a aucun échange entre Ariane et Estelle. C'est ce qui fait que le regard est nouveau et peut recevoir quelque chose de nouveau aussi, d'inattendu.
Du coup, ça s'est transformé en un texte, ce qui a permis de travailler autour de ce texte-là. Mais au départ, il n'y a pas eu d'échange entre les accueillants, ce qui fait que c'est un accueil avec les accueillants, avec leur sensibilité, leur présence du moment, parce qu'aussi les accueillants peuvent être différents chaque jour. On a aussi nos histoires et on peut avoir un regard différent pour les rencontres. Si je peux me permettre, il me semble que... Donc Hélène Crest, là ce que vous dites c'est, vous voyez, vous ne parlez pas des mêmes structures puisque vous parlez d'un LEAP où il y a une supervision, enfin vous appelez-le analyse de pratique.
Là où le jardin couvert, une intervision, c'est-à-dire travailler entre eux groupalement et que la différence centrale elle est là, c'est-à-dire que ce que vous essayez vous d'écouter dans un espace de supervision, vous êtes extérieur. Eux, il n'y a personne extérieur, donc ils font une intervision et dans l'intervision... s'éclairent mutuellement sur ce qu'il n'y a plus effectivement encombré et ce que vous dites très bien effectivement des dynamiques transférentielles mais il me semble que votre question ne peut pas trouver réponse à cet endroit là puisqu'il n'utilise pas une position de supervision je ne sais pas si ça peut contribuer à éclairer un peu le débat oui moi je voulais intervenir aussi je ne sais pas si vous m'entendez oui Oui, allez-y.
Oui, donc moi, j'ai été accueillante pendant un temps au Jardin Couvert et je suis maintenant accueillante dans un autre LAEP. Et là, votre question, parce que ça m'évoque, c'est aussi que ce n'est pas du tout les mêmes choses qui se passent dans le sens où le Jardin Couvert, déjà, c'est ouvert tous les jours. Donc, ce n'est pas forcément les mêmes accueillants qui vont accueillir l'enfant. Et comme disait Ariane, on ne sait pas s'il est venu à notre moment, qu'est-ce qu'il a pu dire à un autre accueillant. Et ça, c'est fondamental.
Il me semble que c'est très aidant pour justement arriver à ne pas faire notre travail de psychologue ou d'éducateur ou de je ne sais quoi, parce que c'est aussi ce qui permet qu'il y ait un transfert sur le lieu qui puisse se faire. Et que quand on est dans un lieu d'accueil qui est ouvert, Merci. une demi-journée par semaine, on peut basculer plus facilement dans la synthèse, échanger entre nous pour savoir un peu où en est l'enfance, ce qui a été dit, et que c'est plus difficile de tenir cette position en creux d'accueillante où justement on renonce à être psychologue, psychanalyste. Je ne sais pas si ça me fait penser à ça.
Oui, et puis au jardin couvert, on accueille beaucoup d'enfants. Et donc, quand on propose un texte sur une rencontre aux autres accueillants à une réunion du lundi, il est probable que la plupart des autres accueillants n'aient pas rencontré cet enfant. Et donc, du coup, eux, ils vont avoir ce regard extérieur à la situation.
Et on peut travailler non pas sur l'enfant, mais sur ce qui a été compliqué dans la rencontre, ou au contraire ce qui s'est ouvert dans la rencontre, enfin en tout cas ce pourquoi on a envie de partager cette rencontre avec les autres. L'objet est plus la rencontre que l'enfant et ses parents. Il ne s'agit pas de les situer comme objets.
Il y avait une personne qui avait... Oui, je crois que Marie-Nicole Rubio, vous aviez levé la main, si vous voulez intervenir. Oui, merci pour cette présentation très intéressante. J'ai souvent un questionnement sur la présentation des vignettes parce qu'au fond, on accueille des enfants avec d'autres enfants et d'autres parents et je vois rarement dans les vignettes qui sont présentées ce...
ce dispositif un petit peu collectif qui ressort. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais au fond, où sont les autres enfants ? Où sont les autres parents ? Comment les paroles résonnent aussi dans les oreilles des autres enfants et des autres parents ?
Moi, je trouve que c'est une perspective qui mériterait qu'on s'y intéresse un petit peu. pensez-vous ? Alors, je disais tout à l'heure qu'en fait, au jardin couvert, on accueille dans la discrétion. Il peut y avoir beaucoup de monde. Alors déjà, c'est grand, le jardin couvert, donc il y a beaucoup d'espace et il y a des tas d'espaces où les parents et les enfants sont isolés et pas au milieu des autres.
Et ensuite, quand on intervient avec un enfant ou auprès d'un enfant, On ne le fait pas à la cantonade. À ce moment-là, il y a quelques vignettes qu'on propose et qu'on présente où il y a plusieurs personnes, il y a d'autres parents, d'autres enfants, et ça parle et ça échange collectivement. Mais c'est vrai que la plupart du temps, quand on parle à un enfant et qu'on parle de quelque chose qui va faire interprétation, par exemple, On le fait dans la discrétion.
Et donc, c'est un temps où on est juste avec eux. Il ne fera pas aussi que les autres familles sont dans la discrétion. Il y a un soutien tacite.
Et à ce moment-là, éventuellement même, ils se retirent et se mettent à distance pour ne pas être impliqués dans la scène. Et puis, le travail en équipe permet aussi de... Quelquefois d'aller jouer avec l'enfant pendant qu'un accueillant peut parler avec la mère ou le père. Et c'est entre nous, c'est sans se parler. On a l'habitude de permettre ce dispositif.
Et on sait très bien que ça libère l'enfant justement de tout ce nœud familial. Et quelquefois quand il se rapproche, on lui parle de ce qu'il est. du sujet de la discussion.
Ça nous arrive souvent sur les après-midi. Je ne sais pas si certains d'entre vous suivent le fil de la discussion qui a lieu en même temps en écrit. Il y avait des questions. On n'a pas le chat.
Je ne sais pas si Célia, Christian, vous vouliez intervenir. elle vous interpelle Georges donc je ne sais pas si vous voulez elle peut peut-être intervenir directement si elle veut en tout cas je ne sais pas si vous voulez répondre du coup Georges à ça alors elle n'a pas son micro branché elle va arriver donc on lui laisse deux minutes Pour reprendre le fil de la discussion, il y avait une question sur quelle est la différence fondamentale entre un L.A.E.P. et une maison verte. Il y avait également une réaction, une question.
Avez-vous, comme retour des familles ou des enfants ou des nounous, des témoignages qui vous permettent de comprendre, évaluer, ajuster votre approche ? Il me semble que ça, la lecture de l'ouvrage répond à cette question. Quelqu'un qui est un accueillant.
apparemment dit, certes il y a un référentiel, mais il ne précise pas ce qu'est une posture d'accueillant, donne la définition du petit Robert, qui n'est pas terrible, effectivement, pas très fun, attitude particulière du corps, spécialement lorsqu'elle est peu naturelle ou peu convenable. C'est ça la posture, oui. Oui, c'est ça. Est-ce qu'on parle de posture ou d'attitude ?
Parce que, vous voyez, posture, imposture. Et puis, il y avait effectivement une question qui... une intervention de Célia qui va donc intervenir qui va nous rappeler qu'effectivement et qui rappelle déjà que les jardins couverts ou les maisons vertes sont antérieurs à la création des halles de la paix et qu'effectivement la confusion c'est bon je vais lui laisser le temps de je ne sais pas si ça fonctionne si on vous entend c'est super parce que je suis dans un endroit de la maison je ne savais pas si ça captait assez bien et En fait, c'est parce que, effectivement, je me permettais de lire les commentaires, là, et je voyais ces questions, notamment de cette première personne qui était éducatrice, je crois, jeunes enfants, qui demandait comment on pouvait se former à être accueillant ou accueillante. Et en effet, il me semble que là, il y a quelque chose qui touche à une confusion dans laquelle on est souvent aux prises quand on est accueillant ou accueillante au Jardin Couvert.
c'est qu'à la suite de la création de ces lieux-là... se sont développés d'autres espaces d'accueil pour les jeunes enfants et leurs parents et que les financeurs principaux ont ensuite souhaité, enfin je ne suis pas très calée sur la question, mais en fait on souhaitait essayer de structurer un peu la manière dont se sont développés ces lieux d'accueil. Donc aujourd'hui par exemple dans le Grand Lyon, On peut compter, je ne sais rien, je dis ça un peu au hasard, mais je pense au moins entre 25, 30, 40 LAEP qui sont portés par des collectivités, donc par des centres sociaux, qui vont fonctionner avec des professionnels qui sont dégagés de leur temps de travail pour intervenir, comme disait Hélène Giraud une matinée dans la semaine ou une après-midi.
Et donc, c'est des fonctionnements qui sont tout à fait différents. Et évidemment que pour toutes ces personnes-là, en tout cas, la CAF a souhaité réguler un peu la manière dont ça allait se passer dans ces lieux d'accueil. Mais effectivement, ce dont on parle au Jardin Couvert, il me semble que c'est quand même assez différent de ce qu'il se passe dans ces LAEP-là qui, en fait, ont fleuri.
entre guillemets, bien plus tard qu'au moment de la création de la Maison Verte et du Jardin Couvert. Et du coup, le référentiel à la psychanalyse dans ces espaces-là, il est ou il n'est pas, en fonction de comment les personnes se seront intéressées à cette question-là, par le biais par exemple de la Maison Verte ou du Jardin Couvert, où parfois les personnes ne savent même pas ce que c'est qu'une Maison Verte et le travaillant. en LAEP. Et du coup, il y a effectivement des formations qui sont proposées de formation à la posture d'accueillant.
Je vois que Francis a fait une petite réponse effectivement sur cette question qu'il connaît bien. Et donc, la manière dont on peut répondre pour le jardin couvert, c'est forcément qu'il n'y a pas de formation. C'est-à-dire, ce que disait Ariane, c'est on y arrive avec son désir. Et on devient accueillant ou accueillante, j'allais dire, en y travaillant, tout simplement, en faisant cette expérience-là de l'accueil et en faisant cette expérience du groupe que nous sommes, à être touché par les expériences des autres et touché par les enfants et les adultes que nous accueillons.
Je ne sais pas si ça... Tu l'as éclairci, mais il me semblait que c'était important de repréciser cet historique entre effectivement le fait que le jardin couvert est aujourd'hui un LAEP, mais comme d'autres structures associatives, il n'a pas tout à fait le même statut que les LAEP qui vont être portés par les collectivités. Et d'ailleurs, il me semble que ça a à entendre aussi la question que... la question, je crois que c'était une autre Hélène, mais j'ai oublié son nom, évoquait sur la question de l'ambiguïté dans le travail qui est fait dans ce genre de lieu. Peut-être aussi parce que ce n'est pas tout à fait les mêmes dispositifs, en quelque sorte.
Dans le chat, il reste encore une question. Oui, il y en a peut-être plusieurs, mais en tout cas, il y a Francine Morel qui pose une question. Dans le travail de publication du livre et notamment de les vignettes que vous avez évoquées, les accueillants attendent-ils plusieurs années, que plusieurs années soient passées ?
Ou de faire attention à ce que les situations ne soient pas reconnaissables pour des raisons éthiques. Évidemment. Les prénoms sont changés et les situations, si elles sont trop manifestes, sont légèrement modifiées. Il y a des vignettes qui peuvent avoir plusieurs années, mais ça n'est pas exclu qu'une vignette soit de l'année en cours.
La vignette, c'est une méthode de travail, c'est-à-dire que nous passons par l'écrit systématiquement et lorsqu'il y a ce que j'appelais un « il y a quelque chose qui s'est passé » , nous le soumettons à d'autres. Vous voulez dire que les équipes, c'est par journée ou après-midi, vous êtes ouverts le matin et l'après-midi ? Non, tous les après-midi, y compris le samedi après-midi. Donc, chaque équipe, il y a une équipe du lundi, une équipe du mardi.
Oui. C'est pour ça que vous fonctionnez. Il y a un psychanalyste par après-midi.
D'accord. Et donc, vous écrivez ce que vous apportez à l'équipe, chacun a pris le temps de l'écrire. C'est ça votre démarche ? Oui, mais c'est une écriture personnelle, ce n'est pas une écriture de l'équipe du lundi ou du mardi ou du mardi. On peut l'écrire à plusieurs voix quand même, quelques fois.
Et après vous dites que quelqu'un qui vient lundi, quelqu'un d'autre de notre journée peut ne pas le connaître. Mais quand même les parents, quand même quelques fois, ils disent, tiens, lundi, avec tel accueillant, on a évoqué ça. Il peut y avoir quand même des choses qui traversent. Ce n'est pas possible qu'il soit étanche. Oui, bien sûr.
Voilà, donc ça peut... Merci. de fait une situation amenée ou un événement amené ou un vécu amené par quelqu'un du lundi peut résonner aussi pour un accueillant qui était là le samedi. Tout à fait.
Quand même, ce n'est pas étanche. Ça peut se résonner dans le travail. Ça n'est pas étanche, mais ça peut aussi l'être. Ce qui vous a été confié en discussion, on ne l'est pas. Oui, c'est tout.
On sait le partager, d'une part. Ensuite, on peut se sentir amené à écrire à n'importe quel moment. Et il nous arrive aussi, le plus souvent, d'anonymiser la vignette que nous partageons avec les autres accueillants, de façon justement à préserver cette discrétion et la possibilité d'un transfert différent avec les autres.
D'accord. À l'expérience, il est souvent, au contraire, encombrant d'apprendre des choses sur un enfant qu'on a rencontré ou qu'on rencontre, puisque ça ne vous a pas été confié, ça ne vous a pas été adressé. L'hypothèse, c'est quand même que les manifestations de l'enfant, seraient-elles gestuelles, corporelles, nous sont adressées.
Il y a une parole qui cherche un lieu d'adresse. Donc, ce qui ne nous est pas adressé ne prend pas sens. Ça prend sens intellectuellement, mais ne prend pas sens transferentiellement, pour reprendre le terme. Donc, je vais aller en bas.
Merci. Si je me permets, c'est toujours Marie-Nicole Rubio. J'ai entendu tout à l'heure que pour vous, le transfert se faisait sur le lieu et pas sur les personnes. Je ne suis peut-être pas bien comprise. Si, si, c'est ça.
Mais sachant que le lieu est constitué aussi de personnes. D'accord. Mais ce n'est pas sur une personne en particulier.
Quand même, quand une parole s'adresse, elle s'adresse à une personne. Oui, elle s'adresse à cette personne. mais cette personne en tant qu'accueillante du jardin couvert au moment où elle est là c'est ça, à une personne dans ce lieu là, on est d'accord voilà, et le lendemain ce sera une autre personne ou pas le fait que nous ayons une équipe chaque jour permet aussi aux parents de venir quand ils le souhaitent et d'éviter aussi parce que Quelquefois, c'est compliqué aussi quand on se frotte.
Il y a des personnes qu'on supporte moins bien que d'autres. C'est humain. Et donc, on choisit l'après-midi qui nous convient le mieux.
Et le samedi, par contre... Pour que la structure reste ouverte, on tourne et là, tous les accueillants peuvent travailler au jardin couvert. C'est une chance d'ouvrir tous les jours. Ça permet aussi une grande liberté aux familles qui peuvent se montrer sous une facette un jour et sous une autre un autre jour, et les enfants aussi.
C'est tout à fait important, oui. Donc il y a une diffraction du transfert sur les personnes, c'est pour ça qu'on parle de lieu, parce qu'en même temps c'est cadré. Oui, mais en fait on ne maîtrise pas le transfert de l'autre. Donc le transfert de l'autre va aller sur une personne, sur une autre, et il ne va pas aller sur une adresse physique, il ne va pas aller sur un espace, il va vraiment s'adresser à des humains.
Non, il y a vraiment un vrai transfert sur le jardin couvert. C'est des humains, mais c'est un lieu habité. Oui, oui, il faut bien qu'il soit habité pour qu'il y ait transfert, on est d'accord. Et les enfants, d'ailleurs, s'attachent plus au lieu, pas forcément à une personne, parfois à une personne, mais si possible, on... On essaye de contribuer à ce que ça glisse vers d'autres, c'est-à-dire de ne pas s'attacher au transfert.
Bien sûr. De ne pas le prendre pour soi. Bien sûr, bien sûr. Voilà, je ne vais pas pinailler, d'autant que je trouve ce travail tout à fait remarquable.
Et le fait de vraiment écrire régulièrement sur ce qui se passe, c'est essentiel. Mais c'est bien de relever la question du transfert sur le lieu, parce que c'est une question controversée. Il y a beaucoup de psychanalystes qui refusent l'idée même de transverseur en lieu, considérant qu'il faut le réserver.
au transfert sur une personne. Et il n'est pas sûr que dans les dispositifs dont parle Georges Gaillard, le transfert sur le lieu ou sur le collectif ne soit pas un élément essentiel, qu'il y ait différents niveaux, différents espaces de transfert, une diffraction. Oui, voilà, ça mérite d'être explicite.
il a beau faire, voilà, l'expression c'est une chose, je pense aussi parce que des enfants effectivement, n'ont plus le lieu quand ils viennent, ou ils demandent aux parents de venir au moment de l'éveil. Oui, oui. Oui. Mais il y a une autre chose, une question qui me pose aussi, parce que bon, dans mon temps, j'ai aussi un peu rencontré Françoise Grosjean, c'est moi, et... Elle, à l'époque, évoquait aussi le fait qu'à un moment donné, il y a aussi des moments où la parole circule entre des parents aussi et en lien aussi avec un accueillant.
Est-ce que vous ne l'évoquez pas ? Est-ce que ça, pour vous, ne participe pas de l'écu dans votre accueil ? Ça arrive, on s'en sert et on ne le recherche pas.
Par exemple, s'il y a des parents qui parlent entre eux, ce type de situation qu'on peut connaître quelquefois, des parents parlant entre eux, améliorant tout le monde, et même jusqu'à oublier des fois leurs enfants. Donc, est-ce que vous connaissez ce type de situation quelquefois ? Bien sûr, bien sûr, oui. On l'appelait, c'est des bouchons. Oui.
Alors, sans que ce soit des vrais bouchons, certains parents viennent au jardin couvert, pour rencontrer d'autres parents et que leurs enfants rencontrent d'autres. Donc, c'est plutôt chouette pour eux, en tout cas, de trouver ce lieu-là. Alors, les bouchons, effectivement, quand on ne peut rien en dire et que ça se fait en groupe, effectivement.
À l'exclusion des autres. Mais sinon, les choses, elles se font plutôt tranquillement. Mais c'est là où on s'aperçoit que dès que quelque chose d'intime est abordé, en fait, les autres vont ailleurs. Ou ils mettent leurs grains de sel aussi.
Quelquefois, il y a plein de bébés dans un lieu et il y a l'appouchement, il y a l'allaitement, il y a toute cette vie-là qui jaillit. On peut aussi s'y glisser et faire partie de ce moment-là. On s'en débrouille.
Alors, en effet, de la modernité numérique, C'est que des mères se rencontrent sur Internet et viennent se rencontrer pour de vrai en présence au jardin couvert. Se donner rendez-vous. Alors, est-ce que le porteur...
En ces cas-là, souvent, elles ont leur intérêt centré sur la personne qu'elles doivent rencontrer et pas sur le jardin couvert. Quelquefois, ça leur permet de rentrer au jardin couvert, mais... Elles peuvent revenir seules parce qu'elles y ont goûté.
Et que franchir le seuil du jardin couvert n'est pas toujours facile pour tout le monde. Et par rapport au portable, est-ce qu'il est en silence ? Parce que quand même, c'est très difficile aujourd'hui que le portable soit en silence pendant les concours. Certains parents nous remercient. Pas tous, mais voilà.
Vous le posez comme une règle. Ce n'est pas très bien compris quand vous en avez parlé. Oui. On demande à ce que les portables soient éteints.
Alors, on n'a pas tous la même formulation, mais voilà, ici, on peut éteindre son portable. Oui, voilà, il y a différentes manières de le faire. Oui.
Merci beaucoup. On va devoir arrêter cette rencontre, mais merci vraiment beaucoup pour votre présentation de votre livre, de votre projet. C'était très intéressant.
Et merci à tout le monde d'avoir participé, posé des questions. C'est toujours bien plus agréable en vrai. Mais quand même, le Zoom, c'est pratique, donc on en profite. À bientôt tout le monde.
Merci à tous. Merci à vous. On est toujours heureux de parler de notre travail.
Ça nous fait avancer. C'est super. Et nous, on était heureux de vous entendre. Et donc, vous pouvez retrouver le livre en librairie.
Voilà. Au revoir. Bonne soirée.
Au revoir. Merci. Au revoir.