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Modèle IFS et psychothérapie

Bonjour à toutes et à tous, merci de votre présence. Avant de vous présenter le Dr François Ledose, je voudrais savoir si vous nous entendez correctement et surtout si vous nous voyez bien. Donc pour me répondre, vous pouvez utiliser le chat qui se trouve juste à droite de la vidéo. Comme ça, je verrai si tout fonctionne correctement. Alors merci aux personnes présentes. Vous m'envoyez juste un... D'ailleurs, je vais le faire moi aussi, puisque j'ai un feedback. Il y a toujours un décalage entre le moment où on lance la conférence nous et le moment où vous nous voyez. Et donc, effectivement, c'est la première fois que je vois l'importance de ce décalage. Alors là, j'attends. Je vois que le nombre de spectateurs augmente rapidement. Si vous pouviez nous donner un OK pour qu'on puisse lancer, eh bien, je n'ai pas de... Donc vous utilisez en fait la colonne qui se trouve sur votre droite, et puis vous nous dites si c'est ok, si vous nous entendez bien. Eh bien j'ai pas de réponse. Qui commence à m'inquiéter. Tout fonctionne correctement. Ah bah oui, j'ai un feedback alors. Alors merci aux personnes présentes. Vous m'envoyez juste un... D'ailleurs je vais le faire ici puisque j'ai un feedback. Ok, en fait il y a un décalage qui est relativement important, je dirais presque que c'est dehors de la minute. Ok, donc j'ai le feedback. Ça va, on va pouvoir démarrer. Alors François, je vais te mettre en grand écran. Ce soir, nous accueillons François Ledos, qui est psychothérapeute, qui a été neurologue au Centre Hospitalier Universitaire de Caen pendant une trentaine d'années. Il a quitté le CHU il y a tout juste un an. Il a créé en 2014 la société Self Therapy Formation. Il a assuré la coordination scientifique de la version française du livre qui a introduit le modèle IFS. créé par Richard Schwartz. Il est aussi l'initiateur des formations IFS en Europe francophone et il est le premier formateur certifié de langue française. Il apporte aussi ses connaissances en neurosciences dans son enseignement. Et récemment, un article dans Psychologie Magazine, que vous pourrez d'ailleurs vous procurer sur la page du replay, vous parlera de cette technique, de cette psychothérapie en détail. Il est également auteur d'un ouvrage qui s'appelle La force de la confiance qui a été publié chez Odile Jacob il y a quelques temps. Alors, bonsoir François. Tout d'abord, j'aimerais que tu puisses définir les bases du modèle IFS qui a été créé par Richard Schwartz. Tu nous parles aussi de lui, que tu nous expliques son parcours et comment est-ce qu'il est arrivé à concevoir cette thérapie. Bonsoir Jean-Michel. Avant de démarrer, d'aller dans mon cœur du sujet, je veux vraiment te remercier de cette belle opportunité que tu m'offres à moi et aussi au modèle IFS pour être plus connu du grand public. L'aventure pour moi a commencé en 2003 où j'ai rencontré le modèle. Puis 2009, une grande haute étape où les premières formations ont eu lieu. Et puis avec des amis, avec le soutien de Schwarz et beaucoup d'autres personnes très investies, nous avons pu avancer pas à pas jusqu'à mon avis aujourd'hui. je pense, une étape importante grâce à ce webinaire où le modèle va pouvoir être plus connu et mieux connu d'un public plus large. Donc, un grand merci. J'ai donc le plaisir de présenter ce modèle qui effectivement a été conçu par Richard Schwartz, qui est un psychothérapeute américain, qui est un psychothérapeute spécialisé en thérapie familiale initialement. Et là, c'est vraiment intéressant de comprendre dans la jeunesse du modèle parce que ça va permettre de comprendre une des grandes caractéristiques du modèle ou les principales caractéristiques du modèle, c'est-à-dire que c'est un modèle empirique et non pas théorique. Donc il a en fait, il s'est rendu compte, il a fait une expérience existentielle en fait, c'est à dire qu'il s'est rendu compte que ce qu'il faisait avec sa méthodologie de thérapie familiale systémique à l'époque, ne marchait pas chez ses clientes qui avaient des troubles du comportement alimentaire. Il s'en est rendu compte à la suite d'une étude qu'il a pratiquée, qu'il avait faite à l'époque en tant qu'étudiant. Et c'est à partir de ce constat qui sait qu'il a fait un retour sur lui-même. C'est ça qui est important, il a fait un retour sur lui-même, il s'est posé des questions et il a décidé de sortir des sentiers battus et de commencer à écouter ses patientes. Ça, c'est le point, c'est fondamental, c'est-à-dire écouter ses patientes et c'est vraiment à partir de cet état de curiosité, dénué le plus possible de ce qu'il savait, c'est-à-dire qu'il a essayé de mettre de côté ce qu'il savait et de vraiment ouvrir son cœur, ouvrir son intelligence et son cœur à ses clientes, qu'il a commencé à découvrir le modèle. Commencé à découvrir les parties, on va en parler, et après le self. Et puis, il est arrivé à comprendre comment ce self et les parties pouvaient se re-rencontrer pour faire des merveilles. Donc ça, c'est l'histoire d'un homme. C'est-à-dire qu'il n'avait aucune idée vraiment a priori de ce qu'était l'IFS. Il a découvert chemin faisant et c'est par l'expérience. souvent aussi avec des erreurs, avec des... Oui, des erreurs, on pourrait dire, c'est par essaie-erreur qu'il a procédé pour mettre au point ce qui est à l'heure actuelle, ce que j'ai le plaisir d'enseigner maintenant et de transmettre ce soir, qui est le modèle IFS tel que nous le connaissons, dans une forme, à mon avis, assez au point maintenant, et tout à fait efficace. Voilà. Alors, ça fonctionne comment ? Alors, ça fonctionne comment ? Alors, avant de parler de comment ça fonctionne, je crois que c'est important d'expliquer les fondements, les fondements du modèle IFS. Il y a deux jambes au modèle IFS, j'aime beaucoup dire ça, qui font que ça avance bien et même très bien. La première jambe, c'est la jambe de la multiplicité. La multiplicité du psychisme, ça dit quoi ? Ça veut dire que nous sommes multiples, nous sommes multiples à l'intérieur, et surtout, c'est normal. Alors, maintenant, dire ça, je pense qu'en France, ce n'est pas trop problématique. Mais peut-être encore, ça vaudrait le coup de voir ce que nos auditeurs en pensent. Mais à une certaine époque, il y a 30 ans de ça, ce n'était pas si normal que ça. Il y avait beaucoup, en particulier aux États-Unis, de courants qui voyaient la multiplicité comme pathologique, comme très associée aux états borderline, aux états limite, à la schizophrénie. Et ça a été donc, pour Schwarz, quelque chose d'important de poser cette multiplicité comme étant normale. Nous sommes multiples à l'intérieur de nous et c'est normal. C'est-à-dire qu'on n'est pas tout seul ? Il n'y a pas une personnalité figée, mais il y a une composition un peu comme un puzzle ? C'est ça. C'est une constellation, c'est un peu comme un puzzle. L'idée du puzzle, c'est que ça se met les uns avec les autres, ça ne bouge plus. Donc, évidemment, à l'intérieur de nous, c'est mouvant, c'est créatif, plus ou moins mouvant, en fonction, on va en parler plus tard, des traumatismes qu'on a rencontrés et de l'impact sur notre système. En tout cas, c'est ça, c'est multiple et c'est vivant et c'est créatif. Et c'est, oui, on peut dire ça. Ça c'est la multiplicité. Nous naissons, nous pensons que nous naissons tous avec des parties à l'intérieur de nous qui se développent au fur et à mesure de notre vie pour acquérir des compétences, des caractéristiques. En fait, elles vivent ces parties à l'intérieur de nous. Nous, on les considère presque comme des personnes à l'intérieur de nous. Elles sont autonomes jusqu'à un niveau qui est assez élevé, à la fois vis-à-vis du self, on en parlera, et les unes vis-à-vis des autres. C'est vraiment comme des personnes à l'intérieur de nous. Quand on explore ça en IFS, on se rend compte qu'une partie peut avoir plusieurs émotions, plusieurs croyances, plusieurs perspectives sur le monde, une histoire vraiment singulière. Et que ça coexiste à la fois dans la vie de la personne et dans une même séance. Donc, on sort vraiment d'une partie une émotion, une partie une croyance, une partie a une histoire, a plusieurs idées, a plusieurs représentations du monde, a plusieurs croyances et plusieurs émotions. Ça, c'est un point important. Ça, c'est le premier point. Oui, l'autre, tu voulais dire quelque chose ? C'est-à-dire que c'est un peu plus compliqué que la deuxième topique de Freud où il y a le moi, le surmoi, etc. ? Oui, c'est sûrement beaucoup plus compliqué d'une certaine façon, intellectuellement probablement. Et on va voir que quand on n'aborde plus ça seul, c'est assez simple en fait. Mais intellectuellement, effectivement, il est difficile d'appréhender ce qui est assez complexe parce que tout ça est mouvant. et interactif et chaque partie possède tellement de capacités d'interaction que ça peut être très complexe. Donc du point de vue intellectuel et conceptuel, c'est effectivement beaucoup plus complexe. Du point de vue du self, c'est-à-dire, on va en parler du point de vue de la... Oui, du self, on verra tout à l'heure ce que ça veut dire, c'est en fait assez simple. Pourquoi ? Parce que chaque partie a deux caractéristiques entre autres. C'est-à-dire qu'elle a toujours une intention positive pour le système. Ça c'est un point, mais surtout parce qu'elle a sa caractéristique... une des caractéristiques fondamentales, c'est qu'elle est à vie d'une relation avec le self. Elle est relationnelle, chaque partie est relationnelle. Et donc, à la faveur d'une exploration intérieure thérapeutique en particulier, on peut établir la relation entre le self et la partie. Les choses se simplifient, parce qu'on peut se concentrer sur une partie, et on peut l'écouter pleinement, et la partie se déploie, explique son histoire. Donc en fait, cette impression de complexité, qu'on peut avoir sur un plan conceptuel, disparaît complètement dans l'expérience relationnelle qu'on fait en thérapie en particulier. Quand tu dis que chaque partie est relationnelle avec le self, c'est-à-dire qu'elle communique avec lui, qu'elle a envie de communiquer ? Fondamentalement, elle a envie de communiquer. Fondamentalement, chaque partie a envie de communiquer. Et le problème, ce qui se passe dans la vie de l'individu, c'est qu'à la faveur d'expériences traumatiques ou de contraintes éducationnelles, Ces parties ne suivent plus leur chemin idéal, enfin leur chemin naturel, optimal, c'est-à-dire le développement, l'acquisition des connaissances, la spécialisation. Par exemple, je vais être un peu concret, une partie musicienne chez quelqu'un, une partie sportive, une partie professionnelle, le père de famille. Et tout ça, ce sont des parties qui sont très différentes. Entre un père de famille et une partie musicienne et un musicien, on a vraiment des choses très différentes. Ce ne sont pas du tout les mêmes compétences, les mêmes aptitudes. Donc, on voit bien que ce sont des parties qui sont chez la même personne. On peut être tout ça et soi-même en même temps. Donc, ces parties sont exposées à des situations plus ou moins traumatiques. Et c'est là que la situation se complexifie, en fait, parce que cet état naturel de confiance et de relation avec le self, qu'elles vivent naturellement entre elles et le self, s'altère. Parce qu'au moment de l'expérience, disons, traumatique, pour faire simple, c'est-à-dire qu'une partie est exposée à une violence physique ou à des sentiments négatifs, ou à des parents, par exemple, qui présentent des troubles de l'attachement, c'est-à-dire une partie qui ne reçoit pas son hôtel à besoin, ou bien qui est abîmée parce qu'elle reçoit des injonctions, ou qu'elle est battue physiquement, ou elle est maltraitée. Cette partie a deux options en ce moment-là. Soit elle rencontre, au moment de l'épisode ou juste après, quelqu'un. qui peut l'aider à dégager, c'est-à-dire à métaboliser cette expérience à travers une relation, on dira avec le self, c'est-à-dire que quelqu'un vient s'occuper avec son self, c'est-à-dire avec sa capacité de compassion naturelle, et à partir de ce moment-là peut digérer cette expérience traumatique. Et cette expérience traumatique devient un mauvais souvenir. Soin, et c'est souvent le cas, et on est tous exposés à ça, cette expérience réparatrice avec le parent, avec un soignant, enfin peu importe, un adulte. n'a pas lieu et à ce moment-là la partie qui a généré des émotions et des croyances et aussi des réactions physiques en relation avec l'épisode en question garde tous ces éléments-là sur elle, on le dit de façon imagée, et à l'occasion ça va générer ce qu'on va appeler nous un fardeau qui va donc charger la partie. Et ça c'est quelque chose qui est fondamental parce que cette partie du coup en quelque sorte, je ne sais pas, en quelque sorte véritablement s'identifie à ce fardeau. Par exemple, un petit garçon qui est traité d'incompétent par son père, qui l'adore, qui l'apprécie, qui l'adore énormément, son père le traite d'incompétent, il va croire ça. Alors, si le père ne vient pas tout de suite pour expliquer, Non, j'ai été excessif ou si la mère ne vient pas réguler ça, le gars va garder ça sur cette croyance. Et ça va s'identifier à la partie elle-même. Donc l'enfant s'identifie à ce qu'il croit de lui si une expérience correctrice, depuis le self extérieur, ne vient pas corriger. Et c'est ça le début des problèmes. Parce que cette partie, du coup... Vas-y. Elle se coupe de la relation avec le self. Elle se coupe, et c'est ça le point. Elle perd temporairement cette expérience relationnelle avec le self. Je pense que ce serait important de définir le self. Si je reformule un petit peu avec un langage de Béossien, on arrive au monde relativement unifié. Les expériences, les chocs... les chocs émotionnels, traumatiques qu'on vit fractionnent la personnalité et donc ça crée des sous-personnalités qui sont autant d'individus qui vont au cours de la vie s'exprimer de telle ou telle manière. Alors, pas tout à fait. Je ne pense pas que l'expérience traumatique fractionne. C'est-à-dire, est-ce que ça va faire… On a des parties, je ne sais pas combien, mais peu importe. Le point fondamental, c'est qu'une partie de moi est exposée à un traumatisme. Ce traumatisme n'est pas régulé, n'est pas guéri au moment. et du coup le fardeau est généré et s'identifie à la partie et c'est là qu'on a le problème c'est à dire qu'on a à ce moment là une expérience de fragmentation à l'intérieur c'est à dire on a toutes ces parties elles ne sont pas plus nombreuses mais elles sont chargées certaines et comme elles sont chargées, elles sont coupées relationnellement des autres parties et du self et là commence l'expérience de fragmentation, c'est à dire de perte d'unité de perte de confiance et de malaise et de troubles graves éventuellement donc c'est... C'est le fardeau lui-même qui génère l'expérience interne de morcellement, qui peut aller jusqu'au morcellement dans les états borderline, par exemple, les alts limites. D'accord. Et donc le self, alors ? C'est quoi le self ? Alors, c'est quoi le self ? Ça vient d'où ? Alors, ça vient d'où ? Je vais revenir sur ce que je disais tout à l'heure. Ça ne vient pas de la tête de quelqu'un, ça ne vient pas de la tête de Schwartz. Il n'est pas arrivé dans la genèse de ce modèle avec l'idée qu'il y aurait un self. En fait, il l'a découvert, et ça c'est un point important. C'est-à-dire qu'il a commencé à explorer le monde des parties chez ses patientes, qui elles-mêmes disaient, les patientes qui avaient des troubles du comportement alimentaire, disaient moi j'ai une partie qui me pousse à manger, j'ai une partie qui me critique, j'ai une partie qui se sent très mal et coupable Donc elle décrivait ces femmes-là, écoutées depuis un espace de curiosité. En fait, elles parlaient de leurs parties. Donc je pense qu'elle a écouté ça. Et il a commencé à demander à ses patients de faire un peu ce qu'on fait dans la thérapie systémique familiale, dans les familles externes, c'est-à-dire pour favoriser la communication, à séparer, un peu à distancier ces différents acteurs de la problématique intérieure. Et quand il a fait ça de façon naïve au début, une de ses patients ou certains de ses patients pouvaient décrire à l'intérieur, quand les parties se décollaient, pouvaient se distancier d'elles-mêmes, tout d'un coup un changement d'état. Et ça, c'est un point important. un changement d'état, c'est-à-dire qu'elle devenait tout d'un coup curieuse. Cette femme qui était identifiée à la partie d'elle qui la rendait coupable de manger d'une façon extrême, tout d'un coup pouvait devenir d'un coup curieuse et dire cette partie, au bout du compte, c'est une partie de moi, ce n'est pas tout moi d'abord, et deuxièmement, mais pourquoi elle fait ça ? Et ça, c'est une expérience que Schwartz, il a lui tombé dessus. Et du coup, il a été curieux, il a dit mais qu'est-ce que c'est que ce changement d'état ? Et il s'est rendu compte qu'en cultivant ce changement d'état et en travaillant depuis cet état de curiosité, d'ouverture, les parties commençaient à se détendre, à raconter leur histoire et à expliquer ce qui se passait pour elles. Et surtout, à commencer à dire pourquoi elles ne pouvaient pas s'arrêter de faire ce qu'elles faisaient. Et ça, c'est le début, on va voir ça un peu plus tard. Vraiment la thérapie, c'est-à-dire comment on va pouvoir aider les parties à arrêter de faire ce qu'elles font et se décharger de leur fardeau. Donc, pour en venir à ta question, le self, ce n'est pas un concept, c'est un état de conscience en fait, qui témoigne du fait de la désidentification à un moment donné de la séance de thérapie, de la désidentification des parties de la personne elle-même qui tout d'un coup se rend compte qu'elle n'est pas sa partie. C'est-à-dire je me désidentifie, c'est comme si tout d'un coup... Je vois, ma main est à moi, mais je la vois, donc ce n'est pas tout moi. Si on la coupe, je reste moi. On ne va pas aller jusque-là. Et surtout, les parties, on ne les coupe pas, on les garde toutes. Mais c'est cette idée, c'est cette métaphore pour faire comprendre que quand une partie de moi, très amalgamée à moi, on dira collée à moi, comme une partie jugeante, par exemple, je décris ça dans mon petit TED, une partie critique, tout d'un coup se décolle, et c'est ça qu'on fait en thérapie, eh bien, il y a tout un univers qui se présente depuis le self, qui est un univers de curiosité. et qui est très sécure et qui offre beaucoup de perspectives aux parties et parce qu'elles se rendent compte que là elles ont un interlocuteur dans le meilleur des cas, quelquefois c'est un peu plus compliqué mais en fait dans la grande majorité des cas il y a enfin quelqu'un à l'intérieur qui peut les écouter et progressivement, elles vont rendre compte que ce quelqu'un peut les guérir et progressivement après, ce quelqu'un, elles peuvent leur faire confiance pour les guider dans la vie. C'est ce qu'on va appeler le self-leadership, on va en parler tout à l'heure peut-être. Comment est-ce que je peux savoir si je suis dans mon self ? Alors, c'est une très bonne question. Comment est-ce que tu peux le savoir ? On peut avoir des indicateurs. C'est-à-dire qu'il y a quand même des indicateurs, le plus souvent corporels. C'est une sensation, on dirait, de calme par exemple. Il y a le calme, il y a la clarté d'esprit. On peut aussi avoir un sens de confiance en soi-même, en les autres. Un sentiment de sécurité. C'est un sentiment physique aussi d'espace à l'intérieur. On peut sentir dans le corps, dans le thorax, dans l'abdomen. de détente musculaire. C'est à la fois psychique et corporel. Quelquefois, on se trompe. On croit qu'on est dans le self, et en fait, on ne l'est pas. Donc, ça peut être aussi, et c'est un des buts de la formation que je propose en self-thérapie, formation IFS, c'est d'aller repérer avec précision, subtilité, à quel moment, en fait, je... croit dans le self et à quel moment je ne le suis pas, à quel moment je le suis. Ça, ça a une grande importance. Certaines parties de nous, on est tellement identifiés, on est tellement habitués à ces parties qui sont en fait des bons vieux amis. Voilà, je vis telle ou telle partie, ce critique ou cette partie qui me fait perdre confiance en moi. Bon, je la connais. Et puis voilà, elle est avec moi. Et je crois que c'est moi. En fait, ce n'est pas moi. à certains moments je peux même oublier qu'elle est là. Donc ça peut être très subtil, mais quand même quand je me sens calme, détendu, je sens que la perspective est dégagée, que je peux avoir une vision un peu clarifiée de l'avenir et de moi-même, on peut dire que je suis dans le self. Donc quand j'ai l'impression que j'y suis mais que j'y suis pas, c'est ce qu'on appelle le faux self ? Alors oui, on n'aime pas trop dire faux self, on dirait pour utiliser une expression anglo-saxonne, self-like, qu'on a du mal à traduire en français parce que ça se traduit mal, mais ça veut dire quand même, c'est-à-dire qui ressemble au self. On peut avoir des parties de nous, bien sûr, on a tous des parties de nous qui ressemblent au self, qui sont presque comme nous et qu'on croit être comme nous, mais qui en fait sont des parties, qui ont une intention, qui font quelque chose à l'intérieur de nous. Ce n'est pas très grave, mais c'est intéressant à observer, en particulier quand on est thérapeute, parce que ça nous permet de comprendre. et de réaliser que quand ces parties là se mettent un peu de côté, on est beaucoup plus efficace en tant que thérapeute. Ça c'est les deux jambes ? Ça c'est les deux jambes, la multiplicité et le self. C'est donc le self qui va guérir ? Oui. En fait, on va accompagner le patient à se connecter à son self pour qu'il arrive à calmer ses sous personnalités ? C'est ça, calmer et guérir. Il y a un point que je voudrais nommer avant d'aller un peu plus loin. C'est qu'on reconnaît bien que la multiplicité, ce n'est pas spécifique à l'IFS. Il y a beaucoup de petites cités de la psychanalyse. Freud, à travers ses topiques, a parlé de la multiplicité. Il y a d'autres, la PNL, la Gestalt, d'autres modèles. Les liaisons actionnelles. Les liaisons actionnelles, bien sûr. Ce n'est vraiment pas une spécificité. Ça, c'est un point. Le self, en fait, ce n'est pas une spécificité. Parce que c'est… Le self, c'est qui on est profondément. C'est notre âme, c'est notre essence. Cet état dans lequel je suis conscient de qui je suis et pas identifié avec qui je suis, c'est véhiculé dans beaucoup de traditions philosophiques et spirituelles. C'est en fait très proche de mindfulness, c'est la pleine conscience. C'est ça en fait. C'est ça le self. La pleine conscience, c'est un élément du self. Mais ce qui est vraiment spécifique et très original dans l'IFS, c'est comment Schwartz ça combine les deux pour en faire une pratique thérapeutique puissante, ce dont on va parler. Alors, comment ça fonctionne ? Comment se déroule une thérapie IFS ? Alors, il y a la thérapie IFS, puis il y a la séance. Alors, je pense que pour ce soir, c'est peut-être plus facile de parler de la séance. Donc, comment ça se passe ? Déjà, on va amener la personne à… Présenter son problème, en fait. Et tout de suite, quand la personne va commencer à parler de son problème, par exemple, hier, j'ai eu l'enseignant de mon fils au téléphone qui n'était pas contente parce qu'il ne sait pas s'il est sire. Et moi, j'ai tout de suite été en colère contre cette personne. Et je me rends compte qu'effectivement, quand on fait ci ou ça, généralement, je me mets en colère. La personne arrive avec un problème. de la vie et ça la gêne suffisamment pour demander une séance. A ce moment là on va commencer nous déjà le thérapeute à repérer quelles sont les parties qui sont là, cette partie en colère ou cette partie jugeante ou cette partie... On va commencer à aider la personne à repérer que derrière les difficultés et les résultats émotionnels il y a des parties qui sont là à l'intérieur et on va donc... déjà c'est un point très important parce que c'est en particulier chez certaines personnes qui ont des parties qui prennent beaucoup d'espace une personne qui a une partie anorexique ou une personne qui a une partie boulimique ou alcoolique c'est déjà tout un monde c'est toute une expérience de réaliser que c'est pas tout moi que c'est une partie c'est une grande partie mais ce n'est qu'une partie il y en a d'autres et il y en a moins donc ça c'est une étape fondamentale c'est vraiment le tout tout début de ce qu'on va appeler c'est déjà déculpabilisant c'est énorme, alors quelquefois il y a d'autres parties qui combattent ça parce que cette idée que je suis pas alcoolique... et j'ai une partie de moi qui fait ça mais je ne sais pas tout moi, il y en a d'autres qui déjà commencent d'emblée à réagir contre ça, mais on accompagne ça. Mais c'est vrai que ça va, pour certains c'est un soulagement énorme de sentir que ce n'est qu'une partie de moi qui va mal, mais ce n'est qu'une partie de moi, ce n'est pas tout moi. Et ça c'est un point important, ce que j'allais te dire c'est que c'est vraiment la première étape de ce qui est fondamental en IFS, c'est-à-dire ce qu'on va dire, on va l'appeler en anglais un blending, je vais traduire tout de suite en mauvais français qu'on a appelé avec Monique Bazir qui a traduit le livre avec moi, comme désamalgamé blending c'est mélanger en anglais un blending c'est intraduisible donc on s'est dit on va essayer de créer un mot qui est désamalgamé, quand je suis collé à une partie je suis amalgamé avec quand je me décolle l'anglais est fort parce qu'il dit un blend mais nous en français on n'a pas de mot alors on va dire désamalgamé Et ça, c'est vraiment ce qui est spécifique, c'est vraiment fondamentalement tout le travail, la base du travail en IFS, c'est de désamalgamer, que des parties de nous se décollent de nous. Ça peut être difficile, c'est pour ça qu'on a besoin d'aide. Et qu'à partir de ça, il y a une expérience à l'intérieur, c'est-à-dire le self-puff se dégage. C'est désassemblé en fait. C'est un peu désassemblé, sans déstructurer. Si on raisonne en anglo-saxon, un blended en whisky, c'est un assemblage. Et voilà, c'est ça. C'est ça, c'est tout à fait ça, mais sans déstructurer. Donc on désassemble de façon respectueuse pour que ça ne déstructure pas. Ça c'est un point important, mais on va créer les conditions pour que la partie, si elle est d'accord, puisse se décoller du self. Et il y a deux choses qui se passent à ce moment-là. D'abord, le self se dégage naturellement, un peu comme tout d'un coup, comme un nuage qui dégage le soleil. Paf, on a le soleil, mais on ne fait rien pour ça, ça se dégage. C'est ça qui se passe à l'intérieur. Premier point, ça dégage le self. Il y a tout d'un coup une augmentation d'énergie de self à l'intérieur de la personne. Et puis du coup, la partie elle-même se reconnaît, elle-même peut du coup faire une expérience de savoir, je suis moi et je peux rentrer en relation avec le self. Et ça, c'est associé dans la même expérience. C'est fondamental, se décoller, désidentifier les parties du self. Donc ça, c'est un... C'est la base du travail. Ça, c'est le premier point. Puis, il y a l'autre aspect, puis je pense que c'est l'aspect fondamental, c'est la dimension relationnelle. C'est-à-dire, le self, c'est le self... Bon, comme je le disais tout à l'heure, ce n'est pas spécifique à l'IFS. Schwarz n'a pas découvert le self. Mais par contre, ce qu'il a vraiment mis au point avec ses collaborateurs, c'est la mise en relation du self avec les parties. C'est-à-dire... On pratique beaucoup dans la méditation l'observation. C'est déjà super dans les techniques de méditation, pleine conscience, d'arriver à observer des parties, de les laisser passer, de ne pas s'y accrocher, s'y attacher. On est déjà dans un travail de désamalgamé. En IFS, il y a une étape spécifique et supplémentaire qui est l'engagement relationnel. C'est-à-dire, toi ma partie qui me pousse à prendre de l'alcool ou à manger trop, eh bien... sache que je suis intéressé à savoir qui tu es, je suis touché par ce que tu fais, et on établit à l'intérieur du système psychique une relation, après le décollement, une relation entre le self et la partie. C'est le thérapeute qui guide son patient à créer une sorte de dialogue, un peu comme une thérapie familiale. C'est exactement ça, c'est rétablir la communication. Alors là, à l'intérieur de l'individu, c'est entre le self et la partie. C'est ça, c'est rétablir, en fait, souvent établir, parce que pour certaines parties qui sont blessées depuis les tout premiers âges de la vie, certaines parties n'ont jamais fait l'expérience du self. Elles ne savent même pas, donc on va établir la relation entre la partie et le self. Pour d'autres blessés plus tard, elles connaissent déjà le self, elles ont une expérience du self. Donc elles vont reconnaître le self, ça va être une expérience différente. Et dans les deux cas, c'est instaurer, permettre d'instaurer une relation entre le self et la partie. Et ça c'est le début. Et comment le thérapeute se retrouve dans tout ce monde-là ? Alors, oui ça c'est un vrai point, il peut y avoir du mal. Parce que, en fait c'est tout simple. Sauf qu'évidemment, le thérapeute, lui, il est aussi avec ses propres parties. Et donc, il peut avoir un peu de mal. D'abord, il faut qu'il ait une vision claire de la façon dont ça se déroule. Ça, c'est clair. Donc, il y a une espèce de procédé, enfin de procédure. C'est un mot un peu dur, mécanique pour parler de ça. Mais quand même, il y a un protocole. Bon, disons, appelons ça comme ça. Même si c'est un mot un peu technique et qui ne traduit pas vraiment la réalité de la pratique. Et effectivement, une fois qu'il a ça en main, et qu'il y voit un peu clair sur comment on navigue dans le système, il y a évidemment ses propres parties à lui qui s'activent souvent parce qu'elles sont en résonance avec ce qui se passe chez le client et qu'à un certain moment, il peut effectivement perdre le cap parce que si lui, son self, à lui-même, perd sa clarté de sa présence et de sa guidance, alors évidemment, ça perturbe la relation thérapeutique. Donc lui, comme tu dis, le thérapeute, il peut... Il est en fait, nous quand on forme un thérapeute, on le forme essentiellement, enfin oui 80% de le travail c'est repérer à l'intérieur les parties qui sont là, et c'est pas mal qu'il y ait des parties, mais de les repérer, et du coup si une partie est là alors je crée des conditions pour qu'elle puisse se mettre de côté, que je puisse rester moi le maximum en tant que thérapeute présent à mon patient, dans cette clarté, dans cette guidance, cette perspective d'un changement et d'une guérison qu'on peut apporter. C'est pour ça qu'il doit être formé, repérer ça et évidemment, après, la thérapie, comme dans toutes les pratiques, et puis superviser. Est-ce qu'on sait combien de parts a un adulte, on va dire, à peu près sain et normal ? Je crois, c'est intéressant, je ne suis pas sûr qu'on puisse dire ça. Je ne pense pas qu'il y ait eu d'études là-dessus. Je ne pourrais pas le dire, moi, mais il y en a sûrement beaucoup. Ce qui compte, c'est de bien savoir que quand elles ne sont pas chargées, elles fonctionnent très bien et, bien, beaucoup, ça marche. Chacune trouve sa place. Une dizaine, une centaine ? Peut-être un petit millier quand même. Ce serait difficile. C'est difficile de dire. Mais disons que c'est de cet ordre de grandeur-là. Peut-être bien entre quelques centaines, on dirait. D'accord. Et quel est le rapport entre… justement l'IFS, la neuroplasticité, est-ce qu'il y a des études, des observations ? Ça c'est un point important que tu soulèves là parce que, alors je pourrais dire ça, ça rejoint le point important que je n'ai pas encore abordé mais je vais en parler du coup maintenant puis je vais du coup après aller vers la neuroplasticité, c'est la question du déchargement du fardeau. Ce dont Schwartz s'est rendu compte, c'est que les parties qui protègent les parties blessées, on n'a pas trop abordé ça ce soir, c'est trop complexe pour ce soir, mais qu'à l'intérieur de nous, en fait, il y a des parties blessées et puis il y a des parties qui les protègent. Et ce en quoi elles sont chargées elles-mêmes, c'est-à-dire qu'elles se chargent d'un rôle, elles se chargent d'un rôle protecteur. Donc il y a les parties qui ont été blessées, qui sont dans leur fardeau lié à l'expérience traumatique, puis il y a toutes celles qui les protègent et qui se sacrifient un peu en se forçant, avec un rôle protecteur, à les protéger. Donc, c'est ce qu'on appelle les exilés et les managers. Et les protecteurs, on va dire, pour faire court. Et donc, toutes ces parties-là, en fait, Schwartz s'est rendu compte que, en pratique, les protecteurs qui sont souvent à l'origine de nos comportements et donc de nos relations complexes avec les autres, c'est elles qui sont à l'avant-poste, en fait, dans nos vies. C'est elles qui gèrent nos vies, plus ou moins, qui essaient de les gérer à la place de notre self. Et que ces parties-là, c'est elles qui nous amènent chez le thérapeute. Et donc ces parties-là n'acceptent de se décharger vraiment qu'une fois que les exilés qu'elles protègent, les parties blessées sont déchargées, sont guéries. C'est la seule condition en fait. Une fois, il faut passer par là. Donc c'est vraiment le point de bascule de la thérapie. Et c'est là où on aborde la question de la plasticité. En fait, pour la neuroplasticité, c'est-à-dire de la capacité du cerveau à se modifier, y compris l'âge adulte. Et Schwarz en fait l'a mis en jeu sans le savoir, c'était empirique. Il a pu mettre en place son protocole de déchargement de l'exilé, c'est-à-dire grâce à tout un travail d'intégration des protecteurs, je ne vais pas détailler là, mais l'idée c'est de rentrer en relation avec la partie, cette partie se sent en confiance, et elle refait l'expérience correctrice qu'elle n'a pas eue au début. avec le self adulte, elle fait cette expérience correctrice et elle peut lâcher ses fardeaux, véritablement. C'est une expérience qui est neurophysiologique, qui est fondatrice, qui permet véritablement les changements durables, que les protecteurs aussi se déchargent de leur rôle et qu'on arrive progressivement vers un état stable de guérison. Donc ça c'est un point fondamental, ça c'est dans la thérapie, c'est le tournant, c'est le déchargement des exilés. Le déchargement des exilés, il peut arriver aussi dans d'autres méthodes. Ce n'est pas spécifique à l'IFS, mais c'est vraiment… Moi, je pense que pour moi, le modèle IFS est vraiment très puissant pour réaliser ça. Très puissant. Je pense que c'est vraiment une méthode qui est très puissante pour ça. Et donc, il a mis ça au point. Il y avait des collaborateurs qui l'ont aidé à mettre cette petite procédure au point. Et en fait, maintenant, on se rend compte, après la décade des neurosciences, à la fin du XXe siècle, et avec toute une série de recherches qui ont été faites dans plein de domaines, et en particulier dans le domaine de la mémoire traumatique, que parallèlement, les neuroscientifiques ont découvert que le cerveau avait la capacité, contrairement à ce qu'on croyait dans les années 60, 70, 80, à se défaire des mémoires traumatiques. À se défaire des mémoires traumatiques. Ça veut dire vraiment s'en défaire. Et pour peu, qui est une information de remplacement. On ne va pas être trop dans le détail, mais l'idée c'est… On en a déjà parlé dans nos conférences, ce qu'on appelle la reconsolidation des mémoires. Exactement, la reconsolidation de l'éthique, c'est ça. Donc, dans l'amidale, entre le noyau central et le noyau latéral, si la connexion synaptique lâche, il n'y a plus de trace. Exactement. Donc, comme tu dis, ça implique l'activation du souvenir, donc l'amidale est activée. Et pendant cette phase de l'habilité synaptique, Si on amène une nouvelle information, ce que nous, nous faisons avec l'énergie de self, ce qu'on appelle l'énergie de self, eh bien, la mémoire s'en va. Est-ce que la personne va expérimenter comme un déchargement de fardeau à l'intérieur ? Donc ça, c'est important parce que, comme tu le dis, il n'y a pas que l'IFS qui le fait, mais on a vraiment maintenant toute une famille de pratiques psychothérapeutiques qui mettent ça en jeu. Et ça, c'est vraiment important de comprendre ça parce qu'on est vraiment avec ces méthodes-là, dans des méthodes qui permettent vraiment des réarrangements cérébraux. Et ce n'est pas symbolique tout ça, c'est vraiment dans le cerveau et dans le corps. Et c'est donc super. Ça permet vraiment des modifications stables et durables. Oui. D'après Bruce Ecker, effectivement, dans son livre Unlocking the Emotional Brain, il parle de l'EADP, de l'EMDR, de l'EFT, etc. De l'EFT, de la Gestalt aussi. Je ne sais pas si la PNN est nommée. Je ne te vois plus là Jean-Michel. En fait, il y a des problèmes de serveurs. Ce qui explique qu'on n'a aucune connexion, que je pense qu'il y a un certain nombre de personnes qui n'ont pas pu accéder à l'information. Et donc, on a quelques petits soucis. Mais ce n'est pas grave, vu qu'il y a un replay, on pourra voir de nouvelles conférences. On continue ? On continue ? Là, je n'ai plus de son. Tu ne m'entends plus, là ? Là, je t'entends par bribe. Alors, ce que je veux dire, c'est qu'en tant que psychothérapeute utilisant les TCC, la psycho-énergie, notamment l'EFT, qu'est-ce que l'apprentissage de l'IFS peut m'apporter et peut nous apporter aux autres thérapeutes ? Alors, moi, je crois qu'il y a plusieurs choses. Est-ce que ce sont des plus ? J'aurais du mal à dire ça parce que ça voudrait comparer et je crois que c'est pas vraiment adapté de comparer. Mais je pense quand même que déjà cette conscience pour le thérapeute de savoir s'il travaille depuis une partie qui a un projet ou depuis son self, je crois que c'est vraiment valable pour tout ce qu'on fait dans la vie en général, que c'est beaucoup plus productif, intéressant en termes de créativité, de relationnel, d'être dans son self, c'est-à-dire dans certains endroits où on a... On incarne toutes ces qualités du self, de curiosité, de compassion, de créativité, de naturel. Donc déjà, un thérapeute X ou Y, comme n'importe quel individu, a beaucoup plus d'efficacité et de calme et de tranquillité, de sécurité, quand il travaille depuis son self. Donc déjà, la formation IFS, ce qu'on fait en IFS, permet vraiment d'avoir plus de conscience de ce qui se passe à l'intérieur en termes de parties et de trouver les moyens d'éviter à ces parties de se mettre de côté assez rapidement. Ça, c'est la première chose. Je pense aussi que tout le travail qu'on fait avec le système protecteur en IFS est une grande aide parce que ça peut vraiment permettre d'accéder à des exilés, à des blessures, qu'on peut traiter après différemment. On peut traiter en EFT, on peut traiter avec le protocole de l'IFS, mais je pense que cette idée, non seulement cette idée, mais cette pratique de travailler avec le système protecteur pour obtenir des autorisations, d'aller vers la blessure, c'est d'intégrer tout le système protecteur qui travaille tellement dur pour nous protéger de nos blessures, et bien non pas les court-circuiter, mais leur dire écoutez on va faire ensemble, je vais vous demander votre autorisation pour aller vers l'exilé, ça c'est deux choses, ça permet d'intégrer la guérison et surtout ça permet à mon avis d'aller dans des zones très profondes où peut-être d'autres thérapeutes, et ça je ne le sais pas parce que je ne pratique pas ces thérapies, peuvent peut-être ne pas aller, parce que certaines peut-être pratiquent travail sur des choses peut-être un peu superficielles, qui sont accessibles disons, facilement, je pense que le travail IFS sur les protecteurs permet d'aller en profondeur et assez rapidement parce qu'il y a ce self là. Ça c'est un autre point. Et puis je dirais aussi par exemple au TCC, je sais que certaines, aux États-Unis certains thérapeutes IFS utilisent les TCC, elles combinent avec l'IFS. Parce que les TCC permettent de donner une perspective, en fait comme de détecter les parties, c'est-à-dire on met en place les procédures TCC, puis on voit dès que ça bloque, moi je connais certains collègues qui font ça, dès que ça bloque, on va trouver les parties, on traite les parties. Donc on peut trouver à deux niveaux cognitifs, et puis dès que ça bloque sur le plan cognitif, on va tout de suite trouver les parties et traiter les parties avec le self. Et donc redémarrer sur le plan cognitif. Donc on combine les deux, voilà ce que je pourrais en dire. de l'avantage. Quel lien tu fais avec la psychanalyse ? Ah ! Parce que tu es formé également. Oui, je suis formé un peu à ça. Tu fais beaucoup. Oui, les liens sont assez difficiles à faire parce que je pense que l'analyse, le psychanalyse, enfin en tout cas l'analyse telle qu'elle est enseignée ou telle que conceptuellement implique beaucoup chez le thérapeute en particulier, ça c'est clair. L'interprétation, ça c'est clair, l'interprétation est un travail de l'analyste. et en IFS on n'est pas du tout là-dedans, on n'est pas du tout dans l'interprétation, on va vraiment uniquement dans la relation avec le self. Donc en termes de modalité opérative, de modus operandi, on est quand même de ce point de vue assez loin, même si je pense que certains psychanalystes et beaucoup de psychanalystes travaillent aussi avec compassion, curiosité, qui a tout cet aspect qui est vraiment développé chez beaucoup de confrères psychanalystes. Donc c'est difficile pour moi de dire, mais quand même sur le plan du concept, conceptuellement on est quand même dans des mondes un peu différents, pratiquement je ne sais pas. Quelles sont les indications de l'IFS ? Je dirais que les indications de l'IFS sont guère différentes des indications des autres modèles. C'est-à-dire qu'on peut traiter toute indication psychiatrique en particulier, la dépression, les troubles obsessifs-convulsifs par exemple, toutes les difficultés, les troubles de personnalité. L'IFS est aussi tout à fait indiqué et vraiment assez très performant dans la gestion des difficultés relationnelles. En trouvant les parties qui sont en interaction dans le couple, par exemple, et proposer des modifications de patterns, donc c'est tout à fait très intéressant. Donc je dirais, en fait, en IFS, on va regarder les parties. Et on va décoder toujours l'indication, disons, psychologique. psychiatriques ou psychologiques en termes de parties. Et dans notre esprit, toutes les indications habituelles sont toujours en lien avec des parties. Par exemple, une dépression pour nous, c'est une partie triste. Donc, on va pouvoir décoller tout de suite l'indication, toute indication psychologique, habituelle, relationnelle ou psychiatrique en termes de parties et travailler. Donc, le champ est très vaste. Et dans le domaine non thérapeutique, en coaching, etc. ? Alors c'est là, c'est ça où il y a vraiment un intérêt, je dirais, j'ai écrit ça tout à l'heure par rapport à la complémentarité entre l'approche cognitive et l'approche IFS, de la même façon si on peut tout à fait envisager une complémentarité au-delà de la psychothérapie, c'est-à-dire aller trouver dans le champ de l'éducation, on va pouvoir dire qu'être dans le self ou être dans le self-leadership, c'est-à-dire dans un état d'unification interne. confiance et de compréhension va favoriser l'éducation par exemple. Dans le coaching, qu'une personne qui vient et qui bute sur un projet, sur la mise en place de certains types de projets, etc., qui est dans une difficulté, en fait c'est en lien avec des parties qui sont là qui bloquent. la mise en jeu des nouvelles stratégies ou des nouveaux projets ou de la perspective de la vision. Donc, on peut toujours regarder dans ces domaines-là, donc dans le domaine du coaching, de l'éducation, de la médiation, c'est un point important, du conseil individuel, de la gouvernance des institutions, on peut toujours regarder en fait la perspective, le self-leadership, et voir ce qui met à ça en... en défaut et repérer des parties. Donc, ce que je veux dire par là, je ne sais pas si c'est très concret, mais par exemple, un coach qui se formerait à l'IFS, il va être formé pendant la formation à vraiment travailler sur les exilés, donc aller sur le traumatisme et on va effectivement faire un acte sur le passé, correcteur et thérapeutique, mais surtout ça va lui permettre d'avoir une nouvelle perspective, d'avoir lui en tant que coach, être dans son self quand il travaille avec la personne. et repérer en fait en termes de parties ce qui bloque la mise en place de nouveaux éléments. Mais ce qu'il faut, de ce dont la personne a besoin sur le plan professionnel par exemple. Ce que je veux dire c'est que le champ de l'IFS peut tout à fait s'accorder avec des dimensions non thérapeutiques parce qu'elle propose, en fait l'IFS propose à nouveau C'est presque paradigme, enfin c'est peut-être un peu fort d'aller jusque là, mais une nouvelle représentation de ce que peut être un certain nombre de réalités dans les groupes humains à partir de la mise en jeu du self. C'est ça qu'il faut comprendre. C'est ça le point. À partir de la mise en jeu du self, tant que les partis acceptent de se transformer et de se guérir. Et là, on a des leviers de changement importants, en particulier dans la gouvernance des organisations. Est-ce que c'est assez concret, clair ce que je veux dire ? J'ai envie que tu reviennes sur la notion de self-leadership et de son implication dans toutes les sphères. Oui. Alors, le self-leadership, c'est un peu au-delà. L'IFS, c'est effectivement… Alors, l'IFS, c'est un modèle de thérapie. C'est-à-dire, la perspective, c'est de proposer des conditions pour que le self puisse guérir les blessures. À partir de ça… les protecteurs commencent à se détendre et envisagent une autre perspective. Ça, c'est, disons, la première étape, c'est-à-dire c'est la perspective, c'est ce qu'on voudrait réaliser, ce qu'on réalise souvent. Derrière ça, il y a une deuxième, il y a un contre-coup qu'on observe, c'est-à-dire la réorganisation du système qui, une fois guéri par le self, reconnaît dans le self son leader naturel. Et ça, je dirais, c'est comme la cerise sur le gâteau, c'est-à-dire c'est ce qu'on... c'est ce qui est en plus de la thérapie. Tout d'un coup, ces parties qui sont guéries reconnaissent le self comme étant vraiment le capitaine de l'âme, c'est-à-dire celui qui est à la barre et sur lequel elles peuvent s'appuyer. Souvent, elles n'ont pas fait cette expérience, elles ont même appris qu'elles ne s'appuient sur personne et dans le travail thérapeutique, elles reconnaissent, elles se rendent compte qu'elles ont un leader naturel sur lequel elles peuvent s'appuyer. Et ça, c'est une expérience à l'intérieur qui est très importante. change profondément la personne et qui change aussi les organisations. C'est ce qu'on appelle le self-leadership, c'est-à-dire la confiance dans le self. Et donc ça, cette transformation à la fois individuelle et des groupes, c'est un chemin tout à fait, comment dire, un chemin très intéressant qui est très stimulant pour les personnes qui sont à la recherche des changements de paradigmes sociétaux. et de dirigeance, et de guidance des organisations. Donc, le self-leadership... Si je reformule, j'ai été blessé, je me répare, ou en fait, plus exactement, je reconnais mon self, et mon self fait le travail pour me réparer, me psychiatriser. À partir de ce moment-là, je suis plus en accord avec lui, et j'en viens à plus me connecter avec mon moi profond, à être... connecté à mes aspirations et donc à pouvoir réenvisager une autre histoire de vie ? Absolument, d'être plus créatif, de pouvoir aussi être dans un état où je peux accepter que l'autre soit dans les mêmes problématiques et que moi je puisse réagir différemment plutôt que de réagir, enfin non seulement je réagis mais je ne réagis plus, c'est ça le truc c'est-à-dire que je peux être créatif dans une situation qui est bloquée, oui c'est exactement ça, c'est-à-dire c'est tout c'est ce que quitter le noir et le blanc, quitter le monde binaire, laisser m'ouvrir à plus de souplesse, de flexibilité et de créativité relationnelle. Oui, c'est ça, absolument. Oui, super intéressant. Et donc, de par ton expérience puisque tu formes des centaines, voire plus de praticiens, comment est-ce que ça se passe ? Parce qu'en plus moi je veux la faire ta formation, donc ça m'intéresse. Oui, bien sûr. C'est coupé. Alors là Jean-Michel, le son a coupé. Tu me disais que tu étais intéressé par la formation et ça a coupé après. En fait, qu'est-ce que ça change ? Qu'est-ce que tu constates que ça modifie dans la pratique des personnes que tu formes ? C'est un peu difficile de répondre à cette question parce que souvent, les gens, juste après, je ne les vois pas tout de suite. Donc, j'ai du mal à répondre directement à ça. Mais ce que je peux te dire, c'est ce que je vois comme évolution. J'ai fini une formation en Suisse récemment. Et c'était impressionnant avec les gens dans les assistances de voir les évolutions individuelles. Donc, ce qui est clair, c'est que c'est un espace d'évolution, de développement personnel vraiment puissant parce que les personnes découvrent leur monde intérieur et puis le font en groupe. Et donc, il y a vraiment les conditions idéales de confiance pour vraiment faire des grands pas à l'intérieur de soi. Ça, c'est clair. Je dirais que c'est ça, le point important. Et après, le plus souvent, les gens se mettent à pratiquer. l'IFS, combinent ça avec leur pratique. Donc, moi je peux te répondre en me disant que voilà, il n'y a pas beaucoup de gens déçus et qui ne tirent pas quelque chose de cette formation. C'est plutôt l'inverse. En quoi ça modifie ? Il faudrait faire une étude un peu plus approfondie, je ne pourrais pas te dire, mais les gens souvent sont assez passionnés par leur expérience. Déjà, découvrir le monde intérieur, déjà découvrir la foi. Je ne suis pas mes parties, mais elles sont des parties de moi et Deuxièmement, c'est possible de changer. Ça, c'est un point fondamental. Souvent, on est complètement bloqué. Il y a des choses qu'on peut changer, puis il y a d'autres, c'est tellement dur, c'est tellement ancien, c'est tellement chargé que non. Et découvrir à l'intérieur d'une formation AFS, à la fois en voyant les autres et puis soi-même, que ce n'est pas vrai, qu'en fait, il n'y a pas de traumatisme, il n'y a pas de traumatisme qui ne puisse pas être au moins soulagé durablement, sinon guéri par le self. Ça, je l'affirme jusqu'à présent, je l'ai toujours vu et vécu. Depuis mon expérience, je le dis. Et quand un étudiant réalise ça, ça change surtout sur le plan personnel beaucoup de choses. Ça ouvre des perspectives immenses. Je crois que c'est très important de souligner ce que tu dis là. Parce que pendant des décennies, la croyance... des psychiatres, y compris des neurologues, c'est que les traumatismes précoces, certains traumatismes répétés étaient indélébiles. Le fait que toi tu sois neurologue et que tu dises ça avec assertivité, effectivement on peut tout réparer, c'est un superbe message d'espoir pour faire passer chez nos patients et dans la population d'une manière générale. Absolument. Et alors, on peut tout réparer c'est ça, je l'ai vu. Et je dirais, alors on pourrait être vraiment humble et vraiment être... Alors on peut tout réparer, le cerveau, on l'a dit, la réconciliation magnétique, c'est maintenant établi. Mais on peut être humble aussi et dire, peut-être certains traumatismes ne peuvent pas être guéris, mais au moins on essaye. C'est toujours ce discours qu'on a avec les protecteurs, souvent qui disent non, ce n'est pas possible. On va dire, écoutez, peut-être, mais laissez-nous faire, donnez-nous notre chance avec le cerveau. Et ça, c'est vraiment une expérience extraordinaire parce qu'au moins on peut essayer. Et à chaque fois que j'ai vu et essayé, on a eu les effets de déchargement. Peut-être, une fois, on va tomber sur une partie qui ne peut pas guérir. C'est possible. Jusqu'à présent, je n'ai pas vu ça. Et je ne pense pas que le Schwartz ait vu ça non plus, ni mes collègues formateurs, ni mes collègues thérapeutes. On va rester humble. Mais ce qu'on va dire, ce n'est pas l'IFS sauve le monde, mais c'est le self, c'est-à-dire notre cerveau. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que notre cerveau peut changer, notre cerveau peut guérir. et qu'on a à l'intérieur de nous ce self qui est vraiment notre conscience, qui a un énorme potentiel de guérison et qu'on peut mobiliser. Je crois que c'est ça le fond de l'affaire, qu'on peut mobiliser en IFS comme dans plein d'autres techniques et qu'il faut vraiment le faire parce que ça ouvre des perspectives, ça donne de l'espoir et ça change l'individu et les groupes, les familles et les sociétés. Alors, je veux en revenir plus sur la formation IFS. D'abord, savoir à qui elle s'adresse. Alors, c'est une formation professionnalisante qui s'adresse essentiellement aux professionnels, donc psychopraticiens, psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, médecins, toutes les personnes qui sont dans l'accompagnement psychologique ou qui sont vraiment dans le soin, dans la psychothérapie, donc ça c'est clair. Donc parce qu'on va apprendre la psychothérapie IFS, ça c'est clair. Et sont vraiment bienvenues toutes les personnes qui sont un peu au-delà du champ de la thérapie, c'est-à-dire qui vont pouvoir... comprendre, expérimenter, comprendre les potentiels de ce modèle et qui vont pouvoir utiliser ça au-delà de la psychothérapie, c'est-à-dire dans le domaine du coaching, dans le domaine de la médiation, de l'éducation, enfin dans tous ces domaines de la gouvernance des organisations. Donc toutes ces personnes sont bienvenues parce que elles vont pouvoir en tirer un bénéfice. Il faut déjà avoir des bases en psycho ou vous risquez d'être perdu ou pas forcément ? Alors... Non, on n'a pas besoin forcément de base en psycho pour faire la formation. Par contre, il y a un entretien avec le formateur qui vérifie un certain nombre d'éléments pour la sécurité de la personne et du groupe. Mais je dirais qu'on n'a pas besoin de base en psycho pour rentrer dans la formation. Si on a suffisamment de travail sur soi-même, de connaissances de soi-même et qu'on est capable d'aller à l'intérieur de soi-même avec sécurité, c'est suffisant. Alors après... C'est autre chose, c'est comment est-ce qu'on a le droit d'utiliser ce modèle et comment on utilise, avec quelle éthique on utilise ce modèle une fois qu'on est formé. Ça, ça a à voir avec les règles d'exercice de la psychothérapie dans chaque pays. Et évidemment, il est pour moi nécessaire que celui qui pratique la psychothérapie puisse se former parallèlement à la psychopathologie autant que possible et avoir une connaissance élargie dans le domaine de la psychopathologie, ça c'est clair. ou des autres méthodes de psychothérapie. Mais ce n'est pas nécessaire pour entrer dans la formation. D'accord. Et donc, la formation, elle se déroule comment ? Elle dure combien de temps et elle se passe comment ? Alors, la formation, disons, le point d'entrée dans la formation, c'est ce qu'on appelle une formation de base au niveau 1. C'est trois fois cinq jours, trois séminaires de cinq jours, avec un formateur, un staff assez volumineux, disons, un assistant pour trois à quatre étudiants. On a beaucoup de mise en situation professionnelle, on va dire ça comme ça. On fait des exercices en nom de prénom. Des exercices en nom de prénom, supervisés tout le temps, supervisés par les assistants et par moi ou le formateur qui peut être américain, traduit. Et puis des exposés. Et surtout, ce qui est très important, c'est qu'on va toujours confronter l'exposé à la pratique. Rien de ce qui est exposé va être imposé. c'est-à-dire on va vérifier toujours ce qui est exposé, ce qui est dit sur un plan théorique, on va le vérifier sur le plan pratique. Et si ça ne se vérifie pas, on le met en cause. Et inversement, si des choses arrivent dans la pratique, on va le confronter à la théorie, on va éventuellement modifier la théorie pour avoir une expérience complète. C'est-à-dire que le doute est toujours permis, les parties sceptiques sont bienvenues, les parties critiques sont bienvenues, et chacun va pouvoir… Prendre ce qui est bon pour lui dans le respect de sa liberté, de ses capacités, de sa liberté, je dirais fondamentalement. Et toujours cet aller-retour. L'équilibre entre théorie et pratique ? Au moins 50-50, peut-être même 20-80, ça dépend des groupes. Mais en fait, il y a l'exposé, si tu veux, qui est un exposé souvent qui dure une heure à deux, une heure. Mais en fait, la théorie est infiltrée dans tous les aspects. Parce que quand je fais une démo, par exemple, souvent je m'arrête et j'introduis de la théorie dans la démo pour expliquer ce qui se passe. Donc en fait, il y a de la théorie qui est toujours distillée dans la formation. Je dirais formellement, c'est 20-80 ou 30-70, mais en fait, c'est beaucoup plus parce que les éléments théoriques sont distillés toujours en rapport avec l'expérience. D'accord. Les formations, tout à l'heure, tu parlais de la Suisse. En France, elles ont lieu où ? Alors... En France elles ont lieu l'année prochaine, j'organise une formation à Paris et une à Lyon. Il y en aura une aussi à Bruxelles. Donc pour l'instant les trois pôles pour l'année prochaine c'est Bruxelles, Paris et Lyon. Avec des projets un peu dans d'autres régions. Alors à côté de la vidéo, il y a un bouton qui permet d'accéder à ton site. Donc si vous êtes intéressé, vous pouvez aussi aller rechercher de l'information. J'ai une autre question également, ça concerne le principe de certification. Est-ce qu'il y a une certification ? Comment est-ce qu'elle se passe ? Qu'est-ce qu'il faut ? Bien sûr, il y a une certification qui est proposée par l'organisme américain, qui s'appelle Center for Self Leadership, qui est dirigée par Richard Schwartz. Donc, on va pour la certification, le parcours de certification, il commence par le niveau 1, ce dont je viens de vous parler. Puis après, il y a la supervision d'une vingtaine d'heures. Il y a un segment de supervision. Il y a 200 heures de pratique en tant que thérapeute et puis passer, enfin, faire un un test en séance, avec une séance, pour démontrer les compétences et être certifié par un formateur. Ça, c'est le parcours de certification. Et puis, on propose à côté de ça beaucoup d'autres formations complémentaires. Et Self-Therapy Formation va en proposer l'année prochaine en faisant venir quelqu'un qui va nous parler de la théorie polyvégane. On va voir comment on peut ensemble, théorie polyvégane et IFS, se nourrir réciproquement. Voilà, il y a une formation complémentaire. Tu peux nous dire quelques mots sur la théorie polyvégale ? Parce que c'est particulièrement intéressant. Oui, certainement. Est-ce que je peux t'en dire ? J'en te t'en dirai beaucoup plus quand Dana viendra nous exposer tout ça l'année prochaine et qu'on travaillera ensemble. Ce que je peux dire de ça, c'est que je pense que la théorie polyvégale permet d'éclairer beaucoup d'aspects de l'IFS, en particulier l'aspect du déchargement, la régulation émotionnelle. Et donc, je pense qu'on a beaucoup à apprendre de ce modèle par rapport à ce qui se passe en IFS. En IFS, il y a beaucoup de choses qui se passent. Et on ne sait pas bien, en fait, on ne connaît pas le corrélat biologique, neurobiologique. Qu'est-ce qui se passe dans le cerveau quand ça se passe ? Et on est en train de découvrir ça. Et je pense qu'aux États-Unis, dans le coin de Boston, il y a beaucoup d'études qui vont démarrer avec ça. Et j'en profite pour dire que ce modèle est maintenant... reconnu aux États-Unis comme un modèle basé sur les preuves. Donc, il a fait ses preuves scientifiques. Il a eu la première étape, mais quand même. Et donc, il y a beaucoup d'études qui vont démarrer autour de ça, de ces questions-là, de comprendre comment ça se passe dans le cerveau. Mais la théorie polyvéga, certainement, explique, en particulier, donne des éclairages sur ce qui se passe quand on régule les émotions, quand on peut, dans une séance, pratiquer le déchargement. Donc ça, je crois que c'est... Je ne vais pas aller beaucoup plus loin tout de suite, mais je pense que c'est un sacré apport. En fait, dans ce que j'entends, ça doit permettre de consolider ou de reconsolider le système vagal ventral. Certainement. Qui est en lien vraiment avec la capacité à la bonne régulation des émotions et qui peut être touché s'il n'y a pas un bon attachement ou s'il y a des traumatismes. Exactement, oui, tout à fait. Ok. Tu parlais du niveau 1. Oui, donc du niveau 1. du niveau fondamental. Derrière, il y a donc toute une série de formations complémentaires. Oui, qui sont un peu à la carte, c'est-à-dire qu'il y a la formation couple, qui est donnée par Tony Herbin-Blanc, qui va en spécialiser, qui a développé tout un cursus et qui fait cette formation cette année. Et il y a d'autres formations. Ce qu'on essaie de faire, c'est de montrer comment le modèle s'applique à des populations particulières. Donc, il y a les populations des couples, donc la relation, c'est-à-dire la... la relation inter-individuelle. Donc, on ne va plus à l'intérieur de la personne, mais on travaille avec l'effet sur la relation. Ça, c'est un point. Après, il y a le trauma, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe dans le trauma complexe, quelles sont les particularités des systèmes dans le trauma complexe et comment les particularités de la façon de prendre en charge pour le thérapeute, c'est ces personnes qui ont des systèmes très traumatiques et très défendus avec un niveau d'amalgame très important dont je parlais tout à l'heure. Ça, ça pose des problèmes, disons, techniques. techniques particuliers. Il y a la question de la relation thérapeutique, c'est-à-dire comment mieux investir, mon propre self et la relation thérapeutique de self à self, c'est-à-dire comment je me mets en relation avec mon client et comment je peux mieux investir cette relation au service de la thérapie. Et puis, il y a certaines techniques un peu avancées de l'IFS qu'on peut développer avec le corps, avec certaines techniques corporelles. Donc je dirais que ce sont les grands chantiers potentiels. Il y a aussi l'application du modèle dans les addictions, ce qui rejoint le trauma, l'application chez les enfants. Voilà, ça se développe beaucoup, beaucoup de formateurs américains qui se spécialisent et j'aurais le plaisir d'accueillir dans cette thérapie formation. Ok, alors en fait, on a eu un souci technique, ce qui fait que les questions en direct, qui normalement s'accumulent largement, ne s'accumulent pas, puisqu'il n'y en a pas. Non, non. En revanche, moi j'ai... J'ai déroulé pas mal de questions. Je pense qu'il y a certainement des questions spécifiques. Et l'idée, c'est de pouvoir les poser. Alors, soit on peut te les adresser à toi directement sur Facebook, etc. Qu'est-ce qui te semble le plus intéressant ? Ce serait une très bonne idée, effectivement. Alors, je réfléchis un peu là. Mais l'idée de... Je pense que ça pourrait être pas mal, effectivement, de passer par Facebook. On peut passer par YouTube et les mettre, c'est-à-dire proposer aux personnes qui nous écoutent de poser des questions. Et dans ce cas-là, toi, tu pourrais continuer à répondre dans les jours qui viennent. Oui, avec quand même la restriction que YouTube, je ne sais pas à quel niveau d'ouverture c'est par rapport au public. C'est public. C'est public, complètement public, on ne peut pas réduire. Ça, c'est un petit peu embêtant qu'on ait une discussion professionnelle vraiment ouverte à tout public. C'est pour ça que je privilégierais plutôt Facebook, la page de… soit la tienne, je ne sais pas comment on pourrait faire ça, ou celle de Self-Thérapie Formation, il y a une page de Self-Thérapie Formation où on pourrait discuter. D'accord. Je n'ai pas trop d'idées tout de suite. Ce qu'on peut faire alors dans ce cas-là, c'est y réfléchir entre nous, envoyer un mail à toutes les personnes qui s'étaient inscrites à la formation, enfin à cette conférence, et puis leur dire voilà, posez vos questions directement à François à l'adresse. Ou peut-être que si les personnes ont posé leurs questions, elles sont accumulées, mais j'ai été sur le back office plusieurs fois et je ne vois rien. Donc désolé pour ce petit concre-temps, mais de toute façon, c'est que reculez pour mieux sauter puisqu'on vous répondra. Donc n'hésitez pas. Vous avez été très nombreux à vous inscrire. En direct, j'ai l'impression qu'il y a eu… En fait, j'ai communiqué par message avec les personnes de la plateforme et il y a un souci de serveur. Donc, je vous remercie. Bon, ça a pu se passer quand même. Est-ce que, avant de conclure, François, tu pourrais ajouter quelque chose, tu as envie de dire autre chose, faire une sorte de conclusion ? Faire une sorte de conclusion ? Moi, vraiment, ce que j'espère, c'est que les personnes ont pu saisir un peu quand même cette affaire, cette mise en perspective qu'apporte le self. à la fois pour les vies des individus, des personnes, chaque personne au-delà de leur statut de thérapeute ou de professionnel, pour elles-mêmes, pour leurs proches, pour leur famille et pour leur environnement. C'est-à-dire qu'on passe tout d'un coup dans une perspective, dans une dimension, dans une troisième dimension. Ça, j'espère que les personnes ont pu le saisir. Et puis voilà, je souhaite qu'elles puissent avoir l'occasion de goûter un peu cette pratique, goûter aussi à l'expérience vraiment très profonde et tellement riche de rencontrer ces parties. vraiment non-absent, les sentir mais de les rencontrer de cœur à cœur et la cerise sur le gâteau, que chacun puisse commencer à guérir les parties et à progresser dans la meilleure connaissance de soi, surtout une récupération des qualités profondes que chacun dispose, les parties elles-mêmes et notre self. Moi ce qui me semble très intéressant en tant que thérapeute, c'est justement de faire ce travail et ce qui nous permettra certainement de mieux comprendre pourquoi avec tel ou tel type de patient, on se sent tout d'un coup activé, les émotions montent, parce que justement, c'est une de nos parts qui est en train de s'activer, et de faire ce travail, je pense que ça va être hyper bénéfique pour chaque thérapeute et coach. Ok, écoute François, merci beaucoup, c'était une première, pourquoi pas en refaire une autre ? Pourquoi pas avec les questions ? Pourquoi pas avec les questions déjà ? Je ne sais pas, c'est l'idée. Synthétiser toutes ces choses, exactement. Voilà. Merci beaucoup. Merci Jean-Michel, merci beaucoup. Merci beaucoup pour ça. Et puis à bientôt, en tout cas, moi j'ai appris plein de choses. Ah ouais, j'ai appris plein de choses. Ça a clarifié aussi des choses. J'avais commencé à lire le livre de Schwartz. Ouais. Et voilà, ça me donne envie de venir à Lyon. C'est quand les dates à Lyon ? Oh, c'est sur le site, ça commence en janvier. et ne tardez pas trop à vous inscrire parce que c'est pas mal prisé déjà on va réserver la place il faut que je la réserve oui oui oui je vais le faire merci beaucoup Jean-Michel merci à tous à bientôt allez au revoir au revoir