Certaines vieilles méthodes de management ont la dent dure, même si elles apparaissent sur de nombreux points complètement dépassés. Certains trouvent que c'est un peu vieillot, mais il n'est pas question que je fasse les moindres travaux. Et si nous nous penchions sur les théories classiques du management pour mieux comprendre l'origine de ces méthodes, on en parle maintenant. Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle brève.
L'histoire considère qu'il y a eu trois grandes révolutions industrielles. La première qui a eu lieu à la fin du XVIIIe siècle, avec le développement de l'extraction du charbon et l'utilisation des machines à vapeur. La seconde, quant à elle, qui a eu lieu fin XIXe, début XXe siècle, avec le développement de l'utilisation de l'électricité et du pétrole. Et enfin, la troisième révolution qui s'est produite il n'y a pas si longtemps, entre les années 70 et le début des années 2000, avec le développement de l'énergie nucléaire, l'invention de matériaux révolutionnaires, et surtout... le développement de l'informatique et des nouveaux moyens de communication tels que Internet.
Or, c'est durant la seconde révolution industrielle, il y a donc maintenant un peu plus d'un siècle, que sont apparues les premières grandes théories concernant le management pour pouvoir viser à améliorer l'organisation et la productivité au travail. Alors, remettons-nous un instant dans le contexte. Imaginez une période de transition énergétique massive, grâce à l'invention de machines permettant de produire de l'électricité à partir du charbon, ainsi que le développement du moteur à explosion et donc de l'électricité. de l'extraction du pétrole. Je dois m'emparer de ce pétrole ?
Ces changements énergétiques majeurs, donc, ont alors engendré une révolution et une expansion extraordinaire, à la fois dans le domaine du transport, dans les méthodes industrielles de fabrication, ainsi que dans le monde de la communication, avec le développement du téléphone notamment. En bref, tout s'accélère très vite, et cette expansion nécessite l'embauche massive de main-d'œuvre pour pouvoir travailler dans ces nouvelles usines qui se construisent à vitesse grand V. La suite logique fut donc un mouvement massif de population décidant de quitter les campagnes pour pouvoir venir... venir travailler dans ces usines qui poussent comme des champignons, et donc un exode rural. Vous avez donc d'un côté des usines qui ont besoin de produire de plus en plus et de plus en plus vite pour pouvoir assumer une demande forte, et pour cela, elles sont amenées à employer une main d'oeuvre qui découvre ces nouveaux métiers et qui n'étaient donc pas qualifiées. Il fallait donc rapidement essayer de trouver des solutions pour pouvoir former ces employés et améliorer les procédures de fonctionnement et de production de ces entreprises qui grandissent à vue d'oeil.
C'est dans ce contexte que plusieurs hommes vont laisser une empreinte importante, et les principes qu'ils vont développer sont considérés comme des solutions. comme l'école classique du management. Il s'agit en particulier de Taylor, Fayol, Weber et Ford.
Voici donc en bref les concepts qu'ils ont apporté. Tout d'abord, Frederick Winslow Taylor était un ingénieur et théoricien américain. Il a développé le concept d'organisation scientifique du travail ou OST, bien connu sous le nom de taylorisme. Alors en quoi consiste l'organisation scientifique du travail selon Taylor ?
Et bien l'idée c'était d'analyser scientifiquement les méthodes, les gestes, les durées d'exécution des différentes tâches à accomplir afin de pouvoir déterminer quelles pourraient être les meilleures séquences d'actions possibles afin de pouvoir gagner en efficacité et en productivité. En bref, l'idée était d'arriver à rationaliser et à standardiser chaque tâche afin de la rendre la plus efficace possible, ce qu'il appelait le One Best Way. Et cela l'a amené à considérer qu'il fallait diviser le travail selon deux axes. Premièrement un axe vertical, avec d'un côté ceux qui analysent les process de fonctionnement et qui décident des meilleures méthodes à mettre en œuvre, et d'un autre côté ceux qui exécutent les tâches à accomplir. Le second axe est donc l'axe horizontal, c'est-à-dire que chaque ouvrier se voit attribuer une seule tâche simple à réaliser afin qu'il devienne le plus efficace possible dans l'exécution de celle-ci, donc qu'il devienne un spécialiste de cette tâche.
Lustré, frotté. Aïe, lustré. De ce fait, beaucoup de personnes pensent que Taylor est à l'origine du principe du travail à la chaîne, ce qui n'est pas vraiment le cas. En effet, c'est plutôt Henry Ford, le fondateur de la marque automobile du même nom, qui a recherché à appliquer les concepts de Taylor à la fabrication des voitures, notamment dans le cadre de la fabrication de la Ford T, qui est considérée comme la première voiture fabriquée en grande série. Il avait donc recherché à optimiser les méthodes d'assemblage au travers de la standardisation des produits, de l'utilisation du système du travail à la chaîne, notamment avec l'utilisation de tapis roulants qui étaient déjà utilisés dans d'autres domaines, mais il avait aussi décidé d'indexer le niveau de rémunération des ouvriers en fonction de l'augmentation de la rémunération.
de la production afin de pouvoir fidéliser la main-d'œuvre. Ainsi, plus les ouvriers étaient efficaces, plus leur rémunération augmentait, ce qui a permis de réduire le turnover. Cette méthode est bien connue sous le nom de Fordisme. En 1899, feu mon grand-père Henry Ford rentra à pied à la maison. Il venait d'avoir une idée qui allait changer le monde.
Un autre ingénieur a aussi marqué l'histoire du management durant cette même période. Il s'agit du français Henri Fayolle. Il est d'ailleurs considéré comme un des pères... du management car ses travaux étaient non pas axés sur l'analyse des méthodes de production comme taylor mais ils étaient centrés sur l'analyse de ce qu'il appelle l'administration des entreprises autrement dit la gestion et le management. Par exemple, si vous avez déjà entendu parler du fameux PODC lors de vos formations en management, qui est l'acronyme de piloter, organiser, diriger et contrôler, et bien sachez que ce principe nous vient de Henri Fayol.
Et à l'origine c'était le POCCC, qui signifie prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler, qui étaient selon Fayol les cinq fonctions de l'administrateur, et chacune de ces cinq fonctions était subdivisée en un certain nombre de principes. Il considérait aussi que toutes les activités d'une entreprise... pouvaient se répartir en six catégories, les fonctions techniques, commerciales, financières, sécurité, comptabilité et administrative. Fayolle avait de plus déterminé 14 principes généraux essentiels au bon fonctionnement de l'administration des entreprises.
Je ne vais pas vous détailler ici principes de l'administration de Fayolle car cela demanderait une vidéo complète pour pouvoir en parler mais sachez que ces principes sont encore très très pertinents pour le bon fonctionnement des entreprises même un siècle plus tard. D'ailleurs dites moi en commentaire si vous souhaitez que vous fasse une vidéo sur les 14 principes de Fayolle car c'est vraiment un sujet passionnant. Et enfin dernier nom qui a marqué l'histoire du management et bien il s'agit de l'économiste et sociologue allemand Max Weber qui a notamment marqué les esprits au travers de ses travaux sur la rationalisation de la bureaucratie. Il avait notamment classifié les organisations selon trois types d'autorités.
Premièrement, l'organisation charismatique, lorsqu'une entreprise repose sur les qualités d'un leader charismatique, ce qui pose d'ailleurs problème lorsqu'il faut pouvoir assurer la succession de ce leader. Deuxièmement, l'organisation traditionnelle, lorsque l'autorité vient du statut de son dirigeant, c'est-à-dire que la sensation de subordination des collaborateurs vient simplement du fait que c'est leur patron qui les rémunère ou leur apporte des avantages. Or, cette forme d'organisation ne suffit pas à octroyer un leadership de qualité aux responsables uniquement.
parce que c'est celui qui détient les cordons de la bourse. Et troisièmement, l'organisation dite bureaucratique, qui est selon Weber la plus efficace de toutes, car il s'agit ici de clarifier et de codifier les compétences nécessaires pour chaque poste, pour chaque emploi, ainsi que les facteurs d'évolution vers des postes plus élevés et des niveaux de rémunération plus élevés à chaque échelon. En bref, l'idée était de pouvoir codifier la méritocratie pour que chaque personne apparaisse comme légitime à son poste.
Ainsi, Weber a souhaité rationaliser la division des tâches, les règles de fonctionnement interne, le recrutement, l'organisation hiérarchique et les règles d'avancement professionnelles. Donc en résumé, l'école classique du management a apporté de nombreux principes fondamentaux d'organisation dans les périodes où le travail a fortement migré de méthodes de fabrication artisanales vers des méthodes industrielles. Elles ont permis de structurer et de rationaliser le fonctionnement pour pouvoir faciliter cette transition et améliorer l'efficacité des entreprises. Cependant, même si nombre de ces principes restent encore valables, ils rencontrent de nombreuses limites vis-à-vis du monde de l'entreprise tel que nous le connaissons aujourd'hui.
En effet, ces théories étaient avant tout centrées sur le développement d'entreprises du secteur secondaire et ne sont plus vraiment en adéquation sur de nombreux points avec la tertiarisation du marché qui s'est mise en place par la suite et qui amène à avoir une vision beaucoup moins catégorisée, plus souple et transverse des différents métiers et des différents fonctionnements des entreprises. Ce qui nous amène donc à une plus grande ouverture, à une plus grande subtilité dans nombre de métiers et notamment les métiers du management. Tu entends ?
C'est le vent du changement. J'espère que ce voyage dans le temps vous aura plu, et quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine pour une nouvelle vidéo. A bientôt ! Et n'oubliez pas, vous pouvez télécharger gratuitement un extrait de mon livre Bon Manager, mode d'emploi, pour pouvoir le découvrir.
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