Générique Depuis quelques années, la situation économique en Vendée n'est pas très bonne. Les Vendéens attendent des changements positifs pour rétablir la situation. Le 27 novembre 1790, les révolutionnaires vont faire table rase du passé.
Ils vont tout d'abord réformer l'administration, mais cette dernière sera très rapidement mal vue dans les campagnes, étant donné qu'elle fonctionne relativement mal. Tout ce qui évoque l'Ancien Régime est également aboli. La République votera la constitution civile du clergé le 12 juillet 1790. Il nationalise alors les biens du clergé et écarte les ecclésiastiques qui faisaient l'école dans les paroisses.
A partir du 27 novembre, la République oblige les ecclésiastiques à prêter serment à la nouvelle constitution de l'église, sous peine d'être déchus de leur emploi. La plupart des prêtres de l'Ouest vont alors refuser de prêter serment à la constitution. Ils seront appelés prêtres réfractaires.
Ils s'opposent alors aux prêtres qui acceptent de prêter serment, les prêtres jureurs. Les prêtres réfractaires doivent alors s'exiler, d'autres encore vont se cacher, mais certains vont choisir de rester sur place, cachés. La population qui était très pieuse sera affectée par ce manque de prêtres. Ils ne peuvent plus célébrer les messes, les baptêmes, mais également les cérémonies d'enterrement.
La république va donc envoyer dans l'ouest des prêtres assermentés pour remplacer les prêtres réfractaires. Cependant ces derniers ne réussissent pas à se faire accepter par les paroissiens qui les appellent les trutons. De plus il n'y en a pas assez pour couvrir l'ensemble des territoires de l'ouest. Finalement plusieurs prêtres réfractaires reviendront au pays et effectueront des messes en cachette avec leurs anciens paroissiens. Ces prêtres seront alors chassés par les révolutionnaires et pour la plupart arrêtés.
Ces prêtres sont alors envoyés en prison, ou bien fusillés, ou encore seront noyés à Nantes. Par exemple, l'abbé Joseph Conneau sera arrêté par les républicains à la fin 1794, et traîné à la queue d'un cheval avant d'être mutilé. L'abbé Louis Jousset, quant à lui, sera capturé.
alors qu'il disait secrètement la messe dans une forêt. Il fut alors torturé, démembré, et ses restes furent donnés à manger à des chiens. Le mauvais traitement que subissent ces prêtres va scandaliser la population vendéenne. De plus, cette population trépieuse ne peut plus pratiquer sa religion comme elle l'entend. Au même moment, dans les campagnes vendéennes, la population souffre du renchérissement des denrées.
La misère va petit à petit s'installer sur le territoire. Les assignats, qu'avaient mis en place les républicains, ont déjà perdu la moitié de leur valeur dès 1793. Dans les villes, les bourgeois vont s'enrichir, mais dans les campagnes, les populations vont s'appauvrir. Pour soutenir l'effort de guerre mené contre les puissances européennes à l'Est, de nouveaux impôts ont également été levés. Dans certaines communes, l'impôt avait même doublé. La population vendéenne est donc de plus en plus mécontente.
Le 21 janvier 1793, l'exécution du roi Louis XVI ne va rien arranger. Pour les habitants des Mauges, le roi prend aussitôt figure de martyr. Par la suite, ils se soulèveront pour Dieu et le roi. Cependant, en janvier, la Vendée ne se soulève pas. Il faudra attendre le 23 février 1793 pour qu'un événement mette définitivement le feu aux poudres.
A l'époque, un décret de levée en masse est promulgué par la Convention. En plus des impôts très lourds et de l'interdiction cultuelle, les Vendéens doivent maintenant donner leurs jeunes hommes pour servir une cause qui les accape. La situation ne pouvait donc que dégénérer.
Le 4 mars 1793, à Cholet, des jeunes hommes refusent le tirage au sort de la conscription. Mais c'est le 10 mars que tout va basculer. Le pouvoir souhaite enrôler 300 000 hommes, et les Vendéens refusent de se plier à cet ordre. A cette date, une émeute meurtrière va éclater à Machecou.
Quand les représentants de l'État viennent enrôler les paysans, ces derniers se révoltent et attaquent les soldats. Ces rebelles constitués de paysans, de quelques artisans et de petits commerçants, et armés seulement de piques et de faux, vont se battre pour leur liberté. Ils exigeaient alors l'arrêt de la campagne de recrutement. Mais en réponse, la garde nationale va tirer sur la foule, et c'est à ce moment que la ville va sombrer dans la folie. La garde nationale sera rapidement mise en déroute, et tous les patriotes situés dans la ville, ceux qui occupaient des responsabilités administratives, politiques, judiciaires, ou cléricales, seront enfermés en prison.
Le curé constitutionnel, quant à lui, fut assommé à coups de fourche et de baïonnette dans la tête. Le nombre total de morts à Majcou est inconnu, mais les événements vont être déformés et amplifiés jusqu'à arriver à Paris. A l'époque, la convention est gouvernée par les Girondins, mais les montagnards, avec notamment Robespierre, vont calomnier les Girondins en les accusant d'incompétence. Les montagnards voient cet événement comme un moyen de discréditer ses ennemis politiques en utilisant leur incapacité à régler le problème en Vendée.
Suite à ces événements, un nouveau soulèvement vendéen aura lieu à Saint-Florent-le-Vieille, le 12 mars. Encore une fois, les jeunes gens sont conviés pour le tirage au sort. Mais ils refusent et une émeute éclate.
Quelques coups de feu seront tirés et les gardes nationaux vont riposter d'un coup de canon. Cet événement va traumatiser les Vendéens et dès le lendemain, toutes les paroisses du coin ont entendu parler de cette émeute. Au Pas-en-Mauge, un petit village situé à 3 km au nord de la Poitvinière, Jacques Catalino est alors abordé par des paysans. Catalino s'était déjà fait remarquer en prenant la tête de manifestation pour le retour des prêtres réfractaires. Les paysans viennent le chercher pendant qu'il pétrissait son pain.
Ils lui demandent de prendre la tête des premiers Vendéens insurgés. Cattolino deviendra par la suite le premier généralissime de l'armée vendéenne, c'est-à-dire le général en chef. Cattolino rassemble alors les habitants et décide de partir sur la Poitvinière. Son objectif est de rejoindre son ami Jean-Père Drio avant de marcher sur Jalais.
Cette ville est alors défendue par une quarantaine de gardes nationaux. Et l'armée vendéenne va remporter cette bataille. Ce sera le premier combat des gardes vendés. Cette petite armée, constituée maintenant de 1000 volontaires, va attaquer et s'emparer de chemilliers le soir même. Au même moment, Jean-Nicolas Stofflet, qui était autrefois un simple soldat dans un régiment suisse, en France, puis ensuite devenu garde-chasse au service du comte de Colbert-Molévrier, est approché également par des paysans.
Il lui demande son aide et il accepte.